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France 3 brosse un long portrait de « Charlie, seize ans, non binaire ». En préambule, Anne-Corinne Moraine rapporte que « selon une étude You Gov réalisée pour l'Obs, 14 % des 18-44 ans, et 8% des plus de 44 ans se considèrent non binaires ». Ainsi aurait-elle rencontré une adolescente à l'image d'une frange non négligeable de la population.
« Troublée par ce corps et ce genre qui la dérangent, à quatorze ans, Charlie veut comprendre l'origine de son tourment intérieur. […] Charlie doit amorcer une révolution culturelle au sein de sa famille : la langue française est une langue binaire. Et on vit aussi dans un monde binaire où tout est genré : "le prénom, qu'on m'avait donné à la naissance est complètement féminin". Charlie préfère qu'on ne le cite pas : "J'ai préféré Charlie qui est unisexe. J'ai demandé à mes parents, mes amis, et mes professeurs de m'appeler comme ça. C'est mon père qui a le plus de mal. Mais pour tous les autres, il n'y a eu aucun problème." Certes Isabelle, et Yves font preuve d'une ouverture d'esprit admirable à son égard. Mais appeler son enfant avec un prénom différent de celui qu'on lui a choisi à sa naissance, c'est évidemment déstabilisant. Et cela prend du temps : "quand ils parlent de moi à Gabrielle, ils disent encore 'ta sœur'. Parfois, ils nous appellent 'Les filles à table !'. Ça m'énerve. Mais cela fait seize ans qu'ils ont cette habitude. Je sais que ce n'est pas délibérément méchant. Papa a encore du mal. Il m'appelle souvent encore par mon prénom de naissance." Pour Charlie, le plus important c'est le prénom : "mais s'il y a le pronom en plus c'est mieux". Entre il et elle, il y a "iel". C'est le pronom que certaines personnes non binaires souhaitent qu'on leur attribue. Charlie n'aime pas trop cette sonorité, et préfère "il" : "je demande souvent aux gens de me parler au masculin, pour essayer d'établir un équilibre. Car j'ai été appelée au féminin pendant 15 ans. Et aussi parce qu'en français, le neutre est masculin." »
« En septembre 2019, Charlie choisit d'intégrer la section internationale du lycée de Sèvres, dans les Hauts-de-Seine. Une décision, en partie liée à sa nouvelle identité. Au-delà de la volonté d'une éducation bilingue, il y a le choix de l'anglais : une langue non genrée. "Maintenant la moitié de mes ami.es sont bilingues. Et pour dire Charlie, là-bas ils utilisent les pronoms 'they' et 'them' : c'est le neutre de il et elle, au pluriel comme au singulier." »
« Le chemin de Charlie va croiser d'autres horizons humains : les scouts et guides de France, catholiques, contrairement à lui. Mais peu lui importe. […] "Lors d'un camp d'été, mes chefs ont vu que l'on m'appelait Charlie. Ils m'ont dit : pas de problème, on demandera aux autres de t'appeler comme cela. Les camps ne sont pas mixtes. Je dormais avec les filles , et cela m'allait très bien. Et le jour, j'étais dans une équipe de garçons. Ils ont tout de suite accepté et m'ont même demandé si je voulais des toilettes et une douche à part !" »
« Ce que Charlie déteste le plus dans son corps, c'est sa poitrine : "j'en suis venu.e à mettre des binders. Ce sont comme des brassières de sport, qui aplatissent les seins. Je me suis un peu résigné.e, je fais avec." Charlie veut trouver un remède à son malaise. Il évoque un possible traitement hormonal à base de testostérone : "je voudrais avoir des traits plus masculins, une mue de la voix, pour créer un équilibre physique entre le masculin et le féminin." Le traitement hormonal est autorisé à partir de 16 ans, avec l'accord des parents bien sûr. Mais Isabelle et Yves ne laisseront pas Charlie s'engager dans une transformation de son corps, sans un accompagnement médical et psychologique en profondeur. Car les conséquences sur son organisme, sur sa santé, peuvent évidemment être très lourds, et irréversibles. Ils s'assureront donc que son choix soit mûrement réfléchi et sans risque médical. Enfin, Charlie évoque aussi une possible opération chirurgicale : "me faire enlever la poitrine, j'y pense oui. Mais j'ai le temps, il faut que j'attende dix-huit ans..." »
« "Je n'ai jamais eu de regard négatif à mon égard, bien au contraire... Dans ma génération, LGBT+ ou pas on s'en moque...les gens font ce qu'ils veulent. Mais je sais que pour d'autres cela ne se passe pas très bien". Charlie ne clame pas sa non binarité mais ne s'en cache pas : "quand je dis que je m'appelle Charlie, les gens ne savent pas si je suis fille ou garçon. Si on me demande, j'explique. Quand je le peux, je me fais appeler 'il'. Mais parfois il faut faire des compromis, quand je dois choisir entre homme et femme." Charlie va plutôt dans les toilettes des filles, mais prône des toilettes non genrées dans espaces publics. […] Charlie fait partie de ceux et celles qui veulent bousculer les lignes administratives, pour donner aux personnes non binaires, une place officielle, au sein de la société française : "j'aimerais qu'on inclut le 3e genre, neutre, qui existe. Je souhaiterais que, comme à New York, parmi les cases de l'état civil, il y ait le F pour elle, le M pour il, et le X pour le troisième genre neutre." »
« Troublée par ce corps et ce genre qui la dérangent, à quatorze ans, Charlie veut comprendre l'origine de son tourment intérieur. […] Charlie doit amorcer une révolution culturelle au sein de sa famille : la langue française est une langue binaire. Et on vit aussi dans un monde binaire où tout est genré : "le prénom, qu'on m'avait donné à la naissance est complètement féminin". Charlie préfère qu'on ne le cite pas : "J'ai préféré Charlie qui est unisexe. J'ai demandé à mes parents, mes amis, et mes professeurs de m'appeler comme ça. C'est mon père qui a le plus de mal. Mais pour tous les autres, il n'y a eu aucun problème." Certes Isabelle, et Yves font preuve d'une ouverture d'esprit admirable à son égard. Mais appeler son enfant avec un prénom différent de celui qu'on lui a choisi à sa naissance, c'est évidemment déstabilisant. Et cela prend du temps : "quand ils parlent de moi à Gabrielle, ils disent encore 'ta sœur'. Parfois, ils nous appellent 'Les filles à table !'. Ça m'énerve. Mais cela fait seize ans qu'ils ont cette habitude. Je sais que ce n'est pas délibérément méchant. Papa a encore du mal. Il m'appelle souvent encore par mon prénom de naissance." Pour Charlie, le plus important c'est le prénom : "mais s'il y a le pronom en plus c'est mieux". Entre il et elle, il y a "iel". C'est le pronom que certaines personnes non binaires souhaitent qu'on leur attribue. Charlie n'aime pas trop cette sonorité, et préfère "il" : "je demande souvent aux gens de me parler au masculin, pour essayer d'établir un équilibre. Car j'ai été appelée au féminin pendant 15 ans. Et aussi parce qu'en français, le neutre est masculin." »
« En septembre 2019, Charlie choisit d'intégrer la section internationale du lycée de Sèvres, dans les Hauts-de-Seine. Une décision, en partie liée à sa nouvelle identité. Au-delà de la volonté d'une éducation bilingue, il y a le choix de l'anglais : une langue non genrée. "Maintenant la moitié de mes ami.es sont bilingues. Et pour dire Charlie, là-bas ils utilisent les pronoms 'they' et 'them' : c'est le neutre de il et elle, au pluriel comme au singulier." »
« Le chemin de Charlie va croiser d'autres horizons humains : les scouts et guides de France, catholiques, contrairement à lui. Mais peu lui importe. […] "Lors d'un camp d'été, mes chefs ont vu que l'on m'appelait Charlie. Ils m'ont dit : pas de problème, on demandera aux autres de t'appeler comme cela. Les camps ne sont pas mixtes. Je dormais avec les filles , et cela m'allait très bien. Et le jour, j'étais dans une équipe de garçons. Ils ont tout de suite accepté et m'ont même demandé si je voulais des toilettes et une douche à part !" »
« Ce que Charlie déteste le plus dans son corps, c'est sa poitrine : "j'en suis venu.e à mettre des binders. Ce sont comme des brassières de sport, qui aplatissent les seins. Je me suis un peu résigné.e, je fais avec." Charlie veut trouver un remède à son malaise. Il évoque un possible traitement hormonal à base de testostérone : "je voudrais avoir des traits plus masculins, une mue de la voix, pour créer un équilibre physique entre le masculin et le féminin." Le traitement hormonal est autorisé à partir de 16 ans, avec l'accord des parents bien sûr. Mais Isabelle et Yves ne laisseront pas Charlie s'engager dans une transformation de son corps, sans un accompagnement médical et psychologique en profondeur. Car les conséquences sur son organisme, sur sa santé, peuvent évidemment être très lourds, et irréversibles. Ils s'assureront donc que son choix soit mûrement réfléchi et sans risque médical. Enfin, Charlie évoque aussi une possible opération chirurgicale : "me faire enlever la poitrine, j'y pense oui. Mais j'ai le temps, il faut que j'attende dix-huit ans..." »
« "Je n'ai jamais eu de regard négatif à mon égard, bien au contraire... Dans ma génération, LGBT+ ou pas on s'en moque...les gens font ce qu'ils veulent. Mais je sais que pour d'autres cela ne se passe pas très bien". Charlie ne clame pas sa non binarité mais ne s'en cache pas : "quand je dis que je m'appelle Charlie, les gens ne savent pas si je suis fille ou garçon. Si on me demande, j'explique. Quand je le peux, je me fais appeler 'il'. Mais parfois il faut faire des compromis, quand je dois choisir entre homme et femme." Charlie va plutôt dans les toilettes des filles, mais prône des toilettes non genrées dans espaces publics. […] Charlie fait partie de ceux et celles qui veulent bousculer les lignes administratives, pour donner aux personnes non binaires, une place officielle, au sein de la société française : "j'aimerais qu'on inclut le 3e genre, neutre, qui existe. Je souhaiterais que, comme à New York, parmi les cases de l'état civil, il y ait le F pour elle, le M pour il, et le X pour le troisième genre neutre." »
La "Lettre sur la justice et un débat ouvert" serait-elle accueillie avec bienveillance par la presse française ? Nous avons déjà cité Le Point, où Denis Jeambar se réjouit qu'« une vraie réponse s'organise pour appeler à un peu plus de raison, de mesure et de bon sens face à l'absolutisme moral d'un certain camp du bien ». Le ton est à peu près le même dans Challenges, où Denis Jeambar signe cet éditorial.
