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Les Enovateurs partagent visiblement notre intérêt pour l'obsolescence programmée. Mais la vision qu'ils en ont est très différente de la nôtre.
Pour Louise Pastouret, cela ne fait aucun doute : « la conception du produit peut être pensée dès le départ pour en limiter la durée de vie ». Par exemple, explique-t-elle, « le constructeur peut opter délibérément pour un mécanisme plus fragile ». Elle affirme que « les matériaux de mauvaise qualité et les éléments placés à des endroits stratégiques (favorisant leur usure) font désormais partie intégrante de la stratégie de certaines marques », dénonçant « un design produit réfléchi dans les moindres détails… mais corrompu jusqu'à la moelle ». Reste que, jusqu'à présent, à note connaissance, aucun cahier des charges ayant présidé à la conception d'un quelconque produit n'a jamais été dévoilé pour étayer cette conviction.
« En prenant pour prétexte une modernisation de sa gamme, un constructeur peut également forcer ses clients à renouveler tous les périphériques associés », poursuit Louise Pastouret ; « s'il n'est plus possible de réutiliser un chargeur sur la nouvelle version d'un appareil, dites-vous bien que ce n'est pas un hasard », lance-t-elle à ses lecteurs, non sans insinuations. Comme si le recours à des prises plus petites ne pouvait pas répondre à la demande des consommateurs, qui réclament sans cesse des produits toujours plus fins…
« L'obsolescence programmée peut aussi relever d'une décision marketing, relative aux prix pratiqués par l'enseigne », lit-on encore dans cet article. « Dans ce cas », nous explique-t-on, « il devient moins cher de racheter un produit plutôt que de faire réparer l'ancien » ; « c'est notamment le cas lorsque le coût d'une pièce est supérieur à l'achat d'un nouvel appareil au complet ». C'est « aberrant », s'indigne Louise Pastouret. « Pourtant », déplore-t-elle, « cette politique est très répandue » puisque, de son point de vue, ce serait « un excellent moyen de pousser à la consommation ». Peut-on sérieusement prétendre que seul le marketing dicte le prix des pièces détachées ? Leur stockage puis leur acheminement, à la demande d'un particulier isolé, sera fatalement beaucoup plus coûteux, rapporté à chaque unité, que l'approvisionnement d'une usine à flux tendu… Quant aux réparations, leur coût élevé s'explique naturellement par celui de la main-d'œuvre. Faut-il regretter que nos compatriotes ne soient pas aussi mal payés que les ouvriers travaillant à la chaîne en Asie ou ailleurs ?
« Nous sommes les dindons de la farce », regrette enfin Louise Pastouret. Mais en même temps, elle pose la question suivante : « Qui oserait se pointer en réunion avec un ordinateur portable "dépassé" ? » Tant qu'il fonctionne correctement, bien des gens n'auraient vraisemblablement aucun scrupule à le faire. Mais dans le cas contraire, ils ne seraient pas « les dindons de la farce ». Bien au contraire : ils seraient alors les principaux responsables de l'obsolescence précoce.
Pour Louise Pastouret, cela ne fait aucun doute : « la conception du produit peut être pensée dès le départ pour en limiter la durée de vie ». Par exemple, explique-t-elle, « le constructeur peut opter délibérément pour un mécanisme plus fragile ». Elle affirme que « les matériaux de mauvaise qualité et les éléments placés à des endroits stratégiques (favorisant leur usure) font désormais partie intégrante de la stratégie de certaines marques », dénonçant « un design produit réfléchi dans les moindres détails… mais corrompu jusqu'à la moelle ». Reste que, jusqu'à présent, à note connaissance, aucun cahier des charges ayant présidé à la conception d'un quelconque produit n'a jamais été dévoilé pour étayer cette conviction.
« En prenant pour prétexte une modernisation de sa gamme, un constructeur peut également forcer ses clients à renouveler tous les périphériques associés », poursuit Louise Pastouret ; « s'il n'est plus possible de réutiliser un chargeur sur la nouvelle version d'un appareil, dites-vous bien que ce n'est pas un hasard », lance-t-elle à ses lecteurs, non sans insinuations. Comme si le recours à des prises plus petites ne pouvait pas répondre à la demande des consommateurs, qui réclament sans cesse des produits toujours plus fins…
« L'obsolescence programmée peut aussi relever d'une décision marketing, relative aux prix pratiqués par l'enseigne », lit-on encore dans cet article. « Dans ce cas », nous explique-t-on, « il devient moins cher de racheter un produit plutôt que de faire réparer l'ancien » ; « c'est notamment le cas lorsque le coût d'une pièce est supérieur à l'achat d'un nouvel appareil au complet ». C'est « aberrant », s'indigne Louise Pastouret. « Pourtant », déplore-t-elle, « cette politique est très répandue » puisque, de son point de vue, ce serait « un excellent moyen de pousser à la consommation ». Peut-on sérieusement prétendre que seul le marketing dicte le prix des pièces détachées ? Leur stockage puis leur acheminement, à la demande d'un particulier isolé, sera fatalement beaucoup plus coûteux, rapporté à chaque unité, que l'approvisionnement d'une usine à flux tendu… Quant aux réparations, leur coût élevé s'explique naturellement par celui de la main-d'œuvre. Faut-il regretter que nos compatriotes ne soient pas aussi mal payés que les ouvriers travaillant à la chaîne en Asie ou ailleurs ?
« Nous sommes les dindons de la farce », regrette enfin Louise Pastouret. Mais en même temps, elle pose la question suivante : « Qui oserait se pointer en réunion avec un ordinateur portable "dépassé" ? » Tant qu'il fonctionne correctement, bien des gens n'auraient vraisemblablement aucun scrupule à le faire. Mais dans le cas contraire, ils ne seraient pas « les dindons de la farce ». Bien au contraire : ils seraient alors les principaux responsables de l'obsolescence précoce.