Le Quotidien Shaarli

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February 27, 2021

Écriture dite inclusive : des étudiants de Sciences Po ont bien été pressés de l'utiliser
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« À Sciences Po Paris, des étudiants ont bien été poussés à utiliser l'écriture inclusive au cours d'un partiel. Et ce, lors des deux dernières années universitaires. Le Figaro a pu se procurer une copie de cet examen qui concerne un cours de sociologie. […] Le document précise dans ses consignes que l'écriture inclusive "est encouragée" mais que "son non-usage ne sera pas pénalisé, les étudiant.e.s étrangers.ères pouvant avoir davantage de difficultés à la mettre en œuvre". "Toutefois, un demi-point bonus sera attribué à celles et ceux qui tenteront de l'utiliser", indique le document. »

« Selon plusieurs élèves, EB, l'enseignant en charge de ce cours magistral sur "les grandes questions de la sociologie au prisme du genre" a incité à plusieurs reprises ses élèves à employer cette graphie. […] Ce que confirme également un enseignant historique de l'école. "Il y a quelques jours, quand la polémique a éclaté, je pensais que c'était totalement faux. Puis j'ai creusé et je vous confirme que des étudiants ayant utilisé l'écriture inclusive ont bel et bien été favorisés dans cet enseignement", assure-t-il. […] L'administration précise qu'elle n'a pas encore pu vérifier les faits "sur ce cas précis". Elle assure toutefois qu'"au niveau de la scolarité, aucune consigne en ce sens n'a jamais été adressée ni aux enseignants ni aux étudiants". »
Qu'on nous laisse respirer, clame le Dr Guillaume Barucq généraliste à Biarritz !
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« Confiner une bande littorale est un non-sens. […] On nous demande, lorsqu'on est chez nous, d'aérer nos pièces, et d'un autre côté on n'arrive pas à reconnaître que les lieux extérieurs ne sont pas des lieux de transmission, c'est illogique. […] Les plages, même quand il y a du monde, ne sont pas une zone à risque, car l'air y est constamment renouvelé. Donc si les personnes se contaminent à l'intérieur, la logique voudrait qu'on les incite à être davantage à l'extérieur. Laissons les gens profiter, ils en ont besoin pour leur santé physique, respiratoire, et psychologique… »

« Il n'y a aucune étude qui prouve qu'il y a un intérêt à porter un masque en plein air. Le masque en plein air – bord de plage, campagne et montagne – ne sert à rien. On peut être libre de le porter, pourquoi pas, mais je ne comprends pas que l'on continue à obliger quelque chose d'irrationnel scientifiquement. On pourrait, à la limite, se poser la question pour certaines rues ultra-fréquentées, même si je n'ai jamais entendu parler d'un cluster rue Sainte-Catherine à Bordeaux... On se contamine dans un espace fermé où il y a au moins une personne infectée, et quand on n'ouvre pas les fenêtres, alors la charge virale augmente dans la pièce. Il faut arrêter de croire que l'on se contamine en respirant une bouffée d'air où il y aurait un coronavirus dedans. Cela ne suffit pas pour s'infecter. »

« Moi, cela me rassure davantage de voir des jeunes organiser un apéro sur la Côte des Basques, que de savoir qu'ils font des soirées en milieu confiné. Pourquoi est-ce que les épidémies s'effondrent dès que les beaux jours reviennent ? Il y a des conditions environnementales, mais c'est aussi lié à nos attitudes : dès qu'il fait beau nous sommes davantage dehors, et les chaînes de transmission se cassent d'elles-mêmes. Pour sortir durablement de cette épidémie, il faut entrer dans une logique d'aération des populations. »
Amazon cesse de distribuer un ouvrage sur la transidentité populaire dans les milieux conservateurs américains
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« Dimanche dernier, le politologue Ryan T. Anderson recevait un message d'un potentiel acheteur. Celui-ci lui indiquait que son ouvrage When Harry Became Sally : Responding to the Transgender Moment, n'était plus disponible sur Amazon. Publié en 2018 par Encounter Books, l'œuvre n'avait jusque là présenté aucun problème à la plate-forme. Connu pour son opposition au mariage homosexuel, Anderson est populaire dans le milieu conservateur. […] "Tous les vendeurs prennent des décisions sur la sélection qu'ils choisissent de proposer et nous ne prenons pas les décisions de sélection à la légère", a indiqué […] Amazon dans un communiqué. »