« À juste titre, l'écologie et la lutte pour plus de justice sont désormais des questions centrales dans nos sociétés. […] Cette position de principe ne justifie pas, en revanche, des postures de plus en plus dogmatiques qui conduisent à étouffer le débat public. Cette menace se dessine déjà chez nous mais elle a pris une telle ampleur aux Etats-Unis avec les mouvements #Me Too et Black Lives Matter qu'un collectif de 150 écrivains de renom, d'artistes célèbres et de grands journalistes viennent de publier outre-atlantique, sur le site du mensuel Harper's, une tribune pour s'inquiéter de cette dérive menaçant purement et simplement la liberté d'expression. »
« Que disent-ils? Que ce que nous appelons "le politiquement correct" est en train de devenir une censure. De fait, une atmosphère d'intolérance est bel et bien en train de s'installer qui menace les fondements même de la démocratie. "L'échange libre des informations et des idées, qui est le moteur même des sociétés libérales, écrivent ces nouveaux résistants, devient chaque jour plus limité. La censure que l'on s'attendait plutôt à voir surgir du côté de la droite radicale se répand aussi dans notre culture: intolérance à l'égard des opinions divergentes, goût pour l'humiliation publique et l'ostracisme, tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveuglante. Nous défendons le principe d'un contre-discours solide et caustique de toutes parts." »
« Pierre-André Taguieff […] s'inquiéte lui aussi de la révolution qui s'annonce : "Des groupes de censeurs violents déboulonnnent ou souillent des statues, tandis que des intellectuels sectaires devenus des indignés professionnels, interviennent dans l'espace public pour légitimer ces violences, non sans dénoncer, condamner et intimider ceux qui leur résistent. Ils appellent à la censure et lancent des chasses aux sorcières habillées de nobles sentiments." »
« Nul ne peut nier les injustices, le racisme, l'antisémitisme mais, comme l'écrivent les signataires de la tribune publiée par Harper's, ''cette atmosphère étouffante va finir par nuire aux causes les plus vitales". »
« Comment […] se taire quand l'antiracisme défend une approche ethno-racialiste de l'histoire et de la culture contraire à notre conception universaliste de la citoyenneté et à notre refus du différencialisme et du communautarisme ! Comment, sur un tout autre terrain, ne pas être inquiet quand les membres de la Convention citoyenne pour le climat proposent de placer la protection de l'environnement au-dessus des libertés publiques ! »
« Comme l'écrivent les nouveaux résistants américains, "pour vaincre de mauvaises idées, il faut les exposer, argumenter et convaincre, et non pas essayer de les taire ou de les faire disparaître". »
« À juste titre, l'écologie et la lutte pour plus de justice sont désormais des questions centrales dans nos sociétés. […] Cette position de principe ne justifie pas, en revanche, des postures de plus en plus dogmatiques qui conduisent à étouffer le débat public. Cette menace se dessine déjà chez nous mais elle a pris une telle ampleur aux Etats-Unis avec les mouvements #Me Too et Black Lives Matter qu'un collectif de 150 écrivains de renom, d'artistes célèbres et de grands journalistes viennent de publier outre-atlantique, sur le site du mensuel Harper's, une tribune pour s'inquiéter de cette dérive menaçant purement et simplement la liberté d'expression. »
« Que disent-ils? Que ce que nous appelons "le politiquement correct" est en train de devenir une censure. De fait, une atmosphère d'intolérance est bel et bien en train de s'installer qui menace les fondements même de la démocratie. "L'échange libre des informations et des idées, qui est le moteur même des sociétés libérales, écrivent ces nouveaux résistants, devient chaque jour plus limité. La censure que l'on s'attendait plutôt à voir surgir du côté de la droite radicale se répand aussi dans notre culture: intolérance à l'égard des opinions divergentes, goût pour l'humiliation publique et l'ostracisme, tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveuglante. Nous défendons le principe d'un contre-discours solide et caustique de toutes parts." »
« Pierre-André Taguieff […] s'inquiéte lui aussi de la révolution qui s'annonce : "Des groupes de censeurs violents déboulonnnent ou souillent des statues, tandis que des intellectuels sectaires devenus des indignés professionnels, interviennent dans l'espace public pour légitimer ces violences, non sans dénoncer, condamner et intimider ceux qui leur résistent. Ils appellent à la censure et lancent des chasses aux sorcières habillées de nobles sentiments." »
« Nul ne peut nier les injustices, le racisme, l'antisémitisme mais, comme l'écrivent les signataires de la tribune publiée par Harper's, ''cette atmosphère étouffante va finir par nuire aux causes les plus vitales". »
« Comment […] se taire quand l'antiracisme défend une approche ethno-racialiste de l'histoire et de la culture contraire à notre conception universaliste de la citoyenneté et à notre refus du différencialisme et du communautarisme ! Comment, sur un tout autre terrain, ne pas être inquiet quand les membres de la Convention citoyenne pour le climat proposent de placer la protection de l'environnement au-dessus des libertés publiques ! »
« Comme l'écrivent les nouveaux résistants américains, "pour vaincre de mauvaises idées, il faut les exposer, argumenter et convaincre, et non pas essayer de les taire ou de les faire disparaître". »
« "Notre résistance à Donald Trump ne doit pas conduire au dogmatisme ou à la coercition…" Tout est dit dans l'accroche de cette importante tribune publiée, le mardi 7 juillet, sur le site du vénérable magazine d'idées Harper's Magazine – et reproduite en intégralité par nos confrères du Monde. Intitulé "Lettre sur la justice et un débat ouvert", signé par plus de cent cinquante personnalités internationales issues du monde des arts, des lettres et de l'université, le texte appelle à une prise de conscience face aux menaces que font peser (entre autres) les réseaux sociaux contre la liberté d'expression. Particulièrement aux États-Unis, nation piégée entre les dérives inquiétantes de la présidence ultra-droitière de Trump et, en face, la radicalisation fulgurante d'un progressisme devenu fou à force d'obsessions identitaires et d'intolérance viscérale au débat contradictoire. Parmi les signataires de la missive : Margaret Atwood, Salman Rushdie, Kamel Daoud, Francis Fukuyama, Bill T. Jones, Noam Chomsky, l'autrice féministe Gloria Steinem, le trompettiste de jazz Wynton Marsalis ou encore J. K. Rowling. Objet de leur mobilisation : s'opposer à tyrannie de la contrition qui, depuis quelque temps, pousse de nombreuses personnalités à des excuses publiques pour des prises de position jugées insupportables par une partie de la "twittosphère". »
« En réaction à ce climat de susceptibilités extrêmes sur de complexes questions et qui risque, à terme, de pousser tout un chacun à l'autocensure, l'éditorialiste Thomas Chatterton Williams, contributeur du New York Times et pour Harper's Magazine, s'est donc impliqué voici un mois dans la gestation de cette lettre ouverte. […] Rédigé par une vingtaine de collaborateurs, comme l'a confié Williams au Washington Post, le texte a ensuite été envoyé à des signataires aux profils très divers. "Nous voulions que ce document reflète cette réalité que beaucoup de personnes qui ne sont pas de vieux hommes blancs partagent ces inquiétudes" a déclaré au journal ce trentenaire, par ailleurs auteur en 2019 de l'ouvrage Self-Portrait in Black and White – Unlearning race (éd. W. W. Norton & Company) et lui-même fils d'un père noir et d'une mère blanche. Que contient précisément la tribune ? Elle débute par un état des lieux alarmiste tout en affirmant sans ambiguïté son combat contre les "forces illibérales" portées par Donald Trump : "Nos institutions culturelles sont aujourd'hui à l'épreuve. Les puissantes manifestations en faveur de la justice raciale et sociale revendiquent une réforme de la police trop longtemps différée et font plus largement entendre des appels pour davantage d'égalité et d'inclusion dans notre société, notamment dans l'enseignement supérieur, le journalisme, la philanthropie et les arts. Mais cette nécessaire prise en compte a aussi renforcé tout un ensemble de postures morales et d'engagements politiques qui risquent d'affaiblir les règles du débat public et l'acceptation des différences au profit d'un conformisme idéologique. Autant nous avons salué la première phase de ce mouvement, autant nous voulons nous élever contre la seconde". »
« Le texte se poursuit : "L'inclusion démocratique que nous appelons de nos vœux ne peut advenir que si nous refusons le climat d'intolérance général qui s'est installé de part et d'autre. L'échange libre des informations et des idées, qui est le moteur même des sociétés libérales, devient chaque jour plus limité. La censure, que l'on s'attendait plutôt à voir surgir du côté de la droite radicale, se répand largement aussi dans notre culture : intolérance à l'égard des opinions divergentes, goût pour l'humiliation publique et l'ostracisme, tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveuglante. Nous défendons le principe d'un contre-discours solide et même caustique de toutes parts". Évoquant "une atmosphère étouffante [qui] va finir par nuire aux causes les plus vitales de notre époque", la lettre ouverte se conclut par un ferme appel à la vigilance : "Pour vaincre de mauvaises idées, il faut les exposer, argumenter et convaincre, et non pas essayer de les taire ou espérer qu'elles disparaissent. Nous rejetons les faux choix qu'on nous présente entre la justice et la liberté : l'une n'existe pas sans l'autre. En tant qu'écrivains, notre métier repose sur la marge que la société nous accorde pour l'expérimentation, la prise de risque et même l'erreur. Nous avons besoin de préserver la possibilité d'un désaccord de bonne foi sans conséquences professionnelles désastreuses." »
« Dans les heures qui ont suivi sa publication sur le site de Harper's, ce texte n'a pas manqué à son tour de s'attirer un déluge de critiques ou remarques acerbes. […] Pour Matt Zoller Seitz, critique télé pour le New York Magazine, "Cette lettre du Harper's Magazine n'aurait jamais dû être écrite. Ses instigateurs semblent totalement inconscients du mal que certains de ses signataires ont causé", écrit-il sur Twitter, visant implicitement J. K. Rowling. En découvrant que celle-ci était leur voisine de tribune, certaines plumes ont demandé au Harper's Magazine de retirer leur nom de cette lettre ouverte, telle l'autrice transgenre Jennifer Finlay Boylan. La présence dans la liste d'une Rowling en totale disgrâce s'avère ainsi une épine majeure dans le pied de cette tribune pourtant fort pertinente au vu du contexte néomaccarthyste en cours aux États-Unis. »
« Au vu de la tempête déclenchée par la lettre du Harper's Magazine, les hostilités ne sont pas près de retomber. Mais au moins, une vraie réponse s'organise pour appeler à un peu plus de raison, de mesure et de bon sens face à l'absolutisme moral d'un certain camp du bien. »
« En réaction à ce climat de susceptibilités extrêmes sur de complexes questions et qui risque, à terme, de pousser tout un chacun à l'autocensure, l'éditorialiste Thomas Chatterton Williams, contributeur du New York Times et pour Harper's Magazine, s'est donc impliqué voici un mois dans la gestation de cette lettre ouverte. […] Rédigé par une vingtaine de collaborateurs, comme l'a confié Williams au Washington Post, le texte a ensuite été envoyé à des signataires aux profils très divers. "Nous voulions que ce document reflète cette réalité que beaucoup de personnes qui ne sont pas de vieux hommes blancs partagent ces inquiétudes" a déclaré au journal ce trentenaire, par ailleurs auteur en 2019 de l'ouvrage Self-Portrait in Black and White – Unlearning race (éd. W. W. Norton & Company) et lui-même fils d'un père noir et d'une mère blanche. Que contient précisément la tribune ? Elle débute par un état des lieux alarmiste tout en affirmant sans ambiguïté son combat contre les "forces illibérales" portées par Donald Trump : "Nos institutions culturelles sont aujourd'hui à l'épreuve. Les puissantes manifestations en faveur de la justice raciale et sociale revendiquent une réforme de la police trop longtemps différée et font plus largement entendre des appels pour davantage d'égalité et d'inclusion dans notre société, notamment dans l'enseignement supérieur, le journalisme, la philanthropie et les arts. Mais cette nécessaire prise en compte a aussi renforcé tout un ensemble de postures morales et d'engagements politiques qui risquent d'affaiblir les règles du débat public et l'acceptation des différences au profit d'un conformisme idéologique. Autant nous avons salué la première phase de ce mouvement, autant nous voulons nous élever contre la seconde". »
