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« Comme toujours, la question ne se résume pas à ce qui est représenté, mais porte sur comment on le représente. Plutôt que de simples motifs, ce que retient le lecteur d'une production culturelle, ce sont des comportements, des intrigues, et surtout un jugement implicite sur les personnages et les situations. […] En réalité, chaque histoire propose ses valeurs et déploie sa propre morale. Les œuvres pornographiques de Vivès ne se limitent pas à la représentation d'actes sexuels, mais y ajoutent systématiquement des ingrédients bien particuliers, comme le viol, les relations à caractère incestueux, mais aussi des situations de jeu qui dédramatisent les situations les plus scabreuses. »
« Dans la culture populaire, il arrive que des situations répréhensibles soient représentées – mais à condition que celles-ci fassent l'objet d'une réprobation symbolique, qui se manifeste souvent à travers le destin des personnages. Femme adultère, Madame Bovary est condamnée par le récit au suicide, indication claire du caractère socialement blâmable de sa conduite. La morale des histoires de Vivès est tout aussi limpide. Non seulement les violences sexuelles sont présentées comme séduisantes, mais elles interviennent dans des situations d'initiation dont l'instigatrice est le plus souvent une femme, qui exempte le sujet masculin de toute culpabilité ou responsabilité. L'exemple le plus accablant de ce principe est incarné par la fillette de la famille de La Décharge mentale, âgée de dix ans, qui accueille en riant une éjaculation faciale du visiteur de passage. Comme le souligne ce personnage en ouvrant sa braguette dans la vignette finale de l'album: "Bon… Bah, si tout le monde est consentant…" »
« Nul ne prétend que la lecture d'un album de Vivès provoquera mécaniquement le viol d'un enfant – pas plus que la vision d'une caricature antisémite ne suscitera fatalement une violence raciste. En revanche, il serait ridicule de nier que dans les deux cas, le jeu avec le fantasme et la légitimation symbolique que représente sa figuration sont bien ce que recherche le public de ces productions. Dans un de ces registres, après débat, la collectivité a décidé qu'il était préférable de prohiber ce jeu dangereux. »
« Dans la culture populaire, il arrive que des situations répréhensibles soient représentées – mais à condition que celles-ci fassent l'objet d'une réprobation symbolique, qui se manifeste souvent à travers le destin des personnages. Femme adultère, Madame Bovary est condamnée par le récit au suicide, indication claire du caractère socialement blâmable de sa conduite. La morale des histoires de Vivès est tout aussi limpide. Non seulement les violences sexuelles sont présentées comme séduisantes, mais elles interviennent dans des situations d'initiation dont l'instigatrice est le plus souvent une femme, qui exempte le sujet masculin de toute culpabilité ou responsabilité. L'exemple le plus accablant de ce principe est incarné par la fillette de la famille de La Décharge mentale, âgée de dix ans, qui accueille en riant une éjaculation faciale du visiteur de passage. Comme le souligne ce personnage en ouvrant sa braguette dans la vignette finale de l'album: "Bon… Bah, si tout le monde est consentant…" »
« Nul ne prétend que la lecture d'un album de Vivès provoquera mécaniquement le viol d'un enfant – pas plus que la vision d'une caricature antisémite ne suscitera fatalement une violence raciste. En revanche, il serait ridicule de nier que dans les deux cas, le jeu avec le fantasme et la légitimation symbolique que représente sa figuration sont bien ce que recherche le public de ces productions. Dans un de ces registres, après débat, la collectivité a décidé qu'il était préférable de prohiber ce jeu dangereux. »
« L'estonien Juri Vips n'a pas assez tourné sa langue dans sa bouche, surtout à l'heure des réseaux sociaux et des live où tout est scruté, enregistré et potentiellement explosif par la viralité des médias. Au cours d'une partie online diffusée en direct, l'Estonien, membre du programme jeunes Red Bull, a lâché contre un adversaire le mot "nigger" puis a plaisanté sur le port d'une casquette rose qui faisait "gay", un combo parfait pour déclencher désormais un tollé viral, réveiller le tribunal du net et susciter un appel immédiat au cancel. »
« Suspendu dans un premier temps par Red Bull, Vips est désormais purement et simplement envoyé du programme avec effet immédiat, alors qu'il avait pu participer à sa première séance d'essais libres F1 à Barcelone. »
« Les mauvaises langues diront que c'est aussi un pretexte pour écarter Jüri Vips, qui a enchaîne les bourdes cette saison. Il avait rejoint le programme junior de Red Bull en 2018 et court en Formule 2 depuis 2020. Malgré deux poles, Vips a connu bien des déboires et s'est manqué à Bakou avec une sortie de piste. L'erreur de trop pour certains, et le dérapage verbal est venu couronner le tout. Vips court sous les couleurs de l'équipe Hitech Grand Prix, qui n'a pas encore indiqué si son pilote allait poursuivre la saison alors que le prochain meeting du championnat arrive. »
« Cette affaire devrait rappeler à la jeune génération de pilotes, biberonnée à internet et adepte du gaming sur Twitch, qu'ils sont des personnages publics et que, même dans le cadre d'une partie entre amis, ils représentent leur employeur et doivent surveiller de près leur communication. N'oublions pas aussi que dans le monde anglo-saxon, le mot "nègre" est tabou et doit selon l'usage être remplacé par "N-Word", même s'il est cité de manière didactique et explicative. Plusieurs universitaires aux USA et au Canada ont été vilipendés pour avoir prononcé le "n-word", alors même qu'il s'agissait de le contextualiser dans le cadre de cours d'histoire et de sociologie. Lutter contre un terme et les préjugés raciaux qui s'y rattachent, sans pouvoir le nommer clairement...un paradoxe très orwellien n'est-ce pas ? »
« Suspendu dans un premier temps par Red Bull, Vips est désormais purement et simplement envoyé du programme avec effet immédiat, alors qu'il avait pu participer à sa première séance d'essais libres F1 à Barcelone. »
« Les mauvaises langues diront que c'est aussi un pretexte pour écarter Jüri Vips, qui a enchaîne les bourdes cette saison. Il avait rejoint le programme junior de Red Bull en 2018 et court en Formule 2 depuis 2020. Malgré deux poles, Vips a connu bien des déboires et s'est manqué à Bakou avec une sortie de piste. L'erreur de trop pour certains, et le dérapage verbal est venu couronner le tout. Vips court sous les couleurs de l'équipe Hitech Grand Prix, qui n'a pas encore indiqué si son pilote allait poursuivre la saison alors que le prochain meeting du championnat arrive. »
« Cette affaire devrait rappeler à la jeune génération de pilotes, biberonnée à internet et adepte du gaming sur Twitch, qu'ils sont des personnages publics et que, même dans le cadre d'une partie entre amis, ils représentent leur employeur et doivent surveiller de près leur communication. N'oublions pas aussi que dans le monde anglo-saxon, le mot "nègre" est tabou et doit selon l'usage être remplacé par "N-Word", même s'il est cité de manière didactique et explicative. Plusieurs universitaires aux USA et au Canada ont été vilipendés pour avoir prononcé le "n-word", alors même qu'il s'agissait de le contextualiser dans le cadre de cours d'histoire et de sociologie. Lutter contre un terme et les préjugés raciaux qui s'y rattachent, sans pouvoir le nommer clairement...un paradoxe très orwellien n'est-ce pas ? »
Extrait d'un communiqué du Syndicat national des journalistes (SNJ) publié le 28 février 2022 :
« L'Union européenne et les États membres […] s'apprêtent […] à interdire plusieurs chaînes et sites internet financés par la Russie, désignant notamment ceux de Russia Today (RT), qualifiés de "machines médiatiques" pratiquant une "désinformation toxique". »
« La rédaction de RT France, composée très majoritairement de journalistes professionnels français passés par différents médias, est clairement montrée du doigt. Cette équipe d'une centaine de journalistes est déjà la cible d'insultes intolérables sur les réseaux sociaux ("collabos", "ennemis de l'intérieur", etc.), mais également de menaces physiques. »
« Fort logiquement, le positionnement éditorial de RT France est souvent discuté et contesté (y compris au sein de la chaîne). Son traitement de l'actualité russe, en particulier, a été largement analysé, critiqué, moqué parfois. Mais s'en prendre ainsi à ses salariés est inacceptable. Les intimidations et menaces de représailles n'ont jamais fait avancer la cause de la liberté de la presse. »
« Confondre, sans la moindre nuance, le travail d'une rédaction avec la politique du pays qui la finance est un raccourci dangereux, parfois emprunté pour justifier des violences à l'égard de reporters. C'est faire peu de cas de la conscience professionnelle de ces journalistes, de leur volonté de traiter l'information avec sérieux et honnêteté. »
« En temps de guerre, la tentation est souvent grande de régler ses comptes en s'attaquant à des médias. S'en prendre à des journalistes, les expulser, interdire les chaînes ou les journaux dans lesquels ils travaillent constitue, quelles que soient les intentions affichées, un acte de censure qui réduit le pluralisme de l'information. Ce n'est jamais la bonne réponse. »
« L'Union européenne et les États membres […] s'apprêtent […] à interdire plusieurs chaînes et sites internet financés par la Russie, désignant notamment ceux de Russia Today (RT), qualifiés de "machines médiatiques" pratiquant une "désinformation toxique". »
« La rédaction de RT France, composée très majoritairement de journalistes professionnels français passés par différents médias, est clairement montrée du doigt. Cette équipe d'une centaine de journalistes est déjà la cible d'insultes intolérables sur les réseaux sociaux ("collabos", "ennemis de l'intérieur", etc.), mais également de menaces physiques. »
« Fort logiquement, le positionnement éditorial de RT France est souvent discuté et contesté (y compris au sein de la chaîne). Son traitement de l'actualité russe, en particulier, a été largement analysé, critiqué, moqué parfois. Mais s'en prendre ainsi à ses salariés est inacceptable. Les intimidations et menaces de représailles n'ont jamais fait avancer la cause de la liberté de la presse. »
« Confondre, sans la moindre nuance, le travail d'une rédaction avec la politique du pays qui la finance est un raccourci dangereux, parfois emprunté pour justifier des violences à l'égard de reporters. C'est faire peu de cas de la conscience professionnelle de ces journalistes, de leur volonté de traiter l'information avec sérieux et honnêteté. »
« En temps de guerre, la tentation est souvent grande de régler ses comptes en s'attaquant à des médias. S'en prendre à des journalistes, les expulser, interdire les chaînes ou les journaux dans lesquels ils travaillent constitue, quelles que soient les intentions affichées, un acte de censure qui réduit le pluralisme de l'information. Ce n'est jamais la bonne réponse. »
« France, tout le monde est pour la liberté d'expression. Mais pas sur tous les sujets. […] À l'instar de la laïcité qu'on souhaite rendre plus "inclusive", la liberté d'expression devrait s'assouplir pour ne pas offenser les populations "sensibles". Défendre la liberté d'expression, dans les limites de la loi, c'est la défendre complètement ou pas du tout. »
« Il aura fallu presque quinze jours aux médias pour afficher un soutien unanime à la journaliste Ophélie Meunier, menacée de mort, tout comme le juriste Amine Elbahi, à la suite du reportage de Zone interdite consacré au séparatisme islamiste dans la ville de Roubaix. Les dessinateurs de Charlie Hebdo sont morts pour avoir osé caricaturer le Prophète. Un crime de "blasphème" pour ceux, nombreux, qui avaient pensé qu'ils l'avaient "bien cherché". Désormais, nous sommes passés au stade supérieur : en France, on risque de mourir pour avoir montré la vie d'un quartier gangrené par l'islamisme. Pas de prophète, pas de caricatures, pas de propos insultants. Juste une caméra. »
« Le cas Ophélie Meunier en dit long sur nos abandons, nos résignations, la mollesse de nos convictions. Ce qui embarrassait une partie des médias, qui a tant tardé à réagir, c'était la possible instrumentalisation d'une émission de télévision dans le contexte d'une campagne électorale. Ce qui les inquiétait, c'était de "faire le jeu" des extrêmes, du Rassemblement national, d'Éric Zemmour. On s'affole à l'idée qu'on puisse "stigmatiser" une population. Alors que c'est exactement l'inverse : assimiler tous les musulmans à ces radicaux salafistes, c'est faire de l'amalgame, essentialiser une population et penser en raciste. »
« Couvrir l'information dans certains quartiers en France est devenu dangereux. Se retrouver flanqué en permanence de deux gardes du corps, subir des insultes, des menaces de mort, faire vivre ses proches dans l'angoisse, simplement pour avoir filmé le délire idéologique d'islamistes proposant des poupées voilées sans visage dans des librairies salafistes à Roubaix… Le jeu en vaut-il la chandelle ? risque de se demander plus d'un journaliste. Michaëlle Gagnet, la réalisatrice du Zone interdite consacré à l'islam radical, a d'ailleurs précisé que certains journalistes de la rédaction de M6 avaient refusé d'effectuer ce reportage, "à cause de sa difficulté mais aussi par peur". »
« Être accusé d'"islamophobie", se faire menacer de boycott, de procédure pénale, voir la vie de vos salariés mise en danger, ce qui engage votre responsabilité, voilà qui va faire réfléchir plus d'un patron de médias. […] Des documentaires sur des quartiers sensibles dorment dans les tiroirs de certaines chaînes. "Encore un petit effort et ces sujets deviendront totalement tabous, un angle mort, un problème que plus aucun média n'osera traiter et aborder", déplore Richard Malka, défenseur de Charlie Hebdo, de Mila et désormais d'Ophélie Meunier. Dans son livre Le Droit d'emmerder Dieu (le texte initial de sa plaidoirie au procès Charlie), l'avocat parle de "l'arme de la peur", qui veut "nous faire abandonner un mode de vie construit au fil des siècles". »
« La liberté d'expression en France est en train de devenir un droit qui "ne nous apporte que des ennuis". Si l'autocensure se diffuse comme un poison lent, nous aurons donné aux islamistes la victoire dont ils rêvent : nous soumettre. Par peur, par lâcheté, par paresse. »
« Il aura fallu presque quinze jours aux médias pour afficher un soutien unanime à la journaliste Ophélie Meunier, menacée de mort, tout comme le juriste Amine Elbahi, à la suite du reportage de Zone interdite consacré au séparatisme islamiste dans la ville de Roubaix. Les dessinateurs de Charlie Hebdo sont morts pour avoir osé caricaturer le Prophète. Un crime de "blasphème" pour ceux, nombreux, qui avaient pensé qu'ils l'avaient "bien cherché". Désormais, nous sommes passés au stade supérieur : en France, on risque de mourir pour avoir montré la vie d'un quartier gangrené par l'islamisme. Pas de prophète, pas de caricatures, pas de propos insultants. Juste une caméra. »
« Le cas Ophélie Meunier en dit long sur nos abandons, nos résignations, la mollesse de nos convictions. Ce qui embarrassait une partie des médias, qui a tant tardé à réagir, c'était la possible instrumentalisation d'une émission de télévision dans le contexte d'une campagne électorale. Ce qui les inquiétait, c'était de "faire le jeu" des extrêmes, du Rassemblement national, d'Éric Zemmour. On s'affole à l'idée qu'on puisse "stigmatiser" une population. Alors que c'est exactement l'inverse : assimiler tous les musulmans à ces radicaux salafistes, c'est faire de l'amalgame, essentialiser une population et penser en raciste. »
« Couvrir l'information dans certains quartiers en France est devenu dangereux. Se retrouver flanqué en permanence de deux gardes du corps, subir des insultes, des menaces de mort, faire vivre ses proches dans l'angoisse, simplement pour avoir filmé le délire idéologique d'islamistes proposant des poupées voilées sans visage dans des librairies salafistes à Roubaix… Le jeu en vaut-il la chandelle ? risque de se demander plus d'un journaliste. Michaëlle Gagnet, la réalisatrice du Zone interdite consacré à l'islam radical, a d'ailleurs précisé que certains journalistes de la rédaction de M6 avaient refusé d'effectuer ce reportage, "à cause de sa difficulté mais aussi par peur". »
« Être accusé d'"islamophobie", se faire menacer de boycott, de procédure pénale, voir la vie de vos salariés mise en danger, ce qui engage votre responsabilité, voilà qui va faire réfléchir plus d'un patron de médias. […] Des documentaires sur des quartiers sensibles dorment dans les tiroirs de certaines chaînes. "Encore un petit effort et ces sujets deviendront totalement tabous, un angle mort, un problème que plus aucun média n'osera traiter et aborder", déplore Richard Malka, défenseur de Charlie Hebdo, de Mila et désormais d'Ophélie Meunier. Dans son livre Le Droit d'emmerder Dieu (le texte initial de sa plaidoirie au procès Charlie), l'avocat parle de "l'arme de la peur", qui veut "nous faire abandonner un mode de vie construit au fil des siècles". »
« La liberté d'expression en France est en train de devenir un droit qui "ne nous apporte que des ennuis". Si l'autocensure se diffuse comme un poison lent, nous aurons donné aux islamistes la victoire dont ils rêvent : nous soumettre. Par peur, par lâcheté, par paresse. »
« Le rôle de catalyseur de violence des réseaux sociaux "alternatifs" prisés par l'extrême droite, comme Gab et Parler, est souvent mis en avant pour justifier toujours plus de censure des propos haineux et plus généralement fanatiques dans le monde numérique. »
« Or, si de telles mesures peuvent tomber à première vue sous le sens, une étude sortie mi-décembre en prouve une nouvelle fois tout le caractère contre-productif: censurer les extrémistes ne les assagit pas. Au contraire, cela les incite à créer des communautés toujours plus soudées et moralement homogènes qui, parce qu'elles ne rencontrent aucune contradiction ni aucun contrôle social d'aucune sorte, s'enkystent et filent tout droit vers le pire. »
« Publié dans la revue Social Psychological and Personality Science et mené par des chercheurs en psychologie, informatique et neurosciences de l'université de Californie du Sud, dirigés par le psychologue social Mohammad Atari, ce travail se fonde notamment sur l'analyse de dizaines de millions de messages postés sur le réseau Gab – tristement célèbre, entre autres, pour avoir abrité le profil de Robert Bowers avant qu'il n'ouvre le feu en 2018 dans une synagogue de Pittsburgh et commette le plus grand massacre de juifs de toute l'histoire des États-Unis. »
« L'article d'Atari et de ses collègues passe également au crible plus de 900 000 messages d'un forum d'incels, cette idéologie d'exclus du marché sexuel unis dans leur misogynie et à laquelle on doit là encore plusieurs attaques meurtrières depuis le milieu des années 2010. Représentant un échantillon de 34.165 internautes, cette seconde analyse confirme les effets délétères de la "convergence morale" qui s'exprime dans les "chambres d'écho" où s'amassent les exclus des plateformes dominantes, et où biais tribaux et mentalité d'assiégé se retrouvent en roue libre. »
« L'étude conclut que plus les opinions sont à l'unisson dans un groupe, plus ses membres sont prompts à la violence contre tous ceux qu'ils estiment être des "étrangers". »
« Or, si de telles mesures peuvent tomber à première vue sous le sens, une étude sortie mi-décembre en prouve une nouvelle fois tout le caractère contre-productif: censurer les extrémistes ne les assagit pas. Au contraire, cela les incite à créer des communautés toujours plus soudées et moralement homogènes qui, parce qu'elles ne rencontrent aucune contradiction ni aucun contrôle social d'aucune sorte, s'enkystent et filent tout droit vers le pire. »
« Publié dans la revue Social Psychological and Personality Science et mené par des chercheurs en psychologie, informatique et neurosciences de l'université de Californie du Sud, dirigés par le psychologue social Mohammad Atari, ce travail se fonde notamment sur l'analyse de dizaines de millions de messages postés sur le réseau Gab – tristement célèbre, entre autres, pour avoir abrité le profil de Robert Bowers avant qu'il n'ouvre le feu en 2018 dans une synagogue de Pittsburgh et commette le plus grand massacre de juifs de toute l'histoire des États-Unis. »
« L'article d'Atari et de ses collègues passe également au crible plus de 900 000 messages d'un forum d'incels, cette idéologie d'exclus du marché sexuel unis dans leur misogynie et à laquelle on doit là encore plusieurs attaques meurtrières depuis le milieu des années 2010. Représentant un échantillon de 34.165 internautes, cette seconde analyse confirme les effets délétères de la "convergence morale" qui s'exprime dans les "chambres d'écho" où s'amassent les exclus des plateformes dominantes, et où biais tribaux et mentalité d'assiégé se retrouvent en roue libre. »
« L'étude conclut que plus les opinions sont à l'unisson dans un groupe, plus ses membres sont prompts à la violence contre tous ceux qu'ils estiment être des "étrangers". »
« Vous nous interrogez sur la suppression par YouTube d'une vidéo postée par le député La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud, et intitulée "Non au pass vaccinal !" Un contenu mis en ligne le 3 janvier [2022], jour d'ouverture des débats à l'Assemblée nationale du dernier projet de loi sur la gestion de la crise sanitaire qui prévoit l'instauration du pass vaccinal. »
« Cette vidéo présente les deux minutes d'intervention de Bastien Lachaud dans l'hémicycle ce jour-là, au cours desquelles il s'est fermement opposé au pass vaccinal et à la politique sanitaire du Gouvernement. Disponible sur ses comptes Facebook et Twitter, elle a également été publiée sur le site qu'il tient en tant que député, où elle est hébergée via Youtube, la plate-forme de vidéos appartenant à Google. Or, samedi, l'élu LFI a reçu un message de l'équipe de modération de l'entreprise l'informant de la suppression de sa vidéo. »
« Finalement, le contenu est revenu en ligne dimanche. […] Contactée, l'équipe de Youtube France explique qu'"il arrive malheureusement de faire parfois des erreurs" et insiste sur le "défi technologique immense" que représente la modération "avec plus de cinq cents heures de vidéos mises en ligne chaque minute". "Les titulaires d'une chaîne Youtube ont la possibilité de faire appel de la décision de nos équipes de modération. Si un contenu a été supprimé par erreur, il est immédiatement remis en ligne." »
« Invité à donner plus de précisions sur le cas de Bastien Lachaud, Youtube répond que les cas individuels ne sont pas commentés, et renvoie à deux règlements : celui concernant les informations médicales incorrectes sur le Covid-19, qui bannit les contenus contredisant les informations "des autorités sanitaires locales ou de l'Organisation mondiale de la Santé", ainsi que le règlement complet de la communauté Youtube, qui détaille les principes de base à respecter sur la plateforme. "C'est sur cette base que nous supprimons les contenus qui enfreignent nos règlements", indique l'équipe française de l'entreprise. »
Ci-dessous, la retranscription de l'intervention (temporairement) censurée :
« Le pass sanitaire est une passoire sanitaire. Le pass vaccinal ne sera pas plus efficace. Malgré l'instauration de ce pass, on enregistre des centaines de milliers de contaminations quotidiennes. La preuve de l'inefficacité de cette mesure sur le contrôle de l'épidémie est établie par les faits. La réduction des libertés publiques ne permettra pas de contrôler l'épidémie, elle permettra seulement de renforcer encore un peu plus l'autoritarisme, la société du contrôle permanent. Et comme toujours, la restriction des libertés risque de perdurer. Vous avez été incapables d'organiser la société pour faire face à l'épidémie, vous avez fermé des lits d'hôpitaux, vous n'avez pas su organiser ni les masques, ni les tests, ni les vaccins, ni des protocoles sanitaires cohérents, notamment à l'école. Vous avez passé votre temps soit à mentir de façon éhontée aux Français soit à dénigrer et stigmatiser ceux qui vous le faisaient remarquer comme vous venez de le faire à l'instant. Vous voulez rendre les personnes responsables de leur maladie pour mieux vous dédouaner de votre écrasante responsabilité. Vous voulez contraindre les gens à se faire vacciner, au lieu de vous demander pourquoi, après avoir autant menti, vous n'êtes plus convaincants. Vous voulez instaurer une obligation vaccinale sans le dire. Alors oui, bien sûr, le vaccin est utile pour lutter contre la pandémie, pour protéger et prévenir les formes graves de la maladie. Cependant, le vaccin n'empêche pas la transmission et la circulation du virus. Malgré cela, vous misez tout sur le vaccin alors que celui-ci doit être un élément parmi d'autres dans une stratégie globale de réponse à l'épidémie. Sauf que, à partir du moment où il existe, vous estimez qu'il n'est plus nécessaire de rien faire : ni soutenir l'hôpital public et ses personnels exténués par deux ans de pandémie ni engager la constitution d'un pôle public du médicament, encore moins agir pour lever les brevets sur les vaccins, et surtout pas lutter contre les causes de l'apparition des pandémies. Votre pass vaccinal n'apporte aucune réponse à ces questions, et c'est pourquoi nous demandons sa suppression. »