« Être supprimé du site d'Amazon n'est pas anodin pour un auteur. Comme le rappelle le Washington Post, l'entreprise représente 53 % des livres physiques aux États-Unis et 80 % de tous les livres électroniques. Cependant dans le cas Ryan T. Anderson la situation ne semble pas si catastrophique. L'affaire, abondamment médiatisée, a permis au livre de connaître une seconde jeunesse. »
Assimilation : le témoignage saisissant de Claire Koç (vidéo)
« Ma famille était très ouverte à la culture française. Mes parents adoptaient petit à petit un mode de vie à la française. C'est-à-dire qu'ils regardaient les programmes de télévision français, qu'ils parlaient petit à petit le français. On fêtait l'épiphanie, on fêtait Pâques, on allait à l'église allumer des cierges. »

« Tout a basculé avec l'arrivée de l'antenne parabolique. Il y a eu un arrêt net de leur apprentissage de la langue française et de la culture du pays d'accueil. Cette antenne parabolique représentait un lien continu avec le pays d'origine. Mes parents étaient beaucoup plus ou courant de ce qui se passait en Turquie plutôt qu'en France. »

« Les associations d'aide aux immigrés auxquelles ils ont fait appel pour leurs démarches administratives commençaient à leur tenir des discours de non-intégration. J'appelle ça la "non-assistance à personnes voulant s'intégrer". Ils leur disaient : si on vous demande de faire des efforts, c'est que vous avez affaire à des racistes ; les symboles de la France, ce sont des symboles xénophobes ; attention, ne changez pas, restez comme vous êtes ; on vous a mal accueillis, qu'est-ce qu'on vous a mal accueillis ! À force d'entendre cela,  mes parents ont commencé à se sentir victimes… »

« Et puis, les commerces du quartier ont commencé à changer. Les anciens commerces étaient remplacés par des commerces turcs. Notre coiffeur, notre épicier, notre boulanger étaient turcs. […] Il n'y avait plus de produits français dans ces commerces. […] Et en plus il y avait le poids de cette communauté qui influait sur le comportement de mes parents – en plus de ce que leur disaient les associations d'aide aux immigrés. »

« Dans un quartier, une fille issue de l'immigration, c'est tellement compliqué, c'est tellement  dur… […] On m'épiait ; je n'avais pas le droit de m'habiller de telle ou telle manière ; je devais faire attention à ceux à qui je parlais, aux lieux où je me promenais. Il fallait que mes parents montrent qu'ils avaient un contrôle sur moi, qu'ils maîtrisaient leur fille. Il ne fallait pas qu'ils aient honte de mon comportement. »

« On m'a interdit d'être française. […] Les Français n'ont pas d'honneur ; les femmes françaises n'ont pas d'honneur : voilà le genre de phrases qu'on entendait à la maison sur les Français. […] J'ai fait ma demande de naturalisation en 2006 ; je suis rentré deux ans plus tard, en 2008, chez mes parents, en brandissant ma carte d'identité et en disant, ça y est, je l'ai, et en en plus j'ai changé de prénom, j'ai choisi le prénom Claire ! Mes parents ont eu une réaction très violente. […] J'étais tellement fière ! […] J'appelle cela mon "coming out identitaire". […] Claire, c'était le point final de ma quête d'identité. Ce qui me manquait, c'était un pays ; c'était l'amour d'un pays. »

« On peut tous faire nation. […] J'ai plein de témoignages de jeunes issus de l'immigration […] qui me remercient d'avoir écrit ce livre. Et ils me disent : j'ai été confronté aux mêmes problèmes, mais je n'ai jamais osé en parler, et surtout, je pensais que j'étais seul. Il y en a beaucoup, mais ils sont silencieux. »