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« Maman de Lilie, un enfant transgenre qui fêtera ses neuf ans samedi, Chrystelle Vincent a annoncé ce lundi que le procureur de la République de Carpentras (Vaucluse) avait refusé le changement d'état civil demandé par la famille. Les papiers officiels de l'enfant qui a annoncé à ses parents qu'« elle » se sentait petite fille il y a deux ans porteront encore son prénom masculin de naissance. Le parquet motive son refus par le fait qu'une procédure de « changement irréversible » n'a pas été entamée. »
« "Pourtant, nous ne demandons que l'application de la loi de 2016", clame la maman. "C'est contraire à la procédure du cheminement de la transition chez un enfant. Lilie ne comprend pas pourquoi des adultes peuvent refuser son prénom. C'est un ascenseur émotionnel pour elle, elle va d'espoir en désillusion." »
« La "petite fille" est suivie par une équipe pluridisciplinaire de l'hôpital Robert Debré à Paris. "Après avoir médiatisé son cas à la rentrée, nous avons obtenu que la maîtresse d'école l'appelle Lilie et ça se passe très bien." En témoignant dans de nombreux médias, Lilie est devenue un symbole du combat pour l'acceptation des enfants transgenres. "C'est presque elle qui en est à l'initiative", assure Chrystelle Vincent, "elle voulait même organiser une manifestation dans l'école pour revendiquer le droit d'être différente. En disant ce qu'elle est, estime la maman, elle sait qu'elle aide d'autres enfants dans son cas." »
Presque ? Voilà un mot qui en dit long. Surtout qu'à cet âge-là, on n'a pas forcément de carte d'identité, ni l'obligation de remplir des formulaires administratifs à son nom à longueur de journée…
« "Pourtant, nous ne demandons que l'application de la loi de 2016", clame la maman. "C'est contraire à la procédure du cheminement de la transition chez un enfant. Lilie ne comprend pas pourquoi des adultes peuvent refuser son prénom. C'est un ascenseur émotionnel pour elle, elle va d'espoir en désillusion." »
« La "petite fille" est suivie par une équipe pluridisciplinaire de l'hôpital Robert Debré à Paris. "Après avoir médiatisé son cas à la rentrée, nous avons obtenu que la maîtresse d'école l'appelle Lilie et ça se passe très bien." En témoignant dans de nombreux médias, Lilie est devenue un symbole du combat pour l'acceptation des enfants transgenres. "C'est presque elle qui en est à l'initiative", assure Chrystelle Vincent, "elle voulait même organiser une manifestation dans l'école pour revendiquer le droit d'être différente. En disant ce qu'elle est, estime la maman, elle sait qu'elle aide d'autres enfants dans son cas." »
Presque ? Voilà un mot qui en dit long. Surtout qu'à cet âge-là, on n'a pas forcément de carte d'identité, ni l'obligation de remplir des formulaires administratifs à son nom à longueur de journée…
Autopsie d'un sophisme par Jean Szlamowicz :
« Certains linguistes ont été jusqu'à transformer leur interprétation des faits de langue pour considérer que "aller chez le coiffeur" est une locution sexiste au regard de "aller aux putes" : le coupable serait la préposition "chez" qui marquerait le respect du coiffeur et alors que "aux" serait méprisant pour les péripatéticiennes. Pour imposer une telle projection délirante, cela implique – outre une profonde mauvaise foi – un remaniement intégral des normes d'interprétation de la langue. Cela illustre bien que les divers postulats, plus ou moins implicites, qui fondent l'inclusivisme linguistique sont en vérité anti-scientifiques. »
« L'égarement inclusiviste, friand d'injustices à dénoncer, part du principe que tout est patriarcat et que tout doit être "déconstruit". La langue serait donc sexiste et favoriserait une vision du monde "androcentrée". Réfutons immédiatement cette proposition faisant de la grammaire le fondement de l'organisation sociale : si l'on appliquait littéralement cette idée que la langue exprime une vision de la société, alors les locuteurs des langues dénuées de genre seraient aveugles à la différence sexuelle… Il faudrait alors penser que les locuteurs arméniens, basques, cantonnais, comanches, finnois, géorgiens, igbos, perses, khmers, turcs, vietnamiens, yorubas partagent une conception du genre qui ne parviendrait pas à distinguer les hommes des femmes ! Si un discours peut être sexiste, la langue comme structure n'est que ce que les locuteurs en font. »
« La comparaison entre coiffeur et putes constitue un rapprochement sélectif provenant d'un biais parfaitement arbitraire. Quel peut bien être le lien entre deux expressions dans une langue ? Comment expliquer une locution en allant chercher une autre qui n'a pas grand-chose en commun ? Bref, que viennent faire les putes là-dedans ? Absurdité supplémentaire, le postulat idéologique de ces remarques qui échouent si catastrophiquement à établir un lien entre grammaire et société consiste à arguer que la péjoration sémantico-grammaticale pèserait sur la femme au bénéfice de l'homme. Faut-il vraiment leur faire remarquer que, dans les faits, coiffeur est une profession radicalement féminisée ? »
« Décidément, l'état de crétinisme avancé de telles grandiloquences vertueuses constitue une offense envers l'université, la science et le bon sens. C'est donc à des analyses de ce niveau qu'on se fierait pour réformer la langue sur un socle moral ? »
« Certains linguistes ont été jusqu'à transformer leur interprétation des faits de langue pour considérer que "aller chez le coiffeur" est une locution sexiste au regard de "aller aux putes" : le coupable serait la préposition "chez" qui marquerait le respect du coiffeur et alors que "aux" serait méprisant pour les péripatéticiennes. Pour imposer une telle projection délirante, cela implique – outre une profonde mauvaise foi – un remaniement intégral des normes d'interprétation de la langue. Cela illustre bien que les divers postulats, plus ou moins implicites, qui fondent l'inclusivisme linguistique sont en vérité anti-scientifiques. »
« L'égarement inclusiviste, friand d'injustices à dénoncer, part du principe que tout est patriarcat et que tout doit être "déconstruit". La langue serait donc sexiste et favoriserait une vision du monde "androcentrée". Réfutons immédiatement cette proposition faisant de la grammaire le fondement de l'organisation sociale : si l'on appliquait littéralement cette idée que la langue exprime une vision de la société, alors les locuteurs des langues dénuées de genre seraient aveugles à la différence sexuelle… Il faudrait alors penser que les locuteurs arméniens, basques, cantonnais, comanches, finnois, géorgiens, igbos, perses, khmers, turcs, vietnamiens, yorubas partagent une conception du genre qui ne parviendrait pas à distinguer les hommes des femmes ! Si un discours peut être sexiste, la langue comme structure n'est que ce que les locuteurs en font. »
« La comparaison entre coiffeur et putes constitue un rapprochement sélectif provenant d'un biais parfaitement arbitraire. Quel peut bien être le lien entre deux expressions dans une langue ? Comment expliquer une locution en allant chercher une autre qui n'a pas grand-chose en commun ? Bref, que viennent faire les putes là-dedans ? Absurdité supplémentaire, le postulat idéologique de ces remarques qui échouent si catastrophiquement à établir un lien entre grammaire et société consiste à arguer que la péjoration sémantico-grammaticale pèserait sur la femme au bénéfice de l'homme. Faut-il vraiment leur faire remarquer que, dans les faits, coiffeur est une profession radicalement féminisée ? »