« Cette vidéo présente les deux minutes d'intervention de Bastien Lachaud dans l'hémicycle ce jour-là, au cours desquelles il s'est fermement opposé au pass vaccinal et à la politique sanitaire du Gouvernement. Disponible sur ses comptes Facebook et Twitter, elle a également été publiée sur le site qu'il tient en tant que député, où elle est hébergée via Youtube, la plate-forme de vidéos appartenant à Google. Or, samedi, l'élu LFI a reçu un message de l'équipe de modération de l'entreprise l'informant de la suppression de sa vidéo. »
« Finalement, le contenu est revenu en ligne dimanche. […] Contactée, l'équipe de Youtube France explique qu'"il arrive malheureusement de faire parfois des erreurs" et insiste sur le "défi technologique immense" que représente la modération "avec plus de cinq cents heures de vidéos mises en ligne chaque minute". "Les titulaires d'une chaîne Youtube ont la possibilité de faire appel de la décision de nos équipes de modération. Si un contenu a été supprimé par erreur, il est immédiatement remis en ligne." »
« Invité à donner plus de précisions sur le cas de Bastien Lachaud, Youtube répond que les cas individuels ne sont pas commentés, et renvoie à deux règlements : celui concernant les informations médicales incorrectes sur le Covid-19, qui bannit les contenus contredisant les informations "des autorités sanitaires locales ou de l'Organisation mondiale de la Santé", ainsi que le règlement complet de la communauté Youtube, qui détaille les principes de base à respecter sur la plateforme. "C'est sur cette base que nous supprimons les contenus qui enfreignent nos règlements", indique l'équipe française de l'entreprise. »
Ci-dessous, la retranscription de l'intervention (temporairement) censurée :
« Le pass sanitaire est une passoire sanitaire. Le pass vaccinal ne sera pas plus efficace. Malgré l'instauration de ce pass, on enregistre des centaines de milliers de contaminations quotidiennes. La preuve de l'inefficacité de cette mesure sur le contrôle de l'épidémie est établie par les faits. La réduction des libertés publiques ne permettra pas de contrôler l'épidémie, elle permettra seulement de renforcer encore un peu plus l'autoritarisme, la société du contrôle permanent. Et comme toujours, la restriction des libertés risque de perdurer. Vous avez été incapables d'organiser la société pour faire face à l'épidémie, vous avez fermé des lits d'hôpitaux, vous n'avez pas su organiser ni les masques, ni les tests, ni les vaccins, ni des protocoles sanitaires cohérents, notamment à l'école. Vous avez passé votre temps soit à mentir de façon éhontée aux Français soit à dénigrer et stigmatiser ceux qui vous le faisaient remarquer comme vous venez de le faire à l'instant. Vous voulez rendre les personnes responsables de leur maladie pour mieux vous dédouaner de votre écrasante responsabilité. Vous voulez contraindre les gens à se faire vacciner, au lieu de vous demander pourquoi, après avoir autant menti, vous n'êtes plus convaincants. Vous voulez instaurer une obligation vaccinale sans le dire. Alors oui, bien sûr, le vaccin est utile pour lutter contre la pandémie, pour protéger et prévenir les formes graves de la maladie. Cependant, le vaccin n'empêche pas la transmission et la circulation du virus. Malgré cela, vous misez tout sur le vaccin alors que celui-ci doit être un élément parmi d'autres dans une stratégie globale de réponse à l'épidémie. Sauf que, à partir du moment où il existe, vous estimez qu'il n'est plus nécessaire de rien faire : ni soutenir l'hôpital public et ses personnels exténués par deux ans de pandémie ni engager la constitution d'un pôle public du médicament, encore moins agir pour lever les brevets sur les vaccins, et surtout pas lutter contre les causes de l'apparition des pandémies. Votre pass vaccinal n'apporte aucune réponse à ces questions, et c'est pourquoi nous demandons sa suppression. »
« Buster AI […], qui développe une solution logicielle de lutte contre la désinformation basée sur des méthodes de deep learning, annonce ce mercredi une levée de fonds de 2 millions d'euros. […] Il s'agit d'un tour de table d'amorçage, effectué auprès de One Ragtime, Takara Capital, et de business angels. […] Sa solution logicielle […] a pour but d'aider les médias, les modérateurs des réseaux sociaux, les plates-formes de diffusion de contenus ou encore le secteur de la finance à accélérer la vérification d'informations en la comparant aux connaissances existantes. […] L'outil est testé depuis 2019 par TF1 et l'AFP. » Dans son chapeau, L'Usine digitale parle d'« une solution basée sur le deep learning pour analyser de grandes quantités de données et déterminer celles qui s'écartent des sources officielles ». Dont acte.
« Sébastien Lecornu écrit à Delphine Ernotte. […] Le ministre des Outre-Mer n'a que peu goûté les choix éditoriaux de l'émission "Regards croisés". Diffusé le 9 décembre dernier sur la chaîne publique Guadeloupe la Première, qui appartient au groupe France Télévisions, le magazine, présenté par Lise Dolmare, s'intéressait aux "effets indésirables de la vaccination" contre le Covid-19. »
« "Doit-on réduire au silence ceux qui disent avoir un autre vécu que le nôtre ? Dans Regards croisés, à cette questions, nous répondons non", lançait, ce jour-là en introduction, Lise Dolmare. Avant de donner la parole à Priscilla Loferne, une personne vaccinée qui depuis sa première injection "traîne une fatigue" comme elle n'en a "jamais connue". "A cause de mes symptômes et de ma fatigue, dorénavant, toute activité est pénible", déplorait-elle, dénonçant "un fossé entre les chiffres et la réalité". Une allégation accréditée par l'avocate Ellen Bessis qui réagissait en duplex. »
« Face à cette [sic] témoin, la journaliste avait pourtant convié le docteur Antoine Talarmin, directeur de l'Institut Pasteur en Guadeloupe parce que, justifiait-elle, "considérer toutes les paroles" est "notre farouche volonté". Si ce dernier a confirmé que "le vaccin anti-Covid, comme tout vaccin ou comme tout médicament, peut présenter des effets secondaires", il a attesté que "l'important en santé publique est de considérer le bénéfice-risque". Le docteur a par ailleurs constaté : "Il semblerait qu'il y ait à peu près 1 pour 1.000 effets secondaires recensés" et que "2 (vaccinés) pour 10 000" ont des effets secondaires graves "sans mortalité pour la plupart". »
Réaction de Sébastien Lecornu : « Aussi bien l'intitulé de l'émission que la composition de plateau, ainsi que les échanges entre les intervenants ont laissé s'installer dans l'opinion l'idée que les vaccins n'étaient pas sûrs, alors que les études scientifiques nous disent l'inverse." »
« Le ministre n'en démord pas : "Ce type de diffusion ne peut qu'alimenter les doutes et je le regrette", écrit […] Sébastien Lecornu. […] Delphine Ernotte a rappelé "vingt mois de sensibilisation quotidienne" aux gestes barrière, à la vaccination, la diffusion de "conférences publiques" sur le sujet, en partenariat avec les instances hospitalières et de gouvernance locale. Par ailleurs, "l'ampleur de la très forte réticence à l'encontre de la vaccination d'une partie de la population, rend impossible le fait de ne lui réserver aucun traitement journalistique", a-t-elle estimé. À l'heure actuelle, moins de 50 % de la population guadeloupéenne de plus de 18 ans est primo-vaccinée. »
« "Doit-on réduire au silence ceux qui disent avoir un autre vécu que le nôtre ? Dans Regards croisés, à cette questions, nous répondons non", lançait, ce jour-là en introduction, Lise Dolmare. Avant de donner la parole à Priscilla Loferne, une personne vaccinée qui depuis sa première injection "traîne une fatigue" comme elle n'en a "jamais connue". "A cause de mes symptômes et de ma fatigue, dorénavant, toute activité est pénible", déplorait-elle, dénonçant "un fossé entre les chiffres et la réalité". Une allégation accréditée par l'avocate Ellen Bessis qui réagissait en duplex. »
« Face à cette [sic] témoin, la journaliste avait pourtant convié le docteur Antoine Talarmin, directeur de l'Institut Pasteur en Guadeloupe parce que, justifiait-elle, "considérer toutes les paroles" est "notre farouche volonté". Si ce dernier a confirmé que "le vaccin anti-Covid, comme tout vaccin ou comme tout médicament, peut présenter des effets secondaires", il a attesté que "l'important en santé publique est de considérer le bénéfice-risque". Le docteur a par ailleurs constaté : "Il semblerait qu'il y ait à peu près 1 pour 1.000 effets secondaires recensés" et que "2 (vaccinés) pour 10 000" ont des effets secondaires graves "sans mortalité pour la plupart". »
Réaction de Sébastien Lecornu : « Aussi bien l'intitulé de l'émission que la composition de plateau, ainsi que les échanges entre les intervenants ont laissé s'installer dans l'opinion l'idée que les vaccins n'étaient pas sûrs, alors que les études scientifiques nous disent l'inverse." »
« Le ministre n'en démord pas : "Ce type de diffusion ne peut qu'alimenter les doutes et je le regrette", écrit […] Sébastien Lecornu. […] Delphine Ernotte a rappelé "vingt mois de sensibilisation quotidienne" aux gestes barrière, à la vaccination, la diffusion de "conférences publiques" sur le sujet, en partenariat avec les instances hospitalières et de gouvernance locale. Par ailleurs, "l'ampleur de la très forte réticence à l'encontre de la vaccination d'une partie de la population, rend impossible le fait de ne lui réserver aucun traitement journalistique", a-t-elle estimé. À l'heure actuelle, moins de 50 % de la population guadeloupéenne de plus de 18 ans est primo-vaccinée. »
Extrait d'un communiqué diffusé le 19 octobre 2021 :
« Les attaques contre la liberté d'expression imputables aux gouvernements, associées au flux de mésinformation qui a déferlé sur le monde en cette période de pandémie de Covid-19, ont un impact dévastateur sur la capacité des personnes à avoir accès en temps voulu à des informations exactes pour les aider à faire face à une crise sanitaire mondiale en plein essor, a écrit Amnesty International le 19 octobre 2021 dans un nouveau rapport.
« Ce rapport intitulé "Parole muselée et mésinformation – La liberté d'expression menacée pendant la pandémie de Covid-19" révèle comment le fait que les gouvernements et les autorités se soient appuyés sur la censure et la sanction tout au long de la crise a réduit la qualité de l'information parvenant aux citoyen·ne·s. La pandémie a engendré une situation dangereuse dans laquelle les gouvernements invoquent de nouvelles lois pour bâillonner le journalisme indépendant et attaquer les personnes qui critiquent directement la réponse apportée par leur gouvernement à la pandémie de Covid-19 ou qui tentent simplement d'en savoir plus. »
Dans son communiqué, Amnesty International met ouvertement en cause la Chine, la Tanzanie, de la Russie et du Nicaragua. Son message n'en reste pas moins valable pour la France comme pour les autres pays : « Il est essentiel de disposer d'une diversité de sources et d'avoir la possibilité de contester les informations disponibles et d'en débattre. […] La censure ne permet pas de lutter contre la mésinformation, contrairement à des médias libres et indépendants et à une société civile forte. »
« Les attaques contre la liberté d'expression imputables aux gouvernements, associées au flux de mésinformation qui a déferlé sur le monde en cette période de pandémie de Covid-19, ont un impact dévastateur sur la capacité des personnes à avoir accès en temps voulu à des informations exactes pour les aider à faire face à une crise sanitaire mondiale en plein essor, a écrit Amnesty International le 19 octobre 2021 dans un nouveau rapport.
« Ce rapport intitulé "Parole muselée et mésinformation – La liberté d'expression menacée pendant la pandémie de Covid-19" révèle comment le fait que les gouvernements et les autorités se soient appuyés sur la censure et la sanction tout au long de la crise a réduit la qualité de l'information parvenant aux citoyen·ne·s. La pandémie a engendré une situation dangereuse dans laquelle les gouvernements invoquent de nouvelles lois pour bâillonner le journalisme indépendant et attaquer les personnes qui critiquent directement la réponse apportée par leur gouvernement à la pandémie de Covid-19 ou qui tentent simplement d'en savoir plus. »
Dans son communiqué, Amnesty International met ouvertement en cause la Chine, la Tanzanie, de la Russie et du Nicaragua. Son message n'en reste pas moins valable pour la France comme pour les autres pays : « Il est essentiel de disposer d'une diversité de sources et d'avoir la possibilité de contester les informations disponibles et d'en débattre. […] La censure ne permet pas de lutter contre la mésinformation, contrairement à des médias libres et indépendants et à une société civile forte. »
« "Même si nous dépensions tout notre argent dans la prévention, cela n'empêcherait quand même pas les gens de voir des choses qu'ils n'aiment pas. Cela n'éliminerait pas toutes les possibilités que les gens ont d'utiliser la plateforme de manière mal intentionnée". La phrase vient d'Andrew Bosworth, le vice-président de Facebook en charge de la réalité virtuelle, qui prendra en janvier le poste de CTO de Meta, la maison-mère de Facebook. »
« Le futur chief technology officier du réseau social était interviewé par Ina Fried, une journaliste d'Axios, qui lui demandait ce que Facebook pourrait faire de plus pour diminuer ses "effets néfastes". Et la réponse du futur chef de toute la technologie de la plateforme à de quoi laisser perplexe. »
« "Ce sont les individus qui choisissent ou non de croire aux posts qu'ils voient sur la plateforme, ce sont eux qui choisissent de partager ou non certains contenus, et jamais je ne me permettrais de dire qu'ils n'ont pas le droit de le faire parce que je ne suis pas d'accord avec ce qu'ils disent", explique-t-il. »
« "Si votre démocratie ne peut pas tolérer les discours de certaines personnes, alors je ne suis pas sûr de quel genre de démocratie il s'agit", a continué Andrew Bosworth lorsque la journaliste lui a demandé ce qu'il pensait du danger des fake news pour la démocratie. "Je comprends que les discours de ces gens peuvent être dangereux, je le comprends vraiment, mais fondamentalement nous sommes une technologie démocratique, et je crois que nous pouvons donner accès à plus d'informations aux utilisateurs, et permettre à tout le monde de se connecter avec d'autres, et il ne faut pas donner cette opportunité seulement à un petit groupe, à une élite. Je suis fier des outils que nous avons construits". »
« "Notre capacité à savoir ce qui est de la désinformation est en elle-même à remettre en question, donc je ne suis vraiment pas pour dire que nous possédons assez de connaissances et de légitimité à décider ce qu'un autre humain devrait dire, ou non, et qui il devrait écouter", conclut le futur-CTO, en contradiction avec le principe-mêmes des règles d'une plateforme de la tech, qui fait, jour après jour, des choix de modération en accord ou non avec ses règles d'utilisation. »
« Le futur chief technology officier du réseau social était interviewé par Ina Fried, une journaliste d'Axios, qui lui demandait ce que Facebook pourrait faire de plus pour diminuer ses "effets néfastes". Et la réponse du futur chef de toute la technologie de la plateforme à de quoi laisser perplexe. »
« "Ce sont les individus qui choisissent ou non de croire aux posts qu'ils voient sur la plateforme, ce sont eux qui choisissent de partager ou non certains contenus, et jamais je ne me permettrais de dire qu'ils n'ont pas le droit de le faire parce que je ne suis pas d'accord avec ce qu'ils disent", explique-t-il. »
« "Si votre démocratie ne peut pas tolérer les discours de certaines personnes, alors je ne suis pas sûr de quel genre de démocratie il s'agit", a continué Andrew Bosworth lorsque la journaliste lui a demandé ce qu'il pensait du danger des fake news pour la démocratie. "Je comprends que les discours de ces gens peuvent être dangereux, je le comprends vraiment, mais fondamentalement nous sommes une technologie démocratique, et je crois que nous pouvons donner accès à plus d'informations aux utilisateurs, et permettre à tout le monde de se connecter avec d'autres, et il ne faut pas donner cette opportunité seulement à un petit groupe, à une élite. Je suis fier des outils que nous avons construits". »
« "Notre capacité à savoir ce qui est de la désinformation est en elle-même à remettre en question, donc je ne suis vraiment pas pour dire que nous possédons assez de connaissances et de légitimité à décider ce qu'un autre humain devrait dire, ou non, et qui il devrait écouter", conclut le futur-CTO, en contradiction avec le principe-mêmes des règles d'une plateforme de la tech, qui fait, jour après jour, des choix de modération en accord ou non avec ses règles d'utilisation. »
« Le président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, s'est dit opposé lundi [8 novembre 2021] à une régulation des réseaux sociaux. […] "Je crois qu'il faut faire attention à ce qu'il n'y ait pas de régulation, que l'on fasse confiance au citoyen et que l'on s'auto-contrôle", a déclaré le dirigeant de gauche lors de sa conférence de presse quotidienne, interrogé précisément sur le cas de Facebook. […] "Je suis pour qu'il n'y ait pas de censure, pour que personne ne voie sa liberté d'expression limitée, même que les excès soient acceptés, je préfère cela à la censure", a défendu le chef de l'État qui compte 8,2 millions d'abonnés sur Twitter et 7,7 millions d'amis Facebook. "Une entreprise économique, aussi puissante soit-elle […] ne peut faire taire le président d'un pays, cela ne se peut pas, c'est une atteinte, une attaque contre la liberté", a répété le président mexicain. »
« Dans un tweet, Jim Banks a mégenré Rachel Levine, secrétaire adjointe à la santé de l'administration Biden depuis le mois de mars. […] En début de semaine dernière, Rachel Levine a été nommée au titre "d'amiral" du service de santé publique des États-Unis, dont les membres portent des uniformes sans être militaires. Il s'agit de la plus haute fonction jamais atteinte par une personne transgenre dans l'administration américaine. »
« L'étoile montante de la frange la plus conservatrice du Parti républicain, le député de l'Indiana Jim Banks a réagi à cette nomination en tweetant : "Le titre de première femme officier quatre étoiles est pris par un homme", ce qui a entraîné la suspension de son compte Twitter, qui a depuis été rétabli. »
« Un porte-parole du réseau social a expliqué à USA Today que le compte du député était suspendu "jusqu'à ce qu'il supprime le tweet concerné", qui aurait enfreint les conditions d'utilisations de la plateforme. Ces règles proscrivent "de cibler autrui avec des insultes répétées ou d'autres contenus qui ont l'intention de déshumaniser, de dégrader ou de renforcer les stéréotypes négatifs ou préjudiciables à propos d'une catégorie protégée", ce qui inclut le fait de désigner une personne par un genre qui ne lui correspond pas. »
« "Mon tweet était une déclaration de fait. Les grandes plateformes du numérique n'ont pas à être d'accord avec moi, mais elles ne devraient pas pouvoir me censurer", a réagi Jim Banks, au média IndyStar. De son côté, Rachel Levine s'est félicitée de la suspension de ce compte Twitter, en espérant que ce soit "le premier d'une longue liste pour créer un futur plus divers et plus inclusif". »
« L'étoile montante de la frange la plus conservatrice du Parti républicain, le député de l'Indiana Jim Banks a réagi à cette nomination en tweetant : "Le titre de première femme officier quatre étoiles est pris par un homme", ce qui a entraîné la suspension de son compte Twitter, qui a depuis été rétabli. »
« Un porte-parole du réseau social a expliqué à USA Today que le compte du député était suspendu "jusqu'à ce qu'il supprime le tweet concerné", qui aurait enfreint les conditions d'utilisations de la plateforme. Ces règles proscrivent "de cibler autrui avec des insultes répétées ou d'autres contenus qui ont l'intention de déshumaniser, de dégrader ou de renforcer les stéréotypes négatifs ou préjudiciables à propos d'une catégorie protégée", ce qui inclut le fait de désigner une personne par un genre qui ne lui correspond pas. »
« "Mon tweet était une déclaration de fait. Les grandes plateformes du numérique n'ont pas à être d'accord avec moi, mais elles ne devraient pas pouvoir me censurer", a réagi Jim Banks, au média IndyStar. De son côté, Rachel Levine s'est félicitée de la suspension de ce compte Twitter, en espérant que ce soit "le premier d'une longue liste pour créer un futur plus divers et plus inclusif". »
« La censure est extrêmement brutale : le compte Instagram du Tamil Guardian, l'un des principaux médias d'information sur les communautés tamoules au Sri Lanka et dans le monde, est actuellement désactivé, sans que ses administrateurs aient été informés des raisons du blocage. »
« Comme elle l'a expliqué dans un communiqué, l'équipe du Tamil Guardian, dont le siège social est au Royaume-Uni, a été placée devant le fait accompli lorsqu'elle a découvert, le 27 octobre dernier, que son compte Instagram était désactivé. »
« Après plusieurs messages envoyés à Facebook, la maison-mère d'Instagram, le compte du Tamil Guardian a finalement été restauré le 29 octobre. Peine perdue : moins de douze heures plus tard, le compte était à nouveau inaccessible pour ses administrateurs. Et pour l'ensemble des internautes, il a tout simplement disparu du cyberespace. »
« "Sans la moindre explication, ni la moindre justification, les dirigeants d'Instagram privent près de 20 000 abonnés des informations que le Tamil Guardian diffuse habituellement depuis son compte Instagram, résume le responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF, Daniel Bastard. Nous demandons aux dirigeants de Facebook, la maison-mère, de rétablir immédiatement ce compte et, plus largement, de faire preuve de davantage de transparence et de responsabilité quant à la gestion de leurs algorithmes. Ce type de censure est absolument inacceptable." »
« Selon la réponse-type envoyée par Facebook aux responsables du compte, sa suspension serait due au fait que "les standards de la communauté" auraient été violés. Aucun autre détail n'a été fourni. »
« Interrogé par RSF, l'un des codirecteurs du Tamil Guardian, Sharmini Vara, rappelle que ce n'est pas la première fois que le média est victime de censure de la part de Facebook et Instagram. […]
"Nous avons pu recouper des informations selon lesquelles l'État srilankais intervient pour signaler et faire disparaître notre travail sur les plateformes de réseaux sociaux.” De fait, faute de transparence, les algorithmes utilisés par Facebook pour réguler ses réseaux sociaux peuvent être manipulés par des armées de trolls ou des "social bots" – des comptes fantômes dont la seule fonction est de générer des messages automatiques – et ce, dans le but d'obtenir la suppression d'un message, ou la suspension d'un compte. »
« Comme elle l'a expliqué dans un communiqué, l'équipe du Tamil Guardian, dont le siège social est au Royaume-Uni, a été placée devant le fait accompli lorsqu'elle a découvert, le 27 octobre dernier, que son compte Instagram était désactivé. »
« Après plusieurs messages envoyés à Facebook, la maison-mère d'Instagram, le compte du Tamil Guardian a finalement été restauré le 29 octobre. Peine perdue : moins de douze heures plus tard, le compte était à nouveau inaccessible pour ses administrateurs. Et pour l'ensemble des internautes, il a tout simplement disparu du cyberespace. »
« "Sans la moindre explication, ni la moindre justification, les dirigeants d'Instagram privent près de 20 000 abonnés des informations que le Tamil Guardian diffuse habituellement depuis son compte Instagram, résume le responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF, Daniel Bastard. Nous demandons aux dirigeants de Facebook, la maison-mère, de rétablir immédiatement ce compte et, plus largement, de faire preuve de davantage de transparence et de responsabilité quant à la gestion de leurs algorithmes. Ce type de censure est absolument inacceptable." »
« Selon la réponse-type envoyée par Facebook aux responsables du compte, sa suspension serait due au fait que "les standards de la communauté" auraient été violés. Aucun autre détail n'a été fourni. »
« Interrogé par RSF, l'un des codirecteurs du Tamil Guardian, Sharmini Vara, rappelle que ce n'est pas la première fois que le média est victime de censure de la part de Facebook et Instagram. […]
"Nous avons pu recouper des informations selon lesquelles l'État srilankais intervient pour signaler et faire disparaître notre travail sur les plateformes de réseaux sociaux.” De fait, faute de transparence, les algorithmes utilisés par Facebook pour réguler ses réseaux sociaux peuvent être manipulés par des armées de trolls ou des "social bots" – des comptes fantômes dont la seule fonction est de générer des messages automatiques – et ce, dans le but d'obtenir la suppression d'un message, ou la suspension d'un compte. »
« Un tiers (37,5%) des contenus haineux en ligne signalés ne sont pas supprimés par les réseaux sociaux », annonce L'Usine digitale, qui n'est pourtant pas un mauvais média ! « Ce chiffre ressort du sixième rapport sur ce sujet publié par la Commission européenne », précise-t-elle, tout en prenant visiblement ses communiqués de presse pour argent comptant.