« Le texte se poursuit : "L'inclusion démocratique que nous appelons de nos vœux ne peut advenir que si nous refusons le climat d'intolérance général qui s'est installé de part et d'autre. L'échange libre des informations et des idées, qui est le moteur même des sociétés libérales, devient chaque jour plus limité. La censure, que l'on s'attendait plutôt à voir surgir du côté de la droite radicale, se répand largement aussi dans notre culture : intolérance à l'égard des opinions divergentes, goût pour l'humiliation publique et l'ostracisme, tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveuglante. Nous défendons le principe d'un contre-discours solide et même caustique de toutes parts". Évoquant "une atmosphère étouffante [qui] va finir par nuire aux causes les plus vitales de notre époque", la lettre ouverte se conclut par un ferme appel à la vigilance : "Pour vaincre de mauvaises idées, il faut les exposer, argumenter et convaincre, et non pas essayer de les taire ou espérer qu'elles disparaissent. Nous rejetons les faux choix qu'on nous présente entre la justice et la liberté : l'une n'existe pas sans l'autre. En tant qu'écrivains, notre métier repose sur la marge que la société nous accorde pour l'expérimentation, la prise de risque et même l'erreur. Nous avons besoin de préserver la possibilité d'un désaccord de bonne foi sans conséquences professionnelles désastreuses." »
« Dans les heures qui ont suivi sa publication sur le site de Harper's, ce texte n'a pas manqué à son tour de s'attirer un déluge de critiques ou remarques acerbes. […] Pour Matt Zoller Seitz, critique télé pour le New York Magazine, "Cette lettre du Harper's Magazine n'aurait jamais dû être écrite. Ses instigateurs semblent totalement inconscients du mal que certains de ses signataires ont causé", écrit-il sur Twitter, visant implicitement J. K. Rowling. En découvrant que celle-ci était leur voisine de tribune, certaines plumes ont demandé au Harper's Magazine de retirer leur nom de cette lettre ouverte, telle l'autrice transgenre Jennifer Finlay Boylan. La présence dans la liste d'une Rowling en totale disgrâce s'avère ainsi une épine majeure dans le pied de cette tribune pourtant fort pertinente au vu du contexte néomaccarthyste en cours aux États-Unis. »
« Au vu de la tempête déclenchée par la lettre du Harper's Magazine, les hostilités ne sont pas près de retomber. Mais au moins, une vraie réponse s'organise pour appeler à un peu plus de raison, de mesure et de bon sens face à l'absolutisme moral d'un certain camp du bien. »
À lire, un article édifiant du New York Times – A Racial Awakening in France, Where Race Is a Taboo Topic – signé Norimitsu Onishi, publié le 14 juillet 2020. Morceaux choisis.
On ne naît pas noir, on le devient – « Growing up in France, Maboula Soumahoro never thought of herself as Black. […] It was only as a teenager – years after the discovery of Whitney Houston, Michael Jackson, The Cosby Show and hip-hop made her "dream of being cool like African-Americans" – that she began feeling a racial affinity with her friends, she said. "We were all children of immigrants from Guadeloupe, Martinique, Africa, and we are all a little bit unlike our parents", recalled Ms. Soumahoro, 44, an expert on race who lived in the United States for a decade. "We were French in our new way and we weren't white French. It was different in our homes, but we found one another regardless, and that's when you become Black." »
L'influence américaine – « Besides fueling heated debates over racism, the killing of George Floyd by the police in Minneapolis has underscored the emergence of a new way of thinking about race in the public discourse in France, a nation where discussion of race and religion has traditionally been muted in favor of elevating a colorblind ideal that all people share the same universal rights. That ideal […] is being challenged perhaps most vociferously by the many Black French who have gone through a racial awakening in recent decades – helped by the pop culture of the United States, its thinkers, and even its Paris-based diplomats who spotted and encouraged young Black French leaders a decade ago. »
La France raciste « à sa façon » – Even those Black French who have been inspired by the United States also consider America to be a deeply flawed and violently racist society. In France, people of different backgrounds mix far more freely, and while Black people occupy fewer high-profile positions than in the United States, like all French citizens they enjoy universal access to education, health care and other services. "When I consider both countries, I'm not saying that one country is better than the other", said Ms. Soumahoro, who has taught African-American studies at Columbia and now teaches at the Université de Tours. "For me, they're two racist societies that manage racism in their own way." »
Les voyages outre-Atlantique qui changent tout – « Pap Ndiaye – a historian who led efforts to establish Black studies as an academic discipline in France with the 2008 publication of his book La Condition Noire, or The Black Condition' – said he grew aware of his race only after studying in the United States in the 1990s. "It's an experience that all Black French go through when they go to the United States", said Mr. Ndiaye, 54, who teaches at Sciences Po. "It's the experience of a country where skin color is reflected upon and where it is not hidden behind a colorblind discourse." »
Il y a « trop d'immigrés » selon l'ancien ambassadeur de France aux États-Unis – « "Universality could work easily enough when there weren't too many immigrants or when they were white Catholics", said Gérard Araud, France's former ambassador to the United States. "But faced with Islam on one side and Black Africans on the other, this model has evidently reached its limits. And so the debate is that on one side is this universalism, which is a beautiful ideal, but on the other is how to say at the same time that, yes, it's not working." »
Rokhaya Diallo traumatisée par le Club Dorothée, puis parrainée par l'oncle Sam – Rokhaya Diallo, 42, a journalist who is also one of France's most prominent anti-racism activists, said she became aware of a shared sense of race only after she became an adult and often found herself the only Black person in an academic or professional setting. […] Like many people of her generation, she loved a children's television series called "Club Dorothée." But she could never forget an episode – a colonial trope – in which the host, a white woman, is boiled alive in a caldron by three Black men. […] Thanks to a US government program, Ms. Diallo, who founded an anti-racism organization called Les Indivisibles in 2007, visited the United States in 2010 to learn about "managing ethnic diversity in the US." »
Washington sème la pagaille à Paris – « Ms. Diallo is one of several high-profile individuals who took part in the US program, a fact that has contributed to fears, especially among French conservatives, of an "Americanization'' of French society. The US Embassy in Paris began reaching out to ethnic and racial minorities in France after the Sept. 11 attacks as part of a global push to "win hearts and minds." The embassy organized educational programs on subjects like affirmative action, a taboo concept in France, drawing nonwhite French audiences for the first time, said Randianina Peccoud, who oversaw the outreach programs and retired from the embassy last year. »
Une identité politique – « Another co-author, Rhoda Tchokokam, 29, grew up in Cameroon before immigrating to France at the age of 17. While her racial awareness emerged in France, it evolved in the United States, where she went to study for two years, watched all of Spike Lee's movies and discovered the works of Toni Morrison and Black feminists like Angela Davis and Audre Lorde. "When I started meeting Black people in France, I started broadening my outlook a little," Ms. Tchokokam said. "I still didn't think of myself as Black because that's a long process, where today I define myself as Black politically. Back then, I started becoming aware and when I arrived in the United States, it's in fact there that I was able to put it in words." »
On ne naît pas noir, on le devient – « Growing up in France, Maboula Soumahoro never thought of herself as Black. […] It was only as a teenager – years after the discovery of Whitney Houston, Michael Jackson, The Cosby Show and hip-hop made her "dream of being cool like African-Americans" – that she began feeling a racial affinity with her friends, she said. "We were all children of immigrants from Guadeloupe, Martinique, Africa, and we are all a little bit unlike our parents", recalled Ms. Soumahoro, 44, an expert on race who lived in the United States for a decade. "We were French in our new way and we weren't white French. It was different in our homes, but we found one another regardless, and that's when you become Black." »
L'influence américaine – « Besides fueling heated debates over racism, the killing of George Floyd by the police in Minneapolis has underscored the emergence of a new way of thinking about race in the public discourse in France, a nation where discussion of race and religion has traditionally been muted in favor of elevating a colorblind ideal that all people share the same universal rights. That ideal […] is being challenged perhaps most vociferously by the many Black French who have gone through a racial awakening in recent decades – helped by the pop culture of the United States, its thinkers, and even its Paris-based diplomats who spotted and encouraged young Black French leaders a decade ago. »
La France raciste « à sa façon » – Even those Black French who have been inspired by the United States also consider America to be a deeply flawed and violently racist society. In France, people of different backgrounds mix far more freely, and while Black people occupy fewer high-profile positions than in the United States, like all French citizens they enjoy universal access to education, health care and other services. "When I consider both countries, I'm not saying that one country is better than the other", said Ms. Soumahoro, who has taught African-American studies at Columbia and now teaches at the Université de Tours. "For me, they're two racist societies that manage racism in their own way." »
Les voyages outre-Atlantique qui changent tout – « Pap Ndiaye – a historian who led efforts to establish Black studies as an academic discipline in France with the 2008 publication of his book La Condition Noire, or The Black Condition' – said he grew aware of his race only after studying in the United States in the 1990s. "It's an experience that all Black French go through when they go to the United States", said Mr. Ndiaye, 54, who teaches at Sciences Po. "It's the experience of a country where skin color is reflected upon and where it is not hidden behind a colorblind discourse." »
Il y a « trop d'immigrés » selon l'ancien ambassadeur de France aux États-Unis – « "Universality could work easily enough when there weren't too many immigrants or when they were white Catholics", said Gérard Araud, France's former ambassador to the United States. "But faced with Islam on one side and Black Africans on the other, this model has evidently reached its limits. And so the debate is that on one side is this universalism, which is a beautiful ideal, but on the other is how to say at the same time that, yes, it's not working." »