« Décidément, l'état de crétinisme avancé de telles grandiloquences vertueuses constitue une offense envers l'université, la science et le bon sens. C'est donc à des analyses de ce niveau qu'on se fierait pour réformer la langue sur un socle moral ? »
« Dans un premier communiqué publié sur son site internet jeudi, Hasbro indiquait vouloir désormais "s'assurer que tout le monde se sente le bienvenu dans le monde des têtes de patates en abandonnant officiellement la marque et le logo de Monsieur Tête de Patate. Avec l'intention de "promouvoir égalité des genres et inclusion". Mais un autre communiqué, plus bref, l'a ensuite remplacé, indiquant que "les personnages emblématiques de M. et Mme Patate ne disparaîtraient pas", sans préciser pour autant sous quelle forme ils seraient maintenus. Le nouveau texte retirait aussi toute mention d'inclusion ou d'égalité des genres, indiquant simplement qu'il s'agissait de "célébrer les différents visages des familles". »
« Le projet de loi "Séparatisme" réserve chaque jour de nouvelles surprises. […] En l'occurrence, la notion d'"identité de genre" s'invite à l'occasion d'une réforme de l'article L212-1 du Code de Sécurité intérieure qui encadre la dissolution en Conseil des ministres de certaines associations. […] L'article 8 du projet de loi "Séparatisme" met à jour et étend les caractéristiques des associations susceptibles d'être dissoutes. »
« Pourront ainsi désormais l'être celles qui "provoquent à des manifestations armées ou à des agissements violents à l'encontre des personnes ou des biens", "qui présentent, par leur forme ou leur organisation militaires, le caractère de groupes de combat ou de milices privées", ou qui "tendent" à porter atteinte ("ont pour but" dans la législation actuelle) à "[par la force] à la forme républicaine du Gouvernement". Pour les associations qui provoquent "à la discrimination, à la haine ou à la violence", il suffira maintenant qu'elles y "contribuent" pour se voir dissoutes. C'est là que s'invite la notion d'"identité de genre". »
« Selon le projet de loi, pourront ainsi être dissoutes en Conseil des ministres les associations qui "soit contribuent par leurs agissements, à la discrimination, à la haine ou à la violence envers les personnes" en raison de "leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre", "soit propagent des idées ou théories tendant à justifier ou encourager cette discrimination, cette haine ou cette violence". Le texte ajoute donc "l'orientation sexuelle" et "l'identité de genre" aux autres motifs déjà présents dans la législation : l'origine, l'appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. »
« Pourront ainsi désormais l'être celles qui "provoquent à des manifestations armées ou à des agissements violents à l'encontre des personnes ou des biens", "qui présentent, par leur forme ou leur organisation militaires, le caractère de groupes de combat ou de milices privées", ou qui "tendent" à porter atteinte ("ont pour but" dans la législation actuelle) à "[par la force] à la forme républicaine du Gouvernement". Pour les associations qui provoquent "à la discrimination, à la haine ou à la violence", il suffira maintenant qu'elles y "contribuent" pour se voir dissoutes. C'est là que s'invite la notion d'"identité de genre". »
« Selon le projet de loi, pourront ainsi être dissoutes en Conseil des ministres les associations qui "soit contribuent par leurs agissements, à la discrimination, à la haine ou à la violence envers les personnes" en raison de "leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre", "soit propagent des idées ou théories tendant à justifier ou encourager cette discrimination, cette haine ou cette violence". Le texte ajoute donc "l'orientation sexuelle" et "l'identité de genre" aux autres motifs déjà présents dans la législation : l'origine, l'appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. »
« La révolution néopuritaine qui fait rage dans les universités américaines serait-elle en train de gagner la France ? On peut le craindre. Déjà, les annulations et les tentatives d'annulation de conférences sont légion. […] L'an dernier, l'enseignante de la Sorbonne Yana Grinshpun s'est fait refuser la publication d'un texte sous prétexte qu'il ne respectait pas les règles de l'"écriture inclusive", ce code impraticable devenu le nouveau drapeau rouge des militantes féministes les plus radicales. »
« Ce que Grinshpun nomme la "radicalisation progressive de l'espace universitaire" a déjà atteint aux États-Unis des sommets stratosphériques. En 2018, les chercheurs américains Helen Pluckrose, James Lindsay et Peter Boghossian en avaient fait la démonstration par l'absurde. Ils rédigèrent une vingtaine d'articles truffés d'enquêtes bidon et de statistiques bidouillées flattant tous dans le sens du poil les nouvelles idéologies radicales à la mode. L'un d'eux affirmait démontrer qu'une "rampante culture du viol" sévissait chez les chiens, dont certaines races souffraient d'une "oppression systémique". Un autre dénonçait l'astrologie comme une pratique masculiniste et sexiste afin de lui opposer "une astrologie féministe, queer et indigéniste". Au moment où le canular fut révélé, sept de ces articles avaient été acceptés, sept autres étaient à l'étape du comité de lecture et six seulement avaient été refusés. »
« Un dernier, mais non le moindre, reproduisait un extrait de Mein Kampf où l'on avait simplement remplacé les Juifs par les Blancs. Il fut refusé, mais reçut les éloges de plusieurs universitaires chevronnés. Les auteurs de ce coup fumant entendaient ainsi démontrer à quel point ce qu'ils nomment les "grievance studies" – que l'on pourrait traduire par "facultés de la récrimination" ou des "doléances" – a substitué l'idéologie à l'étude des faits. »
« Ce que Grinshpun nomme la "radicalisation progressive de l'espace universitaire" a déjà atteint aux États-Unis des sommets stratosphériques. En 2018, les chercheurs américains Helen Pluckrose, James Lindsay et Peter Boghossian en avaient fait la démonstration par l'absurde. Ils rédigèrent une vingtaine d'articles truffés d'enquêtes bidon et de statistiques bidouillées flattant tous dans le sens du poil les nouvelles idéologies radicales à la mode. L'un d'eux affirmait démontrer qu'une "rampante culture du viol" sévissait chez les chiens, dont certaines races souffraient d'une "oppression systémique". Un autre dénonçait l'astrologie comme une pratique masculiniste et sexiste afin de lui opposer "une astrologie féministe, queer et indigéniste". Au moment où le canular fut révélé, sept de ces articles avaient été acceptés, sept autres étaient à l'étape du comité de lecture et six seulement avaient été refusés. »
« Un dernier, mais non le moindre, reproduisait un extrait de Mein Kampf où l'on avait simplement remplacé les Juifs par les Blancs. Il fut refusé, mais reçut les éloges de plusieurs universitaires chevronnés. Les auteurs de ce coup fumant entendaient ainsi démontrer à quel point ce qu'ils nomment les "grievance studies" – que l'on pourrait traduire par "facultés de la récrimination" ou des "doléances" – a substitué l'idéologie à l'étude des faits. »
L'élection des « rôles modèles LGBT+ et allié·e·s », organisée par L'Autre Cercle, s'est tenue en octobre 2020 'sous le haut patronage d'Emmanuel Macron, président de la République ». Deux lauréats ont été désignés au sein du Groupe Renault, qui a tenu à communiquer sur le sujet.