Et d'accuser les plus réticents à répondre aux injonctions de censure : « En mauvais élève, Twitter supprime seulement 49,8 % des signalements reçus (contre 35,9 % l'année précédente), Youtube 58,8 %, Instagram 66,2 % et Facebook 70,2 %. »
Tout au plus est-il concédé que « tous les réseaux ne sont pas non plus égaux en termes de notifications reçues » : « Facebook et Twitter sont largement en tête avec respectivement 1799 et 1595 notifications. Puis, viennent Youtube, Instagram, Tiktok, Jeuxvideo.com. Snapchat, Dailymotion et Microsoft n'ayant reçu quant à eux aucune notification. »
Quant à savoir si les notifications en question sont légitimes… C'est simple : la question n'est même pas posée !
Et d'accuser les plus réticents à répondre aux injonctions de censure : « En mauvais élève, Twitter supprime seulement 49,8 % des signalements reçus (contre 35,9 % l'année précédente), Youtube 58,8 %, Instagram 66,2 % et Facebook 70,2 %. »
Tout au plus est-il concédé que « tous les réseaux ne sont pas non plus égaux en termes de notifications reçues » : « Facebook et Twitter sont largement en tête avec respectivement 1799 et 1595 notifications. Puis, viennent Youtube, Instagram, Tiktok, Jeuxvideo.com. Snapchat, Dailymotion et Microsoft n'ayant reçu quant à eux aucune notification. »
Quant à savoir si les notifications en question sont légitimes… C'est simple : la question n'est même pas posée !
« Éric Zemmour s'est indigné de cette exclusion demandant à l'intéressé ses titres pour l'interdire d'antenne sur une chaîne financée par vos impôts. Maladroitement, [Gilles Borstein] est revenu sur ses propos, il s'était "mal exprimé" et confirme malgré tout "La direction de l'info de France télé a décidé de ne pas l'inviter tant qu'il n'est pas candidat. Bien sûr il sera invité comme les autres candidats s'il décide de se présenter". »
« Laurent Guimier, directeur de l'information de France Télévisions, s'est pris lui aussi les pieds dans le tapis sur Twitter en aggravant le propos : "En aucun cas Éric Zemmour et le courant de pensée qu'il représente ne sont interdits d'antenne à France Télévisions. Éric Zemmour sera bien évidemment invité dans nos rendez-vous politiques s'il se porte candidat à l'élection présidentielle." »
« Laurent Guimier, directeur de l'information de France Télévisions, s'est pris lui aussi les pieds dans le tapis sur Twitter en aggravant le propos : "En aucun cas Éric Zemmour et le courant de pensée qu'il représente ne sont interdits d'antenne à France Télévisions. Éric Zemmour sera bien évidemment invité dans nos rendez-vous politiques s'il se porte candidat à l'élection présidentielle." »
Révélation sidérante de Gilles Bornstein, journaliste politique sur France Info, lâche pendant son interview de Ian Brossat, directeur de campagne du communiste Fabien Roussel, mais aussi maire adjoint de Paris en charge du logement, de l'hébergement d'urgence et la protection des réfugiés. Éric Zemmour ? "Il n'a jamais... Il n'a pas le droit de venir ici !" Et pour quel motif ? On aimerait bien le savoir !
« L'humoriste américain Dave Chappelle suscite a polémique à la suite de blagues sur "le genre" dans un de ses shows diffusés sur Netflix. […] "Le genre est un fait. Chaque être humain dans cette pièce, chaque être humain sur Terre a dû passer entre les jambes d'une femme pour être sur Terre. C'est un fait", lance notamment le comique dans The Closer, sorti cette semaine aux États-Unis. Il y prend au passage la défense de l'auteure britannique JK Rowling, accusée par certains l'an dernier d'avoir tenu des propos insultants à l'égard des personnes transgenres sur Twitter. »
« Ces saillies n'ont pas été du goût d'associations de défense des LGBTQ, comme la National Black Justice Coalition, qui a demandé à Netflix de déprogrammer ce spectacle de Dave Chappelle. Jaclyn Moore, productrice pour Netflix de la série Dear White People et elle-même transgenre, a de son côté affirmé sur Twitter qu'elle ne travaillerait plus avec la plateforme de vidéo à la demande "tant qu'elle continuerait à diffuser et à profiter de contenus aussi ouvertement et dangereusement transphobes". »
« Ces saillies n'ont pas été du goût d'associations de défense des LGBTQ, comme la National Black Justice Coalition, qui a demandé à Netflix de déprogrammer ce spectacle de Dave Chappelle. Jaclyn Moore, productrice pour Netflix de la série Dear White People et elle-même transgenre, a de son côté affirmé sur Twitter qu'elle ne travaillerait plus avec la plateforme de vidéo à la demande "tant qu'elle continuerait à diffuser et à profiter de contenus aussi ouvertement et dangereusement transphobes". »
Charline Vanhoenacker sera-t-elle condamnée de la même façon, pour avoir affublé Éric Zemmour d'une moustache hitlérienne, et appelé ses abonnés sur Twitter à l'imiter ?
« Il avait publié des affiches représentant le président Emmanuel Macron en Adolf Hitler : le tribunal correctionnel de Toulon a condamné vendredi 17 septembre 2021 à 10 000 euros d'amende un afficheur varois qui défend son "droit à l'humour" et a aussitôt décidé de faire appel. »
« Michel-Ange Flori, soixante-deux ans, ancien publicitaire, a été condamné pour "injure publique" au président de la République, qui avait porté plainte cet été après la publication par cet entrepreneur de deux affiches le représentant à La Seyne-sur-Mer (Var) et à Toulon. »
« Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur Laurent Robert, qui avait dénoncé dans son réquisitoire "une volonté de nuire évidente". »
« Sur la première affiche visée, révélée le 19 juillet, quelques jours seulement après l'annonce par le gouvernement de la mise en place d'un pass sanitaire en France, Emmanuel Macron était représenté sous les traits d'Adolf Hitler, petite moustache et uniforme nazi, avec ce slogan : "Obéis, fais-toi vacciner". Un mois plus tard, alors qu'une enquête avait été ouverte pour l'affiche d'Hitler, Michel-Ange Flori avait publié une autre affiche où Emmanuel Macron apparaissait au côté du maréchal Pétain, vêtu et coiffé du même képi, sur fond de QR code, avec ce message : "Il n'y a qu'un pass à franchir". »
« "Le droit à la caricature a été atteint", a dénoncé au côté de Michel-Ange Flori son avocat Me Béranger Tourné, annonçant "immédiatement faire appel". »
« Si l'ancien délit d'"offense au président de la République" a été abrogé en 2013 après un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme condamnant la France, le chef de l'État est protégé de l'injure et de la diffamation publique comme tout citoyen ordinaire, même si les poursuites sont rarissimes. »
« Michel-Ange Flori "est peut-être irrévérencieux, grossier, démagogue mais coupable aucunement", a plaidé son avocat devant le tribunal, rappelant que ces affiches avaient été réalisées "en réaction à un débat polémique et politique". »
« Cet entrepreneur qui possédait six cents panneaux publicitaires en a conservé deux pour son usage personnel, sur lesquels il publie "des tweets en 4x3" selon son expression : soutien au personnel soignant, à l'équipe de France de foot ou messages politiques. Il a plusieurs condamnations à son casier judiciaire, notamment pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique et vol. »
« Il avait publié des affiches représentant le président Emmanuel Macron en Adolf Hitler : le tribunal correctionnel de Toulon a condamné vendredi 17 septembre 2021 à 10 000 euros d'amende un afficheur varois qui défend son "droit à l'humour" et a aussitôt décidé de faire appel. »
« Michel-Ange Flori, soixante-deux ans, ancien publicitaire, a été condamné pour "injure publique" au président de la République, qui avait porté plainte cet été après la publication par cet entrepreneur de deux affiches le représentant à La Seyne-sur-Mer (Var) et à Toulon. »
« Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur Laurent Robert, qui avait dénoncé dans son réquisitoire "une volonté de nuire évidente". »
« Sur la première affiche visée, révélée le 19 juillet, quelques jours seulement après l'annonce par le gouvernement de la mise en place d'un pass sanitaire en France, Emmanuel Macron était représenté sous les traits d'Adolf Hitler, petite moustache et uniforme nazi, avec ce slogan : "Obéis, fais-toi vacciner". Un mois plus tard, alors qu'une enquête avait été ouverte pour l'affiche d'Hitler, Michel-Ange Flori avait publié une autre affiche où Emmanuel Macron apparaissait au côté du maréchal Pétain, vêtu et coiffé du même képi, sur fond de QR code, avec ce message : "Il n'y a qu'un pass à franchir". »
« "Le droit à la caricature a été atteint", a dénoncé au côté de Michel-Ange Flori son avocat Me Béranger Tourné, annonçant "immédiatement faire appel". »
« Si l'ancien délit d'"offense au président de la République" a été abrogé en 2013 après un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme condamnant la France, le chef de l'État est protégé de l'injure et de la diffamation publique comme tout citoyen ordinaire, même si les poursuites sont rarissimes. »
« Michel-Ange Flori "est peut-être irrévérencieux, grossier, démagogue mais coupable aucunement", a plaidé son avocat devant le tribunal, rappelant que ces affiches avaient été réalisées "en réaction à un débat polémique et politique". »
« Cet entrepreneur qui possédait six cents panneaux publicitaires en a conservé deux pour son usage personnel, sur lesquels il publie "des tweets en 4x3" selon son expression : soutien au personnel soignant, à l'équipe de France de foot ou messages politiques. Il a plusieurs condamnations à son casier judiciaire, notamment pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique et vol. »
« Une plainte contre X a été déposée auprès du parquet de Paris après la révélation de la diffusion sur internet de fichiers listant des personnalités politiques et militantes présentées comme "islamo-gauchistes" par le site d'extrême droite "Fdesouche", a annoncé mardi l'avocat Arié Alimi. »
« "On a déposé une plainte avec quatre-vingt-dix personnes, et bien d'autres arrivent encore", a affirmé Me Arié Alimi lors d'une conférence de presse organisée dans les locaux de la Ligue des droits de l'Homme, en présence du journaliste Taha Bouhafs qui a révélé l'existence de ces listes vendredi. Selon l'avocat, ce site "ne se contente pas de diffuser des idées haineuses (...) mais aide à préparer des actions" en mettant à disposition des fichiers qui peuvent être utilisés "par des groupuscules d'extrême-droite". »
« Un premier fichier, datant de novembre 2019, baptisé "Islamo-gauchistes signataires de l'appel à la manif contre l'islamophobie du 10/11/2019" répertorie les signataires de cet appel publié sur Mediapart. Un deuxième fichier, datant de 2017, liste des collectifs et associations venant en aide aux migrants, avec leurs adresses mail et certains numéros de téléphone. »
« L'avocat demande par ailleurs au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin la fermeture du site Fdesouche. "Le gouvernement ne prend pas en mesure la gravité de la situation et de l'affaire", a estimé Taha Bouhafs, qui figure parmi les noms fichés par "Fdesouche". »
« Éric Coquerel, député de la France insoumise (LFI), a annoncé avoir également déposé une plainte collective avec les personnes du groupe parlementaire LFI ciblées par les listes. »
« De son côté, la Cnil, qui a reçu un signalement, évalue "la légalité" d'un fichier publié sur internet par le site d'extrême droite" Fdesouche", listant des personnalités politiques et militantes présentées comme "islamo-gauchistes". »
« "On a déposé une plainte avec quatre-vingt-dix personnes, et bien d'autres arrivent encore", a affirmé Me Arié Alimi lors d'une conférence de presse organisée dans les locaux de la Ligue des droits de l'Homme, en présence du journaliste Taha Bouhafs qui a révélé l'existence de ces listes vendredi. Selon l'avocat, ce site "ne se contente pas de diffuser des idées haineuses (...) mais aide à préparer des actions" en mettant à disposition des fichiers qui peuvent être utilisés "par des groupuscules d'extrême-droite". »
« Un premier fichier, datant de novembre 2019, baptisé "Islamo-gauchistes signataires de l'appel à la manif contre l'islamophobie du 10/11/2019" répertorie les signataires de cet appel publié sur Mediapart. Un deuxième fichier, datant de 2017, liste des collectifs et associations venant en aide aux migrants, avec leurs adresses mail et certains numéros de téléphone. »
« L'avocat demande par ailleurs au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin la fermeture du site Fdesouche. "Le gouvernement ne prend pas en mesure la gravité de la situation et de l'affaire", a estimé Taha Bouhafs, qui figure parmi les noms fichés par "Fdesouche". »
« Éric Coquerel, député de la France insoumise (LFI), a annoncé avoir également déposé une plainte collective avec les personnes du groupe parlementaire LFI ciblées par les listes. »
« De son côté, la Cnil, qui a reçu un signalement, évalue "la légalité" d'un fichier publié sur internet par le site d'extrême droite" Fdesouche", listant des personnalités politiques et militantes présentées comme "islamo-gauchistes". »
« Les faits remontent à 2019. Une épuration littéraire s'est déroulé dans les bibliothèques du Conseil scolaire catholique Providence, qui regroupe trente écoles francophones (Sud-Ouest de l’Ontario), comme l'a relaté ce mardi 7 septembre Radio Canada. »
« Près de cinq mille livres jeunesse parlant des Autochtones ont été détruits "dans un but de réconciliation avec les Premières Nations", indique la radio canadienne. Un document de 165 pages précise l'ensemble des titres éliminés, ainsi que les raisons invoquées. Y figurent des bandes dessinées, mais aussi des romans et des encyclopédies. Au total, 55 œuvres ont été retirées des bibliothèques des écoles. Il est ainsi reproché à Tintin en Amérique un "langage non acceptable", une "présentation fautive des Autochtones dans les dessins" et l'appellation Peau-Rouge. Le Temple du Soleil a aussi été retiré des rayons. »
« Dans une vidéo destinée aux élèves, la démarche est explicitée comme la volonté d'enterrer "les cendres de racisme, de discrimination et de stéréotypes dans l'espoir que nous grandirons dans un pays inclusif où tous pourront vivre en prospérité et en sécurité". C'est ainsi qu'une cérémonie de "purification par la flamme" a été organisée au cours de laquelle une trentaine de livres bannis, "dans un but éducatif", ont été brûlés. »
« Près de cinq mille livres jeunesse parlant des Autochtones ont été détruits "dans un but de réconciliation avec les Premières Nations", indique la radio canadienne. Un document de 165 pages précise l'ensemble des titres éliminés, ainsi que les raisons invoquées. Y figurent des bandes dessinées, mais aussi des romans et des encyclopédies. Au total, 55 œuvres ont été retirées des bibliothèques des écoles. Il est ainsi reproché à Tintin en Amérique un "langage non acceptable", une "présentation fautive des Autochtones dans les dessins" et l'appellation Peau-Rouge. Le Temple du Soleil a aussi été retiré des rayons. »
« Dans une vidéo destinée aux élèves, la démarche est explicitée comme la volonté d'enterrer "les cendres de racisme, de discrimination et de stéréotypes dans l'espoir que nous grandirons dans un pays inclusif où tous pourront vivre en prospérité et en sécurité". C'est ainsi qu'une cérémonie de "purification par la flamme" a été organisée au cours de laquelle une trentaine de livres bannis, "dans un but éducatif", ont été brûlés. »
« L'ancienne porte-parole du mouvement d'ultradroite dissous Génération identitaire, Thaïs d'Escufon, a été condamnée à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) à deux mois de prison avec sursis "pour injures publiques", après la publication d'une vidéo anti-migrants, a-t-on appris de source judiciaire. Un autre militant de ce mouvement, Jérémie Piano, qui a également publié des vidéos hostiles aux migrants, a été condamné à la même peine pour "provocation à la haine raciale". Chacun d'entre deux a aussi été condamné à 3 000 euros d'amende. »
« L'audience s'était tenue le 16 juin en l'absence des prévenus. Le procureur de la République de Saint-Gaudens, Christophe Amunzateguy, avait requis quatre mois de prison avec sursis et réclamé 4 000 euros d'amende pour chacun. "C'est une procédure très particulière, la question porte sur la liberté d'expression politique", avait-il souligné. »
« Selon le procureur, la porte-parole du mouvement, Anne-Thaïs du Tertre d'Escœuffant, dite Thaïs d'Escufon, une étudiante toulousaine de vingt et un an ans, avait "stigmatisé" les migrants dans une vidéo Youtube publiée le 21 janvier en affirmant qu'il était "scandaleux qu’un migrant puisse traverser la frontière". Des propos qui caractérisent "ce passage de la frontière comme un danger, c'est une spéculation sur la notion de danger alors que rien n'est argumenté". »
« Concernant Jérémie Piano, le procureur avait dénoncé "un appel à la révolte" et "la construction d'un discours stigmatisant". Dans une autre vidéo Youtube […], il évoquait "une invasion migratoire", "des milliers de clandestins déjà en France" dont "probablement des voleurs, des violeurs et des terroristes en puissance". »
« L'audience s'était tenue le 16 juin en l'absence des prévenus. Le procureur de la République de Saint-Gaudens, Christophe Amunzateguy, avait requis quatre mois de prison avec sursis et réclamé 4 000 euros d'amende pour chacun. "C'est une procédure très particulière, la question porte sur la liberté d'expression politique", avait-il souligné. »
« Selon le procureur, la porte-parole du mouvement, Anne-Thaïs du Tertre d'Escœuffant, dite Thaïs d'Escufon, une étudiante toulousaine de vingt et un an ans, avait "stigmatisé" les migrants dans une vidéo Youtube publiée le 21 janvier en affirmant qu'il était "scandaleux qu’un migrant puisse traverser la frontière". Des propos qui caractérisent "ce passage de la frontière comme un danger, c'est une spéculation sur la notion de danger alors que rien n'est argumenté". »
« Concernant Jérémie Piano, le procureur avait dénoncé "un appel à la révolte" et "la construction d'un discours stigmatisant". Dans une autre vidéo Youtube […], il évoquait "une invasion migratoire", "des milliers de clandestins déjà en France" dont "probablement des voleurs, des violeurs et des terroristes en puissance". »
« Le Conseil supérieur de l'audiovisuel assure le respect de l'expression pluraliste des courants de pensée et d'opinion dans les programmes des services de radio et de télévision, en particulier pour les émissions d'information politique et générale. »
« Les services de radio et de télévision transmettent les données relatives aux temps d'intervention des personnalités politiques dans les journaux et les bulletins d'information, les magazines et les autres émissions des programmes au Conseil supérieur de l'audiovisuel selon les conditions de périodicité et de format que le conseil détermine. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel communique chaque mois aux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat et aux responsables des différents partis politiques représentés au Parlement le relevé des temps d'intervention des personnalités politiques dans les journaux et les bulletins d'information, les magazines et les autres émissions des programmes. Ce relevé est également publié dans un format ouvert, aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé. »