Rokhaya Diallo traumatisée par le Club Dorothée, puis parrainée par l'oncle Sam – Rokhaya Diallo, 42, a journalist who is also one of France's most prominent anti-racism activists, said she became aware of a shared sense of race only after she became an adult and often found herself the only Black person in an academic or professional setting. […] Like many people of her generation, she loved a children's television series called "Club Dorothée." But she could never forget an episode – a colonial trope – in which the host, a white woman, is boiled alive in a caldron by three Black men. […] Thanks to a US government program, Ms. Diallo, who founded an anti-racism organization called Les Indivisibles in 2007, visited the United States in 2010 to learn about "managing ethnic diversity in the US." »
Washington sème la pagaille à Paris – « Ms. Diallo is one of several high-profile individuals who took part in the US program, a fact that has contributed to fears, especially among French conservatives, of an "Americanization'' of French society. The US Embassy in Paris began reaching out to ethnic and racial minorities in France after the Sept. 11 attacks as part of a global push to "win hearts and minds." The embassy organized educational programs on subjects like affirmative action, a taboo concept in France, drawing nonwhite French audiences for the first time, said Randianina Peccoud, who oversaw the outreach programs and retired from the embassy last year. »
Une identité politique – « Another co-author, Rhoda Tchokokam, 29, grew up in Cameroon before immigrating to France at the age of 17. While her racial awareness emerged in France, it evolved in the United States, where she went to study for two years, watched all of Spike Lee's movies and discovered the works of Toni Morrison and Black feminists like Angela Davis and Audre Lorde. "When I started meeting Black people in France, I started broadening my outlook a little," Ms. Tchokokam said. "I still didn't think of myself as Black because that's a long process, where today I define myself as Black politically. Back then, I started becoming aware and when I arrived in the United States, it's in fact there that I was able to put it in words." »
« Il y a quelques mois, j'ai commencé à m'exprimer au sujet du "transactivisme" et de la pensée dite queer sur les réseaux sociaux, estimant que ces sujets-là prenaient désormais trop de place dans le féminisme jusqu'à invisibiliser les combats des femmes. Quand je lis l'expression "colleur·euses" ou "personne à vulve", je ne peux pas m'empêcher de penser que cet outil qu'est l'écriture inclusive, et qui était au départ destiné à nous redonner une place dans le langage, a été dévoyé et qu'il sert désormais à installer la présence des hommes dans la sphère féministe. »
« Des militantes queers […] tiennent des propos haineux tels que "Les TERFS au bûcher" [TERFS pour "trans-exclusionary radical feminist" soit "féministe qui exclut les trans de sa lutte", NDLR]. Ça n'est pas normal. Ces procédés sont violents et remettent en question la base même du féminisme, c'est-à-dire l'esprit de sororité et de transmission que nous devons maintenir et développer au sein du grand peuple des femmes.Ça fait quelques années que je suis habituée à recevoir des menaces de mort. À l'époque où j'étais dans les Femen, elles venaient de l'extrême droite et des islamistes. Ce qui m'inquiète, c'est qu'aujourd'hui, elles proviennent des militant·es dites "féministes queers". Depuis l'arrivée d'Instagram, ce mouvement de pensée s'est largement développé en France et prône un libéralisme dangereux, qui commence même à envahir la sphère universitaire. »
« Ce que j'appelle "libéralisme", c'est le fameux argument du libre-arbitre. Une femme serait "libre" de porter le voile, "libre" de se prostituer, "libre" d'échapper à son genre pourtant déterminé par son sexe de naissance. Or, je pense que dans une société où l'on considère que nous sommes des objets sexuels entièrement tendus vers le désir masculin, et où règne la culture du viol, on ne peut pas dire qu'on puisse "choisir" de se prostituer. Pour celles qui l'affirment […], je pense que c'est en réalité le fruit d'une construction sociale genrée sinon 85 % des personnes en situation de prostitution ne seraient pas des femmes et 99 % des "clients" ne seraient pas des hommes. […] Or, dès que j'ose exprimer mes idées abolitionnistes sur les réseaux sociaux s'ensuit un lynchage en ligne de plus en plus violent. Le cyberharcèlement fait désormais loi, et il se poursuit dans le réel : nombre d'entre nous n'osons plus nous rendre en manifestation par peur d'être agressées. »
« On est entrées dans un nouveau règne loin de l'utopie de la sororité : celui de la terreur. Désormais, si l'on pense que le consentement ne peut pas s'acheter, que le voile est un objet de contrôle sur nos corps ou que les mouvements queers viennent réactiver la permanence des stéréotypes de genre, on se fait lyncher. […] Je vous le dis, je l'observe depuis environ deux ans, le milieu féministe en France et ailleurs est en train de devenir violent sous couvert d'inclusivité. Il est en train de se faire gangrener par des mécanismes patriarcaux et virilistes. Que nous ne soyons pas d'accord sur tout c'est une chose, mais que nous reproduisions dans nos sphères militantes les mêmes mécanismes que ceux que nous dénonçons est un non-sens complet qui finira par nous détruire. »
« Des militantes queers […] tiennent des propos haineux tels que "Les TERFS au bûcher" [TERFS pour "trans-exclusionary radical feminist" soit "féministe qui exclut les trans de sa lutte", NDLR]. Ça n'est pas normal. Ces procédés sont violents et remettent en question la base même du féminisme, c'est-à-dire l'esprit de sororité et de transmission que nous devons maintenir et développer au sein du grand peuple des femmes.Ça fait quelques années que je suis habituée à recevoir des menaces de mort. À l'époque où j'étais dans les Femen, elles venaient de l'extrême droite et des islamistes. Ce qui m'inquiète, c'est qu'aujourd'hui, elles proviennent des militant·es dites "féministes queers". Depuis l'arrivée d'Instagram, ce mouvement de pensée s'est largement développé en France et prône un libéralisme dangereux, qui commence même à envahir la sphère universitaire. »
« Ce que j'appelle "libéralisme", c'est le fameux argument du libre-arbitre. Une femme serait "libre" de porter le voile, "libre" de se prostituer, "libre" d'échapper à son genre pourtant déterminé par son sexe de naissance. Or, je pense que dans une société où l'on considère que nous sommes des objets sexuels entièrement tendus vers le désir masculin, et où règne la culture du viol, on ne peut pas dire qu'on puisse "choisir" de se prostituer. Pour celles qui l'affirment […], je pense que c'est en réalité le fruit d'une construction sociale genrée sinon 85 % des personnes en situation de prostitution ne seraient pas des femmes et 99 % des "clients" ne seraient pas des hommes. […] Or, dès que j'ose exprimer mes idées abolitionnistes sur les réseaux sociaux s'ensuit un lynchage en ligne de plus en plus violent. Le cyberharcèlement fait désormais loi, et il se poursuit dans le réel : nombre d'entre nous n'osons plus nous rendre en manifestation par peur d'être agressées. »
« On est entrées dans un nouveau règne loin de l'utopie de la sororité : celui de la terreur. Désormais, si l'on pense que le consentement ne peut pas s'acheter, que le voile est un objet de contrôle sur nos corps ou que les mouvements queers viennent réactiver la permanence des stéréotypes de genre, on se fait lyncher. […] Je vous le dis, je l'observe depuis environ deux ans, le milieu féministe en France et ailleurs est en train de devenir violent sous couvert d'inclusivité. Il est en train de se faire gangrener par des mécanismes patriarcaux et virilistes. Que nous ne soyons pas d'accord sur tout c'est une chose, mais que nous reproduisions dans nos sphères militantes les mêmes mécanismes que ceux que nous dénonçons est un non-sens complet qui finira par nous détruire. »
« La très politiquement correcte Association nord-américaine des joueurs de Scrabble va […] bannir de sa liste deux cent vingt-cinq mots. Les pires d'entre eux […], ce sont tous ceux dérivés de negro, comme nigger ou nigga, pudiquement remplacés là-bas par N-word en cas de besoin pressant. […] Et pour une fois, la France n'a pas attendu pour se mettre au diapason des USA : selon Le Monde, négro ou chinetoque ont déjà été supprimés dans la huitième édition de L'Officiel du Scrabble (ODS) publiée par Larousse en juin 2020, alors que salope, ritale ou enculé y figurent encore, de même bien sûr que gaulois. Gouine serait valable en tant que mot aujourd'hui "familier", alors qu'il était classé comme "insultant" au XIXe. »
Voici un « tour d'horizon non exhaustif des réponses des sociétés à la pression de la rue et des réseaux contre le racisme systémique « (sic). À noter : même « le Japonais SoftBank Group va créer un fonds de 100 millions de dollars pour les startups fondées par des entrepreneurs noirs ».
« Les chercheurs ont réussi à mettre au point un polymère ayant la capacité de séparer l'or du reste d'une carte électronique lors d'un passage dans un bain d'acide spécifique. À la sortie de ce bain, l'or est de nouveau prêt à être utilisé sans avoir de trace de son usage précédent.[…] Une opération bien plus rentable que l'extraction de l'or dans les mines et qui, de plus, permet de créer de nouveaux appareils en recyclant l'or des anciens. »
« Quand le gendarme des marchés allemand a interdit en février les ventes à découvert sur Wirecard, certains acteurs de la place de Paris ont regretté que le régulateur français n'ait pas agi de même dans le dossier Casino. Des shortsellers avaient massivement ciblé le titre du groupe de Jean-Charles Naouri à la fin de l'été 2018, critiquant sa gestion. L'Autorité des Marchés financiers (AMF) s'était contentée de rappeler les règles aux différents protagonistes. Un comportement prudent dont elle se félicite sans doute aujourd'hui : son homologue allemand, la Ba Fin, est en effet violemment critiquée pour son empressement à réprimer les acteurs de marché, alors qu'elle n'a jamais daigné enquêter sur la star des fintech, dont la fraude est maintenant avérée. L'affaire Wirecard va-t-elle réhabiliter les vendeurs à découvert, qui constituent parfois la seule voix critique quand toute la chaîne de contrôle a failli ? »
Les ordinateurs portables vendus par Apple ont la réputation d'être de bonne facture. Mais sans doute leur finesse et leur légèreté présentent-elles quelque revers. C'est ce que l'on croit comprendre en découvrant l'avertissement lancé par la marque à la Pomme :
« If you close your Mac notebook with a camera cover installed, you might damage your display because the clearance between the display and keyboard is designed to very tight tolerances. »
Vous êtes prévenu !
« If you close your Mac notebook with a camera cover installed, you might damage your display because the clearance between the display and keyboard is designed to very tight tolerances. »
Vous êtes prévenu !
« Dans Dimension Voyage, Warrius commande le Karyu, mais a connu Albator au sein de la flotte Gaia. Si les deux hommes ont suivi des chemins différents, ils sont restés en bons termes. Warrius apportera une aide discrète mais décisive aux pirates de l'espace, en leur permettant d'accéder à la forteresse du Trident, où repose l'Arcadia n°3 conçu par Tochirô. Malgré sa courte apparition, cette version de Warrius a conservé tout son capital sympathie. »
Parmi les « impacts environnementaux » de la 5G, il y aurait, selon Green IT, l'« obsolescence programmée ». Explication :
« La généralisation de la 5G se traduira inévitablement par le raccourcissement de la durée de vie des smartphones 2G, 3G et 4G. Des dizaines de millions d'utilisateurs en France, et des milliards dans le monde, se laisseront tenter par un "smartphone 5G à 1 euros contre réengagement 24 mois". C'est un fait qui se confirme à chaque nouveau saut technologique : TNT vers TNT HD, 2G vers 3G, 3G vers 4G, ADSL vers fibre, TV HD vers 4K, etc. La 5G va donc contribuer à déclencher l'obsolescence prématurée de dizaines de millions de smartphones, juste pour la France. »
De ce point de vue, l'obsolescence programmée ne serait pas un sabotage ; elle serait inhérente à chaque innovation attisant la convoitise des clients… ce qui est fondamentalement différent et sème une fois de plus la confusion.
