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Le protocole choisi biaise […] les résultats. Transport & Environment a choisi d'exprimer les émissions de CO2 du puits à la roue, en grammes par kilomètre (g/km). C'est certes immédiatement lisible mais les durées de vie choisies pour les modèles semblent exagérées : 170 000 km pour une citadine, 225 000 km pour une compacte, 280 000 km pour une berline familiale et 335 000 km pour une grande berline routière. […] En tablant sur un kilométrage si élevé, Transport & Environment réduit, sur la durée de vie totale de la voiture, la proportion de CO2 émise lors de la production, qui est le point le plus sensible sur une voiture électrique. C'est donc un moyen statistique d'avantager cette dernière, pour réduire son bilan au kilomètre. »
« Également, Transport & Environment mise sur le fait que, dans le futur, les sources d'approvisionnement de l'électricité seront de plus en plus décarbonées. Et d'inclure cette prévision dans ses statistiques : étant donné la durée de vie prévue par l'association, une voiture électrique vendue aujourd'hui fonctionnerait donc encore en 2030, mais en émettant moins de CO2 puisque l'énergie proviendrait en plus grande partie de sources renouvelables. Or, ces plans de transition énergétique reposent encore sur de grandes incertitudes et limitent clairement la précision des conclusions. »
« L'association se félicite de voir que, en deux ans, la production des batteries est devenue beaucoup plus propre, avec des émissions de CO2 diminuées de moitié, pour chaque kWh. Mais, dans le même temps, le rapport oublie de préciser que la taille moyenne des batteries a largement augmenté, pour faire face à la demande de la clientèle, de toujours plus d'autonomie. Également, l'hypothèse est faite que la taille des batteries n'augmentera pas d'ici 2030… Ce qui semble fort peu probable et avantage, là encore le bilan de la voiture électrique. »
« Mais attention à ne pas se focaliser que sur le CO2. Car une voiture émet d'autres polluants. Et, dans le cas de la fabrication des, c'est bien l'extraction des minerais qui semble la plus problématique, même si elle est concentrée dans des régions restreintes. »
« Également, Transport & Environment mise sur le fait que, dans le futur, les sources d'approvisionnement de l'électricité seront de plus en plus décarbonées. Et d'inclure cette prévision dans ses statistiques : étant donné la durée de vie prévue par l'association, une voiture électrique vendue aujourd'hui fonctionnerait donc encore en 2030, mais en émettant moins de CO2 puisque l'énergie proviendrait en plus grande partie de sources renouvelables. Or, ces plans de transition énergétique reposent encore sur de grandes incertitudes et limitent clairement la précision des conclusions. »
« L'association se félicite de voir que, en deux ans, la production des batteries est devenue beaucoup plus propre, avec des émissions de CO2 diminuées de moitié, pour chaque kWh. Mais, dans le même temps, le rapport oublie de préciser que la taille moyenne des batteries a largement augmenté, pour faire face à la demande de la clientèle, de toujours plus d'autonomie. Également, l'hypothèse est faite que la taille des batteries n'augmentera pas d'ici 2030… Ce qui semble fort peu probable et avantage, là encore le bilan de la voiture électrique. »
« Mais attention à ne pas se focaliser que sur le CO2. Car une voiture émet d'autres polluants. Et, dans le cas de la fabrication des, c'est bien l'extraction des minerais qui semble la plus problématique, même si elle est concentrée dans des régions restreintes. »
Confinement oblige, cette femme ne peut pas se rendre en Ukraine… où l'attend une mère porteuse tombée enceinte à sa demande. « Depuis un mois », raconte-t-elle, « on mène un combat quotidien avec l'ambassade de France en Ukraine et le ministère des Affaires étrangères français ». « On fait face à une lenteur diplomatique incompréhensible et inacceptable », se plaint-elle. Incompréhensible, la réticence du Quai d'Orsay, vraiment ? Étant donné le statut légal de la "gestation pour autrui", et la controverse qu'elle suscite toujours dans la société française, c'est le cela ne devrait pas nous étonner !