« Meufcocotte n'est pas n'importe quelle institutrice. Sur son compte Instagram, elle jouit d'une certaine popularité. […] Ses élèves ont "quatre ou cinq ans", précise-t-elle. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas les mettre à la page. "Par défaut, la langue française prévoit que le masculin l'emporte sur le féminin, or dans ma classe, je m'efforce de toujours utiliser les deux en même temps lorsque je m'adresse à toute ma classe". Pour illustrer son propos, elle donne un exemple : "Voyons qui sont les absentes et les absents aujourd'hui." »
« Anne, qui se présente sur son compte comme "enseignante qui dénonce les discriminations à l'école", fait son "petit pas inclusif" en classe. Pour sa part, c'est en écrivant au tableau "les listes d'adjectifs à apprendre avec le point de séparation : content·e ; intelligent·e.". […] Alison, maîtresse en moyenne section, explique de son côté simplement rebondir sur leurs "remarques" pour œuvrer en faveur d'une "société plus inclusive". Même si, "comme ils sont encore petits", il est "difficile de parler de non-binaire, de transgenre". »
« Rencontrée sur un groupe Facebook de profs, Agnès, trente-deux ans, enseignante d'une classe de CE2 dans le Val d'Oise, tente elle aussi de faire "avancer les mœurs et les esprits" en distillant des petites touches "d'inclusion". "Il n'y a pas d'âge pour prendre conscience du principal défi de notre génération et des générations futures, l'égalité", nous précise-t-elle, par téléphone. […] "Tous les cycles sont bons pour les amener à réfléchir à certains relents conservateurs de la société", explique-t-elle. Déconstruire certains clichés, ça peut se faire à tout âge. Par exemple en disant que le rose n'est pas forcément une couleur de fille, ou en expliquant que tout le monde a le droit d'être cité dans une phrase censée s'adresser à tous. Femmes, hommes, et même les autres. Et là, c'est le moment d'expliquer qui sont les non-binaires et pourquoi ils ont le droit d'être respectés". »
« Clarissa et Juliette, vingt-neuf et ttrente-quatre ans, elles aussi enseignantes […], sont du même avis. "Il n'est jamais assez tôt pour former des citoyens éclairés", scande la première, enseignante d'une classe double niveau CM1-CM2 dans les Hauts-de-Seine. "Il y a quelque chose de ludique dans cette nouvelle langue française qui se dessine", sourit la seconde, qui exerce dans une école primaire bordelaise, à l'évocation de cette écriture inclusive qu'elle amène parfois à portée de regard de ses élèves. »
« Est-ce vraiment rendre service à ces jeunes enfants que de les initier à ce langage dès l'école ? Dans une tribune publiée sur le site The Conversation, trois spécialistes du domaine s'interrogent (Anne Dister, linguiste, Dominique Lafontaine, professeur en sciences de l'éducation, et Marie-Louise Moreau, professeur de sociolinguistique) et concluent : "L'adoption de ces nouvelles normes se traduit par un plus grand écart entre l'oral et l'écrit. Cela engendre aussi une complexification évidente des règles orthographiques, alors que les modifications proposées sont loin d'être stabilisées et qu'elles entrent en conflit avec les normes ordinaires". Et d'ajouter : "Si on sait qu'une proportion importante d'enfants […] maîtrisent mal les accords orthographiques en genre et nombre à l'entrée dans le secondaire, on peut pressentir que les nouvelles formes seront moins libératrices que génératrices de difficultés accrues, et donc d'exclusion". »
« Anne, qui se présente sur son compte comme "enseignante qui dénonce les discriminations à l'école", fait son "petit pas inclusif" en classe. Pour sa part, c'est en écrivant au tableau "les listes d'adjectifs à apprendre avec le point de séparation : content·e ; intelligent·e.". […] Alison, maîtresse en moyenne section, explique de son côté simplement rebondir sur leurs "remarques" pour œuvrer en faveur d'une "société plus inclusive". Même si, "comme ils sont encore petits", il est "difficile de parler de non-binaire, de transgenre". »
« Rencontrée sur un groupe Facebook de profs, Agnès, trente-deux ans, enseignante d'une classe de CE2 dans le Val d'Oise, tente elle aussi de faire "avancer les mœurs et les esprits" en distillant des petites touches "d'inclusion". "Il n'y a pas d'âge pour prendre conscience du principal défi de notre génération et des générations futures, l'égalité", nous précise-t-elle, par téléphone. […] "Tous les cycles sont bons pour les amener à réfléchir à certains relents conservateurs de la société", explique-t-elle. Déconstruire certains clichés, ça peut se faire à tout âge. Par exemple en disant que le rose n'est pas forcément une couleur de fille, ou en expliquant que tout le monde a le droit d'être cité dans une phrase censée s'adresser à tous. Femmes, hommes, et même les autres. Et là, c'est le moment d'expliquer qui sont les non-binaires et pourquoi ils ont le droit d'être respectés". »
« Clarissa et Juliette, vingt-neuf et ttrente-quatre ans, elles aussi enseignantes […], sont du même avis. "Il n'est jamais assez tôt pour former des citoyens éclairés", scande la première, enseignante d'une classe double niveau CM1-CM2 dans les Hauts-de-Seine. "Il y a quelque chose de ludique dans cette nouvelle langue française qui se dessine", sourit la seconde, qui exerce dans une école primaire bordelaise, à l'évocation de cette écriture inclusive qu'elle amène parfois à portée de regard de ses élèves. »
« Est-ce vraiment rendre service à ces jeunes enfants que de les initier à ce langage dès l'école ? Dans une tribune publiée sur le site The Conversation, trois spécialistes du domaine s'interrogent (Anne Dister, linguiste, Dominique Lafontaine, professeur en sciences de l'éducation, et Marie-Louise Moreau, professeur de sociolinguistique) et concluent : "L'adoption de ces nouvelles normes se traduit par un plus grand écart entre l'oral et l'écrit. Cela engendre aussi une complexification évidente des règles orthographiques, alors que les modifications proposées sont loin d'être stabilisées et qu'elles entrent en conflit avec les normes ordinaires". Et d'ajouter : "Si on sait qu'une proportion importante d'enfants […] maîtrisent mal les accords orthographiques en genre et nombre à l'entrée dans le secondaire, on peut pressentir que les nouvelles formes seront moins libératrices que génératrices de difficultés accrues, et donc d'exclusion". »
« Sur le compte Facebook de Petit Bateau, Pauline et Sarah posent en brassière et T-shirt en coton, les yeux rivés sur leur bébé habillé du célèbre body. […] Au passage, la griffe nous sert une louche de conditionnement en nous abreuvant de sa conception sirupeuse de la famille : "Une famille, c'est quoi ? C'est elles. Ce sont des cœurs qui battent à l'unisson et qui vibrent ensemble." »
La marque iconique […] avait déjà pris le parti de l'impertinence dans ses campagnes publicitaires en montrant des sales gosses vêtus de marinières en train de faire des bêtises. […] Là, Petit Bateau change de cap et vogue fièrement sur les eaux subversives en surfant sur la vague LGBT. Sa petite chanson n'a plus rien d'innocent. Sous des airs prônant "l'amour", "la douceur", "la confiance" et la "bienveillance", elle se fait l'écho de l'idéologie des lobbies LGBT avec l'ouverture de la PMA aux couples de femmes. »
« Le message va plus loin encore, il valorise (avec un cœur à la fin du message) la lactation induite : "Avec Pauline et Sarah, on a appris qu'il n'était pas nécessaire de porter son bébé et le mettre au monde pour l'allaiter. Nos yeux se sont mouillés, et on s'est dit que c'était ça aussi, la magie de l'amour. La lactation induite est le fait de déclencher la lactation chez une femme n'ayant jamais été enceinte et elle permet de nourrir un bébé né d'une autre femme. Aussi fou que ça puisse paraître d'ailleurs, il existe également au sein d'un peuple pygmée nomade, les Akas, des pères qui allaitent leurs enfants." Or, contrairement à ce qu'on essayerait de nous faire croire, la lactation induite est un abus de langage, selon l'OMS. Il convient de parler de relactation, et ce phénomène n'a rien de naturel, ce n'est pas la magie de l'amour maternel mais bien le résultat d'un traitement hormonal. Quant à l'allusion bien trouvée au peuple pygmée, dont certains papas allaiteraient leurs enfants, Petit Bateau espère, cette fois, s'adresser aux couples de pères. »
La marque iconique […] avait déjà pris le parti de l'impertinence dans ses campagnes publicitaires en montrant des sales gosses vêtus de marinières en train de faire des bêtises. […] Là, Petit Bateau change de cap et vogue fièrement sur les eaux subversives en surfant sur la vague LGBT. Sa petite chanson n'a plus rien d'innocent. Sous des airs prônant "l'amour", "la douceur", "la confiance" et la "bienveillance", elle se fait l'écho de l'idéologie des lobbies LGBT avec l'ouverture de la PMA aux couples de femmes. »
« Le message va plus loin encore, il valorise (avec un cœur à la fin du message) la lactation induite : "Avec Pauline et Sarah, on a appris qu'il n'était pas nécessaire de porter son bébé et le mettre au monde pour l'allaiter. Nos yeux se sont mouillés, et on s'est dit que c'était ça aussi, la magie de l'amour. La lactation induite est le fait de déclencher la lactation chez une femme n'ayant jamais été enceinte et elle permet de nourrir un bébé né d'une autre femme. Aussi fou que ça puisse paraître d'ailleurs, il existe également au sein d'un peuple pygmée nomade, les Akas, des pères qui allaitent leurs enfants." Or, contrairement à ce qu'on essayerait de nous faire croire, la lactation induite est un abus de langage, selon l'OMS. Il convient de parler de relactation, et ce phénomène n'a rien de naturel, ce n'est pas la magie de l'amour maternel mais bien le résultat d'un traitement hormonal. Quant à l'allusion bien trouvée au peuple pygmée, dont certains papas allaiteraient leurs enfants, Petit Bateau espère, cette fois, s'adresser aux couples de pères. »
Les bons sentiments et la volonté d'employer un langage prétendument inclusif produisent régulièrement des résultats grotesques. Si grotesques qu'ils conduisent parfois à des reculades. Comme ici avec le Planning familial des Bouches-du-Rhône, qui a finalement retiré sa publication mise en ligne sur Facebook.