« La généralisation de la 5G se traduira inévitablement par le raccourcissement de la durée de vie des smartphones 2G, 3G et 4G. Des dizaines de millions d'utilisateurs en France, et des milliards dans le monde, se laisseront tenter par un "smartphone 5G à 1 euros contre réengagement 24 mois". C'est un fait qui se confirme à chaque nouveau saut technologique : TNT vers TNT HD, 2G vers 3G, 3G vers 4G, ADSL vers fibre, TV HD vers 4K, etc. La 5G va donc contribuer à déclencher l'obsolescence prématurée de dizaines de millions de smartphones, juste pour la France. »
De ce point de vue, l'obsolescence programmée ne serait pas un sabotage ; elle serait inhérente à chaque innovation attisant la convoitise des clients… ce qui est fondamentalement différent et sème une fois de plus la confusion.
Frédéric Oudéa : « Un des risques de cette crise, c'est qu on reste dans une forme de renationalsiaiton du financement des économies. Parce que Les gouvernements vont être très attentifs, évidemment, à ce que leurs banques financent d'abord leurs économies. » (B Smart, 30 juin 2020)
Entretien édifiant avec Vincent Balouet, sur le plateau de Stéphane Soumier, diffusé sur B Smart le 9 juillet 2020.
Sur une hypothétique crue de la Seine : « L'accès aux informations de préparation pour les entreprises, c'est-à-dire le matériel, les datas dont les entreprises ont besoin pour comprendre, anticiper, se préparer et éventuellement faire des choix stratégiques en disant "je pars tout de suite"… ces informations sont classifiées par l'État. C'est-à-dire que les plus graves et les plus importantes sont hors d'accès des entreprises. Il est interdit de les avoir. […] Il est interdit en France de se préparer aux risques les plus graves sur la crue majeure de Paris. […] C'est un truc absolument hallucinant. Le sketch dure depuis 2001. Ça fait dix-neuf ans que les entreprises demandent à avoir les informations dites de préparation. On ne les a pas. Et donc on anticipe quand même. […] On fait des exercices, on fait des cartes un peu au doit mouillé, en disant voilà comment ça devrait se passer, on fait des projections, on imagine... – c'est mon boulot, c'est là que j'interviens. Mais on n'a pas l'information de base. »
Sur l'inconséquence générale de l'État : « L'administration entretient un rapport au risque qui est complètement différent de celui que les entrepreneurs entretiennent au risque. […] Le logiciel "continuité économique" n'est même pas installé. […] Ce n'est pas qu'il y a un bug, un problème, un trou dans la raquette. Il n'y est pas ! Il n'a jamais été installé au niveau des pouvoirs publics. […] La cellule de continuité économique de Bercy, c'est une cellule qui intervient après la crise. En réinjectant, en demandant aux assureurs de faire leur boulot, en demandant à BPI France de sortir son carnet de chèques. Bref toute une mécanique après crise. Mais […] je ne demande pas mieux de trouver des mesures de préparation avant – on a droit de se préparer quand même ! Eh bien non. Le logiciel d'anticipation de la crise côté entreprises n'est même pas installé. »
Sur une hypothétique crue de la Seine : « L'accès aux informations de préparation pour les entreprises, c'est-à-dire le matériel, les datas dont les entreprises ont besoin pour comprendre, anticiper, se préparer et éventuellement faire des choix stratégiques en disant "je pars tout de suite"… ces informations sont classifiées par l'État. C'est-à-dire que les plus graves et les plus importantes sont hors d'accès des entreprises. Il est interdit de les avoir. […] Il est interdit en France de se préparer aux risques les plus graves sur la crue majeure de Paris. […] C'est un truc absolument hallucinant. Le sketch dure depuis 2001. Ça fait dix-neuf ans que les entreprises demandent à avoir les informations dites de préparation. On ne les a pas. Et donc on anticipe quand même. […] On fait des exercices, on fait des cartes un peu au doit mouillé, en disant voilà comment ça devrait se passer, on fait des projections, on imagine... – c'est mon boulot, c'est là que j'interviens. Mais on n'a pas l'information de base. »
Sur l'inconséquence générale de l'État : « L'administration entretient un rapport au risque qui est complètement différent de celui que les entrepreneurs entretiennent au risque. […] Le logiciel "continuité économique" n'est même pas installé. […] Ce n'est pas qu'il y a un bug, un problème, un trou dans la raquette. Il n'y est pas ! Il n'a jamais été installé au niveau des pouvoirs publics. […] La cellule de continuité économique de Bercy, c'est une cellule qui intervient après la crise. En réinjectant, en demandant aux assureurs de faire leur boulot, en demandant à BPI France de sortir son carnet de chèques. Bref toute une mécanique après crise. Mais […] je ne demande pas mieux de trouver des mesures de préparation avant – on a droit de se préparer quand même ! Eh bien non. Le logiciel d'anticipation de la crise côté entreprises n'est même pas installé. »
« CDD de six mois à temps plein, possibilité de conversion en CDI ; poste à pourvoir à partir de septembre 2020 , basé à Paris 19e, télétravail fréquent possible ; salaire brut annuel : 30 K. »
« L'opportunisme n'est […] pas absent de ce retrait. Plusieurs annonceurs avaient déjà décidé de réduire leurs budgets suite à la crise économique déclenchée par le Covid-19 et font passer cette décision pour un choix moral. Unilever (Dove, Lipton…) avait ainsi annoncé dès le 26 avril qu'il réduirait ses campagnes de publicité. Les annonceurs utilisent également ce moyen de pression dans l'espoir d'obtenir des concessions de Facebook sur des points d'achoppement débattus depuis des années, du contrôle du placement des publicités à la transparence sur la mesure de leur efficacité. […] Les annonceurs veulent surtout des outils leur permettant de vérifier eux-mêmes où leurs publicités "atterrissent" dans Facebook. Pour le réseau social, un tel système serait toutefois contraire à la protection des données personnelles. »
« Si la quasi-totalité des revenus de Facebook sont issus de la publicité, les grosses entreprises ne représentent qu'une infime portion des 8 millions d'annonceurs présents sur la plateforme. Selon le cabinet Pathmatics, les 100 plus gros annonceurs ont généré seulement 6 % des 70 milliards de revenus de Facebook en 2019. Les PME, ses principaux clients, sont peu susceptibles de boycotter Facebook, leur succès étant intimement lié à leur présence sur le réseau social. »
À noter : « si la majorité des annonceurs limite le boycott à Facebook, d'autres, comme Starbucks, Lego, Unilever et Mars, l'étendent à tous les réseaux sociaux » ; par ailleurs, « côté français, Pernod-Ricard participe au boycott jusqu'au 31 juillet ».
« Si la quasi-totalité des revenus de Facebook sont issus de la publicité, les grosses entreprises ne représentent qu'une infime portion des 8 millions d'annonceurs présents sur la plateforme. Selon le cabinet Pathmatics, les 100 plus gros annonceurs ont généré seulement 6 % des 70 milliards de revenus de Facebook en 2019. Les PME, ses principaux clients, sont peu susceptibles de boycotter Facebook, leur succès étant intimement lié à leur présence sur le réseau social. »
À noter : « si la majorité des annonceurs limite le boycott à Facebook, d'autres, comme Starbucks, Lego, Unilever et Mars, l'étendent à tous les réseaux sociaux » ; par ailleurs, « côté français, Pernod-Ricard participe au boycott jusqu'au 31 juillet ».