« L'essor de ce marché noir est directement lié à la nouvelle réglementation F-Gas II, qui introduit un mécanisme de réduction progressive de la consommation de HFC via la mise en place de quotas alloués aux producteurs et importateurs. Objectif : inciter les professionnels à se tourner vers des gaz de substitution plus propres, les HFO. Seul hic, pour l'automobile, aucune alternative n'est disponible pour entretenir le parc roulant… » Résultat : « ces produits présentent un vrai danger pour la sécurité des utilisateurs car ces gaz ne sont pas contrôlés et leur qualité n'est pas assurée », prévient Mélanie Jourdain, qui représente le Comité technique européen sur le fluorocarbone (EFCTC). C'est malin.
Le 9 mars, Olivier Véran, ministre de la Santé, s'était demandé pourquoi est-ce que « la grippe s'arrête au printemps ». « Ce n'est pas la chaleur » qui l'explique, avait-il répondu ; « c'est qu'en fait, au printemps, […] on ouvre les fenêtres, on ouvre les portes, on n'est plus confiné dans des lieux, on va dehors » ; « et donc », avait il poursuivi, « c'est le confinement qui provoque la circulation du virus ».
Ces propos sont extraits d'un long entretien, où le ministre cherchait visiblement à esquiver la question de savoir si, oui ou non, la France allait ordonner un confinement à grande échelle, comme en Chine puis en Italie. Ils n'en sont aps représentatifs, et sans doute ne faut-il pas en exagérer la portée.
Soucieux d'étouffer la polémique que pourrait susciter leur redécouverte, les Décodeurs du Monde en proposent toutefois une interprétation tout à fait fantaisiste. Selon eux, en effet, « Olivier Véran ne parlait […] pas du confinement, tel qu'il est appliqué aujourd'hui » ; « il évoquait le confinement de plusieurs individus rassemblés dans des lieux publics (stades, salles de concert, festival, etc.) susceptible de propager le virus ». Mais depuis quand parle-t-on d'ouvrir des « portes » et des « fenêtres » dans des « stades », des « salles de concert », un « festival », etc. »?
Ces propos sont extraits d'un long entretien, où le ministre cherchait visiblement à esquiver la question de savoir si, oui ou non, la France allait ordonner un confinement à grande échelle, comme en Chine puis en Italie. Ils n'en sont aps représentatifs, et sans doute ne faut-il pas en exagérer la portée.
Soucieux d'étouffer la polémique que pourrait susciter leur redécouverte, les Décodeurs du Monde en proposent toutefois une interprétation tout à fait fantaisiste. Selon eux, en effet, « Olivier Véran ne parlait […] pas du confinement, tel qu'il est appliqué aujourd'hui » ; « il évoquait le confinement de plusieurs individus rassemblés dans des lieux publics (stades, salles de concert, festival, etc.) susceptible de propager le virus ». Mais depuis quand parle-t-on d'ouvrir des « portes » et des « fenêtres » dans des « stades », des « salles de concert », un « festival », etc. »?
D'un côté, on verbalise une veille dame sortie jeter des poubelles ; on déploie aussi un hélicoptère pour traquer des promeneurs solitaires en forêt. Et de l'autre, à Lyon par exemple… « Sur la place Gabriel Péri, il y avait jeudi une centaine de personnes… Comme d'habitude. Certains, venus pour proposer des substances illicites, attendent carrément toute la journée, sur les quais du tramway. » « En bas de chez moi, il y a un petit square. Il est toujours plein. Les bancs sont continuellement occupés par des jeunes, qui discutent toute la journée bières à la main… Sans qu'il n'y ait de contrôles. Ils ne portent pas de masques, ils crachent par terre. Le soir, ils boivent des canettes sur les marches d'escalier à l'entrée des immeubles. On voit les voitures de police passer mais elles ne s'arrêtent pas. » Mais peut-être 20 Minutes va-t-il se faire taper sur les doigts pour avoir publié ces témoignages. Sibeth Ndiaye nous avait prévenus : elle « préfère mettre le holà tout de suite » !