« L'objectif de cette publication (retirée depuis) est sans doute louable : donner accès en ligne à quelques informations essentielles sur la survenance des premières règles à des jeunes filles. […] Mais cette publication ne désigne pas comme femmes ou comme jeune filles les personnes à qui ces règles arrivent. Non, ce sont des "personnes qui ont un utérus". […] Bien sûr, ce document est rédigé en écriture inclusive. Ainsi est-il indiqué à ces personnes qui ont un utérus qu'à partir de leurs règles, elles peuvent devenir "enceint.e". Donc, au choix, enceint ou enceinte. C'est à dire que rien ne s'oppose à ce que ces personnes avec un utérus soient, en fait, de sexe masculin et que l'on puisse en toute orthodoxie grammaticale accorder en genre un adjectif qui les qualifierait avec le masculin. C'est subtil, mais c'est très respectueux des désirs profonds de chacun, le politiquement correct. »
« L'objectif de cette publication (retirée depuis) est sans doute louable : donner accès en ligne à quelques informations essentielles sur la survenance des premières règles à des jeunes filles. […] Mais cette publication ne désigne pas comme femmes ou comme jeune filles les personnes à qui ces règles arrivent. Non, ce sont des "personnes qui ont un utérus". […] Bien sûr, ce document est rédigé en écriture inclusive. Ainsi est-il indiqué à ces personnes qui ont un utérus qu'à partir de leurs règles, elles peuvent devenir "enceint.e". Donc, au choix, enceint ou enceinte. C'est à dire que rien ne s'oppose à ce que ces personnes avec un utérus soient, en fait, de sexe masculin et que l'on puisse en toute orthodoxie grammaticale accorder en genre un adjectif qui les qualifierait avec le masculin. C'est subtil, mais c'est très respectueux des désirs profonds de chacun, le politiquement correct. »
« Des photos venues de Pologne ont indigné de nombreux internautes. La raison des ces indignations : on y voit des gens poser à l'entrée de leur ville, devant des panneaux jaunes portant l'inscription "zone sans LGBT". Même l'ancien Premier ministre belge et eurodéputé libéral Guy Verhofstadt a réagi à ces photos indiquant : "Cela me fait mal à l'estomac. Je demande instamment à la Commission européenne de prendre des mesures immédiates contre ces pratiques dégoûtantes et contre les autorités polonaises qui ont affiché ces signes anti-LGBTI+." »
« Le député européen, qui a supprimé son tweet depuis, partageait alors un message de Bart Staszewski, un artiste polonais qui explique que ces photos partagées sont en réalité le résultat d'un projet photographique. Et la performance ne consiste pas seulement dans le fait de photographier des personnes LGBT+ devant ces panneaux. En réalité, il a lui-même créé ces pancartes jaunes, comme il l'a expliqué aux journalistes espagnols de Newtral. Il les a réalisées dans le but de dénoncer "les récentes déclarations qui ont été approuvées dans différentes régions et villes du Sud-Ouest du pays, qui se déclarent 'libres' de l'idéologie LGBT". »
« Le député européen, qui a supprimé son tweet depuis, partageait alors un message de Bart Staszewski, un artiste polonais qui explique que ces photos partagées sont en réalité le résultat d'un projet photographique. Et la performance ne consiste pas seulement dans le fait de photographier des personnes LGBT+ devant ces panneaux. En réalité, il a lui-même créé ces pancartes jaunes, comme il l'a expliqué aux journalistes espagnols de Newtral. Il les a réalisées dans le but de dénoncer "les récentes déclarations qui ont été approuvées dans différentes régions et villes du Sud-Ouest du pays, qui se déclarent 'libres' de l'idéologie LGBT". »
« À peine nommé, Clément Beaune a dénoncé sur France Inter les zones "sans LGBT" en Pologne, après des mois de silence de Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères. À Têtu, en kiosques ce mercredi, il annonce son intention de se rendre dans une de ces zones début 2021. "J'irai soutenir une des associations qui défendent le droit à l'avortement", ajoute-t-il. "Je viens d'une famille dans laquelle des personnes ont été déportées parce que juives, il y a seulement deux générations. Cela fait écho en moi. Pour autant, je n'aimerais pas qu'on dise que je me démène contre les zones 'sans LGBT' parce que je suis gay. Ce serait insultant de dire que je mène ce combat pour moi-même", dit-il. »
Extrait d'un article publié en 2018, exhumé après la diffusion d'un documentaire sur Arte :
« Les thérapies qui cherchent à aider les enfants atteints de dysphorie de genre à se sentir à l'aise avec leur sexe de naissance (on parle souvent d'"approche thérapeutique" dans la littérature scientifique) ont été assimilées à des thérapies de conversion, mais cette confusion est inexacte. En l'état actuel des connaissances, toutes les études longitudinales menées sur des enfants dysphoriques montrent que la majorité cesse de l'être au cours de leur développement : à la puberté, ils dépassent progressivement leur impression d'être dysphorique et, à l'âge adulte, deviennent des personnes homosexuelles et non pas transgenres. »
« Si des enfants disent qu'ils "sont" du sexe opposé, c'est parce que c'est la seule façon qu'ils ont de faire comprendre à des adultes qu'ils veulent faire des choses que l'autre sexe fait. Chez les hommes, les comportements inter-sexués dans l'enfance sont de très solides prédicteurs d'homosexualité à l'âge adulte. Et des études ont aussi montré que même les enfants à la dysphorie de genre très marquée finissent par ne plus la ressentir. »
« Une méta-analyse de vingt-huit études montre que la transition est effectivement bénéfique chez certains adultes, mais si un enfant peut finalement dépasser son malaise par rapport à son sexe de naissance, considérer que l'homosexualité est préférable à une vie de supplémentation hormonale, d'opérations chirurgicales et de risques de stérilité ne devrait rien avoir de polémique. »
« Depuis que j'ai commencé à écrire sur ce sujet, voici déjà plusieurs années, beaucoup de mes amis m'ont exprimé leur soulagement de n'avoir pas grandi à l'époque et dans le climat politique actuels. Enfants, ils ont souvent dit qu'ils ne se sentaient pas bien dans leur corps et qu'ils s'identifiaient au sexe opposé, pour finalement devenir des hommes homosexuels parfaitement heureux et équilibrés. Et, rétrospectivement, ils redoutent d'avoir pu subir une transition, aujourd'hui considérée comme un moyen viable et quasiment banal de résoudre ce "problème". »
« Reste que concernant les enfants manifestant une dysphorie de genre, nous ne sommes pas encore capables de déterminer dans quelle catégorie ils se situeront après la puberté : la majorité qui dépassera cet état ou la minorité qui y restera et pour laquelle la transition est une procédure effectivement bénéfique. Avant d'avoir la réponse, nous devons suivre les données scientifiques et ne jamais oublier que les personnes homosexuelles méritent, elles aussi, d'être aimées et acceptées telles qu'elles sont. »
« Les thérapies qui cherchent à aider les enfants atteints de dysphorie de genre à se sentir à l'aise avec leur sexe de naissance (on parle souvent d'"approche thérapeutique" dans la littérature scientifique) ont été assimilées à des thérapies de conversion, mais cette confusion est inexacte. En l'état actuel des connaissances, toutes les études longitudinales menées sur des enfants dysphoriques montrent que la majorité cesse de l'être au cours de leur développement : à la puberté, ils dépassent progressivement leur impression d'être dysphorique et, à l'âge adulte, deviennent des personnes homosexuelles et non pas transgenres. »