« La Commission européenne a adopté, le jeudi 2 juillet, une nouvelle version de la directive "Service de médias audiovisuels" initialement adoptée en 2018, dont le but est de renforcer la protection des utilisateurs, surtout celle des mineurs, contre certains contenus audiovisuels en ligne qui pourraient être illégaux, violents et-ou préjudiciables. Bruxelles a décidé d'étendre son champ d'application aux fournisseurs de plateformes de partage de vidéos, incluant de fait les réseaux sociaux les plus populaires. Les lignes directrices adoptées par la Commission européenne […] sont particulièrement intéressantes dans le sens où elles vont permettre une meilleure protection des utilisateurs des plateformes de vidéo à la demande et des réseaux sociaux, à la fois contre les discours haineux et les contenus préjudiciables, l'idée étant de protéger un maximum les mineurs, soumis au harcèlement et à la violence en ligne. »
« Brune Poirson reçoit ce mercredi les représentants de Deliveroo, Uber Eats, Food Chéri, Frichti et autres livreurs. Des entreprises dont le modèle "est quasi exclusivement basé sur le tout-jetable et produit une quantité de déchets notamment plastiques toujours plus importantes", déplore le ministère dans son communiqué. Brune Poirson devrait ainsi leur demander de plancher sur un projet de contenants réutilisables, selon Le Parisien ce mercredi. […] La loi anti-gaspillage prévoit la disparition de tous les plastiques à usages uniques d'ici 2040, et la convention citoyenne pour le climat propose même de ramener l'échéance à 2023. D'où la nécessité de trouver des alternatives pour les entreprises de livraison de repas. Parmi les solutions à l'étude, des systèmes de caution sur des contenants réutilisables qu'il faudrait renvoyer. Une consigne en somme, comme il en existe parfois sur les bouteilles en verre. […] Les entreprises du secteur, elles, affirment de leur côté avoir déjà réfléchi à des livraisons plus écolos. Uber Eats et Deliveroo ont ainsi indiqué au Parisien proposer à leurs clients restaurateurs des contenants en carton, en canne à sucre ou dans un plastique biosourcé qui se recyclent ou se compostent. »
« Les canettes 33 cl de Carlsberg sont vendues en lot de dix chez Monoprix dans leur plus simple appareil ! Un premier pas pour les brasseries Kronenbourg vers la suppression des suremballages plastique. Les six canettes sont désormais maintenues entre elles grâce à l'usage d'une colle recyclable (snap pack). Pour faciliter le transport une simple poignée est fixée par adhésif. Une initiative qui rappelle Evian qui, depuis 2016, toujours chez Monoprix, commercialise le pack de 4 x 1,25 l de sa référence Prestige sans film plastique. Et c'est réussi ! Le sans plastique appuyant une bouteille au design très épuré. Comme pour Carlsberg, les quatre unités sont solidaires entre elles grâce à des points de colle et une poignée permet de manipuler le pack. »
« En durcissant et automatisant leurs processus de modération des contenus pendant le Covid-19, les grandes plateformes du web ont fait disparaître des centaines de comptes de journalistes et activistes syriens, et des milliers de preuves de crimes de guerre, déplore Arrêt sur images. »
« L'ONG Syrian Archive dénombre trente-cinq comptes supprimés. […] La Syrie n'est pas le seul pays touché : pour le seul mois de mai, cinquante-deux comptes de journalistes palestiniens et soixante comptes de l'écosystème médiatique tunisien ont subi le même sort. La plupart seront remis en ligne en quelques jours. »
« Pour expliquer cette vague de censures inattendue, les plateformes plaident l'erreur technique liée à la méthode d'apprentissage machine (machine learning) de leurs programmes, et mettent en avant le contexte de l'épidémie de Covid-19. »
« Mais pour l'ONG britannique Syrian Archive, interrogée par NBC, l'argument du confinement ne suffit pas à expliquer que "depuis le début de l'année, la part de contenus liés aux droits humains en Syrie supprimée par YouTube a plus ou moins doublé (de 13 à 20%)". En mai, selon le décompte de l'ONG, 350 000 vidéos "d'attaques aériennes, de manifestations et de destruction de maisons" auraient été effacées au nom de la protection de la sensibilité des utilisateurs. […] Et la technologie de modération est de plus en plus invasive : selon YouTube, 80 % des contenus violents publiés au second trimestre 2019 ont été identifiés et supprimés par le système... avant même leur publication ! »
« L'ONG Syrian Archive dénombre trente-cinq comptes supprimés. […] La Syrie n'est pas le seul pays touché : pour le seul mois de mai, cinquante-deux comptes de journalistes palestiniens et soixante comptes de l'écosystème médiatique tunisien ont subi le même sort. La plupart seront remis en ligne en quelques jours. »
« Pour expliquer cette vague de censures inattendue, les plateformes plaident l'erreur technique liée à la méthode d'apprentissage machine (machine learning) de leurs programmes, et mettent en avant le contexte de l'épidémie de Covid-19. »
« Mais pour l'ONG britannique Syrian Archive, interrogée par NBC, l'argument du confinement ne suffit pas à expliquer que "depuis le début de l'année, la part de contenus liés aux droits humains en Syrie supprimée par YouTube a plus ou moins doublé (de 13 à 20%)". En mai, selon le décompte de l'ONG, 350 000 vidéos "d'attaques aériennes, de manifestations et de destruction de maisons" auraient été effacées au nom de la protection de la sensibilité des utilisateurs. […] Et la technologie de modération est de plus en plus invasive : selon YouTube, 80 % des contenus violents publiés au second trimestre 2019 ont été identifiés et supprimés par le système... avant même leur publication ! »
« "Le marché repart", s'enthousiasme ce mercredi sur BFM Business François Roudier, président du CCFA (Comité des constructeurs français automobile). […] Mais si le responsable salue l'efficacité de ces primes, il plaide au nom des constructeurs qu'il représente pour ne pas faire durer la perfusion. "Cette prime à la conversion, c'est une évolution d'une prime qui existait déjà qui est devenue une sorte de prime à la casse. […] On devait résoudre le problème de 400 000 voitures qui étaient en stock dans nos concessions et qu'il fallait sortir pour retrouver un marché normal. […] "Mais ça ne va pas durer tout le temps et nous, on ne le souhaite pas parce qu'on ne peut pas avoir des ventes qui deviendraient non pas des déstockages mais des ventes par anticipation qui fausseraient le marché", insiste le responsable. Et de rappeler l'exemple de 2009 où le maintient des primes avaient provoqué une distorsion "avec un marché 2013 qui avait plongé complètement". "Déstockage oui mais pas anticipation des ventes", résume François Roudier, en ligne avec Jean-Philippe Imparato, directeur de la marque Peugeot qui sur BFM Business comparait ces aides à des drogues. »
« Si les facilitations des règles de remboursement sont une avancée aisément perceptible, le remboursement des "produits alimentaires provenant d'autres enseignes" me paraît sans intérêt aucun. […] À moins qu'il ne s'agisse que d'aider les journalistes à trouver intérêt au communiqué envoyé par l'agence de presse de Monoprix. Auquel cas… ça a marché ! »
« Nous nous excusons auprès de nos joueurs pour tous les désagréments causés par le Joy-Con. Nous sommes perpétuellement en quête d'amélioration de nos produits, mais, comme vous le savez, nous devons affronter la justice américaine sur le cas du Joy-Con, aussi Nintendo ne dira rien de plus à ce sujet. »
Le nouvel accord passé avec le Canada et les États-Unis suscite des inquiétudes au Mexique. Selon cet article – la traduction visiblement approximative d'une publication parue à l'étranger –, « les réformes approuvées impliqueraient que des actions apparemment anodines telles qu'utiliser des fragments d'une œuvre pour créer un mème, diffuser du contenu télévisé sur des supports numériques, modifier le système d'exploitation de votre ordinateur ou même réparer vos propres consoles de jeux vidéo » ; « ainsi, il pourrait […] être puni d'amendes pouvant atteindre 1,7 million de pesos et de six ans de prison pour ceux qui échappent aux serrures numériques pour modifier vos propres téléphones, appareils ou consoles de jeux vidéo, ainsi que les petites et moyennes entreprises dédiées à leur réparation ». Voilà qui mériterait d'être vérifié.
« Les utilisateurs d'Iphone sont nombreux à financer l'achat du prochain modèle en revendant leur ancien Iphone. Durant l'été qui précède la keynote de septembre (présentation des nouveaux Iphone), les prix des anciens modèles ont donc tendance à se stabiliser voire à augmenter parce que leurs possesseurs les revendent tous en même temps. » Dans ces conditions, la marque à la Pomme aurait-elle vraiment intérêt à pratiquer l'obsolescence programmée ?
« Apple a extrêmement mal communiqué dans ce dossier, mais qualifier d'obsolescence programmée le bridage des performances suite à la mise à jour I-OS 10.2.1 est sans doute exagéré. Il s'agissait d'abord et avant tout de protéger les batteries, un composant qui vieillit naturellement. D'ailleurs, si la justice française a condamné Apple à une amende de 25 millions d'euros dans un dossier similaire début février, c'est pour un défaut d'information des consommateurs, pas pour de l'obsolescence programmée. »
Mickaël Bazoge signe ici un rappel opportun, alors que la presse entretient généralement la confusion sur le sujet.
Mickaël Bazoge signe ici un rappel opportun, alors que la presse entretient généralement la confusion sur le sujet.
« "À partir de 2024 ou 2025, les cartes d'identité nouvellement fabriquées ne contiendront plus de données liées au sexe des personnes", écrit le quotidien NRC ce samedi 4 juillet. En revanche, rapporte le journal, les passeports conserveront la mention "homme" ou "femme", afin d'être en accord avec la réglementation européenne sur les documents internationaux de voyage. »
« Selon Ingrid van Engelshoven, ministre de l'Éducation, de la Culture et des Sciences, qui en a fait l'annonce, cette réforme est une étape nécessaire dans le cadre d'une politique plus vaste qui tend à limiter "l'enregistrement inutile du sexe" des personnes. "Cela signifie également que les entreprises et organisations sont incitées à réduire elles aussi l'enregistrement de ces données", relaie le NRC. »
« Les Pays-Bas ne sont pas le premier pays de l'Union européenne à retirer la mention "homme" ou "femme" sur les pièces d'identité, précise de son côté la télévision publique NOS. "Elle est depuis longtemps absente des cartes allemandes." »
« Selon Ingrid van Engelshoven, ministre de l'Éducation, de la Culture et des Sciences, qui en a fait l'annonce, cette réforme est une étape nécessaire dans le cadre d'une politique plus vaste qui tend à limiter "l'enregistrement inutile du sexe" des personnes. "Cela signifie également que les entreprises et organisations sont incitées à réduire elles aussi l'enregistrement de ces données", relaie le NRC. »
« Les Pays-Bas ne sont pas le premier pays de l'Union européenne à retirer la mention "homme" ou "femme" sur les pièces d'identité, précise de son côté la télévision publique NOS. "Elle est depuis longtemps absente des cartes allemandes." »
« Euroconsumers, qui regroupe cinq grandes organisations européennes, a annoncé, le 2 juillet, "avoir envoyé une lettre demandant à Apple de mettre fin la pratique de l'obsolescence programmée et d'indemniser les consommateurs à hauteur de 60 euros chacun". L'organisation de consommateurs insiste sur le fait "qu'en plus d'être une pratique déloyale envers les consommateurs, elle est également irresponsable sur le plan environnemental". […] Cette mise en demeure envoyée à Apple, a pour objectif de faire plier l'inventeur de l'Iphone. La firme à la pomme aurait quinze jours de délai pour répondre à cette missive, "sans quoi, Euroconsumers envisagerait de prochaines étapes juridiques". »
C'est ce qu'annonce La Revue automobile, selon laquelle « l'accord avec BMW est scellé pour utiliser le moteur transversal B48 de 2 litres (actuellement de 306 chevaux chez Mini) ». On verra bien.
Où l'on apprend que « la consommation d'énergie par habitant entre 1980 et 2018 a baissé de 11 % aux États-Unis alors que le PIB américain, lui, a augmenté de 175 % ». De quoi relativiser la prétendue nécessité de la décroissance.
Les auteurs de cette tribune (qui exercent tous des responsabilité au sein d'Homa Capital, une société de gestion de portefeuille) soutiennent que « jusqu'en 1973, c'est par des avances de la Banque de France au Trésor que l'État français finançait ses déficits ». Même s'ils affirment, par ailleurs, que « la différence entre ces deux systèmes n'est qu'apparente », sans doute ont-ils été abusés par l'interprétation fantaisiste d'une loi effectivement adoptée en 1973, redécouverte il y a quelque temps à l faveur d'une dynamique complotiste. Comme l'explique Vincent Duchaussoy, docteur en histoire économique contemporaine, « la loi [...] n'a pas modifié profondément les conditions du financement de l'État » ; « ce n'est que plus tardivement, dans les années 1980 [...] que le financement du déficit [...] s'est réorienté vers les marchés financiers » (La Vie des idées, 1er juillet 2014).
Le Français François-Louis Michaud sera-t-il le nouveau directeur exécutif à l'Autorité bancaire européenne (EBA) ? Une commission du Parlement européen s'y est opposé à une courte majorité. En effet, comme l'expliquent Les Échos, « les eurodéputés ont exigé l'an dernier que les nominations aux postes stratégiques dans les domaines de l'économie et des finances fassent l'objet d'une liste restreinte composée d'un homme et une femme avant le vote ». Cela étant, « selon un porte-parole du Parlement européen, le résultat du vote consultatif de la commission étant particulièrement serré, et le nombre d'abstentions particulièrement élevé, il est possible que la nomination de François-Louis Michaud soit soumise au vote de l'ensemble du Parlement en séance plénière, mercredi prochain ».
