4214 shaares
« L'Observatoire des inégalités […] vient de commercialiser ce 10 janvier une "boîte à outils" dans laquelle […] on trouve le guide et les règles du "Monopoly des inégalités". […] L'objectif de cette activité selon l'observatoire est : "d'aider les jeunes à prendre conscience des inégalités et discriminations qui persistent en France" puis de "susciter une discussion encadrée sur le sujet." »
« En début de partie, l'argent est distribué selon la catégorie sociale à laquelle votre personnage appartient, soit A (les riches), B ou C (les pauvres). Question héritage, si vous êtes A ou B, vous démarrez la partie avec des terrains à disposition, si vous êtes C, avec rien du tout. Si vous avez le malheur d'être une femme, vous débutez avec moins d'argent et percevrez moins d'argent qu'un homme en passant par la case départ. »
« C'est bien évidemment à l'homme blanc, jugé le plus riche, de commencer. Les personnes handicapées doivent obligatoirement soustraire deux à chaque lancer de dés. Afin d'enfoncer le clou, les cases "gares" servent maintenant à passer de l'une à l'autre, règle exclusivement valable pour les personnes valides. »
« La fameuse case "prison" devient elle aussi une source de frustration supplémentaire. Si vous jouez Mohamed ou Lucas, vos personnages sont respectivement d'origine maghrébine et africaine, vous subissez donc obligatoirement un contrôle au faciès. Vous devez vous arrêter sur la case prison si vous y passez et attendre le prochain tour avant de rejouer. À l'inverse, la règle du "faites trois fois un double avec vos dés, vous allez en prison", a été légèrement modifiée, puisqu'elle ne concerne pas les riches de catégorie A. »
« Les cartes événements ont également été toilettées. Ménage de printemps : "si vous êtes une femme, passez le prochain tour pour le consacrer aux tâches ménagères." Transphobie : "vous refusez d'embaucher une femme transgenre. Elle porte plainte pour discrimination. Allez directement en prison et payez cent euros à la banque." Nationalité : "on vous refuse un emploi car vous n'avez pas à la nationalité française et vous êtes né hors de l'UE. Vous ne jouez pas au prochain tour." Racisme : "si vous êtes noir ou maghrébin, vous ne pouvez plus acheter de maison jusqu'à ce que vous repassiez par la case Départ. Si vous êtes blanc, rien ne se passe." »
« "Travailler sur les représentations et s'interroger sur nos propres stéréotypes" ou encore "faire comprendre ce qu'implique l'appartenance à certains groupes sociaux ou minorités et leurs conséquences." Voici ce qu'on peut lire en feuilletant les premières pages du guide d'animation qui détaille les "objectifs de la séance". »
« Partir d'inégalités réelles pour finalement en arriver à assigner les personnages à leur appartenance sociale, raciale ou sexuelle, est-ce réellement une bonne idée ? […] il existe un risque évident que le jeune public visé se sente enfermé dans l'identité qu'on lui assigne. […] Les créateurs devancent d'ailleurs la critique. Selon eux, il revient à l'animateur du jeu d'assurer un "environnement sûr" à la séquence car "le jeu comporte le risque d'enfermer les joueurs dans le constat qu'il n'est pas possible d'y échapper et de les amener ainsi à une forme de découragement." Perspicace. »
« En début de partie, l'argent est distribué selon la catégorie sociale à laquelle votre personnage appartient, soit A (les riches), B ou C (les pauvres). Question héritage, si vous êtes A ou B, vous démarrez la partie avec des terrains à disposition, si vous êtes C, avec rien du tout. Si vous avez le malheur d'être une femme, vous débutez avec moins d'argent et percevrez moins d'argent qu'un homme en passant par la case départ. »
« C'est bien évidemment à l'homme blanc, jugé le plus riche, de commencer. Les personnes handicapées doivent obligatoirement soustraire deux à chaque lancer de dés. Afin d'enfoncer le clou, les cases "gares" servent maintenant à passer de l'une à l'autre, règle exclusivement valable pour les personnes valides. »
« La fameuse case "prison" devient elle aussi une source de frustration supplémentaire. Si vous jouez Mohamed ou Lucas, vos personnages sont respectivement d'origine maghrébine et africaine, vous subissez donc obligatoirement un contrôle au faciès. Vous devez vous arrêter sur la case prison si vous y passez et attendre le prochain tour avant de rejouer. À l'inverse, la règle du "faites trois fois un double avec vos dés, vous allez en prison", a été légèrement modifiée, puisqu'elle ne concerne pas les riches de catégorie A. »
« Les cartes événements ont également été toilettées. Ménage de printemps : "si vous êtes une femme, passez le prochain tour pour le consacrer aux tâches ménagères." Transphobie : "vous refusez d'embaucher une femme transgenre. Elle porte plainte pour discrimination. Allez directement en prison et payez cent euros à la banque." Nationalité : "on vous refuse un emploi car vous n'avez pas à la nationalité française et vous êtes né hors de l'UE. Vous ne jouez pas au prochain tour." Racisme : "si vous êtes noir ou maghrébin, vous ne pouvez plus acheter de maison jusqu'à ce que vous repassiez par la case Départ. Si vous êtes blanc, rien ne se passe." »
« "Travailler sur les représentations et s'interroger sur nos propres stéréotypes" ou encore "faire comprendre ce qu'implique l'appartenance à certains groupes sociaux ou minorités et leurs conséquences." Voici ce qu'on peut lire en feuilletant les premières pages du guide d'animation qui détaille les "objectifs de la séance". »
« Partir d'inégalités réelles pour finalement en arriver à assigner les personnages à leur appartenance sociale, raciale ou sexuelle, est-ce réellement une bonne idée ? […] il existe un risque évident que le jeune public visé se sente enfermé dans l'identité qu'on lui assigne. […] Les créateurs devancent d'ailleurs la critique. Selon eux, il revient à l'animateur du jeu d'assurer un "environnement sûr" à la séquence car "le jeu comporte le risque d'enfermer les joueurs dans le constat qu'il n'est pas possible d'y échapper et de les amener ainsi à une forme de découragement." Perspicace. »