« Si des enfants disent qu'ils "sont" du sexe opposé, c'est parce que c'est la seule façon qu'ils ont de faire comprendre à des adultes qu'ils veulent faire des choses que l'autre sexe fait. Chez les hommes, les comportements inter-sexués dans l'enfance sont de très solides prédicteurs d'homosexualité à l'âge adulte. Et des études ont aussi montré que même les enfants à la dysphorie de genre très marquée finissent par ne plus la ressentir. »
« Une méta-analyse de vingt-huit études montre que la transition est effectivement bénéfique chez certains adultes, mais si un enfant peut finalement dépasser son malaise par rapport à son sexe de naissance, considérer que l'homosexualité est préférable à une vie de supplémentation hormonale, d'opérations chirurgicales et de risques de stérilité ne devrait rien avoir de polémique. »
« Depuis que j'ai commencé à écrire sur ce sujet, voici déjà plusieurs années, beaucoup de mes amis m'ont exprimé leur soulagement de n'avoir pas grandi à l'époque et dans le climat politique actuels. Enfants, ils ont souvent dit qu'ils ne se sentaient pas bien dans leur corps et qu'ils s'identifiaient au sexe opposé, pour finalement devenir des hommes homosexuels parfaitement heureux et équilibrés. Et, rétrospectivement, ils redoutent d'avoir pu subir une transition, aujourd'hui considérée comme un moyen viable et quasiment banal de résoudre ce "problème". »
« Reste que concernant les enfants manifestant une dysphorie de genre, nous ne sommes pas encore capables de déterminer dans quelle catégorie ils se situeront après la puberté : la majorité qui dépassera cet état ou la minorité qui y restera et pour laquelle la transition est une procédure effectivement bénéfique. Avant d'avoir la réponse, nous devons suivre les données scientifiques et ne jamais oublier que les personnes homosexuelles méritent, elles aussi, d'être aimées et acceptées telles qu'elles sont. »
Une actrice revendique un changement de sexe ? 20 Minutes le signale… mais sans dire clairement de qui il s'agit. Tout en s'en justifiant : « Cet article a été rédigé en respectant les pronoms avec lesquels Elliot Page a annoncé vouloir être identifié. Dans le même souci du respect de l'identité de cet acteur, nous ne mentionnons pas le "deadname", ou "morinom", c'est-à-dire son ancien prénom. » Surtout au moment où il s'agit, précisément, de rendre public le passage d'un prénom à l'autre", cette pudeur bien-pensante procède d'un ridicule confondant.
Le Gouvernement a présenté « un nouveau plan d'actions à destination des personnes LGBT+ » dont la République en marche assure ici la promotion.
Selon le parti, « l'école doit être le premier lieu de sensibilisation et de prévention des LGBT-phobies ». Ce que confirme le Gouvernement : « si la lutte contre l'homophobie et la transphobie est désormais inscrite dans les programmes scolaires, "nous devons aller plus loin", a déclaré Élisabeth Moreno » ; « la formation des équipes pédagogiques sera ainsi renforcée et un observatoire de la haine anti-LGBT+ sera créé dans chaque académie ».
Parmi les objectifs affichés, il y a aussi « la reconnaissance des droits des personnes LGBT+ avec notamment l'ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires mais aussi la lutte contre de nouvelles législations LGBT-phobes, y compris au sein de l'Union européenne ».
Selon le parti, « l'école doit être le premier lieu de sensibilisation et de prévention des LGBT-phobies ». Ce que confirme le Gouvernement : « si la lutte contre l'homophobie et la transphobie est désormais inscrite dans les programmes scolaires, "nous devons aller plus loin", a déclaré Élisabeth Moreno » ; « la formation des équipes pédagogiques sera ainsi renforcée et un observatoire de la haine anti-LGBT+ sera créé dans chaque académie ».
Parmi les objectifs affichés, il y a aussi « la reconnaissance des droits des personnes LGBT+ avec notamment l'ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires mais aussi la lutte contre de nouvelles législations LGBT-phobes, y compris au sein de l'Union européenne ».
« Une première en France. Jeudi, Mediapart a annoncé la création d'un poste de "gender editor" ou responsable éditorial aux questions de genre. […] "L'objectif est de veiller de manière transversale à ce que le journal soit inclusif dans son traitement éditorial et dans son fonctionnement interne. En lien avec l'ensemble des services, et en concertation avec les journalistes, il s'agit que les sujets traités dans le journal ''n'oublient pas' la moitié de la population, s'emparent des problématiques spécifiques aux femmes et ne les invisibilisent pas dans l'ensemble de la couverture", a expliqué le site d'information fondé par Edwy Plenel. »
« Chez Alice Coffin, la différence, pourtant revendiquée, est vue comme une menace quand elle est masculine. Elle demande l'inclusion et pourtant ne cesse d'exclure. Les stéréotypes de genre affluent. […] Dans un condensé simpliste et intransigeant, la militante met dans un même sac tous les hommes, renvoyés à une masse informe et indistincte, "des assaillants", écrit-elle. "Il ne suffit pas de nous entraider, il faut, à notre tour, les éliminer." Tout en nuances, Alice Coffin précise qu'elle ne lit plus de livres écrits par des hommes, qu'elle ne regarde plus de films réalisés par des hommes, qu'elle n'écoute plus de musique composée par des hommes. […] Censé être une apologie du droit à la différence, son argumentaire dévoile au contraire une idéologie rétractée, communautariste, teintée de sectarisme. »
Le titre de son livre : "Le Génie lesbien". Commentaire de Caroline Fourest : « Le féminisme a du génie, le lesbianisme politique aussi. Mais on n'est pas géniale parce qu'on est lesbienne. Et je crains que ce livre ne le démontre. »
Le titre de son livre : "Le Génie lesbien". Commentaire de Caroline Fourest : « Le féminisme a du génie, le lesbianisme politique aussi. Mais on n'est pas géniale parce qu'on est lesbienne. Et je crains que ce livre ne le démontre. »
« Dans son arrêt, la Cour de cassation a finalement argué que plusieurs dispositions du Code civil "s'opposent à ce que deux filiations maternelles soient établies à l'égard d'un même enfant, hors adoption." Elle estime aussi que Claire "n'est pas privée du droit de faire reconnaître un lien de filiation biologique avec l'enfant, mais ne peut le faire qu'en ayant recours aux modes d'établissement de la filiation réservés au père." »
« La juridiction, qui a renvoyé l'affaire devant la cour d'appel de Toulouse, reconnaît toutefois un vide juridique, en indiquant qu'"aucun texte ne règle le mode d'établissement de la filiation des enfants engendrés" après une modification de sexe à l'état civil. »
« Jusqu'ici, seule deux solutions s'offraient aux parents se trouvant dans une situation similaire : garder le statut de père, ou adopter son propre enfant en tant que seconde maman, ce que Claire s'est toujours refusée à faire. »