L'économie circulaire, c'est un fétiche qu'on agite à tout va, souvent sans trop réfléchir. Cette réserve mise à part, on approuve l'essentiel des propos tenus ici par Rémy Le Moigne.
Deux passages retiennent plus particulièrement notre attention :
« Si les services hospitaliers et les industriels ont utilisé pendant des années des masques FFP2 à usage unique, il aura fallu attendre la pandémie de la Covid-19 pour concevoir, en seulement quelques semaines, un masque réutilisable dont le coût est moins élevé, l'impact environnemental plus faible et qui est produit localement. Pour faire face à une pénurie d'approvisionnement dans les hôpitaux, les industriels se sont appuyés sur l'économie circulaire pour concevoir des masques réutilisables. Mais ils se sont également appuyés sur l'économie circulaire pour prolonger la durée de vie des masques à usage unique, remettre à neuf des ventilateurs, donner accès à leurs manuels de réparation internes et imprimer des pièces de rechange pour réparer les équipements médicaux. »
« Quelques entreprises parviennent à valoriser leurs stocks de déchets industriels et d'invendus. Le fabricant de produits de consommation P&G par exemple, a réduit ses coûts de 1,8 milliards d'euros en mettant en place une équipe spécifique, chargée de trouver des débouchés à ses déchets industriels et ses invendus. D'autres entreprises se sont appuyées sur des plateformes digitales qui, grâce au big data ou à l'intelligence artificielle, facilitent la mise en relation des entreprises qui possèdent des ressources avec celles qui pourraient les utiliser. »
Deux passages retiennent plus particulièrement notre attention :
« Si les services hospitaliers et les industriels ont utilisé pendant des années des masques FFP2 à usage unique, il aura fallu attendre la pandémie de la Covid-19 pour concevoir, en seulement quelques semaines, un masque réutilisable dont le coût est moins élevé, l'impact environnemental plus faible et qui est produit localement. Pour faire face à une pénurie d'approvisionnement dans les hôpitaux, les industriels se sont appuyés sur l'économie circulaire pour concevoir des masques réutilisables. Mais ils se sont également appuyés sur l'économie circulaire pour prolonger la durée de vie des masques à usage unique, remettre à neuf des ventilateurs, donner accès à leurs manuels de réparation internes et imprimer des pièces de rechange pour réparer les équipements médicaux. »
« Quelques entreprises parviennent à valoriser leurs stocks de déchets industriels et d'invendus. Le fabricant de produits de consommation P&G par exemple, a réduit ses coûts de 1,8 milliards d'euros en mettant en place une équipe spécifique, chargée de trouver des débouchés à ses déchets industriels et ses invendus. D'autres entreprises se sont appuyées sur des plateformes digitales qui, grâce au big data ou à l'intelligence artificielle, facilitent la mise en relation des entreprises qui possèdent des ressources avec celles qui pourraient les utiliser. »
Lequel comporte, entre autres, une dimension… féministe.
Les explications de Gilles Boin, avocat.
« Pendant le confinement, l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a publié la nouvelle version de sa recommandation "développement durable" applicable à compter du 1er août 2020. Ce document est important en France car il rappelle que le développement durable comporte trois piliers : environnemental, économique et social. Ce n'est pas le cas dans d'autre pays. Les allégations "sustainable development" venant de l'étranger ne peuvent donc pas être traduites telles quelles pour la France, si la démarche mise en avant dans la communication ne comporte pas cette triple dimension. Trois nouveautés méritent d'être relevées. »
« La première est que l'ARPP fait désormais référence aux dix-sept principes de développement durable de l'ONUD et non plus à la Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2015–2020. Des objectifs comme l'autonomie des femmes et des filles, l'emploi des jeunes, ou les mobilités douces urbaines sont désormais intégrés à la notion de développement durable. La deuxième est que la publicité doit tenir compte des principes de l'économie circulaire et ne pas inciter à la mise au rebut ou à la destruction sans tenir compte de la durabilité du produit, de sa réutilisation ou de sa seconde vie. Le champ d'application de la recommandation a été remanié pour rappeler que le respect du développement durable doit être pris en compte dans la publicité, même si elle n'y fait pas expressément référence. Plus que jamais, la publicité doit être "sustainable by design". La troisième nouveauté concerne la justification des allégations. Il faut être en mesure d'apporter des éléments "objectifs, fiables, véridiques et vérifiables" au soutien de son allégation, et non plus seulement des éléments "sérieux, objectifs et vérifiables". »
« Ces éléments doivent être "transmissibles". Petits changements sémantiques, mais grande portée. Le message est clair : construisez solidement vos allégations écologiques ! »
Les explications de Gilles Boin, avocat.
« Pendant le confinement, l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a publié la nouvelle version de sa recommandation "développement durable" applicable à compter du 1er août 2020. Ce document est important en France car il rappelle que le développement durable comporte trois piliers : environnemental, économique et social. Ce n'est pas le cas dans d'autre pays. Les allégations "sustainable development" venant de l'étranger ne peuvent donc pas être traduites telles quelles pour la France, si la démarche mise en avant dans la communication ne comporte pas cette triple dimension. Trois nouveautés méritent d'être relevées. »
« La première est que l'ARPP fait désormais référence aux dix-sept principes de développement durable de l'ONUD et non plus à la Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2015–2020. Des objectifs comme l'autonomie des femmes et des filles, l'emploi des jeunes, ou les mobilités douces urbaines sont désormais intégrés à la notion de développement durable. La deuxième est que la publicité doit tenir compte des principes de l'économie circulaire et ne pas inciter à la mise au rebut ou à la destruction sans tenir compte de la durabilité du produit, de sa réutilisation ou de sa seconde vie. Le champ d'application de la recommandation a été remanié pour rappeler que le respect du développement durable doit être pris en compte dans la publicité, même si elle n'y fait pas expressément référence. Plus que jamais, la publicité doit être "sustainable by design". La troisième nouveauté concerne la justification des allégations. Il faut être en mesure d'apporter des éléments "objectifs, fiables, véridiques et vérifiables" au soutien de son allégation, et non plus seulement des éléments "sérieux, objectifs et vérifiables". »
« Ces éléments doivent être "transmissibles". Petits changements sémantiques, mais grande portée. Le message est clair : construisez solidement vos allégations écologiques ! »
« Le Parlement s'apprête à voter un nouveau dispositif de surveillance et de censure de l'Internet. Il s'agit des articles 11 et 11 bis A de la loi sur la protection des victimes des violences conjugales, tels que votés par le Sénat le 9 juin. Ces articles imposent aux sites qui hébergent des contenus pornographiques de recourir à des dispositifs de vérification d'âge pour empêcher que les [mineurs] y aient accès. De telles obligations, nourries des volontés gouvernementales de nous identifier partout et tout le temps, ne peuvent qu'entraîner de nouvelles et multiples atteintes à nos libertés. Elles risquent aussi de parasiter, en les déshumanisant, les questionnements autour de l'accompagnement des enfants dans la découverte d'Internet, qui devraient pourtant être au cœur des réflexions. Le Parlement a encore une chance de rejeter une partie de cette idée : il doit la saisir. »
« "Il y a un appel, une exhortation au rejet, à la discrimination des musulmans dans leur ensemble", tance, plus tard, dans son réquisitoire, la représentante du Parquet. Décortiquant une "rhétorique insidieuse" qui "crée la peur" et "essentialise la communauté musulmane", elle demande une peine de 10 000 euros d'amende, avec possibilité d'emprisonnement en cas de non-paiement, ainsi qu'une publication "large" de la décision aux frais du prévenu. La condamnation "doit amener les citoyens et pas seulement Zemmour, l'opinion publique, à prendre conscience que s'il avance toujours sur un fil, celui de la provocation et de dépasser le 'politiquement correct'', une sanction est prononcée lorsqu'il franchit les limites posées par la loi", ajoute-t-elle. »
« Nous avons constaté des regroupements de personnes dont le nombre était supérieur à celui fixé par les normes d'hygiène », explique un policier ; « et ces regroupements trop importants, voire ces débordements, se déroulaient sous les parasols, là où l'on ne pouvait pas les visualiser avec nos caméras » ; déplore-t-il ; « la fermeture des parasols en soirée nous permet d'observer le bon respect des mesures sanitaires et de la distanciation sociale sur la Grand-Place et en terrasses », se félicite-t-il.
« Une jeune femme avait présenté sa candidature suite à une offre d'emploi d'ingénieur-chercheur en mécanique des fluides, proposée par une grande entreprise française. Mécontente de voir sa candidature rejetée et convaincue que les causes en étaient son origine étrangère et son nom de famille, cette personne a saisi les juridictions pour obtenir son intégration au sein de la société et le versement de 100 000 euros au titre du préjudice moral et des dommages et intérêts correspondant aux salaires dus en cas d'embauche. Déboutée par la cour d'appel de Paris, elle se pourvoit en cassation. Et soutient, notamment, que certaines exigences de diplôme et d'expérience professionnelle n'avaient jamais été formulées dans l'offre initiale mais qu'elles avaient été ajoutées suite à ses interrogations quant aux raisons du rejet de sa candidature. »
« La Cour relève d'abord que le Code du travail n'exige pas que les éléments justificatifs invoqués par l'employeur soient portés à la connaissance du candidat avant d'avoir arrêté son choix. Elle confirme la décision de la cour d'appel qui avait jugé que la candidate ne justifiait en réalité d'aucun diplôme ou expérience en recherche appliquée exigés par l'employeur et que cela constituait un élément objectif étranger à toute discrimination. »
« La Cour relève d'abord que le Code du travail n'exige pas que les éléments justificatifs invoqués par l'employeur soient portés à la connaissance du candidat avant d'avoir arrêté son choix. Elle confirme la décision de la cour d'appel qui avait jugé que la candidate ne justifiait en réalité d'aucun diplôme ou expérience en recherche appliquée exigés par l'employeur et que cela constituait un élément objectif étranger à toute discrimination. »
Le Conseil d'analyse économique (CAE) a tiré une nouvelle idée de son chapeau : la création d'un indice "Diversité et Inclusion" ; « sur la base du volontariat », explique L'Usine nouvelle, les employeurs pourraient proposer à leurs salariés de répondre de manière anonyme à un questionnaire en ligne standard » ; « trois grandes catégories de questions leur seraient posées : sur leur "ressenti d'appartenance", afin qu'ils puissent eux-mêmes définir leur identité ou leur origine, ce qu'un employeur ne pourrait pas faire ; sur leur parcours dans l'entreprise, afin de pouvoir le comparer à ceux des autres salariés du même secteur ou du même bassin d'emploi ; sur leur ressenti en matière de discriminations, comme le fait déjà un Eurobaromètre européen ». C'est donc sur la base d'un « ressenti » que les entreprises seraient évaluées, et non au regard des faits ; cela promet.