« Les services de radio et de télévision transmettent les données relatives aux temps d'intervention des personnalités politiques dans les journaux et les bulletins d'information, les magazines et les autres émissions des programmes au Conseil supérieur de l'audiovisuel selon les conditions de périodicité et de format que le conseil détermine. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel communique chaque mois aux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat et aux responsables des différents partis politiques représentés au Parlement le relevé des temps d'intervention des personnalités politiques dans les journaux et les bulletins d'information, les magazines et les autres émissions des programmes. Ce relevé est également publié dans un format ouvert, aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé. »
« Le collège du Conseil supérieur de l'audiovisuel, réuni ce jour en assemblée plénière, a décidé de demander aux médias audiovisuels de décompter les interventions de Monsieur Éric Zemmour portant sur le débat politique national. Cette décision s'appliquera à compter du 9 septembre 2021. »
« Le CSA rappelle que les dispositions de la loi du 30 septembre 1986 prévoient la prise en compte des interventions des personnalités politiques. Au regard des récents développements, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a considéré que M. Zemmour pouvait être regardé dorénavant, tant par ses prises de position et ses actions, que par les commentaires auxquels elles donnent lieu, comme un acteur du débat politique national. »
« Les règles du pluralisme garantissent la bonne marche de la vie démocratique. Le CSA a pour mission de veiller à leur juste application, dans le respect de la liberté éditoriale des médias audiovisuels, qui sont seuls responsables de leur programmation. »
« Le CSA rappelle que les dispositions de la loi du 30 septembre 1986 prévoient la prise en compte des interventions des personnalités politiques. Au regard des récents développements, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a considéré que M. Zemmour pouvait être regardé dorénavant, tant par ses prises de position et ses actions, que par les commentaires auxquels elles donnent lieu, comme un acteur du débat politique national. »
« Les règles du pluralisme garantissent la bonne marche de la vie démocratique. Le CSA a pour mission de veiller à leur juste application, dans le respect de la liberté éditoriale des médias audiovisuels, qui sont seuls responsables de leur programmation. »
« Le 3 juin dernier, Roch-Olivier Maistre, le président du CSA, avait assuré sur Europe 1 que "rien dans la loi" ne pourrait l'amener "à comptabiliser le temps de parole des éditorialistes". Tout en notant que Zemmour évoluait dans "une zone grise", le président du CSA répondait alors négativement aux appels du pied de certaines personnalités de la majorité présidentielle, comme le député européen Stéphane Séjourné qui suggérait de "compter dans le temps de parole des politiques les éditorialistes les plus engagés". »
« Une illustratrice, consultée par le magazine, s'estimant peu compétente à la détection de ses propres incartades, s'en remet aux ciseaux des saints coupeurs de mots en quatre. "Des personnes merveilleuses dont c'est le métier", affirme-t-elle. »
« "Mais où trouver ces tailleurs de costumes littéraires ?" se demandent les écrivains en mal d'alignement sur la bienséance du moment. Pas de panique. En un clic, le site Planète Diversité délivre les coordonnées de ces soldats correcteurs. Ceux-ci classés par sensibilités dans lesquelles ils excellent. L'un est spécialisé dans l'atteinte aux dépressifs (authentique !), troubles anxieux, polyamour, anarchie relationnelle et transidentité, alors qu'un autre traque plus spécialement la grossophobie, lesbophobie, misogynie, etc. Aucun diplôme ni formation requise, précise L'Express. Qui l'eût cru ? »
« "Mais où trouver ces tailleurs de costumes littéraires ?" se demandent les écrivains en mal d'alignement sur la bienséance du moment. Pas de panique. En un clic, le site Planète Diversité délivre les coordonnées de ces soldats correcteurs. Ceux-ci classés par sensibilités dans lesquelles ils excellent. L'un est spécialisé dans l'atteinte aux dépressifs (authentique !), troubles anxieux, polyamour, anarchie relationnelle et transidentité, alors qu'un autre traque plus spécialement la grossophobie, lesbophobie, misogynie, etc. Aucun diplôme ni formation requise, précise L'Express. Qui l'eût cru ? »
« Le 8 mai prochain, France 3 Centre-Val de Loire devait diffuser un programme sur les fêtes johanniques financé par la ville d'Orléans, mais la programmation a finalement été annulée. »
« Jean-Jacques Basier, directeur régional de France 3 Centre-Val de Loire, indique: "Nous avions fait une lettre d'intention, c'est vrai, mais il ne s'agissait pas d'un contrat. […] Quand j'ai appris, lundi, que la voix-off de ce programme serait faite par une journaliste de Valeurs actuelles, les bras m'en sont tombés. Pour un programme diffusé sur une chaîne publique, c'est quand même très compliqué." »
« Le temps d'antenne offert à Serge Grouard [le maire d'Orléans] aurait également motivé la décision de la chaîne. Jean-Jacques Basier se justifie en évoquant le calendrier électoral: "Je suis arrivé il y a seulement quatre mois à Orléans, et j'ignorais qu'il y avait dans ces fêtes des prises de parole politiques. À deux jours de l'ouverture de la campagne des départementales et des régionales, ça me semblait maladroit." »
« Jean-Jacques Basier, directeur régional de France 3 Centre-Val de Loire, indique: "Nous avions fait une lettre d'intention, c'est vrai, mais il ne s'agissait pas d'un contrat. […] Quand j'ai appris, lundi, que la voix-off de ce programme serait faite par une journaliste de Valeurs actuelles, les bras m'en sont tombés. Pour un programme diffusé sur une chaîne publique, c'est quand même très compliqué." »
« Le temps d'antenne offert à Serge Grouard [le maire d'Orléans] aurait également motivé la décision de la chaîne. Jean-Jacques Basier se justifie en évoquant le calendrier électoral: "Je suis arrivé il y a seulement quatre mois à Orléans, et j'ignorais qu'il y avait dans ces fêtes des prises de parole politiques. À deux jours de l'ouverture de la campagne des départementales et des régionales, ça me semblait maladroit." »
« Ils étaient poursuivis pour "apologie de terrorisme" après avoir placardé dans Paris des affiches ambiguës qui singeaient les codes esthétiques de Charlie Hebdo. Les deux jeunes hommes, qui se réclament du mouvement des "enculistes" ont été relaxés. » Marianne fait le récit de cette histoire, où le procureur de distingue par sa mauvaise foi, tandis que Charlie Hebdo manifeste un dédain navrant, indigne même, à l'égard des accusés s'inscrivant maladroitement dans ses pas. Au moins la Justice ne s'est-elle pas fourvoyée dans une condamnation.
« Le blocage de la page, qui empêche ses administrateurs de poster de nouveaux messages pendant un mois sans pour autant la rendre invisible, a suivi la suppression d'une vidéo de M. Maduro sur le médicament Carvativir, dont l'efficacité n'a pas encore été démontrée par des études médicales, précise Facebook. »
Était-il bien nécessaire d'impliquer la Justice dans cette affaire ? Après la prestation grotesque de Corinne Masiero lors de la 46e cérémonie des César, une dizaine de parlementaires, avec à leur tête Julien Aubert, député du Vaucluse (LR) ont signalé la scène au procureur de la République (qui n'a pas donné suite). La censure sévit déjà suffisamment à gauche, pas la peine d'en rajouter à droite !
« Il ressort du compte rendu visé ci-dessus que, au cours de l'émission "Face à l'info" diffusée sur le service de télévision C-News le 29 septembre 2020, un chroniqueur s'est exprimé sur la situation des mineurs étrangers isolés en France et a notamment déclaré à plusieurs reprises qu'ils étaient, pour la "plupart" ou "tous" des "voleurs", des "violeurs" et des "assassins", à tout le moins qu' "il y en a beaucoup qui le deviennent", évoquant une "invasion" à laquelle la France devrait mettre un terme. Ces propos, émanant d'une personne bénéficiant d'une large exposition médiatique, ont été tenus à un horaire de diffusion susceptible d'attirer des audiences significatives. Aucune réaction marquée n'a été apportée à ces déclarations par les personnes présentes en plateau. »
« Le chroniqueur de l'émission a présenté à plusieurs reprises les mineurs étrangers isolés comme des personnes dangereuses se livrant à des activités criminelles, ou à tout le moins particulièrement susceptibles de se livrer à de telles activités. Le caractère violent et répété du vocabulaire employé par le chroniqueur, stigmatisant les mineurs étrangers isolés en insistant sur les dangers qu'ils représenteraient en termes d'actes criminels, traduit l'expression d'un vif sentiment de rejet à leur égard. Ces propos, quand bien même ils ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime sur la politique d'accueil des mineurs étrangers isolés en France, sont ainsi de nature à inciter à la haine envers cette population, pour des raisons de nationalité. Par ailleurs, ces propos véhiculent de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à l'égard des mineurs étrangers isolés dans leur ensemble, de nature à encourager des comportements discriminatoires à leur égard en raison de leur origine ou de leur nationalité. Cette séquence caractérise ainsi un manquement, d'une part, au dernier alinéa de l'article 15 de la loi du 30 septembre 1986 et, d'autre part, aux stipulations de l'article 2-3-2 de la convention du 27 novembre 2019. »
« Ainsi qu'il a été dit, aucune réaction suffisamment marquée n'a été apportée à ces déclarations par les personnes présentes en plateau. La circonstance qu'ait été indiqué à l'antenne que ces propos émanaient non de la chaîne mais du chroniqueur, au demeurant collaborateur de la chaîne et non simple invité, est à cet égard sans incidence. Par ailleurs, alors que l'émission a été diffusée avec un léger différé, il résulte des informations données par la chaîne durant l'audience du 10 mars 2021 que cette séquence a été diffusée sans aucune modification. Dans ces conditions, un manquement aux stipulations de l'article 2-2-1 de la convention du 27 novembre 2019 est également caractérisé. »
« Il résulte de ce qui précède qu'il y a lieu, compte-tenu de la nature et de la gravité des manquements constatés, intervenus au surplus au cours de la même émission que celle ayant donné lieu à la mise en demeure du 27 novembre 2019 […], de prononcer une sanction pécuniaire d'un montant de 200 000 euros à l'encontre de la Société d'exploitation d'un service d'information (SESI) et d'ordonner la publication de celle-ci au Journal officiel de la République française. »
« Le chroniqueur de l'émission a présenté à plusieurs reprises les mineurs étrangers isolés comme des personnes dangereuses se livrant à des activités criminelles, ou à tout le moins particulièrement susceptibles de se livrer à de telles activités. Le caractère violent et répété du vocabulaire employé par le chroniqueur, stigmatisant les mineurs étrangers isolés en insistant sur les dangers qu'ils représenteraient en termes d'actes criminels, traduit l'expression d'un vif sentiment de rejet à leur égard. Ces propos, quand bien même ils ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime sur la politique d'accueil des mineurs étrangers isolés en France, sont ainsi de nature à inciter à la haine envers cette population, pour des raisons de nationalité. Par ailleurs, ces propos véhiculent de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à l'égard des mineurs étrangers isolés dans leur ensemble, de nature à encourager des comportements discriminatoires à leur égard en raison de leur origine ou de leur nationalité. Cette séquence caractérise ainsi un manquement, d'une part, au dernier alinéa de l'article 15 de la loi du 30 septembre 1986 et, d'autre part, aux stipulations de l'article 2-3-2 de la convention du 27 novembre 2019. »
« Ainsi qu'il a été dit, aucune réaction suffisamment marquée n'a été apportée à ces déclarations par les personnes présentes en plateau. La circonstance qu'ait été indiqué à l'antenne que ces propos émanaient non de la chaîne mais du chroniqueur, au demeurant collaborateur de la chaîne et non simple invité, est à cet égard sans incidence. Par ailleurs, alors que l'émission a été diffusée avec un léger différé, il résulte des informations données par la chaîne durant l'audience du 10 mars 2021 que cette séquence a été diffusée sans aucune modification. Dans ces conditions, un manquement aux stipulations de l'article 2-2-1 de la convention du 27 novembre 2019 est également caractérisé. »
« Il résulte de ce qui précède qu'il y a lieu, compte-tenu de la nature et de la gravité des manquements constatés, intervenus au surplus au cours de la même émission que celle ayant donné lieu à la mise en demeure du 27 novembre 2019 […], de prononcer une sanction pécuniaire d'un montant de 200 000 euros à l'encontre de la Société d'exploitation d'un service d'information (SESI) et d'ordonner la publication de celle-ci au Journal officiel de la République française. »
« Ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs » : tel est le portrait des mineurs étrangers isolés brossé par Éric Zemmour. Cela n'a pas été du goût du CSA, qui vient de prononcer, en conséquence, une sanction à l'encontre de C-News.
« Cette décision nous permet de rappeler que ce type de propos […] sont inadmissibles et servent d'autres intérêts que ceux de la vérité et du respect des citoyens », a réagi Valérie Beausert-Leick, présidente (PS) du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. La « vérité », pourtant, la voici : un mineur isolé sur dix commet des délits, selon un rapport parlementaire présenté le 10 mars 2021 ; et dans l'agglomération parisienne, « la moitié des personnes interpellées pour cambriolages sont des mineurs isolés », selon un constat fait à la Préfecture de Police (Le Parisien, 29 septembre 2020). On peut donc reprocher à Zemmour sa virulence, voire ses approximations. Mais dans cette affaire, ce sont assurément ses détracteurs qui « servent d'autres intérêts que ceux de la vérité et du respect des citoyens ».
« Cette décision nous permet de rappeler que ce type de propos […] sont inadmissibles et servent d'autres intérêts que ceux de la vérité et du respect des citoyens », a réagi Valérie Beausert-Leick, présidente (PS) du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. La « vérité », pourtant, la voici : un mineur isolé sur dix commet des délits, selon un rapport parlementaire présenté le 10 mars 2021 ; et dans l'agglomération parisienne, « la moitié des personnes interpellées pour cambriolages sont des mineurs isolés », selon un constat fait à la Préfecture de Police (Le Parisien, 29 septembre 2020). On peut donc reprocher à Zemmour sa virulence, voire ses approximations. Mais dans cette affaire, ce sont assurément ses détracteurs qui « servent d'autres intérêts que ceux de la vérité et du respect des citoyens ».
« Mercredi soir, Yann Barthès a reçu dans Quotidien sur TMC l'historienne et psychanalyste Élisabeth Roudinesco, auteure de Soi-même comme un roi – Essai sur les dérives identitaires, publié aux éditions Seuil. Lors de son intervention, l'invitée a provoqué la colère de certains internautes après des propos sur les personnes transgenres. "Il n'y a pas un troisième sexe. Il y a une bisexualité. Il y a un genre. Le transgenre a été invité à partir de personnes qui avaient des problèmes avec l'identité. Ce qu'on a appelé le transexualisme. Il ne faut pas les discriminer. Ça existe. Mais je trouve qu'il y a un peu une épidémie de transgenres. Il y en a beaucoup trop", a déclaré Élisabeth Roudinesco, installant un malaise sur le plateau. Elle s'est alors expliquée : "Il y a des gens qui se sentent dans une identité qui n'est pas la leur depuis l'enfance. C'est appelé le transexualisme. Quand un enfant de huit ans dit qu'il est de l'autre sexe, en quoi est-il habilité ?" »
« Après cette séquence, plusieurs comptes Twitter ont fait part de leur colère, dont notamment des députés de La République en marche. Hier soir, les élus de la majorité Raphaël Gérard, Laurence Vanceunebrock et Valérie Petit ont publié sur leurs réseaux sociaux la lettre dans laquelle ils saisissent le Conseil supérieur de l'audiovisuel. […] "La loi prévoit que les diffuseurs doivent s'assurer que les programmes ne contiennent pas d'incitation à la haine à raison de l'identité de genre", débutent les trois parlementaires. Et d'ajouter : "Ces propos portent atteinte à la dignité des personnes transgenres en renouant avec une longue tradition de pathologisation des corps et des identités transgenres et appellent, de manière détournée, à leur effacement". Le trio de députés estime que Yann Barthès, "en dépit des obligations de modération des propos haineux qui pèsent sur les chaînes de télévision, est resté silencieux". »
Rappelons toutefois que selon la Justice, il est tout à fait légal d'affirmer, à tort ou à raison, que les trans sont des « malades qui relèvent de la psychiatrie » ; ainsi en avait décidé la Cour de cassation le 7 janvier 2020.
Par ailleurs, ces jours-ci, c'est un véritable déluge de propagande qui s'abat sur les téléspectateurs. Les chaînes TMC et Arte ont ouvert la voie… aussitôt suivies par TF1, France 2, RMC Découverte, France 24 : toutes cherchent à vous convaincre qu'il est tout à fait normal de changer de sexe à sept ou huit ans !
« Après cette séquence, plusieurs comptes Twitter ont fait part de leur colère, dont notamment des députés de La République en marche. Hier soir, les élus de la majorité Raphaël Gérard, Laurence Vanceunebrock et Valérie Petit ont publié sur leurs réseaux sociaux la lettre dans laquelle ils saisissent le Conseil supérieur de l'audiovisuel. […] "La loi prévoit que les diffuseurs doivent s'assurer que les programmes ne contiennent pas d'incitation à la haine à raison de l'identité de genre", débutent les trois parlementaires. Et d'ajouter : "Ces propos portent atteinte à la dignité des personnes transgenres en renouant avec une longue tradition de pathologisation des corps et des identités transgenres et appellent, de manière détournée, à leur effacement". Le trio de députés estime que Yann Barthès, "en dépit des obligations de modération des propos haineux qui pèsent sur les chaînes de télévision, est resté silencieux". »
Rappelons toutefois que selon la Justice, il est tout à fait légal d'affirmer, à tort ou à raison, que les trans sont des « malades qui relèvent de la psychiatrie » ; ainsi en avait décidé la Cour de cassation le 7 janvier 2020.
Par ailleurs, ces jours-ci, c'est un véritable déluge de propagande qui s'abat sur les téléspectateurs. Les chaînes TMC et Arte ont ouvert la voie… aussitôt suivies par TF1, France 2, RMC Découverte, France 24 : toutes cherchent à vous convaincre qu'il est tout à fait normal de changer de sexe à sept ou huit ans !