« En 2018, la Cour d'appel de Montpellier qu'elle avait sollicitée a tranché de façon inédite pour un compromis qui déplaisait à la quinquagénaire : faire exister la mention de "parent biologique" à l'état civil. C'est ce jugement qui fait l'objet d'un pourvoi et que la Cour de cassation a décidé de casser ce mercredi, en estimant que l'instance "ne pouvait créer une nouvelle catégorie à l'état civil". »
« La juridiction, qui a renvoyé l'affaire devant la cour d'appel de Toulouse, reconnaît toutefois un vide juridique, en indiquant qu'"aucun texte ne règle le mode d'établissement de la filiation des enfants engendrés" après une modification de sexe à l'état civil. »
« Jusqu'ici, seule deux solutions s'offraient aux parents se trouvant dans une situation similaire : garder le statut de père, ou adopter son propre enfant en tant que seconde maman, ce que Claire s'est toujours refusée à faire. »
« En 2018, la Cour d'appel de Montpellier qu'elle avait sollicitée a tranché de façon inédite pour un compromis qui déplaisait à la quinquagénaire : faire exister la mention de "parent biologique" à l'état civil. C'est ce jugement qui fait l'objet d'un pourvoi et que la Cour de cassation a décidé de casser ce mercredi, en estimant que l'instance "ne pouvait créer une nouvelle catégorie à l'état civil". »
« Dès 2026, les bébés naissent neutres. Comme le déclarera Louise II de Bourbon, reine de France, lors de sa seconde grossesse : "Si tu es intéressé par les parties génitales de mon enfant, il faut peut-être te demander si tu es pédophile" (note historique : la France réembrasse la monarchie en 2029, suite au second mandat du banquier Emmanuel Macron). »
« À partir de 2032, ce qui s'enclenche dans l'intime touche progressivement le privé (le couple, la famille, l'amitié) puis le public (le commerce, la politique, la culture, etc). Que la binarité soit un principe appartenant au passé, personne n'en doute. Mais le passé n'a pas forcément tort. Sans identités solides, on ne peut construire aucun futur : les alliances se font et se défont au gré des caprices, les contrats perdent toute valeur... et bien sûr, ce chaos est particulièrement vulnérable aux tentatives agressives de reprise de pouvoir. »
« Car pendant que l'Occident voit ses infrastructures tomber en miettes, certains pays résistent, et notamment ceux dont les traditions mettent l'accent sur la communauté et la famille plutôt que sur les seuls individus. Dès 2035, l'Asie prend officiellement le contrôle de l'ordre global (quatorze sièges sur vingt-cinq au Conseil de Sécurité de l'ONU) – menacée seulement par le Moyen-Orient. L'Afrique se voit pousser des ailes, au point que les suprémacistes blancs en manque de valeurs traditionnelles vont y immigrer, la mort dans l'âme. Pour les droits des femmes (eh oui, les femmes, ces personnes avec des seins et des vagins), c'est une catastrophe. »
Conclusion :
« Bien sûr qu'on peut se libérer du genre. Avec suffisamment d'acharnement, on peut se libérer de n'importe quoi. Mais à un certain niveau de libération, il ne reste plus rien. À un certain niveau de fluidité, il ne reste que la mollesse. Sexuellement, ça n'a jamais fait des miracles. »
« À partir de 2032, ce qui s'enclenche dans l'intime touche progressivement le privé (le couple, la famille, l'amitié) puis le public (le commerce, la politique, la culture, etc). Que la binarité soit un principe appartenant au passé, personne n'en doute. Mais le passé n'a pas forcément tort. Sans identités solides, on ne peut construire aucun futur : les alliances se font et se défont au gré des caprices, les contrats perdent toute valeur... et bien sûr, ce chaos est particulièrement vulnérable aux tentatives agressives de reprise de pouvoir. »
« Car pendant que l'Occident voit ses infrastructures tomber en miettes, certains pays résistent, et notamment ceux dont les traditions mettent l'accent sur la communauté et la famille plutôt que sur les seuls individus. Dès 2035, l'Asie prend officiellement le contrôle de l'ordre global (quatorze sièges sur vingt-cinq au Conseil de Sécurité de l'ONU) – menacée seulement par le Moyen-Orient. L'Afrique se voit pousser des ailes, au point que les suprémacistes blancs en manque de valeurs traditionnelles vont y immigrer, la mort dans l'âme. Pour les droits des femmes (eh oui, les femmes, ces personnes avec des seins et des vagins), c'est une catastrophe. »
Conclusion :
« Bien sûr qu'on peut se libérer du genre. Avec suffisamment d'acharnement, on peut se libérer de n'importe quoi. Mais à un certain niveau de libération, il ne reste plus rien. À un certain niveau de fluidité, il ne reste que la mollesse. Sexuellement, ça n'a jamais fait des miracles. »
Une proposition de loi « interdisant les pratiques visant à modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne » a été enregistré à la présidence de l'Assemblée nationale le 2 juin 2020. Elle a a été déposée par Laurence Vanceunebrock, députée de l'Allier, élue sous le couleurs de la République en marche. S'agit-il de réprimer des pratiques dignes d'Orange mécanique ? En partie seulement, car son texte vise beaucoup plus large.
« Ces "thérapies" […] peuvent prendre la forme d'entretiens, de stages, d'exorcisme ou encore de traitements par électrochocs et injection d'hormones », explique-t-elle dans l'exposé des motifs ; « elles peuvent être menées discrètement par des thérapeutes autoproclamés "experts" de cette question, ou bien par certains représentants ou fidèles de cultes ou de croyances, qui se proposent de "guérir" les homosexuels et les transgenres sous couvert d'une lecture dévoyée de leur religion ou de leurs croyances », précise-t-elle.
Incidemment, Mme Vanceunebrock semble s'ériger en théologienne. Sans doute la "bonne lecture" des évangiles et autres textes religieux lui aura-t-elle été inspirée par les personnalités auditionnées à l'Assemblée nationale. Parmi celles-ci : Marina Zuccon, présidente du Carrefour des chrétiens inclusifs, ou Marie-Hélène Nouvion et Anthony Favier, coprésidents de David et Jonathan.
Après les avoir entendues, Laurence Vanceunebrock avait mis en cause, en décembre dernier, les retraites spirituelles : « À l'occasion de ces événements, des temps de prière et d'adoration succèdent à des moments d'échanges particuliers avec un "père spirituel", dont les propos mêlent souvent des éléments de psychologie et de spiritualité, et invitent les participants à se dévoiler, avouer et expliciter leurs péchés, parfois jusqu'aux confins de l'intime. Ces groupes peuvent également proposer un accompagnement récurrent avec pour objectif de mener une vie chaste, qui s'assimile grandement, pour les personnes homosexuelles, à une vie continente, c'est-à-dire sans sexualité. Ainsi, Torrents de vie propose un programme calqué sur les douze étapes des Alcooliques anonymes pour atteindre ce but, que beaucoup de personnes auditionnées jugent irréalisable. »
De fait, selon la députée, « toute allégation visant à induire intentionnellement en erreur, sur le potentiel succès de ces pratiques, doit être prohibée ». C'est pourquoi sa loi « crée une infraction spécifique dans le code pénal pour condamner les pratiques, comportements et propos répétés visant à modifier ou à réprimer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre vraie ou supposée d'une personne et ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale ». À la clef : deux ou trois ans d'emprisonnement, et 30 000 ou 45 000 euros d'amende.