« "J'ai mon papier et la gendarme me met un PV, elle me dit que je n'ai qu'à garder mes poubelles, que je suis à 1 300 mètres de chez moi. Elle me dit que je ne suis pas raisonnable, que j'ai plus de soixante-dix ans et que je devrais rester chez moi." Une scène perturbante pour la septuagénaire qui vit désormais dans la "peur du gendarme". "La peur du gendarme s'est créée parce qu'il était dit aussi, que si on récidivait, on atteignait des sommes effrayantes. J'avais toujours peur d'être dans l'illégalité. Ça m'a empêché de dormir, ça m'a traumatisée." »
« Les points de vue, les opinions et les analyses publiés dans cette rubrique n'engagent que leur auteur » ; « ils ne sauraient constituer une quelconque position du CNRS », est-il précisé dans une note de bas de page. L'auteur, Jean-Gabriel Ganascia, n'est est pas moins président du Comité d'éthique du CNRS (Comets)…
« D'un côté » explique-t-il, « la nécessité d'aller au plus vite sans se laisser freiner par des considérations accessoires expliquerait que l'on déroge exceptionnellement à certaines règles » ; « d'un autre côté », pousuit-il, « la quête inconditionnelle de vérité chez les scientifiques et le soucis de l'éthique l'interdisent ». La quête de la vérité, pas celle de la guérison ? Quoi qu'il en soit, se demande-t-il, « l'éthique et l'intégrité scientifique constituent-elles un luxe dont on pourrait, dans une situation aussi critique que celle dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui, se passer » ? De son point de vue, la réponse est non.
Selon lui, « l'éthique de l'expérimentation, en particulier de l'expérimentation humaine, demeure un impératif quoi qu'il advienne, même en situation de crise sanitaire ». « On ne saurait administrer un traitement qui n'améliorerait pas la santé », se justifie-t-il. Pourtant, ne reproche-t-il pas précisément au Pr Raoult son refus d'administrer des placebo à ses patients ?
Certes, concède-t-il, « il est arrivé, dans des situations exceptionnelles comme lors de l'épidémie de Sida, que l'on court-circuite certaines de ces phases et que l'on administre des antirétroviraux non autorisés en France à titre dit compassionnel [...], lorsqu'il n'existait aucune alternative » ; « mais, cela ne se fait qu'à titre individuel et ne saurait se généraliser à l'ensemble de la population ». Comme si donner sa chance au traitement du Pr Raoult devait nécessairement conduire à l'administrer de force à la France entière ! Un peu de liberté : voilà tout ce que réclament les patients et les médecins auxquels ils font confiance.
« D'un côté » explique-t-il, « la nécessité d'aller au plus vite sans se laisser freiner par des considérations accessoires expliquerait que l'on déroge exceptionnellement à certaines règles » ; « d'un autre côté », pousuit-il, « la quête inconditionnelle de vérité chez les scientifiques et le soucis de l'éthique l'interdisent ». La quête de la vérité, pas celle de la guérison ? Quoi qu'il en soit, se demande-t-il, « l'éthique et l'intégrité scientifique constituent-elles un luxe dont on pourrait, dans une situation aussi critique que celle dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui, se passer » ? De son point de vue, la réponse est non.
Selon lui, « l'éthique de l'expérimentation, en particulier de l'expérimentation humaine, demeure un impératif quoi qu'il advienne, même en situation de crise sanitaire ». « On ne saurait administrer un traitement qui n'améliorerait pas la santé », se justifie-t-il. Pourtant, ne reproche-t-il pas précisément au Pr Raoult son refus d'administrer des placebo à ses patients ?
Certes, concède-t-il, « il est arrivé, dans des situations exceptionnelles comme lors de l'épidémie de Sida, que l'on court-circuite certaines de ces phases et que l'on administre des antirétroviraux non autorisés en France à titre dit compassionnel [...], lorsqu'il n'existait aucune alternative » ; « mais, cela ne se fait qu'à titre individuel et ne saurait se généraliser à l'ensemble de la population ». Comme si donner sa chance au traitement du Pr Raoult devait nécessairement conduire à l'administrer de force à la France entière ! Un peu de liberté : voilà tout ce que réclament les patients et les médecins auxquels ils font confiance.
« La secrétaire d’État à l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a annoncé ce lundi 6 avril avoir confié à la députée LREM des Hauts-de-Seine Céline Calvez une mission sur "la place des femmes dans les médias en temps de crise", peu après le tollé suscité par la une du Parisien qui mettait en avant quatre experts masculins. »
À voir, pour mesurer à quel point certains gendarmes semblent manquer de discernement. Peut-être faudrait-il livrer leur point de vue en contrepoint… mais la Préfecture botte en touche : elle annone qu'elle « ne se livrera à aucun commentaire d’une vidéo ayant fait l’objet d’un montage, qui ne rapporte, par nature, qu’une partie des propos tenus sur le site du contrôle par les différents intervenants ». Dont acte.