« Un célèbre présentateur britannique, Piers Morgan, va quitter son émission matinale, Good Morning Britain, après avoir vertement critiqué Meghan Markle dans une émission qui a provoqué une vague de plaintes, a annoncé mardi son employeur, ITV. »
« Lundi, après avoir diffusé un extrait de l'interview donnée par Meghan à Oprah Winfrey, dans laquelle l'épouse du prince Harry évoquait ses idées suicidaires et se plaignait de n'avoir reçu aucune aide, le présentateur s'en est violemment pris à la duchesse de Sussex, mettant en doute ses propos. "Je suis désolé, je ne crois pas un mot de ce qu'elle dit", a-t-il déclaré. "Je ne la croirais pas si elle me lisait un bulletin météo", a-t-il ajouté. »
« L'Ofcom, le régulateur britannique, a annoncé mardi avoir ouvert une enquête sur ces propos. L'organisation a expliqué avoir reçu plus de 41 000 plaintes concernant l'émission. Les propos de Piers Morgan ont aussi été critiqués par l'association de défense de la santé mentale, Mind. "Il est essentiel que, lorsque les gens demandent du soutien ou partagent leurs problèmes de santé mentale, ils soient considérés avec dignité, respect et empathie", a réagi Mind sur Twitter. Lors de l'émission de mardi, le présentateur est revenu sur ses déclarations de la veille, expliquant avoir "toujours de sérieuses inquiétudes quant à la véracité de beaucoup de choses qu'elle a dites" tout en reconnaissant que la santé mentale et le suicide étaient "des choses extrêmement graves qui devraient être prises très au sérieux". »
« Lundi, après avoir diffusé un extrait de l'interview donnée par Meghan à Oprah Winfrey, dans laquelle l'épouse du prince Harry évoquait ses idées suicidaires et se plaignait de n'avoir reçu aucune aide, le présentateur s'en est violemment pris à la duchesse de Sussex, mettant en doute ses propos. "Je suis désolé, je ne crois pas un mot de ce qu'elle dit", a-t-il déclaré. "Je ne la croirais pas si elle me lisait un bulletin météo", a-t-il ajouté. »
« L'Ofcom, le régulateur britannique, a annoncé mardi avoir ouvert une enquête sur ces propos. L'organisation a expliqué avoir reçu plus de 41 000 plaintes concernant l'émission. Les propos de Piers Morgan ont aussi été critiqués par l'association de défense de la santé mentale, Mind. "Il est essentiel que, lorsque les gens demandent du soutien ou partagent leurs problèmes de santé mentale, ils soient considérés avec dignité, respect et empathie", a réagi Mind sur Twitter. Lors de l'émission de mardi, le présentateur est revenu sur ses déclarations de la veille, expliquant avoir "toujours de sérieuses inquiétudes quant à la véracité de beaucoup de choses qu'elle a dites" tout en reconnaissant que la santé mentale et le suicide étaient "des choses extrêmement graves qui devraient être prises très au sérieux". »
« Il avait été lancé […] en octobre 2020 par trois journalistes bordelais. Rodéo, un mensuel gratuit spécialisé dans le relais d’actualités liées aux violences urbaines et à l’insécurité à Bordeaux – et tiré à 12 000 exemplaires – semble toutefois victime de censure ces derniers temps, comme le rapporte la revue Front populaire. […] Kiss Kiss Bank Bank a retiré la demande de fonds de Rodéo jeudi 4 mars. La cause : la ligne éditoriale du mensuel ne "concorde pas, par son caractère et son positionnement, avec les valeurs" que l’entreprise française "défend au quotidien", a cité Rodéo sur son compte Twitter. Le lendemain, le réseau social à l’oiseau bleu a lui aussi décidé de supprimer le compte du mensuel. […] Il y a plusieurs semaines, la direction de la communication de la police de Bordeaux avait réclamé le retrait des exemplaires de Rodéo disponibles dans les commissariats de la ville girondine. »
« La "guerre de l'information" entre Moscou et Kiev a fait trois nouvelles victimes : les chaînes 112 Ukraine, Newsone et Zik, considérées comme pro-Kremlin par le gouvernement ukrainien, sont interdites de diffusion pour cinq ans depuis le 2 février 2020, sur ordre du président ukrainien Volodymyr Zelensky. »
« "Nous déplorons cette escalade de la guerre de l'information", déclare la responsable du bureau Europe de l'Est et Asie centrale, Jeanne Cavelier. "Même si la volonté de lutter contre la propagande est légitime, cela ne justifie pas l'usage de la censure, et la mise au ban de ces chaînes risque d'attiser les violences commises envers les journalistes. Cette atteinte à la liberté d'expression est en contradiction avec les engagements internationaux de l'Ukraine. RSF appelle les autorités à trouver d'autres moyens pour préserver l'indépendance et le pluralisme de l'information." »
« "Nous déplorons cette escalade de la guerre de l'information", déclare la responsable du bureau Europe de l'Est et Asie centrale, Jeanne Cavelier. "Même si la volonté de lutter contre la propagande est légitime, cela ne justifie pas l'usage de la censure, et la mise au ban de ces chaînes risque d'attiser les violences commises envers les journalistes. Cette atteinte à la liberté d'expression est en contradiction avec les engagements internationaux de l'Ukraine. RSF appelle les autorités à trouver d'autres moyens pour préserver l'indépendance et le pluralisme de l'information." »
« Dimanche dernier, le politologue Ryan T. Anderson recevait un message d'un potentiel acheteur. Celui-ci lui indiquait que son ouvrage When Harry Became Sally : Responding to the Transgender Moment, n'était plus disponible sur Amazon. Publié en 2018 par Encounter Books, l'œuvre n'avait jusque là présenté aucun problème à la plate-forme. Connu pour son opposition au mariage homosexuel, Anderson est populaire dans le milieu conservateur. […] "Tous les vendeurs prennent des décisions sur la sélection qu'ils choisissent de proposer et nous ne prenons pas les décisions de sélection à la légère", a indiqué […] Amazon dans un communiqué. »
« Être supprimé du site d'Amazon n'est pas anodin pour un auteur. Comme le rappelle le Washington Post, l'entreprise représente 53 % des livres physiques aux États-Unis et 80 % de tous les livres électroniques. Cependant dans le cas Ryan T. Anderson la situation ne semble pas si catastrophique. L'affaire, abondamment médiatisée, a permis au livre de connaître une seconde jeunesse. »
« Être supprimé du site d'Amazon n'est pas anodin pour un auteur. Comme le rappelle le Washington Post, l'entreprise représente 53 % des livres physiques aux États-Unis et 80 % de tous les livres électroniques. Cependant dans le cas Ryan T. Anderson la situation ne semble pas si catastrophique. L'affaire, abondamment médiatisée, a permis au livre de connaître une seconde jeunesse. »
« Le gouvernement britannique entend éviter que des universitaires ne perdent leur emploi pour avoir exprimé des positions controversées ou que certains orateurs invités à des conférences, et décriés pour ces mêmes raisons, ne soient déprogrammés face aux pressions étudiantes. "Je suis profondément inquiet de l'effet paralysant sur les campus d'une censure et d'un silence inacceptables, a déclaré mardi le ministre de l'Éducation, Gavin Williamson. Nous devons renforcer la liberté d'expression dans l'enseignement supérieur, en renforçant les obligations légales existantes et en veillant à ce que des mesures énergiques soient prises en cas de violation." Le gouvernement envisage donc de nommer un "champion de la liberté d'expression" pour enquêter sur les cas où cette liberté a été violée, mais aussi de permettre aux universitaires qui ont perdu leur emploi dans des litiges similaires d'éventuellement réclamer une indemnisation. »
« Twitter a, de manière discrétionnaire et infondée, bloqué, le 30 janvier dernier, l'accès aux comptes Twitter de Continent, l'un des hebdomadaires les plus réputés d'Afrique du Sud, officiellement pour avoir diffusé "des informations trompeuses et potentiellement dangereuses en lien avec la Covid-19". Le post du Continent à l'origine de ce blocage n'était qu'un rappel des titres du jour du magazine. L'un des articles traitait notamment du fait que Bill Gates n'était pas favorable à la levée des brevets concernant les vaccins contre la Covid-19 afin d'augmenter leur production et leur accès, notamment pour les pays du Sud, une position exprimée au cours d'une interview du milliardaire par l'un des auteurs de l'article. »
« "Cette série de blocages visant un média réputé pour son sérieux et plusieurs journalistes est aussi inédite que dangereuse, dénonce Arnaud Froger, le responsable du bureau Afrique de RSF. Elle témoigne à la fois du manque total de transparence de Twitter sur sa politique de modération et des risques bien réels que le réseau social peut faire peser sur la liberté d'informer, en se plaçant en apprenti régulateur de l'information sans en avoir la légitimité, y compris vis-à-vis des journalistes et des médias qui en assurent la production de manière professionnelle." »
« "Cette série de blocages visant un média réputé pour son sérieux et plusieurs journalistes est aussi inédite que dangereuse, dénonce Arnaud Froger, le responsable du bureau Afrique de RSF. Elle témoigne à la fois du manque total de transparence de Twitter sur sa politique de modération et des risques bien réels que le réseau social peut faire peser sur la liberté d'informer, en se plaçant en apprenti régulateur de l'information sans en avoir la légitimité, y compris vis-à-vis des journalistes et des médias qui en assurent la production de manière professionnelle." »
« France Soir est-il toujours un site de presse comme les autres ? La question se pose officiellement depuis ce vendredi et un tweet de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, dans lequel celle-ci annonce qu'à sa demande, "le certificat d'IPG (information politique et générale) délivré au service de presse en ligne 'France Soir'" va être réexaminé "afin de vérifier dès maintenant que ses conditions d'octroi sont bien toujours respectées". Le terme de ce certificat est actuellement fixé à septembre 2022. »
Il s'agirait donc de changer le statut de ce site d'information controversé, vraisemblablement pour lui retirer des subventions. Preuve est ainsi faite que pour protéger la liberté de la presse, le mieux à faire reste encore d'en finir avec les aides publiques !
Il s'agirait donc de changer le statut de ce site d'information controversé, vraisemblablement pour lui retirer des subventions. Preuve est ainsi faite que pour protéger la liberté de la presse, le mieux à faire reste encore d'en finir avec les aides publiques !
« Sur Twitter, de nombreux militants et militantes LGBTI se plaignent de la censure de certains de leurs tweets qui utilisent les termes "gouine" ou "pédé". Employés dans une réappropriation du stigmate par les personnes concernées depuis des décennies, ces mots valent pourtant à plusieurs comptes d’activistes d’être suspendus aujourd’hui. Les "gouines" et les "pédés" n’auraient donc plus droit de cité sur le réseau social ? »
« À la moindre publication de photo de voiture, une palanquée de "procureurs" sortent du bois pour traquer la moindre entorse à un quelconque règlement. »
« Déjà, depuis des années, lorsque l'on publie une vidéo d'une voiture qui "attaque" un peu, il faut préciser (rien de légal…) "tourné sur route fermée", ou "réalisé sur autoroute allemande" ou autres niaiseries. »
« Fin 2019, le constructeur Kia s'attirait déjà les foudres du Parc nationale des Calanques de Marseille en publiant des photos officielles du X-Ceed en balade dans la nature. La voiture avait parfaitement le droit d'être là et les journalistes qui ont fait l'essai de la Kia XCeed n'ont pas été inquiétés pour cela. Non, ici, ce qui péchait est que le Parc national a décidé de contrôler totalement son image. Désormais, il est interdit de faire des photos à but commercial, mais aussi toute une liste à la Prévert : "reportage d'actualité, journal télévisé ou magazine, documentaire, didactique, pédagogique, illustration presse" ou même "acquisition de données, protocole scientifique, action de gestion". Ouf ! Et le parc a demandé alors le retrait à tout le monde, Kia comme les médias qui auraient eu l'outrecuidance de prendre la voiture avec les calanques en arrière-plan. Pour pouvoir publier quelque chose, il faut un accord (payant) du Parc. L'excuse du parc derrière tout cela ? Cela donne une image dégradé de la nature et une "mise en scène surannée de l'homme tout-puissant dans sa machine qui domine la nature" selon François Bland, directeur du parc. »
« Il y a quelques jours, Vincent Salimon, président du directoire de BMW France, a provoqué l'ire de zélés internautes. En effet, il a eu l'outrecuidance de relayer une photo du concessionnaire BMW de Nice où une BMW Série 4 pose (sans doute durant à peine 5 minutes) devant l'oeuvre géante de la Promenade des Anglais "#ILoveNice". […] Le tort de cette photo ? L'endroit où est arrêtée […] la voiture est un trottoir. Certes, il est large comme un parking, mais c'est un trottoir. »
« Un peu plus tôt ce mois, Peugeot est mis à l'index pour une publicité très officielle réalisée à Marseille. […] Ceux qui connaissent ont reconnu une partie piétonnisée de la Canebière. Et de dénoncer aux élus de la ville. La Maire du premier secteur de la ville, Sophie Camard, a même repris à son compte cette interpellation "sociale" et a demandé avec ironie à quelle adresse envoyer l'amende. Et de parler de "gros SUV" (pour un 3008 ?). Visiblement un tort de plus. Sauf que…selon France Bleu, Peugeot affirme avoir toutes les autorisations de tournage, dûment signées par…la mairie. On imagine mal un constructeur réaliser un tournage et des prises de vues sans autorisation. Pour autant, la Maire déclare ne pas se souvenir avoir autorisé une telle chose. »
« Déjà, depuis des années, lorsque l'on publie une vidéo d'une voiture qui "attaque" un peu, il faut préciser (rien de légal…) "tourné sur route fermée", ou "réalisé sur autoroute allemande" ou autres niaiseries. »
« Fin 2019, le constructeur Kia s'attirait déjà les foudres du Parc nationale des Calanques de Marseille en publiant des photos officielles du X-Ceed en balade dans la nature. La voiture avait parfaitement le droit d'être là et les journalistes qui ont fait l'essai de la Kia XCeed n'ont pas été inquiétés pour cela. Non, ici, ce qui péchait est que le Parc national a décidé de contrôler totalement son image. Désormais, il est interdit de faire des photos à but commercial, mais aussi toute une liste à la Prévert : "reportage d'actualité, journal télévisé ou magazine, documentaire, didactique, pédagogique, illustration presse" ou même "acquisition de données, protocole scientifique, action de gestion". Ouf ! Et le parc a demandé alors le retrait à tout le monde, Kia comme les médias qui auraient eu l'outrecuidance de prendre la voiture avec les calanques en arrière-plan. Pour pouvoir publier quelque chose, il faut un accord (payant) du Parc. L'excuse du parc derrière tout cela ? Cela donne une image dégradé de la nature et une "mise en scène surannée de l'homme tout-puissant dans sa machine qui domine la nature" selon François Bland, directeur du parc. »
« Il y a quelques jours, Vincent Salimon, président du directoire de BMW France, a provoqué l'ire de zélés internautes. En effet, il a eu l'outrecuidance de relayer une photo du concessionnaire BMW de Nice où une BMW Série 4 pose (sans doute durant à peine 5 minutes) devant l'oeuvre géante de la Promenade des Anglais "#ILoveNice". […] Le tort de cette photo ? L'endroit où est arrêtée […] la voiture est un trottoir. Certes, il est large comme un parking, mais c'est un trottoir. »
« Un peu plus tôt ce mois, Peugeot est mis à l'index pour une publicité très officielle réalisée à Marseille. […] Ceux qui connaissent ont reconnu une partie piétonnisée de la Canebière. Et de dénoncer aux élus de la ville. La Maire du premier secteur de la ville, Sophie Camard, a même repris à son compte cette interpellation "sociale" et a demandé avec ironie à quelle adresse envoyer l'amende. Et de parler de "gros SUV" (pour un 3008 ?). Visiblement un tort de plus. Sauf que…selon France Bleu, Peugeot affirme avoir toutes les autorisations de tournage, dûment signées par…la mairie. On imagine mal un constructeur réaliser un tournage et des prises de vues sans autorisation. Pour autant, la Maire déclare ne pas se souvenir avoir autorisé une telle chose. »
« Pour l'Electronic Frontier Foundation (EFF), si l'exploitation sexuelle sous toutes ses formes doit être combattue, nos sociétés doivent se donner les moyens de le faire par la loi, et non dépendre de décisions émises par des acteurs privés comme Mastercard et Visa qui n'ont pas à décider ce qui relève ou non de la libre expression en ligne. "Ils n'ont pas été élus ou choisis par les citoyens d'aucun pays" précise l'association, qui rappelle que ce n'est pas la première fois qu'elles agissent de la sorte, renvoyant au sort qui avait été réservé en son temps à Wikileaks. Ainsi, pour l'EFF, le débat n'est pas ici de savoir si PornHub est un service "prédateur" ou non. Mais ce que l'on accepte comme censure opérée par des acteurs privés sans que cela ne relève d'une décision légale, simplement de ce qu'elles ont décidé d'autoriser ou non. »
« L'ambassade de Chine à Washington a publié ce mois-ci sur son compte un message disant que les femmes de la communauté musulmane des Ouïghours n'étaient plus des "machines à fabriquer des bébés", citant une étude publiée par un journal adossé au parti au pouvoir à Pékin. Le message a été supprimé par Twitter et remplacé par un avertissement indiquant que le tweet n'était plus disponible. Aucun nouveau message n'a été publié sur le compte de l'ambassade depuis le 9 janvier. »
« À l'occasion de la nouvelle année, Élie Semoun a présenté ses vœux à ses abonnés sur les réseaux sociaux. "Je voulais m'excuser auprès de la communauté portugaise, je voulais m'excuser aussi auprès de la communauté noire, musulmane et juive. J'ai dérapé, je n'ai pas fait attention à ce que j'ai écrit, je n'ai pas voulu manquer de respect, rien du tout, mais vraiment, je suis désolé. Là mon humour... C'est parti trop loin !", débute l'acteur, face caméra. Et d'ajouter : "Voilà, comme ça si je dérape en 2021, ben au moins je suis blindé, je suis sécurisé, il n'y a pas de problèmes, je me suis déjà excusé à l'avance. Voilà. Allez, salut les PD... Oh pardon, je m'excuse auprès de la communauté homosexuelle". »
« Une vidéo postée sur Instagram qui a très vite été supprimée par le réseau social. […] "Publication supprimée pour cause de discours ou symboles haineux", précise Instagram. […] Elie Semoun a alors décidé de la reposter sur son compte, mais celle-ci a une nouvelle fois été retirée. »
« "C'est bien la première fois […] qu'on me censure pour une vidéo où justement je me moque du ridicule et du pathétique de devoir m'excuser pour ça", déclare-t-il […] en rappelant qu'il a fait de nombreux sketchs sur "les homos, les handicapés, la mort, les vieux, les juifs...". "Je ne comprends plus rien à cette époque de coincés et de psychorigides et de crétins qui prennent tout au premier degré. La tyrannie de la bêtise nous envahit. Je vais continuer à faire ce que j'ai toujours fait : de l'humour non formaté", continue-t-il dans son message. »
« Une vidéo postée sur Instagram qui a très vite été supprimée par le réseau social. […] "Publication supprimée pour cause de discours ou symboles haineux", précise Instagram. […] Elie Semoun a alors décidé de la reposter sur son compte, mais celle-ci a une nouvelle fois été retirée. »
« "C'est bien la première fois […] qu'on me censure pour une vidéo où justement je me moque du ridicule et du pathétique de devoir m'excuser pour ça", déclare-t-il […] en rappelant qu'il a fait de nombreux sketchs sur "les homos, les handicapés, la mort, les vieux, les juifs...". "Je ne comprends plus rien à cette époque de coincés et de psychorigides et de crétins qui prennent tout au premier degré. La tyrannie de la bêtise nous envahit. Je vais continuer à faire ce que j'ai toujours fait : de l'humour non formaté", continue-t-il dans son message. »
En France, où il fut convenu, quatre ans durant, d'afficher sa haine de Donald Trump, on accueille fraîchement les intuitives visant à lui couper le sifflet. Par exemple, sur France Info, Fabrice Epelboin tient les propos suivants, en réponse au « risque d'incitation à la violence » invoqué par Twitter et Cie :
« C'est exactement le même argument utilisé par les autorités chinoises vis-à-vis de ce qui se passe à Hong-Kong. C'est le même argument utilisé par tout un tas de régimes autoritaires vis-à-vis des réseaux sociaux. Donc, si on accepte cet argument, il va falloir se regarder en face quand on critiquera demain l'argument des Chinois vis-à-vis des Ouïghours ou tout un tas de choses du même ordre. […] De toute façon, Twitter et ses dirigeants ont toujours été contre Donald Trump et ont fait ce qu'ils ont pu jusqu'ici pour pondérer l'impact de Donald Trump sur la population à travers leurs plateformes. »
« C'est exactement le même argument utilisé par les autorités chinoises vis-à-vis de ce qui se passe à Hong-Kong. C'est le même argument utilisé par tout un tas de régimes autoritaires vis-à-vis des réseaux sociaux. Donc, si on accepte cet argument, il va falloir se regarder en face quand on critiquera demain l'argument des Chinois vis-à-vis des Ouïghours ou tout un tas de choses du même ordre. […] De toute façon, Twitter et ses dirigeants ont toujours été contre Donald Trump et ont fait ce qu'ils ont pu jusqu'ici pour pondérer l'impact de Donald Trump sur la population à travers leurs plateformes. »
Numerama a passé en revue les différents exemples invoqués par le ministre de l'Intérieur pour justifier l'adoption de cette fameuse disposition, censée encadrer la diffusion d'images montrant des policiers. Autant le dire clairement : ils ne sont pas convaincants.
Extrait de la décision n° 2020-974 du 16 décembre 2020 mettant en demeure RMC :
« Il ressort du compte-rendu de visionnage de l'émission Les Grandes Gueules du 31 août 2020 que durant ce programme de débat d'actualité, consacré ce jour-là à la pandémie de Covid-19, l'invité du Grand Oral de l'émission s'est exprimé à plusieurs reprises sur cette pandémie, mais aussi sur la maladie de Lyme et le paludisme notamment, en répondant aux questions de deux journalistes et en dialoguant avec les personnalités présentes en plateau.