Pire : « lorsque l'infraction est commise par une personne titulaire de l'autorité parentale sur le mineur, la juridiction de jugement se prononce sur le retrait total ou partiel de l'autorité parentale ». De quoi retirer la garde d'un enfant à des parents qui refuseraient d'acheter des robes à leur garçon, ou bien qui s'obstineraient à appeler leur fille par son prénom de baptême, malgré son choix de revendiquer sa masculinité ?
Cependant, évidemment, les « pratiques, comportements ou propos » pris pour cible « ne comprennent pas » ceux « visant au libre développement ou à l'affirmation de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre d'une personne » ; ni ceux « visant le changement de sexe ou tout service qui s'y rapporte ».
Enfin, selon Laurence Vanceunebrock, « c'est à l'école et tout au long de leur parcours scolaire que nos enfants doivent être mis en confiance, notamment dans le cadre des enseignements portant sur la sexualité, pour s'interroger sans crainte sur leur orientation sexuelle ou sur leur identité de genre ». D'où cette disposition inscrite également dans sa loi : « Une information consacrée au respect de l'orientation sexuelle, de l'identité de genre et de leurs expressions est dispensée à tous les stades de la scolarité. Les établissements scolaires, y compris les établissements français d'enseignement scolaire à l'étranger, peuvent s'associer à cette fin avec des associations de lutte contre les discriminations à caractère homophobe ou transphobe. »
Reste à savoir quel accueil sera réservé à ce texte par l'Assemblée ou le Gouvernement, maître de l'essentiel du calendrier parlementaire. Affaire à suivre.
« Ces "thérapies" […] peuvent prendre la forme d'entretiens, de stages, d'exorcisme ou encore de traitements par électrochocs et injection d'hormones », explique-t-elle dans l'exposé des motifs ; « elles peuvent être menées discrètement par des thérapeutes autoproclamés "experts" de cette question, ou bien par certains représentants ou fidèles de cultes ou de croyances, qui se proposent de "guérir" les homosexuels et les transgenres sous couvert d'une lecture dévoyée de leur religion ou de leurs croyances », précise-t-elle.
Incidemment, Mme Vanceunebrock semble s'ériger en théologienne. Sans doute la "bonne lecture" des évangiles et autres textes religieux lui aura-t-elle été inspirée par les personnalités auditionnées à l'Assemblée nationale. Parmi celles-ci : Marina Zuccon, présidente du Carrefour des chrétiens inclusifs, ou Marie-Hélène Nouvion et Anthony Favier, coprésidents de David et Jonathan.
Après les avoir entendues, Laurence Vanceunebrock avait mis en cause, en décembre dernier, les retraites spirituelles : « À l'occasion de ces événements, des temps de prière et d'adoration succèdent à des moments d'échanges particuliers avec un "père spirituel", dont les propos mêlent souvent des éléments de psychologie et de spiritualité, et invitent les participants à se dévoiler, avouer et expliciter leurs péchés, parfois jusqu'aux confins de l'intime. Ces groupes peuvent également proposer un accompagnement récurrent avec pour objectif de mener une vie chaste, qui s'assimile grandement, pour les personnes homosexuelles, à une vie continente, c'est-à-dire sans sexualité. Ainsi, Torrents de vie propose un programme calqué sur les douze étapes des Alcooliques anonymes pour atteindre ce but, que beaucoup de personnes auditionnées jugent irréalisable. »
De fait, selon la députée, « toute allégation visant à induire intentionnellement en erreur, sur le potentiel succès de ces pratiques, doit être prohibée ». C'est pourquoi sa loi « crée une infraction spécifique dans le code pénal pour condamner les pratiques, comportements et propos répétés visant à modifier ou à réprimer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre vraie ou supposée d'une personne et ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale ». À la clef : deux ou trois ans d'emprisonnement, et 30 000 ou 45 000 euros d'amende.
Pire : « lorsque l'infraction est commise par une personne titulaire de l'autorité parentale sur le mineur, la juridiction de jugement se prononce sur le retrait total ou partiel de l'autorité parentale ». De quoi retirer la garde d'un enfant à des parents qui refuseraient d'acheter des robes à leur garçon, ou bien qui s'obstineraient à appeler leur fille par son prénom de baptême, malgré son choix de revendiquer sa masculinité ?
Cependant, évidemment, les « pratiques, comportements ou propos » pris pour cible « ne comprennent pas » ceux « visant au libre développement ou à l'affirmation de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre d'une personne » ; ni ceux « visant le changement de sexe ou tout service qui s'y rapporte ».
Enfin, selon Laurence Vanceunebrock, « c'est à l'école et tout au long de leur parcours scolaire que nos enfants doivent être mis en confiance, notamment dans le cadre des enseignements portant sur la sexualité, pour s'interroger sans crainte sur leur orientation sexuelle ou sur leur identité de genre ». D'où cette disposition inscrite également dans sa loi : « Une information consacrée au respect de l'orientation sexuelle, de l'identité de genre et de leurs expressions est dispensée à tous les stades de la scolarité. Les établissements scolaires, y compris les établissements français d'enseignement scolaire à l'étranger, peuvent s'associer à cette fin avec des associations de lutte contre les discriminations à caractère homophobe ou transphobe. »
Reste à savoir quel accueil sera réservé à ce texte par l'Assemblée ou le Gouvernement, maître de l'essentiel du calendrier parlementaire. Affaire à suivre.
France 3 brosse un long portrait de « Charlie, seize ans, non binaire ». En préambule, Anne-Corinne Moraine rapporte que « selon une étude You Gov réalisée pour l'Obs, 14 % des 18-44 ans, et 8% des plus de 44 ans se considèrent non binaires ». Ainsi aurait-elle rencontré une adolescente à l'image d'une frange non négligeable de la population.