« Dimanche après-midi, les négociants d'électricité sur les marchés de gros en France pouvaient recevoir du courant et se voir verser de l'argent pour cela ! […] La croissance des énergies renouvelables dans les mix énergétiques des pays européens accroît le déséquilibre du marché. Appelés en priorité par le réseau de transport d'électricité, les producteurs d'énergie solaire et éolienne bénéficient en effet de tarifs de rachat garanti de leur électricité. Ils n'ont donc aucun intérêt à débrancher leurs centrales, quelle que soit la demande. […] "Plus on déploiera d'éoliennes, plus les prix négatifs seront fréquents. Cela révèle une faille du marché qui n'arrive pas à gérer les creux de consommations", estime Nicolas Goldberg, du cabinet Colombus Consulting. »
C'est un récit édifiant : un VIP a pris place à bord d'une Rafale quasiment sans aucune préparation ; on voulait, paraît-il, lui faire une surprise… Résultat : il s'est éjecté par mégarde, à l'occasion d'une manœuvre violente. Au moins cela aura-t-il permis d'identifier un important dysfonctionnement, sans lequel le pilote aurait été éjecté lui aussi… et l'avion perdu.
Ses concepteurs la situent « à mi-chemin entre une Aston Martin Valkyrie et une Pagani Huayra ». Cela promet. Comme l'explique Nicolas Meunier, « le nom de l'auto donne un indice quant à l'impulsion que veulent lui donner ses concepteurs : 1789, soit l'année de la Révolution française » ; « Vision Automobiles entend bousculer la catégorie des hypercars, en misant sur l'innovation ». On aurait préféré 987. D'autant qu'ici, il n'est pas question de faire table rase. Il s'agit plutôt de tradition critique… C'est précisément ce qui nous intéresse dans ce projet : « L'innovation passe d'abord par la motorisation. […] Hybride, avec une machine électrique qui agit en tant que boost, mais aussi et surtout par un moteur thermique qui carbure au biométhane. "Nous voulons montrer qu'il existe autre chose que le tout-électrique. Le biométhane est facile à produire, il y a un vrai impact positif", reprend Thomas Castex. »
Les pouvoirs publics ont le sens des priorités : « Sur massif vosgien c'est le peloton de gendarmerie de montagne de Xonrupt-Longemer qui est mobilisé pour repérer promeneurs ou randonneurs. […] Un hélicoptère […] a été déployé pour survoler le massif et repérer les contrevenants. "L'appui de l'hélicoptère nous permet de couvrir rapidement de grands espaces sur de grandes distances. Samedi, nous avons repéré un vététiste au Lac Blanc que nous avons verbalisé. Il était parti de Colmar !" Une dizaine de gendarmes est mobilisé sur cette opération. »
« Les usines tricolores de Bic assurent près 50 % de la production mondiale. Et si elles continuent à tourner [en pleine crise du coronavirus] c'est du fait de leur forte automatisation. […] Le géant mondial conçoit lui-même ses moules et ses équipements, un moyen d'éviter d'être copié par ses concurrents asiatiques. Si les usines tricolores alimentent le marché hexagonal, elles sont aussi fortement exportatrices. Plus de 70 % de la production de papeterie, 90 % de celle de briquets et 90 % de celle des rasoirs sont vendus dans le reste du monde. »
Affligeant ! « Le journal francilien avait mis à sa une ce dimanche les portraits de quatre personnalités et experts, tous masculins. […] L'absence d'une ou plusieurs femmes pour illustrer cette édition du Parisien a fait réagir de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux, reprochant au journal une forme de sexisme mais également un manque de diversité dans les origines et les statuts socio-professionnels des quatre experts. […] "Vous avez raison. Il s'agit là d'une maladresse qui n'illustre en rien la ligne éditoriale du Parisien", a répondu sur Twitter Stéphane Albouy, le directeur des rédaction du journal. "Cette erreur est pour nous un rappel à l'ordre et à la vigilance. Elle restera comme une des pierres du 'monde d'après' que nous voulons continuer de construire avec vous", a-t-il assuré. »
En pleine crise du coronavirus, les glaces Ben & Jerry's ne craignent pas de s'engager sur un terrain très politique. Témoin, leur tweet du 1er avril 2020 : « Et on pourrait en profiter pour régulariser tout le monde pendant l'épidémie pour s'assurer que chacun ait accès au système de santé facilement ? Le Portugal l'a fait... » C'était déjà le cas outre-Atlantique, mais en France aussi, visiblement, les marques semblent de plus en plus enclines à prendre parti.