« Cet invité du Grand Oral a notamment déclaré : "Aujourd'hui nous faire croire que l'épidémie progresse partout dans le monde alors que c'est faux. […] À moins de dix décès par jour en France, c'est pas plus que n'importe quel virus respiratoire chaque année". […] Ultérieurement, ce dernier a aussi évoqué, à propos de la Covid-19, "un virus qui ne tue plus". »
« Or, le point épidémiologique hebdomadaire du 27 août 2020 de Santé publique France indiquait une progression exponentielle de la transmission du virus (+ 58 %). […] Il faisait également état d'une hausse des nouvelles hospitalisations et admissions en réanimation. […] De la même façon, les statistiques relatives à la situation épidémique à l'échelle internationale disponibles à la fin du mois d'août, en particulier celles de l'Université Johns-Hopkins de Baltimore, témoignaient d'une reprise de l'épidémie depuis le mois de juillet 2020. »
« Dans ces conditions, les déclarations de l'invité sur le recul de l'épidémie et de la mortalité ne reflétaient manifestement pas, en l'état des informations alors disponibles, la situation épidémique en France et dans le monde. Or, d'une part, cet invité était le seul membre du corps médical présent en plateau et, d'autre part, ces déclarations n'ont pas fait l'objet d'une contradiction suffisante par les autres participants, ni par les journalistes. Ces derniers se sont en effet limités à réinterroger l'invité et à rappeler l'existence de points de vue opposés au sein du corps médical. Dès lors, l'éditeur ne peut être regardé comme ayant fait preuve d'honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l'information sur la pandémie. »
« Il ressort également du compte-rendu de visionnage que l'invité s'est exprimé sur différents sujets d'ordre médical prêtant à controverse. S'agissant tout d'abord de l'utilisation de l'hydroxychloroquine comme traitement contre la Covid-19, l'invité a affirmé à plusieurs reprises que l'efficacité de ce traitement était démontrée. […] Seule une journaliste a fait référence à de récents travaux tendant à établir le contraire, sans qu'il n'y ait eu d'échange sur ce point. »
« S'agissant ensuite du traitement antipaludéen avec des tisanes d'artemisia, l'invité a déclaré qu'une étude avait démontré son efficacité, ce qui aurait suscité selon lui "une colère monstre de Bill Gates, de l'OMS, parce qu'ils voulaient absolument promouvoir un vaccin pour le paludisme qu'ils n'arrivent pas à fabriquer depuis vingt ans, et on a été victime, vous pouvez pas savoir, d'une cabale terrible". S'agissant, enfin, de la théorie selon laquelle la maladie de Lyme aurait été "créé[e] en laboratoire [par l'armée américaine] par un ancien nazi", l'invité, interrogé à son sujet, est venu au soutien de cette thèse". »
« Ainsi, l'invité de l'émission s'est exprimé de façon extrêmement péremptoire sur l'ensemble de ces questions, sans que les thèses qu'il avance – ayant au demeurant donné publiquement lieu à de nombreux débats publics – n'aient été véritablement discutées. Seules ses opinions ont été présentées, aboutissant à un déséquilibre marqué dans le traitement de ces sujets, alors que le caractère controversé de ceux-ci nécessitait l'expression de différents points de vue. […] Il ressort également du compte-rendu de visionnage que les propos de l'invité n'ont suscité aucune réaction suffisamment marquée de la part des personnes présentes en plateau durant la séquence, ce qui caractérise un défaut de maîtrise de l'antenne. »
« Il ressort du compte-rendu de visionnage de l'émission Les Grandes Gueules du 31 août 2020 que durant ce programme de débat d'actualité, consacré ce jour-là à la pandémie de Covid-19, l'invité du Grand Oral de l'émission s'est exprimé à plusieurs reprises sur cette pandémie, mais aussi sur la maladie de Lyme et le paludisme notamment, en répondant aux questions de deux journalistes et en dialoguant avec les personnalités présentes en plateau.
« Cet invité du Grand Oral a notamment déclaré : "Aujourd'hui nous faire croire que l'épidémie progresse partout dans le monde alors que c'est faux. […] À moins de dix décès par jour en France, c'est pas plus que n'importe quel virus respiratoire chaque année". […] Ultérieurement, ce dernier a aussi évoqué, à propos de la Covid-19, "un virus qui ne tue plus". »
« Or, le point épidémiologique hebdomadaire du 27 août 2020 de Santé publique France indiquait une progression exponentielle de la transmission du virus (+ 58 %). […] Il faisait également état d'une hausse des nouvelles hospitalisations et admissions en réanimation. […] De la même façon, les statistiques relatives à la situation épidémique à l'échelle internationale disponibles à la fin du mois d'août, en particulier celles de l'Université Johns-Hopkins de Baltimore, témoignaient d'une reprise de l'épidémie depuis le mois de juillet 2020. »
« Dans ces conditions, les déclarations de l'invité sur le recul de l'épidémie et de la mortalité ne reflétaient manifestement pas, en l'état des informations alors disponibles, la situation épidémique en France et dans le monde. Or, d'une part, cet invité était le seul membre du corps médical présent en plateau et, d'autre part, ces déclarations n'ont pas fait l'objet d'une contradiction suffisante par les autres participants, ni par les journalistes. Ces derniers se sont en effet limités à réinterroger l'invité et à rappeler l'existence de points de vue opposés au sein du corps médical. Dès lors, l'éditeur ne peut être regardé comme ayant fait preuve d'honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l'information sur la pandémie. »
« Il ressort également du compte-rendu de visionnage que l'invité s'est exprimé sur différents sujets d'ordre médical prêtant à controverse. S'agissant tout d'abord de l'utilisation de l'hydroxychloroquine comme traitement contre la Covid-19, l'invité a affirmé à plusieurs reprises que l'efficacité de ce traitement était démontrée. […] Seule une journaliste a fait référence à de récents travaux tendant à établir le contraire, sans qu'il n'y ait eu d'échange sur ce point. »
« S'agissant ensuite du traitement antipaludéen avec des tisanes d'artemisia, l'invité a déclaré qu'une étude avait démontré son efficacité, ce qui aurait suscité selon lui "une colère monstre de Bill Gates, de l'OMS, parce qu'ils voulaient absolument promouvoir un vaccin pour le paludisme qu'ils n'arrivent pas à fabriquer depuis vingt ans, et on a été victime, vous pouvez pas savoir, d'une cabale terrible". S'agissant, enfin, de la théorie selon laquelle la maladie de Lyme aurait été "créé[e] en laboratoire [par l'armée américaine] par un ancien nazi", l'invité, interrogé à son sujet, est venu au soutien de cette thèse". »
« Ainsi, l'invité de l'émission s'est exprimé de façon extrêmement péremptoire sur l'ensemble de ces questions, sans que les thèses qu'il avance – ayant au demeurant donné publiquement lieu à de nombreux débats publics – n'aient été véritablement discutées. Seules ses opinions ont été présentées, aboutissant à un déséquilibre marqué dans le traitement de ces sujets, alors que le caractère controversé de ceux-ci nécessitait l'expression de différents points de vue. […] Il ressort également du compte-rendu de visionnage que les propos de l'invité n'ont suscité aucune réaction suffisamment marquée de la part des personnes présentes en plateau durant la séquence, ce qui caractérise un défaut de maîtrise de l'antenne. »
« L'autorité de contrôle des médias a mis en demeure le groupe RMC de respecter ses obligations en matière de traitement de l'information. En cause, les propos controversés qu'a tenus l'infectiologue sur la pandémie de Covid-19, mais aussi sur la maladie de Lyme et le paludisme, durant le Grand Oral de l'émission Les Grandes Gueules du 31 août.
Le professeur Perronne […] avait notamment nié la reprise de l'épidémie. Or les données publiées quatre jours auparavant par Santé publique France attestaient sa reprise avec une hausse des nouvelles hospitalisations et admissions en réanimation, explique le CSA. "Cet invité était le seul membre du corps médical présent en plateau" et "ces déclarations n'ont pas fait l'objet d'une contradiction suffisante", relève le CSA. "Dès lors, l'éditeur ne peut être regardé comme ayant fait preuve d'honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l'information sur la pandémie", estime le gendarme des médias. »
« Le CSA répertorie d'autres propos contestables sur l'utilisation de l'hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19 et sur la supposée efficacité d'un traitement antipaludéen à base de tisanes d'artemisia. Christian Perronne a également apporté son soutien à une théorie sur la maladie de Lyme, avançant qu'elle a été "créé[e] en laboratoire [par l'armée américaine] par un ancien nazi". »
« Le Pr Perronne "s'est exprimé de façon extrêmement péremptoire sur l'ensemble de ces questions, sans que les thèses qu'il avance […] n'aient été véritablement discutées", affirme le CSA. "Seules ses opinions ont été présentées, aboutissant à un déséquilibre marqué dans le traitement de ces sujets". Ces propos "n'ont suscité aucune réaction suffisamment marquée de la part des personnes présentes en plateau durant la séquence, ce qui caractérise un défaut de maîtrise de l'antenne", conclut le CSA. »
Le professeur Perronne […] avait notamment nié la reprise de l'épidémie. Or les données publiées quatre jours auparavant par Santé publique France attestaient sa reprise avec une hausse des nouvelles hospitalisations et admissions en réanimation, explique le CSA. "Cet invité était le seul membre du corps médical présent en plateau" et "ces déclarations n'ont pas fait l'objet d'une contradiction suffisante", relève le CSA. "Dès lors, l'éditeur ne peut être regardé comme ayant fait preuve d'honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l'information sur la pandémie", estime le gendarme des médias. »
« Le CSA répertorie d'autres propos contestables sur l'utilisation de l'hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19 et sur la supposée efficacité d'un traitement antipaludéen à base de tisanes d'artemisia. Christian Perronne a également apporté son soutien à une théorie sur la maladie de Lyme, avançant qu'elle a été "créé[e] en laboratoire [par l'armée américaine] par un ancien nazi". »
« Le Pr Perronne "s'est exprimé de façon extrêmement péremptoire sur l'ensemble de ces questions, sans que les thèses qu'il avance […] n'aient été véritablement discutées", affirme le CSA. "Seules ses opinions ont été présentées, aboutissant à un déséquilibre marqué dans le traitement de ces sujets". Ces propos "n'ont suscité aucune réaction suffisamment marquée de la part des personnes présentes en plateau durant la séquence, ce qui caractérise un défaut de maîtrise de l'antenne", conclut le CSA. »
Selon Gabriel Attal, porte-parole du Gouvernement : « Bannir une personne, c'est à dire la réduire au silence sur les réseaux sociaux qui sont devenus une forme d'espace public, ça me semble compliqué en l'absence de critères spécifiquement établis. Il faut que les choses soient dites clairement et qu'il y ait des critères. Cette décision me semble assez facile. Donald Trump est au bout de son mandat. S'il avait été réélu, je ne sais pas si les Gafa auraient pris une telle décision. Une publication qui appelle à la haine ou à la violence doit évidemment être modérée le plus rapidement possible. Mais il y a une différence entre modérer un contenu et empêcher une personne de s'exprimer sur les réseaux sociaux. »
Et de reconnaître à demi-mot les travers de la loi Avia : « Il faut trouver un autre chemin, peut-être plus respectueux de l'institution judiciaire sur ce point-là. C'est une problématique qui a émergé ces dernières années au niveau mondial. Tous les pays sont concernés. On essaie de trouver des solutions, on y travaille. »
Et de reconnaître à demi-mot les travers de la loi Avia : « Il faut trouver un autre chemin, peut-être plus respectueux de l'institution judiciaire sur ce point-là. C'est une problématique qui a émergé ces dernières années au niveau mondial. Tous les pays sont concernés. On essaie de trouver des solutions, on y travaille. »
Extraits d'une tribune signée Gilles Antonowicz, avocat, historien, François Garçon, historien, enseignant-chercheur, et Limore Yagil, historienne, professeur d'histoire contemporaine :
« N'ayons pas peur des mots : plus les jours passent, plus la police de la pensée fait des ravages. Dernier épisode en date, la comparution d'Éric Zemmour le mercredi 9 décembre devant le tribunal correctionnel. Son délit ? Avoir soutenu lors d'un débat télévisé que le maréchal Pétain aurait joué un rôle dans le (relatif) sauvetage des juifs de nationalité française. Ce faisant, il se serait rendu coupable de contestation de crime contre l'humanité. »
« On se frotte les yeux. On se pince. Car Zemmour ne fait que reprendre – de manière certes abrupte, lapidaire et caricaturale dans la forme – ce qu'ont soutenu et soutiennent encore, non sans raisons, quantités d'historiens, dont, entre autres, Léon Poliakov dans le Bréviaire de la haine (1951), Raul Hilberg, dans sa monumentale somme La Destruction des juifs d'Europe, l'académicien français Robert Aron dans son Histoire de Vichy et, plus récemment, le chercheur franco-israélien Alain Michel dans son livre Vichy et la Shoah (2014). »
« Le parquet a requis 10 000 euros d'amende. Mais quelle est la légitimité du parquet pour réclamer une telle peine ? Que connaît-il du sujet ? Les tribunaux sont manifestement incompétents, à tous les sens du terme, pour juger la complexité des débats historiques. »
« On aurait pourtant pu croire la question réglée depuis longtemps. Le 13 juillet 1984, Le Monde assura la publicité d'un texte dont Jacques Isorni, l'avocat historique de Pétain, était l'auteur. […] Plainte avait alors été déposée. […] Au mois de juin 1986, le siège du parquet était occupé par le jeune substitut Philippe Bilger qui, avec sagesse, requit la relaxe. […] Une semaine plus tard, le tribunal rendit son jugement. Tous les prévenus furent relaxés. Les associations résistantes firent appel. Considérant que le manifeste litigieux contenait "implicitement et nécessairement" l'apologie des crimes de collaboration, quand bien même y étaient évoquées les atrocités et persécutions nazies, Isorni fut condamné à verser un franc de dommages et intérêts. La Cour de cassation confirma cette décision. Isorni saisit alors la Cour européenne des droits de l'homme. Le 23 septembre 1998 – trois ans après la mort d'Isorni – les juges européens condamnèrent la France à verser 100 000 francs de dommages et intérêts à ses héritiers de manière à compenser le préjudice né de sa condamnation, jugée "disproportionnée dans une société démocratique". […] La Cour constatait qu'Isorni n’avait jamais tenu de propos négationnistes, ni voulu minimiser l'Holocauste. […] Que si les autorités nationales pouvaient sanctionner des paroles racistes ou négationnistes émises lors de tels débats, elles ne pouvaient pas purement et simplement interdire le débat. Heureux temps. Quelle régression ! »
« N'ayons pas peur des mots : plus les jours passent, plus la police de la pensée fait des ravages. Dernier épisode en date, la comparution d'Éric Zemmour le mercredi 9 décembre devant le tribunal correctionnel. Son délit ? Avoir soutenu lors d'un débat télévisé que le maréchal Pétain aurait joué un rôle dans le (relatif) sauvetage des juifs de nationalité française. Ce faisant, il se serait rendu coupable de contestation de crime contre l'humanité. »
« On se frotte les yeux. On se pince. Car Zemmour ne fait que reprendre – de manière certes abrupte, lapidaire et caricaturale dans la forme – ce qu'ont soutenu et soutiennent encore, non sans raisons, quantités d'historiens, dont, entre autres, Léon Poliakov dans le Bréviaire de la haine (1951), Raul Hilberg, dans sa monumentale somme La Destruction des juifs d'Europe, l'académicien français Robert Aron dans son Histoire de Vichy et, plus récemment, le chercheur franco-israélien Alain Michel dans son livre Vichy et la Shoah (2014). »
« Le parquet a requis 10 000 euros d'amende. Mais quelle est la légitimité du parquet pour réclamer une telle peine ? Que connaît-il du sujet ? Les tribunaux sont manifestement incompétents, à tous les sens du terme, pour juger la complexité des débats historiques. »
« On aurait pourtant pu croire la question réglée depuis longtemps. Le 13 juillet 1984, Le Monde assura la publicité d'un texte dont Jacques Isorni, l'avocat historique de Pétain, était l'auteur. […] Plainte avait alors été déposée. […] Au mois de juin 1986, le siège du parquet était occupé par le jeune substitut Philippe Bilger qui, avec sagesse, requit la relaxe. […] Une semaine plus tard, le tribunal rendit son jugement. Tous les prévenus furent relaxés. Les associations résistantes firent appel. Considérant que le manifeste litigieux contenait "implicitement et nécessairement" l'apologie des crimes de collaboration, quand bien même y étaient évoquées les atrocités et persécutions nazies, Isorni fut condamné à verser un franc de dommages et intérêts. La Cour de cassation confirma cette décision. Isorni saisit alors la Cour européenne des droits de l'homme. Le 23 septembre 1998 – trois ans après la mort d'Isorni – les juges européens condamnèrent la France à verser 100 000 francs de dommages et intérêts à ses héritiers de manière à compenser le préjudice né de sa condamnation, jugée "disproportionnée dans une société démocratique". […] La Cour constatait qu'Isorni n’avait jamais tenu de propos négationnistes, ni voulu minimiser l'Holocauste. […] Que si les autorités nationales pouvaient sanctionner des paroles racistes ou négationnistes émises lors de tels débats, elles ne pouvaient pas purement et simplement interdire le débat. Heureux temps. Quelle régression ! »
« Dans ces appels à une régulation des réseaux sociaux, un thème prend une place de plus en plus importante : celui de l'anonymat, derrière lequel peuvent se cacher les multiples intervenants sur ces réseaux. De nombreuses voix s'élèvent en effet pour dénoncer cet anonymat, qui favoriserait de multiples méfaits et porterait gravement atteinte à la démocratie et aux principes fondamentaux de transparence, d'engagement et de responsabilité citoyenne. Il démontrerait une absence de courage et une forme d'irresponsabilité citoyenne de la part des internautes, qui seraient ainsi naturellement portés à ne pas assumer leurs propos et à en négliger les possibles conséquences. Ainsi, l'anonymat favoriserait l'agressivité, l'expression de la haine, le harcèlement en ligne et l'apologie du terrorisme. »
« Pour la députée française Laetitia Avia, initiatrice de la proposition de loi contre la haine en ligne, "l'anonymat sur les réseaux sociaux encourage un sentiment d'impunité pour ceux qui s'autorisent à harceler, humilier et insulter". Linus Torwalds, le créateur de Linux, va même jusqu'à considérer les réseaux sociaux comme une "poubelle" dans laquelle les internautes peuvent, en se retranchant derrière l'anonymat, déverser leurs ordures. Ce rôle néfaste de l'anonymat semble d'ailleurs confirmé par plusieurs recherches, comme l'étude de 2017 du Pew Research Center, selon laquelle 89 % des adultes américains estiment que l'anonymat facilite la cruauté et le harcèlement en ligne. »
« C'est pourquoi nombreux sont ceux qui demandent que soit mis fin à ce statut d'anonymat des utilisateurs des réseaux sociaux. Parmi eux, le président français Emmanuel Macron n'a pas hésité à affirmer, dès 2018, qu'il fallait "aller vers une levée progressive de toute forme d'anonymat". On ne peut certes qu'approuver les appels à la responsabilité citoyenne de chacun, responsabilité qui exige transparence et courage. Toutefois, est-ce bien l'anonymat qui est ici en question ? Le doute s'impose à ce sujet. »
« Tout d'abord, ceux qui appellent à la disparition de l'anonymat semblent confondre anonymat et pseudonymat. En effet, les utilisateurs des réseaux sociaux numériques y interviennent non pas de manière totalement anonyme, mais en utilisant un pseudonyme. Or, ceux qui souhaitent s'exprimer sous un pseudonyme sur des plateformes telles que Twitter, Instagram ou Whatsapp doivent préalablement s'enregistrer sur la plateforme avec leur identité civile. Il est donc possible de remonter à l'utilisateur en cas de violation de la loi. En outre, chaque utilisateur d'internet est identifiable grâce à son adresse IP, soit le numéro d'identification attribué automatiquement à tout périphérique relié à internet. Sauf cas exceptionnels, il est donc possible d'identifier celui qui se trouve derrière un pseudonyme. »
« Pseudonymat ne signifie donc pas impunité, cela pour autant, bien évidemment, que les États mettent en place les moyens technologiques et judiciaires nécessaires au repérage des contenus illicites, à leur retrait rapide par les plateformes ainsi qu'à l'identification et à la poursuite de leurs auteurs. Bien que d'importants efforts doivent encore être entrepris en ce sens, de nombreuses condamnations pénales sont d'ores et déjà intervenues contre des internautes s'étant exprimés de manière délictueuse sur les réseaux sociaux. »
« Par ailleurs, une interdiction pure et simple de tout anonymat ou pseudonymat ne porterait-elle pas atteinte à la liberté d'expression ? Ne favoriserait-elle pas l'autocensure des internautes et ne réduirait-elle pas l'espace de liberté que constitue internet ? Ne deviendrait-il pas plus difficile d'exprimer des opinions contraires à la pensée dominante, sous peine de s'exposer à des agressions ? Interdire l'anonymat ne pourrait-il pas favoriser le harcèlement de ceux qui s'expriment sur les réseaux sociaux et prennent position sur des sujets clivants (orientation politique, sexuelle, religieuse) ? En outre, une telle interdiction ne pourrait-elle pas mettre en danger les lanceurs d'alerte ? »
« Pour la députée française Laetitia Avia, initiatrice de la proposition de loi contre la haine en ligne, "l'anonymat sur les réseaux sociaux encourage un sentiment d'impunité pour ceux qui s'autorisent à harceler, humilier et insulter". Linus Torwalds, le créateur de Linux, va même jusqu'à considérer les réseaux sociaux comme une "poubelle" dans laquelle les internautes peuvent, en se retranchant derrière l'anonymat, déverser leurs ordures. Ce rôle néfaste de l'anonymat semble d'ailleurs confirmé par plusieurs recherches, comme l'étude de 2017 du Pew Research Center, selon laquelle 89 % des adultes américains estiment que l'anonymat facilite la cruauté et le harcèlement en ligne. »
« C'est pourquoi nombreux sont ceux qui demandent que soit mis fin à ce statut d'anonymat des utilisateurs des réseaux sociaux. Parmi eux, le président français Emmanuel Macron n'a pas hésité à affirmer, dès 2018, qu'il fallait "aller vers une levée progressive de toute forme d'anonymat". On ne peut certes qu'approuver les appels à la responsabilité citoyenne de chacun, responsabilité qui exige transparence et courage. Toutefois, est-ce bien l'anonymat qui est ici en question ? Le doute s'impose à ce sujet. »
« Tout d'abord, ceux qui appellent à la disparition de l'anonymat semblent confondre anonymat et pseudonymat. En effet, les utilisateurs des réseaux sociaux numériques y interviennent non pas de manière totalement anonyme, mais en utilisant un pseudonyme. Or, ceux qui souhaitent s'exprimer sous un pseudonyme sur des plateformes telles que Twitter, Instagram ou Whatsapp doivent préalablement s'enregistrer sur la plateforme avec leur identité civile. Il est donc possible de remonter à l'utilisateur en cas de violation de la loi. En outre, chaque utilisateur d'internet est identifiable grâce à son adresse IP, soit le numéro d'identification attribué automatiquement à tout périphérique relié à internet. Sauf cas exceptionnels, il est donc possible d'identifier celui qui se trouve derrière un pseudonyme. »
« Pseudonymat ne signifie donc pas impunité, cela pour autant, bien évidemment, que les États mettent en place les moyens technologiques et judiciaires nécessaires au repérage des contenus illicites, à leur retrait rapide par les plateformes ainsi qu'à l'identification et à la poursuite de leurs auteurs. Bien que d'importants efforts doivent encore être entrepris en ce sens, de nombreuses condamnations pénales sont d'ores et déjà intervenues contre des internautes s'étant exprimés de manière délictueuse sur les réseaux sociaux. »
« Par ailleurs, une interdiction pure et simple de tout anonymat ou pseudonymat ne porterait-elle pas atteinte à la liberté d'expression ? Ne favoriserait-elle pas l'autocensure des internautes et ne réduirait-elle pas l'espace de liberté que constitue internet ? Ne deviendrait-il pas plus difficile d'exprimer des opinions contraires à la pensée dominante, sous peine de s'exposer à des agressions ? Interdire l'anonymat ne pourrait-il pas favoriser le harcèlement de ceux qui s'expriment sur les réseaux sociaux et prennent position sur des sujets clivants (orientation politique, sexuelle, religieuse) ? En outre, une telle interdiction ne pourrait-elle pas mettre en danger les lanceurs d'alerte ? »
« "On a vu ces derniers mois une certaine dérive de chaînes d'information qui se sont transformées en chaînes de débat, où opinion valait un fait, et où un fait était présenté comme une opinion. Des prises de parole se sont avérées désastreuses pour la santé publique", a ainsi reproché le sénateur EELV de Lyon Thomas Dossus. "Quels outils y a-t-il pour faire revenir un peu de raison sur ces chaînes d'information ?" »
« Roch-Olivier Maistre, qui a d'ailleurs consulté le professeur Delfraissy (président du Conseil scientifique) pour avoir sa lecture sur la couverture médiatique de la crise sanitaire […], a rappelé que les chaînes étaient tenues de délivrer "une information honnête, avec des points de vue équilibre". […] Roch-Olivier Maistre a rappelé que la loi posait le principe d'un "respect du pluralisme des courants de pensée et d'opinion". Il a considéré que les émissions de débat, avec la présence d'éditorialistes, aux opinions très marquées, posaient un "sujet plus délicat". "On est en droit de rappeler à ces chaînes, à ces éditeurs – et le CSA ne manquera pas de le faire – [qu'on] doit retrouver une pluralité de points de vue", a-t-il prévenu. »
« Roch-Olivier Maistre, qui a d'ailleurs consulté le professeur Delfraissy (président du Conseil scientifique) pour avoir sa lecture sur la couverture médiatique de la crise sanitaire […], a rappelé que les chaînes étaient tenues de délivrer "une information honnête, avec des points de vue équilibre". […] Roch-Olivier Maistre a rappelé que la loi posait le principe d'un "respect du pluralisme des courants de pensée et d'opinion". Il a considéré que les émissions de débat, avec la présence d'éditorialistes, aux opinions très marquées, posaient un "sujet plus délicat". "On est en droit de rappeler à ces chaînes, à ces éditeurs – et le CSA ne manquera pas de le faire – [qu'on] doit retrouver une pluralité de points de vue", a-t-il prévenu. »
« J'ai interpellé le CSA, qui, je vous le rappelle, a un rôle de régulation, et j'ai interpelé également les deux commissions d'enquête au niveau du Sénat et de l'Assemblée nationale. J'en suis à ma vingtième audition de commission d'enquête. […] Il me semble qu'on pourrait aussi entendre des patrons de chaînes, et en particulier de certaines chaînes […] qui font non plus de l'information mais qui créent du débat. Du débat pour faire du buzz ; du buzz pour faire du fric. Il y a un moment donné où il faut savoir s'arrêter. Donc j'ai interpellé le CSA, en disant : moi, cela ne me regarde pas, mais il y a probablement une façon pour le CSA d'avoir un effet de régulation. Je ne sais pas ce qu'il se passera. »
Une actrice revendique un changement de sexe ? 20 Minutes le signale… mais sans dire clairement de qui il s'agit. Tout en s'en justifiant : « Cet article a été rédigé en respectant les pronoms avec lesquels Elliot Page a annoncé vouloir être identifié. Dans le même souci du respect de l'identité de cet acteur, nous ne mentionnons pas le "deadname", ou "morinom", c'est-à-dire son ancien prénom. » Surtout au moment où il s'agit, précisément, de rendre public le passage d'un prénom à l'autre", cette pudeur bien-pensante procède d'un ridicule confondant.