« Troublée par ce corps et ce genre qui la dérangent, à quatorze ans, Charlie veut comprendre l'origine de son tourment intérieur. […] Charlie doit amorcer une révolution culturelle au sein de sa famille : la langue française est une langue binaire. Et on vit aussi dans un monde binaire où tout est genré : "le prénom, qu'on m'avait donné à la naissance est complètement féminin". Charlie préfère qu'on ne le cite pas : "J'ai préféré Charlie qui est unisexe. J'ai demandé à mes parents, mes amis, et mes professeurs de m'appeler comme ça. C'est mon père qui a le plus de mal. Mais pour tous les autres, il n'y a eu aucun problème." Certes Isabelle, et Yves font preuve d'une ouverture d'esprit admirable à son égard. Mais appeler son enfant avec un prénom différent de celui qu'on lui a choisi à sa naissance, c'est évidemment déstabilisant. Et cela prend du temps : "quand ils parlent de moi à Gabrielle, ils disent encore 'ta sœur'. Parfois, ils nous appellent 'Les filles à table !'. Ça m'énerve. Mais cela fait seize ans qu'ils ont cette habitude. Je sais que ce n'est pas délibérément méchant. Papa a encore du mal. Il m'appelle souvent encore par mon prénom de naissance." Pour Charlie, le plus important c'est le prénom : "mais s'il y a le pronom en plus c'est mieux". Entre il et elle, il y a "iel". C'est le pronom que certaines personnes non binaires souhaitent qu'on leur attribue. Charlie n'aime pas trop cette sonorité, et préfère "il" : "je demande souvent aux gens de me parler au masculin, pour essayer d'établir un équilibre. Car j'ai été appelée au féminin pendant 15 ans. Et aussi parce qu'en français, le neutre est masculin." »
« En septembre 2019, Charlie choisit d'intégrer la section internationale du lycée de Sèvres, dans les Hauts-de-Seine. Une décision, en partie liée à sa nouvelle identité. Au-delà de la volonté d'une éducation bilingue, il y a le choix de l'anglais : une langue non genrée. "Maintenant la moitié de mes ami.es sont bilingues. Et pour dire Charlie, là-bas ils utilisent les pronoms 'they' et 'them' : c'est le neutre de il et elle, au pluriel comme au singulier." »
« Le chemin de Charlie va croiser d'autres horizons humains : les scouts et guides de France, catholiques, contrairement à lui. Mais peu lui importe. […] "Lors d'un camp d'été, mes chefs ont vu que l'on m'appelait Charlie. Ils m'ont dit : pas de problème, on demandera aux autres de t'appeler comme cela. Les camps ne sont pas mixtes. Je dormais avec les filles , et cela m'allait très bien. Et le jour, j'étais dans une équipe de garçons. Ils ont tout de suite accepté et m'ont même demandé si je voulais des toilettes et une douche à part !" »
« Ce que Charlie déteste le plus dans son corps, c'est sa poitrine : "j'en suis venu.e à mettre des binders. Ce sont comme des brassières de sport, qui aplatissent les seins. Je me suis un peu résigné.e, je fais avec." Charlie veut trouver un remède à son malaise. Il évoque un possible traitement hormonal à base de testostérone : "je voudrais avoir des traits plus masculins, une mue de la voix, pour créer un équilibre physique entre le masculin et le féminin." Le traitement hormonal est autorisé à partir de 16 ans, avec l'accord des parents bien sûr. Mais Isabelle et Yves ne laisseront pas Charlie s'engager dans une transformation de son corps, sans un accompagnement médical et psychologique en profondeur. Car les conséquences sur son organisme, sur sa santé, peuvent évidemment être très lourds, et irréversibles. Ils s'assureront donc que son choix soit mûrement réfléchi et sans risque médical. Enfin, Charlie évoque aussi une possible opération chirurgicale : "me faire enlever la poitrine, j'y pense oui. Mais j'ai le temps, il faut que j'attende dix-huit ans..." »
« "Je n'ai jamais eu de regard négatif à mon égard, bien au contraire... Dans ma génération, LGBT+ ou pas on s'en moque...les gens font ce qu'ils veulent. Mais je sais que pour d'autres cela ne se passe pas très bien". Charlie ne clame pas sa non binarité mais ne s'en cache pas : "quand je dis que je m'appelle Charlie, les gens ne savent pas si je suis fille ou garçon. Si on me demande, j'explique. Quand je le peux, je me fais appeler 'il'. Mais parfois il faut faire des compromis, quand je dois choisir entre homme et femme." Charlie va plutôt dans les toilettes des filles, mais prône des toilettes non genrées dans espaces publics. […] Charlie fait partie de ceux et celles qui veulent bousculer les lignes administratives, pour donner aux personnes non binaires, une place officielle, au sein de la société française : "j'aimerais qu'on inclut le 3e genre, neutre, qui existe. Je souhaiterais que, comme à New York, parmi les cases de l'état civil, il y ait le F pour elle, le M pour il, et le X pour le troisième genre neutre." »
« Troublée par ce corps et ce genre qui la dérangent, à quatorze ans, Charlie veut comprendre l'origine de son tourment intérieur. […] Charlie doit amorcer une révolution culturelle au sein de sa famille : la langue française est une langue binaire. Et on vit aussi dans un monde binaire où tout est genré : "le prénom, qu'on m'avait donné à la naissance est complètement féminin". Charlie préfère qu'on ne le cite pas : "J'ai préféré Charlie qui est unisexe. J'ai demandé à mes parents, mes amis, et mes professeurs de m'appeler comme ça. C'est mon père qui a le plus de mal. Mais pour tous les autres, il n'y a eu aucun problème." Certes Isabelle, et Yves font preuve d'une ouverture d'esprit admirable à son égard. Mais appeler son enfant avec un prénom différent de celui qu'on lui a choisi à sa naissance, c'est évidemment déstabilisant. Et cela prend du temps : "quand ils parlent de moi à Gabrielle, ils disent encore 'ta sœur'. Parfois, ils nous appellent 'Les filles à table !'. Ça m'énerve. Mais cela fait seize ans qu'ils ont cette habitude. Je sais que ce n'est pas délibérément méchant. Papa a encore du mal. Il m'appelle souvent encore par mon prénom de naissance." Pour Charlie, le plus important c'est le prénom : "mais s'il y a le pronom en plus c'est mieux". Entre il et elle, il y a "iel". C'est le pronom que certaines personnes non binaires souhaitent qu'on leur attribue. Charlie n'aime pas trop cette sonorité, et préfère "il" : "je demande souvent aux gens de me parler au masculin, pour essayer d'établir un équilibre. Car j'ai été appelée au féminin pendant 15 ans. Et aussi parce qu'en français, le neutre est masculin." »
« En septembre 2019, Charlie choisit d'intégrer la section internationale du lycée de Sèvres, dans les Hauts-de-Seine. Une décision, en partie liée à sa nouvelle identité. Au-delà de la volonté d'une éducation bilingue, il y a le choix de l'anglais : une langue non genrée. "Maintenant la moitié de mes ami.es sont bilingues. Et pour dire Charlie, là-bas ils utilisent les pronoms 'they' et 'them' : c'est le neutre de il et elle, au pluriel comme au singulier." »
« Le chemin de Charlie va croiser d'autres horizons humains : les scouts et guides de France, catholiques, contrairement à lui. Mais peu lui importe. […] "Lors d'un camp d'été, mes chefs ont vu que l'on m'appelait Charlie. Ils m'ont dit : pas de problème, on demandera aux autres de t'appeler comme cela. Les camps ne sont pas mixtes. Je dormais avec les filles , et cela m'allait très bien. Et le jour, j'étais dans une équipe de garçons. Ils ont tout de suite accepté et m'ont même demandé si je voulais des toilettes et une douche à part !" »
« Ce que Charlie déteste le plus dans son corps, c'est sa poitrine : "j'en suis venu.e à mettre des binders. Ce sont comme des brassières de sport, qui aplatissent les seins. Je me suis un peu résigné.e, je fais avec." Charlie veut trouver un remède à son malaise. Il évoque un possible traitement hormonal à base de testostérone : "je voudrais avoir des traits plus masculins, une mue de la voix, pour créer un équilibre physique entre le masculin et le féminin." Le traitement hormonal est autorisé à partir de 16 ans, avec l'accord des parents bien sûr. Mais Isabelle et Yves ne laisseront pas Charlie s'engager dans une transformation de son corps, sans un accompagnement médical et psychologique en profondeur. Car les conséquences sur son organisme, sur sa santé, peuvent évidemment être très lourds, et irréversibles. Ils s'assureront donc que son choix soit mûrement réfléchi et sans risque médical. Enfin, Charlie évoque aussi une possible opération chirurgicale : "me faire enlever la poitrine, j'y pense oui. Mais j'ai le temps, il faut que j'attende dix-huit ans..." »
« "Je n'ai jamais eu de regard négatif à mon égard, bien au contraire... Dans ma génération, LGBT+ ou pas on s'en moque...les gens font ce qu'ils veulent. Mais je sais que pour d'autres cela ne se passe pas très bien". Charlie ne clame pas sa non binarité mais ne s'en cache pas : "quand je dis que je m'appelle Charlie, les gens ne savent pas si je suis fille ou garçon. Si on me demande, j'explique. Quand je le peux, je me fais appeler 'il'. Mais parfois il faut faire des compromis, quand je dois choisir entre homme et femme." Charlie va plutôt dans les toilettes des filles, mais prône des toilettes non genrées dans espaces publics. […] Charlie fait partie de ceux et celles qui veulent bousculer les lignes administratives, pour donner aux personnes non binaires, une place officielle, au sein de la société française : "j'aimerais qu'on inclut le 3e genre, neutre, qui existe. Je souhaiterais que, comme à New York, parmi les cases de l'état civil, il y ait le F pour elle, le M pour il, et le X pour le troisième genre neutre." »