Considérer qu'un vaccin contre le Covid-19 serait nécessaire en Afrique encore plus qu'ailleurs, cela suscite naturellement de vives protestations, et requiert un repentir. La réaction de l'AP-HP est remarquable : celle-ci « condamne toute prise de position qui, à tort ou à raison, pourrait être interprétée comme péjorative vis-à-vis de pays africains ». Même à tort donc… On marche sur la tête !
« Depuis quelques années, est arrivé en France un nouveau type de censure, dont les cas se multiplient de manière inquiétante. [...] Nouveau surtout, parce que ces demandes de censure émanent de groupes d'individus réunis par leur genre, leur origine ethnique, leur préférence sexuelle, etc. : ce sont des associations féministes qui protestent contre la rétrospective de Polanski à la Cinémathèque, ou des groupes postcoloniaux qui s'insurgent contre la toile d'Hervé Di Rosa. La censure se communautarise. [...] Le reproche d'appropriation culturelle [...] consiste à refuser qu'on puisse écrire, mettre en scène, jouer ou peindre le racisme, le harcèlement sexuel, l'esclavage ou la discrimination sans les avoir soi-même éprouvés. Le spectacle Kanata du metteur en scène canadien Robert Lepage a ainsi été annulé en 2018 parce qu'il avait confié les rôles d'Amérindiens à des acteurs qui ne l'étaient pas. C'est totalement méconnaître la distinction de l'acteur et du personnage sur laquelle le théâtre est construit. Une erreur catégorielle soutenue par la logique victimaire qui voudrait que le fait d'éprouver des blessures au sein d'une communauté donne le droit de ne pas laisser les autres représenter ces blessures. C'est, hélas, une nouvelle inquisition qui aborde toutes les questions artistiques par des biais communautaristes. »
« Elle considère que la censure a changé de camps : alors qu'elle émanait auparavant de la droite conservatrice, elle serait aujourd'hui l'apanage de la nouvelle gauche. D'après elle, cette gauche des identités engendrerait du séparatisme en empruntant les chemins de la revanche, de l'hostilité, au lieu de créer du dialogue et du vivre-ensemble. C'est ce passage de la lutte des classes à "la lutte des races" qu'elle accuse, considérant que cette nouvelle doctrine serait une idéologie de la division, renvoyant systématiquement les gens à leurs origines, à leurs frontières, à leur culture. »
« À l'occasion de l'installation-performance de l'artiste sud-africain Brett Bailet "Exhibit B", le CRAN, la BAN (brigade anti négrophobie) et d'autres associations comme Décoloniser les arts ont émergé dans le débat, sollicitant la censure. À partir de là, on a vu naître un curieux discours dans le camp progressiste, considérant légitime de ne pas aller voir une œuvre, au mépris de ce que sont les fondements du débat public. [...] Ces groupes nient les intentions de l'artiste, qui est blanc. [...]C 'est la première fois de ma vie que j'ai vu le public se faire insulter par les manifestants qui traitaient le public – et particulièrement les noirs – de "traîtres". [...] Il y avait une violence physique, verbale et intellectuelle très forte visant à dénier à l'autre le droit de penser autrement. [...] Nous voulions organiser des débats, mais la préfecture du 93 et celle de Paris ont refusé d'assurer la sécurité des salles, décourageant les directeurs des lieux… C'est une lâcheté insupportable de la part des forces de l'ordre car chacun doit pouvoir s'exprimer, calmement. [...] La nouveauté, c'est qu'une forme de pensée décoloniale radicale semble avoir essaimé dans les milieux des syndicats étudiants : l'Unef et autres groupuscules servent une doxa avançant qu'on n'a pas besoin de voir pour juger. »