« Dans un communiqué de presse […], le parti Europe Écologie - Les Verts a annoncé qu'il boycottait la chaîne d'information du groupe Canal Plus. Le mouvement […] explique ce choix en raison de "la dérive de la ligne éditoriale choisie par la chaîne", "qui a notamment choisi Eric Zemmour comme chroniqueur régulier". "Nous défendons la liberté de la presse, la liberté pour les journalistes d'exercer leur métier, notamment quand celle-ci est menacée par le vote de l'article 24 sur la Sécurité globale. Nous témoignons toute notre solidarité aux journalistes de CNews qui se sont démarqués de la politique conduite par leur employeur", a déclaré EELV, qui a déploré "une carence manifeste de la part du CSA à qui la loi confie la mission de veiller au respect de la dignité de la personne humaine". Ainsi, le parti ne souhaite pas "continuer à cautionner", "par la présence des écologistes sur cette chaîne d'information", "des propos racistes, misogynes, homophobes ou climatosceptiques". "Notre absence de ces débats nous permettra de porter les propositions des écologistes loin des caricatures et de la polarisation du débat public dans lequel cette ligne éditoriale voudrait nous conduire", a ajouté EELV, appelant les autres partis à faire de même et aux annonceurs à se retirer. »
« Le débat sur le mot en n a refait surface dans les écoles secondaires, cette fois dans l'enseignement de l'histoire. Les commissions scolaires Lester-B.-Pearson (CSLBP) et English-Montréal (CSEM) ont retiré cette semaine des salles de classe de 4e secondaire le livre Journeys Through the History of Quebec and Canada, parce que l'ouvrage fait référence à l'essai Nègres blancs d'Amérique, de Pierre Vallières. »
Choqué par des « messages haineux, racistes, incitant à la violence » qui, selon lui, « n'ont pas leur place sur les réseaux sociaux », le député Buon Tan (LREM) affirme que « c'est la responsabilité des plates-formes comme Twitter France que de faire respecter la loi, de toute urgence ».
De notre point de vue, Twitter se doit simplement de respecter la loi. Et non de la « faire respecter ». Nuance subtile mais essentielle. Au moins la volonté de déléguer des fonctions régaliennes au Gafam est-elle désormais clairement assumée…
Soit dit en passant : c'était bien la peine de développer une application anti-Covid dysfonctionnelle sous prétexte, précisément, d'échapper à leur influence !
De notre point de vue, Twitter se doit simplement de respecter la loi. Et non de la « faire respecter ». Nuance subtile mais essentielle. Au moins la volonté de déléguer des fonctions régaliennes au Gafam est-elle désormais clairement assumée…
Soit dit en passant : c'était bien la peine de développer une application anti-Covid dysfonctionnelle sous prétexte, précisément, d'échapper à leur influence !
« Dénoncée sur Pharos, elle a regretté son commentaire et présenté des excuses. Elle avait, d'elle-même, effacé son propos écrit trop vite, sous le coup de la colère. Le ministère public avait requis une peine de six mois avec sursis et cent quatre-vingts heures de travail d'intérêt général, arguant d'un "nous sommes dans un contexte où on ne peut pas écrire, dire n'importe quoi". Qu'il est choquant de lire, surtout quand l'auteur est un magistrat, qu'un contexte devrait moduler la liberté d'expression. »
« Que l'émotion suscitée par l'attentat terroriste de Conflans soit grande, on peut le comprendre. Elle est peut-être même salutaire quand elle fait vaciller les présupposés « bisounoursiques » de la bien-pensance. […] Cette même émotion ne devrait-elle pas interdire de juger en comparution immédiate des affaires trop liées à sa source ? L'équilibre de la balance des avantages (ne pas encombrer la Justice, la rendre rapidement, et le montrer) et des inconvénients (laisser le jugement être pollué par le contexte et l'émotion qu'il suscite, ne pas prendre assez de recul) est complexe à trouver, mais je crois que le droit du justiciable à un procès équitable pourrait y être menacé. […] Reste qu'avec le terrorisme islamique, je demeure persuadé que la voie judiciaire est une impasse où notre pays se fourvoie. »
« Que l'émotion suscitée par l'attentat terroriste de Conflans soit grande, on peut le comprendre. Elle est peut-être même salutaire quand elle fait vaciller les présupposés « bisounoursiques » de la bien-pensance. […] Cette même émotion ne devrait-elle pas interdire de juger en comparution immédiate des affaires trop liées à sa source ? L'équilibre de la balance des avantages (ne pas encombrer la Justice, la rendre rapidement, et le montrer) et des inconvénients (laisser le jugement être pollué par le contexte et l'émotion qu'il suscite, ne pas prendre assez de recul) est complexe à trouver, mais je crois que le droit du justiciable à un procès équitable pourrait y être menacé. […] Reste qu'avec le terrorisme islamique, je demeure persuadé que la voie judiciaire est une impasse où notre pays se fourvoie. »
« Gérald Darmanin a déposé plainte mercredi pour "diffamation publique envers la Police nationale" après la publication sur un blog hébergé par Mediapart d'un texte accusant la police de "barbarie" pour avoir "exécuté" l'assassin de Samuel Paty. […] L'article visé par le ministre intitulé "Exécution sommaire du suspect : nouvelle norme en matière de terrorisme?" commente une vidéo amateur tournée au moment où les policiers font feu sur le jeune réfugié d'origine russe tchétchène alors qu'il vient de décapiter Samuel Paty. "Ce jeune de dix-huit ans n'est au moment précise de sa mort qu'un suspect armé d'un jouet et d'un canif. Applaudir une police qui tue de façon aussi sommaire et systématique les individus suspectés de terrorisme, c'est applaudir une barbarie […], c'est embraser le choc des civilisations qui se trouve […] en haut de l'agenda de toutes les extrêmes-droites du monde", écrit notamment l'auteur. »
Question (rhétorique) posée par Virginie Le Guay, éditorialiste à Paris-Match : « Cet échec collectif que nous constatons tous, est-ce qu'il ne vient pas, est-ce qu'il n'a pas été aggravé du fait qu'on a entendu tellement de voix discordantes ? […] Est-ce qu'il n'aurait pas fallu, à un moment ou un autre, faire taire un peu, aussi bien au milieu de la communauté scientifique qu'au milieu de la communauté politique, peut-être qu'au milieu de la communauté des journalistes, faire taire tous ceux qui s'exprimaient pour dire un peu tout ce qu'ils pensaient, et se rendre compte que cela affaiblissait complètement le discours officiel ? » (24 heures, LCI, 23 octobre 2020)
« Pour des propos tenus dix jours plus tard sur le même réseau social, le tribunal a cependant relaxé l'essayiste qui était poursuivi pour provocation à la haine raciale. Le Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT avait signalé un commentaire contenant lui aussi un lien vers un article. Alain Soral écrivait notamment "plus les juifs nous écrasent, plus ils exigent qu'on les ignore". Le tribunal a estimé que cette formulation n'appelait "que de manière trop indirecte" à la haine et la violence pour pouvoir être qualifiée "d'exhortation", un nuance liée à une jurisprudence récente de la Cour de cassation. »
« "On ne m'a jamais censuré, sauf une fois. C'était sur C8 parce que j'avais interviewé un mec qui travaillait au Qatar. Il disait du mal du Qatar. La direction m'a fait comprendre qu'elle était en train de signer avec Bein Sports et qu'il fallait éviter de dire du mal du Qatar", a expliqué Thierry Ardisson. Et de souligner : "C'est la seule fois de ma carrière ! Il faut le dire ! J'ai fait les pires conneries et je n'ai jamais été censuré, sauf une fois". "On dit ce qu'on veut à la télé. Il faut le dire aux gens. Si on ne dit rien, c'est parce qu'on a rien à dire !", a-t-il blagué en conclusion. »
« Le monde universitaire commencerait-il enfin à se réveiller ? C'est à croire, même si ce réveil demeure pour le moins discret. Ainsi dix professeurs viennent-ils de rendre publique une tribune dans laquelle ils viennent au secours d'Aram Mardirossian, un de leurs collègues de la Sorbonne, professeur en histoire du droit. Que reproche-t-on à ce dernier ? Tout simplement d'avoir, le 29 septembre dernier, émis une opinion hétérodoxe sur le mariage homosexuel. […] Aussitôt, les justiciers en herbe de l'Unef montent sur leurs petits chevaux. […] Une majorité de ses collègues, tétanisés par la peur de ne plus être dans le vent – ou, plus prosaïquement, de perdre leur boulot –, exigent suspension et conseil de discipline pour le trublion, tandis que le parquet de Paris décide d'ouvrir une enquête préliminaire pour "injures homophobes". »
« Vers une proposition de loi "visant à encadrer la modération des contenus sur Internet" ? Selon nos informations, un tel texte est en préparation. […] Son dépôt n'est pas acté pour l'instant, le gouvernement évaluant son opportunité. »
« "La lutte contre la haine, la lutte contre le terrorisme, la création au fond d'un ordre public commun de l'internet sont aussi importants que l'innovation technologique et que la liberté, car il n'y a pas de liberté sans ordre public", a exposé le 22 septembre dernier Emmanuel Macron devant l'Assemblée générale des Nations Unies. "C'est à nous de le créer par un engagement international et je ne crois pas que la protection de la liberté d'expression puisse s'accommoder du discours terroriste, des discours de haine, de l'anonymat qui couvre en quelque sorte la désinhibition de la violence. Cet agenda est essentiel pour nous tous et toutes. Nous continuerons d'y agir avec force" a insisté le chef de l'État. »
« "La lutte contre la haine, la lutte contre le terrorisme, la création au fond d'un ordre public commun de l'internet sont aussi importants que l'innovation technologique et que la liberté, car il n'y a pas de liberté sans ordre public", a exposé le 22 septembre dernier Emmanuel Macron devant l'Assemblée générale des Nations Unies. "C'est à nous de le créer par un engagement international et je ne crois pas que la protection de la liberté d'expression puisse s'accommoder du discours terroriste, des discours de haine, de l'anonymat qui couvre en quelque sorte la désinhibition de la violence. Cet agenda est essentiel pour nous tous et toutes. Nous continuerons d'y agir avec force" a insisté le chef de l'État. »
La "Lettre sur la justice et un débat ouvert" serait-elle accueillie avec bienveillance par la presse française ? Nous avons déjà cité Le Point, où Denis Jeambar se réjouit qu'« une vraie réponse s'organise pour appeler à un peu plus de raison, de mesure et de bon sens face à l'absolutisme moral d'un certain camp du bien ». Le ton est à peu près le même dans Challenges, où Denis Jeambar signe cet éditorial.
« À juste titre, l'écologie et la lutte pour plus de justice sont désormais des questions centrales dans nos sociétés. […] Cette position de principe ne justifie pas, en revanche, des postures de plus en plus dogmatiques qui conduisent à étouffer le débat public. Cette menace se dessine déjà chez nous mais elle a pris une telle ampleur aux Etats-Unis avec les mouvements #Me Too et Black Lives Matter qu'un collectif de 150 écrivains de renom, d'artistes célèbres et de grands journalistes viennent de publier outre-atlantique, sur le site du mensuel Harper's, une tribune pour s'inquiéter de cette dérive menaçant purement et simplement la liberté d'expression. »
« Que disent-ils? Que ce que nous appelons "le politiquement correct" est en train de devenir une censure. De fait, une atmosphère d'intolérance est bel et bien en train de s'installer qui menace les fondements même de la démocratie. "L'échange libre des informations et des idées, qui est le moteur même des sociétés libérales, écrivent ces nouveaux résistants, devient chaque jour plus limité. La censure que l'on s'attendait plutôt à voir surgir du côté de la droite radicale se répand aussi dans notre culture: intolérance à l'égard des opinions divergentes, goût pour l'humiliation publique et l'ostracisme, tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveuglante. Nous défendons le principe d'un contre-discours solide et caustique de toutes parts." »
« Pierre-André Taguieff […] s'inquiéte lui aussi de la révolution qui s'annonce : "Des groupes de censeurs violents déboulonnnent ou souillent des statues, tandis que des intellectuels sectaires devenus des indignés professionnels, interviennent dans l'espace public pour légitimer ces violences, non sans dénoncer, condamner et intimider ceux qui leur résistent. Ils appellent à la censure et lancent des chasses aux sorcières habillées de nobles sentiments." »
« Nul ne peut nier les injustices, le racisme, l'antisémitisme mais, comme l'écrivent les signataires de la tribune publiée par Harper's, ''cette atmosphère étouffante va finir par nuire aux causes les plus vitales". »
« Comment […] se taire quand l'antiracisme défend une approche ethno-racialiste de l'histoire et de la culture contraire à notre conception universaliste de la citoyenneté et à notre refus du différencialisme et du communautarisme ! Comment, sur un tout autre terrain, ne pas être inquiet quand les membres de la Convention citoyenne pour le climat proposent de placer la protection de l'environnement au-dessus des libertés publiques ! »
« Comme l'écrivent les nouveaux résistants américains, "pour vaincre de mauvaises idées, il faut les exposer, argumenter et convaincre, et non pas essayer de les taire ou de les faire disparaître". »
« À juste titre, l'écologie et la lutte pour plus de justice sont désormais des questions centrales dans nos sociétés. […] Cette position de principe ne justifie pas, en revanche, des postures de plus en plus dogmatiques qui conduisent à étouffer le débat public. Cette menace se dessine déjà chez nous mais elle a pris une telle ampleur aux Etats-Unis avec les mouvements #Me Too et Black Lives Matter qu'un collectif de 150 écrivains de renom, d'artistes célèbres et de grands journalistes viennent de publier outre-atlantique, sur le site du mensuel Harper's, une tribune pour s'inquiéter de cette dérive menaçant purement et simplement la liberté d'expression. »
« Que disent-ils? Que ce que nous appelons "le politiquement correct" est en train de devenir une censure. De fait, une atmosphère d'intolérance est bel et bien en train de s'installer qui menace les fondements même de la démocratie. "L'échange libre des informations et des idées, qui est le moteur même des sociétés libérales, écrivent ces nouveaux résistants, devient chaque jour plus limité. La censure que l'on s'attendait plutôt à voir surgir du côté de la droite radicale se répand aussi dans notre culture: intolérance à l'égard des opinions divergentes, goût pour l'humiliation publique et l'ostracisme, tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveuglante. Nous défendons le principe d'un contre-discours solide et caustique de toutes parts." »
« Pierre-André Taguieff […] s'inquiéte lui aussi de la révolution qui s'annonce : "Des groupes de censeurs violents déboulonnnent ou souillent des statues, tandis que des intellectuels sectaires devenus des indignés professionnels, interviennent dans l'espace public pour légitimer ces violences, non sans dénoncer, condamner et intimider ceux qui leur résistent. Ils appellent à la censure et lancent des chasses aux sorcières habillées de nobles sentiments." »
« Nul ne peut nier les injustices, le racisme, l'antisémitisme mais, comme l'écrivent les signataires de la tribune publiée par Harper's, ''cette atmosphère étouffante va finir par nuire aux causes les plus vitales". »
« Comment […] se taire quand l'antiracisme défend une approche ethno-racialiste de l'histoire et de la culture contraire à notre conception universaliste de la citoyenneté et à notre refus du différencialisme et du communautarisme ! Comment, sur un tout autre terrain, ne pas être inquiet quand les membres de la Convention citoyenne pour le climat proposent de placer la protection de l'environnement au-dessus des libertés publiques ! »
« Comme l'écrivent les nouveaux résistants américains, "pour vaincre de mauvaises idées, il faut les exposer, argumenter et convaincre, et non pas essayer de les taire ou de les faire disparaître". »
« "Notre résistance à Donald Trump ne doit pas conduire au dogmatisme ou à la coercition…" Tout est dit dans l'accroche de cette importante tribune publiée, le mardi 7 juillet, sur le site du vénérable magazine d'idées Harper's Magazine – et reproduite en intégralité par nos confrères du Monde. Intitulé "Lettre sur la justice et un débat ouvert", signé par plus de cent cinquante personnalités internationales issues du monde des arts, des lettres et de l'université, le texte appelle à une prise de conscience face aux menaces que font peser (entre autres) les réseaux sociaux contre la liberté d'expression. Particulièrement aux États-Unis, nation piégée entre les dérives inquiétantes de la présidence ultra-droitière de Trump et, en face, la radicalisation fulgurante d'un progressisme devenu fou à force d'obsessions identitaires et d'intolérance viscérale au débat contradictoire. Parmi les signataires de la missive : Margaret Atwood, Salman Rushdie, Kamel Daoud, Francis Fukuyama, Bill T. Jones, Noam Chomsky, l'autrice féministe Gloria Steinem, le trompettiste de jazz Wynton Marsalis ou encore J. K. Rowling. Objet de leur mobilisation : s'opposer à tyrannie de la contrition qui, depuis quelque temps, pousse de nombreuses personnalités à des excuses publiques pour des prises de position jugées insupportables par une partie de la "twittosphère". »
« En réaction à ce climat de susceptibilités extrêmes sur de complexes questions et qui risque, à terme, de pousser tout un chacun à l'autocensure, l'éditorialiste Thomas Chatterton Williams, contributeur du New York Times et pour Harper's Magazine, s'est donc impliqué voici un mois dans la gestation de cette lettre ouverte. […] Rédigé par une vingtaine de collaborateurs, comme l'a confié Williams au Washington Post, le texte a ensuite été envoyé à des signataires aux profils très divers. "Nous voulions que ce document reflète cette réalité que beaucoup de personnes qui ne sont pas de vieux hommes blancs partagent ces inquiétudes" a déclaré au journal ce trentenaire, par ailleurs auteur en 2019 de l'ouvrage Self-Portrait in Black and White – Unlearning race (éd. W. W. Norton & Company) et lui-même fils d'un père noir et d'une mère blanche. Que contient précisément la tribune ? Elle débute par un état des lieux alarmiste tout en affirmant sans ambiguïté son combat contre les "forces illibérales" portées par Donald Trump : "Nos institutions culturelles sont aujourd'hui à l'épreuve. Les puissantes manifestations en faveur de la justice raciale et sociale revendiquent une réforme de la police trop longtemps différée et font plus largement entendre des appels pour davantage d'égalité et d'inclusion dans notre société, notamment dans l'enseignement supérieur, le journalisme, la philanthropie et les arts. Mais cette nécessaire prise en compte a aussi renforcé tout un ensemble de postures morales et d'engagements politiques qui risquent d'affaiblir les règles du débat public et l'acceptation des différences au profit d'un conformisme idéologique. Autant nous avons salué la première phase de ce mouvement, autant nous voulons nous élever contre la seconde". »
« Le texte se poursuit : "L'inclusion démocratique que nous appelons de nos vœux ne peut advenir que si nous refusons le climat d'intolérance général qui s'est installé de part et d'autre. L'échange libre des informations et des idées, qui est le moteur même des sociétés libérales, devient chaque jour plus limité. La censure, que l'on s'attendait plutôt à voir surgir du côté de la droite radicale, se répand largement aussi dans notre culture : intolérance à l'égard des opinions divergentes, goût pour l'humiliation publique et l'ostracisme, tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveuglante. Nous défendons le principe d'un contre-discours solide et même caustique de toutes parts". Évoquant "une atmosphère étouffante [qui] va finir par nuire aux causes les plus vitales de notre époque", la lettre ouverte se conclut par un ferme appel à la vigilance : "Pour vaincre de mauvaises idées, il faut les exposer, argumenter et convaincre, et non pas essayer de les taire ou espérer qu'elles disparaissent. Nous rejetons les faux choix qu'on nous présente entre la justice et la liberté : l'une n'existe pas sans l'autre. En tant qu'écrivains, notre métier repose sur la marge que la société nous accorde pour l'expérimentation, la prise de risque et même l'erreur. Nous avons besoin de préserver la possibilité d'un désaccord de bonne foi sans conséquences professionnelles désastreuses." »