« Cette décision serait motivée par la volonté de conserver les mêmes tarifs d'une génération à l'autre, malgré des coûts de production plus élevés (en raison des composants liés à la 5G). […] Si Apple supprime le chargeur et en fait une option payante […], alors la firme de Cupertino risque encore une fois d'être pointée du doigt. Surtout quand on voit le prix des accessoires. […] Mais il y a une logique d'usage qui a du sens. […] Supprimer le chargeur permet de ne plus avoir à les accumuler. […] La donnée économique sous-entend aussi un bénéfice écologique : les mensurations du packaging seraient réduites, ce qui coûterait moins cher (pour la production et la logistique) et aurait un impact positif sur l'environnement. Sans parler de la production moindre d'un accessoire que la plupart des gens possèdent déjà. »
« Des chercheurs de l'EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne) ont mis au point un piège à CO2 à même de capturer le gaz à effet de serre à l'échappement. Le principe est de le transformer en liquide et de le stocker avant vidange. Ce CO2 liquide peut même être retransformé en…carburant. […] Au final, le système ne laisserait passer que 10% du CO2 émis par un camion conventionnel. Dernier avantage, le système est compatible avec les poids-lourds existants ! On pourrait donc en théorie équiper les PL déjà sur la route, les nouveaux produits, mais également les autobus et autocar, ainsi que les bateaux. En revanche pour nos voitures, le système est encore bien trop encombrant et trop lourd pour être envisagé. […] Pour le moment, l'EPFL va passer de la théorie à la pratique en fabriquant un prototype. »
Défaut sur une moto BMW. Le constructeur fait un rappel. Mais certains clients exigeant un dédommagement. La Justice leur donne tort. Cette décision, susceptible d'appel, est l'une des premières rendues sur le fond depuis l'instauration des "actions de groupe" dans le droit français.
« La Cartouche française, nouvelle division de la société Printerre EA, […] s'attaque au marché du recyclage des cartouches à jet d'encre, jusqu'alors traité quasiment exclusivement par la Chine », annonce Mag'in France. « Avant toute chose », nous explique-t-on, « il faut savoir qu'une cartouche à jet d'encre, quelle que soit sa marque, est protégée par un brevet de fabrication qui empêche toute reproduction ou clonage » ; « les cartouches, dites compatibles, sont donc recyclées à partir d'un original d'une marque connue ». Jusqu'à présent, les cartouches usagées collectées chez nous étaient expédiées dans l'Empire du milieu, avant d'être réimportées après reconditionnement… Mais c'est donc en train de changer !
« Une plage […] est ornée de sable vert depuis près de deux mois maintenant. Un changement de décor qui n'est pas la cause d'une catastrophe industrielle, mais bien d'une expérimentation scientifique. Les chercheurs de l'ONG Project Vesta y ont en effet répandu un minerai volcanique nommé olivine dans un but très spécifique : stocker les émissions de dioxyde de carbone. Pour procéder à leur expérience, les chercheurs ont eu recours à une méthode appelée "altération forcée". Un processus qui permet à l'olivine de transformer le dioxyde de carbone en coraux ou en rochers calcaires, et qui s'explique principalement par la désagrégation de ce minerai volcanique au contact des vagues. Une solution peu coûteuse, à hauteur de 10 dollars par tonne de carbone traitée, que l'ONG ambitionne de développer à grande échelle. »
« Disney va modifier les attractions Splash Mountain de ses parcs américains. […] Le thème actuel de "Splash Mountain" est tiré d'un film Disney très controversé, Mélodie du Sud. Dès sa sortie en 1946, il avait suscité de nombreuses critiques qui lui reprochaient de diffuser des clichés racistes et de peindre sous un jour idyllique les plantations esclavagistes du vieux Sud des États-Unis. Pour ces raisons, le film n'est plus diffusé au cinéma depuis les années 1980 et n'a jamais fait l'objet de sortie en DVD. Mélodie du Sud a également été délibérément tenu à l'écart du catalogue de la plateforme de vidéo à la demande Disney +. »
« On ne peut en vouloir aux Français d'aujourd'hui des crimes de saint Louis, de Bugeaud, ou de Laval. Ni des crimes du commerce triangulaire, ni de ceux de la colonisation ni de ceux de la collaboration avec les Nazis. Ni même condamner ceux qui, dans le passé, ont commis légalement des actes qui seraient aujourd'hui considérés, légalement ou moralement, comme des crimes : on ne peut en vouloir à Colbert, ou à Jules Ferry, d'avoir agi conformément à la loi et à la morale de leur temps ; sinon, il faudrait aussi considérer comme des meurtriers tous les présidents de la République française, jusqu'à Valéry Giscard d'Estaing inclus, qui ont envoyé à l'échafaud des condamnés, en refusant d'exercer leur droit de grâce. »
« Par contre, on doit exiger de nos contemporains de faire disparaître les traces de tous ceux qui ont agi en violation des lois ou de la morale de leur temps. Par exemple, il ne devrait pas y avoir une avenue Bugeaud à Paris ; ni de rue Brasillach, ni d'avenue Céline à moins de remettre ces auteurs dans un contexte explicatif, distinguant l'homme, ignoble, de l'œuvre littéraire, très partiellement grandiose. »
« Enfin, après la dictature des racistes, il ne faut pas tomber dans une autre ségrégation qui, au nom de l'antiracisme, ne ferait qu'exacerber des différences imaginaires à l'intérieur de la seule race qui soit : la race humaine. »
« Par contre, on doit exiger de nos contemporains de faire disparaître les traces de tous ceux qui ont agi en violation des lois ou de la morale de leur temps. Par exemple, il ne devrait pas y avoir une avenue Bugeaud à Paris ; ni de rue Brasillach, ni d'avenue Céline à moins de remettre ces auteurs dans un contexte explicatif, distinguant l'homme, ignoble, de l'œuvre littéraire, très partiellement grandiose. »
« Enfin, après la dictature des racistes, il ne faut pas tomber dans une autre ségrégation qui, au nom de l'antiracisme, ne ferait qu'exacerber des différences imaginaires à l'intérieur de la seule race qui soit : la race humaine. »
« La bataille se déroule aussi en France, où les droits du roman de Margaret Mitchell sont entrés dans le domaine public au début de l'année. Spécialiste de la littérature américaine, le petit éditeur Gallmeister, en prévision, avait travaillé à une nouvelle traduction. Ainsi, la phrase citée plus haut devenait : "C'est la nurse de vot'enfant ? Ma'ame Scarlett, l'est trop jeune pour s'occuper du seul bébé de m'sieur Charles !" »
« Ce n'est pas seulement, comme titre Le Figaro, un "coup de jeune". C'est aussi une re-traduction marquée par le souci antiraciste, même si cette révolution reste inachevée. Le "r", banni par la traduction originelle "ptit nèg" de Pierre François Caillé en 1939, n'est pas totalement réhabilité. Il manque toujours à l'appel dans "vot'enfant". Mais ce métaplasme (il me semble que cette suppression s'appelle ainsi, vous me corrigerez) peut ici passer pour du simple langage parlé populaire. La traduction est un art passionnant, mais difficile (voir notre émission). »
« Détenteur des droits de Autant en emporte le vent jusqu'au début 2020, Gallimard aurait pu aussi anticiper, en se colletant à une nouvelle traduction moins tintinesque, voire tout simplement laisser faire Gallmeister. Mais non. Le prestigieux éditeur des pamphlets antisémites de Céline et de Gabriel Matzneff a choisi de publier en Folio une simple réédition de sa traduction originelle, le même jour que la sortie du volume de Gallmeister, en se prémunissant des critiques par l'exhumation d'une lettre de Mitchell au traducteur Caillé : "Je crois que votre traduction est la seule traduction étrangère de mon livre dans laquelle les personnages nègres parlent en dialecte." »
« Ce n'est pas seulement, comme titre Le Figaro, un "coup de jeune". C'est aussi une re-traduction marquée par le souci antiraciste, même si cette révolution reste inachevée. Le "r", banni par la traduction originelle "ptit nèg" de Pierre François Caillé en 1939, n'est pas totalement réhabilité. Il manque toujours à l'appel dans "vot'enfant". Mais ce métaplasme (il me semble que cette suppression s'appelle ainsi, vous me corrigerez) peut ici passer pour du simple langage parlé populaire. La traduction est un art passionnant, mais difficile (voir notre émission). »
« Détenteur des droits de Autant en emporte le vent jusqu'au début 2020, Gallimard aurait pu aussi anticiper, en se colletant à une nouvelle traduction moins tintinesque, voire tout simplement laisser faire Gallmeister. Mais non. Le prestigieux éditeur des pamphlets antisémites de Céline et de Gabriel Matzneff a choisi de publier en Folio une simple réédition de sa traduction originelle, le même jour que la sortie du volume de Gallmeister, en se prémunissant des critiques par l'exhumation d'une lettre de Mitchell au traducteur Caillé : "Je crois que votre traduction est la seule traduction étrangère de mon livre dans laquelle les personnages nègres parlent en dialecte." »
« Ouverture hier à Orange du premier point de vente physique de l'aventure C'est qui le patron. Un seul lieu mais deux missions. En premier, c'est un point de retrait pour les commandes passées via le site la livraison des consommateurs actif depuis quelques semaines. Seconde mission : c'est un point de vente avec toute la gamme des produits CQLP et des produits "cousins". […] Deux autres magasins-drives sont déjà prévus : à Dijon et Paris. Et un réseau de points de retrait national est en cours de constitution. »
« Pour Laura Kipnis, l'ardeur avec laquelle ces militantes crient au scandale dès lors qu'une femme est mise en scène comme "objet de désir" est en tout point similaire aux jugements moraux sur les salopes. Il s'agit – en tordant des concepts féministes pour en faire les outils d'un nouvel ordre moral – de jeter le discrédit sur toutes les femmes qui s'affichent comme "trop" libres sexuellement, "trop" attirantes, "trop" désirables ou "trop" désirantes. Remplacez l'expression "femme-objet" par "allumeuse" dans les discours de ces pourfendeuses du machisme (sic) et vous obtiendrez… un discours machiste, parfaitement misogyne. "On retrouve là, en effet, dans une nouvelle livrée, l'appétit familier du mouvement anti-pornographie pour le récit de la femme captive, confirme Laura Kipnis. Cette nouvelle version ne tombe certes pas dans l'anti-pornographie, ce qui ferait ringard (de nos jours, même les mères de famille de banlieue prétendent aimer la porno), mais la saga défraîchie de femmes tenues en joue par les pulsions sexuelles masculines ne manque pas de popularité." »
Déstabilisée lors d'un débat, l'inénarrable Brune Poirson aurait pu rebondir en accordant une concession à son contradicteur. Mais elle a préféré s'ériger en victime du machisme, convoquant la vulgarité au passage : « J'aurais dû venir avec une paire de couilles et la poser sur la table. Comme ça, j'aurais eu le droit de parler ! » Au moins cela aura-t-il donné lieu au recadrage bienvenu de Laurence Ferrari : « Arrêtez de me faire le coup de la femme qui ne peut pas parler ! »