« Dans les heures qui ont suivi sa publication sur le site de Harper's, ce texte n'a pas manqué à son tour de s'attirer un déluge de critiques ou remarques acerbes. […] Pour Matt Zoller Seitz, critique télé pour le New York Magazine, "Cette lettre du Harper's Magazine n'aurait jamais dû être écrite. Ses instigateurs semblent totalement inconscients du mal que certains de ses signataires ont causé", écrit-il sur Twitter, visant implicitement J. K. Rowling. En découvrant que celle-ci était leur voisine de tribune, certaines plumes ont demandé au Harper's Magazine de retirer leur nom de cette lettre ouverte, telle l'autrice transgenre Jennifer Finlay Boylan. La présence dans la liste d'une Rowling en totale disgrâce s'avère ainsi une épine majeure dans le pied de cette tribune pourtant fort pertinente au vu du contexte néomaccarthyste en cours aux États-Unis. »
« Au vu de la tempête déclenchée par la lettre du Harper's Magazine, les hostilités ne sont pas près de retomber. Mais au moins, une vraie réponse s'organise pour appeler à un peu plus de raison, de mesure et de bon sens face à l'absolutisme moral d'un certain camp du bien. »
« En réaction à ce climat de susceptibilités extrêmes sur de complexes questions et qui risque, à terme, de pousser tout un chacun à l'autocensure, l'éditorialiste Thomas Chatterton Williams, contributeur du New York Times et pour Harper's Magazine, s'est donc impliqué voici un mois dans la gestation de cette lettre ouverte. […] Rédigé par une vingtaine de collaborateurs, comme l'a confié Williams au Washington Post, le texte a ensuite été envoyé à des signataires aux profils très divers. "Nous voulions que ce document reflète cette réalité que beaucoup de personnes qui ne sont pas de vieux hommes blancs partagent ces inquiétudes" a déclaré au journal ce trentenaire, par ailleurs auteur en 2019 de l'ouvrage Self-Portrait in Black and White – Unlearning race (éd. W. W. Norton & Company) et lui-même fils d'un père noir et d'une mère blanche. Que contient précisément la tribune ? Elle débute par un état des lieux alarmiste tout en affirmant sans ambiguïté son combat contre les "forces illibérales" portées par Donald Trump : "Nos institutions culturelles sont aujourd'hui à l'épreuve. Les puissantes manifestations en faveur de la justice raciale et sociale revendiquent une réforme de la police trop longtemps différée et font plus largement entendre des appels pour davantage d'égalité et d'inclusion dans notre société, notamment dans l'enseignement supérieur, le journalisme, la philanthropie et les arts. Mais cette nécessaire prise en compte a aussi renforcé tout un ensemble de postures morales et d'engagements politiques qui risquent d'affaiblir les règles du débat public et l'acceptation des différences au profit d'un conformisme idéologique. Autant nous avons salué la première phase de ce mouvement, autant nous voulons nous élever contre la seconde". »
« Le texte se poursuit : "L'inclusion démocratique que nous appelons de nos vœux ne peut advenir que si nous refusons le climat d'intolérance général qui s'est installé de part et d'autre. L'échange libre des informations et des idées, qui est le moteur même des sociétés libérales, devient chaque jour plus limité. La censure, que l'on s'attendait plutôt à voir surgir du côté de la droite radicale, se répand largement aussi dans notre culture : intolérance à l'égard des opinions divergentes, goût pour l'humiliation publique et l'ostracisme, tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveuglante. Nous défendons le principe d'un contre-discours solide et même caustique de toutes parts". Évoquant "une atmosphère étouffante [qui] va finir par nuire aux causes les plus vitales de notre époque", la lettre ouverte se conclut par un ferme appel à la vigilance : "Pour vaincre de mauvaises idées, il faut les exposer, argumenter et convaincre, et non pas essayer de les taire ou espérer qu'elles disparaissent. Nous rejetons les faux choix qu'on nous présente entre la justice et la liberté : l'une n'existe pas sans l'autre. En tant qu'écrivains, notre métier repose sur la marge que la société nous accorde pour l'expérimentation, la prise de risque et même l'erreur. Nous avons besoin de préserver la possibilité d'un désaccord de bonne foi sans conséquences professionnelles désastreuses." »
« Dans les heures qui ont suivi sa publication sur le site de Harper's, ce texte n'a pas manqué à son tour de s'attirer un déluge de critiques ou remarques acerbes. […] Pour Matt Zoller Seitz, critique télé pour le New York Magazine, "Cette lettre du Harper's Magazine n'aurait jamais dû être écrite. Ses instigateurs semblent totalement inconscients du mal que certains de ses signataires ont causé", écrit-il sur Twitter, visant implicitement J. K. Rowling. En découvrant que celle-ci était leur voisine de tribune, certaines plumes ont demandé au Harper's Magazine de retirer leur nom de cette lettre ouverte, telle l'autrice transgenre Jennifer Finlay Boylan. La présence dans la liste d'une Rowling en totale disgrâce s'avère ainsi une épine majeure dans le pied de cette tribune pourtant fort pertinente au vu du contexte néomaccarthyste en cours aux États-Unis. »
« Au vu de la tempête déclenchée par la lettre du Harper's Magazine, les hostilités ne sont pas près de retomber. Mais au moins, une vraie réponse s'organise pour appeler à un peu plus de raison, de mesure et de bon sens face à l'absolutisme moral d'un certain camp du bien. »
« La Commission européenne a adopté, le jeudi 2 juillet, une nouvelle version de la directive "Service de médias audiovisuels" initialement adoptée en 2018, dont le but est de renforcer la protection des utilisateurs, surtout celle des mineurs, contre certains contenus audiovisuels en ligne qui pourraient être illégaux, violents et-ou préjudiciables. Bruxelles a décidé d'étendre son champ d'application aux fournisseurs de plateformes de partage de vidéos, incluant de fait les réseaux sociaux les plus populaires. Les lignes directrices adoptées par la Commission européenne […] sont particulièrement intéressantes dans le sens où elles vont permettre une meilleure protection des utilisateurs des plateformes de vidéo à la demande et des réseaux sociaux, à la fois contre les discours haineux et les contenus préjudiciables, l'idée étant de protéger un maximum les mineurs, soumis au harcèlement et à la violence en ligne. »
« En durcissant et automatisant leurs processus de modération des contenus pendant le Covid-19, les grandes plateformes du web ont fait disparaître des centaines de comptes de journalistes et activistes syriens, et des milliers de preuves de crimes de guerre, déplore Arrêt sur images. »
« L'ONG Syrian Archive dénombre trente-cinq comptes supprimés. […] La Syrie n'est pas le seul pays touché : pour le seul mois de mai, cinquante-deux comptes de journalistes palestiniens et soixante comptes de l'écosystème médiatique tunisien ont subi le même sort. La plupart seront remis en ligne en quelques jours. »
« Pour expliquer cette vague de censures inattendue, les plateformes plaident l'erreur technique liée à la méthode d'apprentissage machine (machine learning) de leurs programmes, et mettent en avant le contexte de l'épidémie de Covid-19. »
« Mais pour l'ONG britannique Syrian Archive, interrogée par NBC, l'argument du confinement ne suffit pas à expliquer que "depuis le début de l'année, la part de contenus liés aux droits humains en Syrie supprimée par YouTube a plus ou moins doublé (de 13 à 20%)". En mai, selon le décompte de l'ONG, 350 000 vidéos "d'attaques aériennes, de manifestations et de destruction de maisons" auraient été effacées au nom de la protection de la sensibilité des utilisateurs. […] Et la technologie de modération est de plus en plus invasive : selon YouTube, 80 % des contenus violents publiés au second trimestre 2019 ont été identifiés et supprimés par le système... avant même leur publication ! »
« L'ONG Syrian Archive dénombre trente-cinq comptes supprimés. […] La Syrie n'est pas le seul pays touché : pour le seul mois de mai, cinquante-deux comptes de journalistes palestiniens et soixante comptes de l'écosystème médiatique tunisien ont subi le même sort. La plupart seront remis en ligne en quelques jours. »
« Pour expliquer cette vague de censures inattendue, les plateformes plaident l'erreur technique liée à la méthode d'apprentissage machine (machine learning) de leurs programmes, et mettent en avant le contexte de l'épidémie de Covid-19. »
« Mais pour l'ONG britannique Syrian Archive, interrogée par NBC, l'argument du confinement ne suffit pas à expliquer que "depuis le début de l'année, la part de contenus liés aux droits humains en Syrie supprimée par YouTube a plus ou moins doublé (de 13 à 20%)". En mai, selon le décompte de l'ONG, 350 000 vidéos "d'attaques aériennes, de manifestations et de destruction de maisons" auraient été effacées au nom de la protection de la sensibilité des utilisateurs. […] Et la technologie de modération est de plus en plus invasive : selon YouTube, 80 % des contenus violents publiés au second trimestre 2019 ont été identifiés et supprimés par le système... avant même leur publication ! »
« Le Parlement s'apprête à voter un nouveau dispositif de surveillance et de censure de l'Internet. Il s'agit des articles 11 et 11 bis A de la loi sur la protection des victimes des violences conjugales, tels que votés par le Sénat le 9 juin. Ces articles imposent aux sites qui hébergent des contenus pornographiques de recourir à des dispositifs de vérification d'âge pour empêcher que les [mineurs] y aient accès. De telles obligations, nourries des volontés gouvernementales de nous identifier partout et tout le temps, ne peuvent qu'entraîner de nouvelles et multiples atteintes à nos libertés. Elles risquent aussi de parasiter, en les déshumanisant, les questionnements autour de l'accompagnement des enfants dans la découverte d'Internet, qui devraient pourtant être au cœur des réflexions. Le Parlement a encore une chance de rejeter une partie de cette idée : il doit la saisir. »
« "Il y a un appel, une exhortation au rejet, à la discrimination des musulmans dans leur ensemble", tance, plus tard, dans son réquisitoire, la représentante du Parquet. Décortiquant une "rhétorique insidieuse" qui "crée la peur" et "essentialise la communauté musulmane", elle demande une peine de 10 000 euros d'amende, avec possibilité d'emprisonnement en cas de non-paiement, ainsi qu'une publication "large" de la décision aux frais du prévenu. La condamnation "doit amener les citoyens et pas seulement Zemmour, l'opinion publique, à prendre conscience que s'il avance toujours sur un fil, celui de la provocation et de dépasser le 'politiquement correct'', une sanction est prononcée lorsqu'il franchit les limites posées par la loi", ajoute-t-elle. »
« Disney va modifier les attractions Splash Mountain de ses parcs américains. […] Le thème actuel de "Splash Mountain" est tiré d'un film Disney très controversé, Mélodie du Sud. Dès sa sortie en 1946, il avait suscité de nombreuses critiques qui lui reprochaient de diffuser des clichés racistes et de peindre sous un jour idyllique les plantations esclavagistes du vieux Sud des États-Unis. Pour ces raisons, le film n'est plus diffusé au cinéma depuis les années 1980 et n'a jamais fait l'objet de sortie en DVD. Mélodie du Sud a également été délibérément tenu à l'écart du catalogue de la plateforme de vidéo à la demande Disney +. »
« Le gestionnaire des kiosques à journaux parisiens MédiaKiosk a annoncé avoir refusé, au nom de la "tolérance" et par sécurité, une campagne d'affichage du magazine L'Incorrect sur le thème de la "remigration". […] Le magazine fondé par des proches de l'ancienne députée FN Marion Maréchal souhaitait réaliser une campagne d'affichage de quatre jours en région parisienne pour promouvoir son numéro de juin. […] Sur la couverture de ce dernier figure un avion accompagné du titre "Remigration", qui reprend un concept prônant le retour des immigrés dans leur pays d'origine, et "Sauvez des vies, rentrez chez vous". MédiaKiosk, une filiale du groupe JCDecaux qui gère les kiosques à Paris et dans d'autres villes de France, explique dans un communiqué avoir refusé cette demande "de façon tout à fait exceptionnelle". "Pour MédiaKiosk, cette campagne est contraire à ses valeurs d'inclusivité et de tolérance" et la société "a souhaité éviter tout amalgame quant au caractère haineux du message qui aurait été susceptible d'être perçu à travers cette campagne, dans le contexte sensible de l'actualité récente". "Compte tenu de ce contexte, MédiaKiosk a décidé de ne pas exposer ses collaborateurs et les kiosquiers, travailleurs indépendants, aux réactions potentiellement hostiles qu'un tel affichage, indépendant de leur volonté, aurait pu susciter", ajoute l'entreprise. »
« La prise de position d'un groupe d'employés de Hachette UK n'a pas été entendue. Ces salariés avaient annoncé qu'ils refuseraient de travailler sur le nouveau roman de JK Rowling […] en raison des récents propos de l'auteure [sic] concernant les transgenres. Mais l'éditeur est rapidement monté au créneau en précisant qu'aucun employé n'était autorisé à cesser le travail. »
« "La liberté d'expression est la pierre angulaire de l'édition. Nous croyons fondamentalement que chacun a le droit d'exprimer ses propres pensées et croyances. C'est pourquoi nous ne commentons jamais les opinions personnelles de nos auteurs et nous respectons le droit de nos employés à avoir une opinion différente. Nous ne ferons jamais travailler nos employés sur un livre dont ils trouvent le contenu bouleversant pour des raisons personnelles, mais nous faisons une distinction entre cela et le refus de travailler sur un livre parce qu'ils sont en désaccord avec le point de vue d'un auteur en dehors de leur écriture, ce qui est contraire à notre croyance en la liberté d'expression", a précisé Hachette dans un communiqué, relayé par The Independent. »
« Néanmoins, un porte-parole de Hachette a indiqué que les employés ne désirant pas travailler sur l'ouvrage de JK Rowling allaient être reçus par leurs managers pour un traitement "au cas par cas". "Nous aborderons tous ses entretiens avec empathie et compréhension ", a-t-il précisé auprès de The Bookseller. »
« "La liberté d'expression est la pierre angulaire de l'édition. Nous croyons fondamentalement que chacun a le droit d'exprimer ses propres pensées et croyances. C'est pourquoi nous ne commentons jamais les opinions personnelles de nos auteurs et nous respectons le droit de nos employés à avoir une opinion différente. Nous ne ferons jamais travailler nos employés sur un livre dont ils trouvent le contenu bouleversant pour des raisons personnelles, mais nous faisons une distinction entre cela et le refus de travailler sur un livre parce qu'ils sont en désaccord avec le point de vue d'un auteur en dehors de leur écriture, ce qui est contraire à notre croyance en la liberté d'expression", a précisé Hachette dans un communiqué, relayé par The Independent. »
« Néanmoins, un porte-parole de Hachette a indiqué que les employés ne désirant pas travailler sur l'ouvrage de JK Rowling allaient être reçus par leurs managers pour un traitement "au cas par cas". "Nous aborderons tous ses entretiens avec empathie et compréhension ", a-t-il précisé auprès de The Bookseller. »
Décision n° 2020-801 DC du 18 juin 2020 : « Tout en réaffirmant que la Constitution permet au législateur de réprimer les abus de la liberté d'expression et de communication, le Conseil constitutionnel censure des dispositions portant à cette liberté des atteintes qui ne sont pas adaptées, nécessaires et proportionnées. »
« C'est en fait le cœur de la loi contre la haine en ligne qui a été neutralisé par l'institution en charge de vérifier la conformité de la loi à la Constitution française. Contenu dans l'article 1er du texte, il impose aux grandes plates-formes du Net de retirer en l'espace de vingt-quatre heures, après leur signalement, les contenus manifestement illicites, du fait de leur caractère haineux ou sexuel (propos ou médias racistes, sexistes ou homophobes, harcèlement sexuel, négationnisme, provocation à la haine, etc.). Si elles échouent à retirer ces contenus, leur responsabilité pénale est alors engagée. »
« Mais pour le Conseil constitutionnel, ce délai est beaucoup trop court, surtout lorsque s'il est associé à une menace de sanction. Dans ces conditions, cet échafaudage juridique "ne peut qu'inciter les opérateurs de plate-forme en ligne à retirer les contenus qui leur sont signalés, qu'ils soient ou non manifestement illicites", écrit l'institution. En clair, les sites vont modérer en masse pour avoir la paix. »
« En outre, concernant le retrait de certains contenus particulièrement graves (apologie du terrorisme ou appel à des actes terroristes, contenus pédopornographiques), qui devrait être effectué en moins d'une heure, le Conseil constitutionnel se montre aussi critique. […] L'institution fait observer que le caractère illicite de ces contenus "est soumis à la seule appréciation de l'administration" et qu'un éventuel recours contre une demande de retrait "n'est pas suspensif". Or, le délai d'une heure fixé par la loi ne permet pas à l'hébergeur ou à l'éditeur "d'obtenir une décision du juge avant d'être contraint de le retirer", ce qui le met face à un arbitraire administratif. Il s'agit donc d'une atteinte aux libertés individuelles "qui n'est pas nécessaire, adaptée et proportionnée". »
« Mais pour le Conseil constitutionnel, ce délai est beaucoup trop court, surtout lorsque s'il est associé à une menace de sanction. Dans ces conditions, cet échafaudage juridique "ne peut qu'inciter les opérateurs de plate-forme en ligne à retirer les contenus qui leur sont signalés, qu'ils soient ou non manifestement illicites", écrit l'institution. En clair, les sites vont modérer en masse pour avoir la paix. »
« En outre, concernant le retrait de certains contenus particulièrement graves (apologie du terrorisme ou appel à des actes terroristes, contenus pédopornographiques), qui devrait être effectué en moins d'une heure, le Conseil constitutionnel se montre aussi critique. […] L'institution fait observer que le caractère illicite de ces contenus "est soumis à la seule appréciation de l'administration" et qu'un éventuel recours contre une demande de retrait "n'est pas suspensif". Or, le délai d'une heure fixé par la loi ne permet pas à l'hébergeur ou à l'éditeur "d'obtenir une décision du juge avant d'être contraint de le retirer", ce qui le met face à un arbitraire administratif. Il s'agit donc d'une atteinte aux libertés individuelles "qui n'est pas nécessaire, adaptée et proportionnée". »
« Le 18 septembre 2019, dans un épisode des Marseillais contre le reste du monde sur W9, une candidate de l'émission, Maëva Ghennam avait vivement critiqué la coupe de cheveux afro curly d'une autre participante, Anissa. […] Pour rappel, lors du départ d'Anissa du programme, Maëva Ghennam a fait part de sa joie de voir partir sa concurrente : "En tout cas, c'est toi qui t'en vas, tête de choux-fleur !" »
« Anissa avait […] commenté la séquence de W9 : "Je pense que toutes les filles avec une coupe afro se sentiront concernées (quand je dis les filles, je parle aussi des femmes blanches car il n'y a pas que les métisses ou les noirs qui ont les cheveux bouclés ou frisés...)". […] Et de conclure : "Je ne pense pas du tout que Maëva soit raciste. Elle est seulement stupide !" »
« Saisi par des téléspectateurs, le CSA […] a constaté […] que les participants des Marseillais contre le reste du monde et la présentatrice Catalia Rasami "étaient restés sans réaction face aux multiples agressions verbales visant l'apparence physique d'une candidate". "Par ailleurs, l'émission faisant l'objet d'un enregistrement préalable, la diffusion de cette séquence résultait d'un choix délibéré de l'éditeur", a précisé le Conseil. Ainsi, il a relevé "un manquement de la chaîne à ses obligations conventionnelles" et a demandé à ses responsables de veiller "à la maîtrise de l'antenne" et de ne "pas mettre en avant de manière excessive l'esprit d'exclusion, ni encourager des propos diffamatoires ou injurieux à l'encontre de participants". »
« Anissa avait […] commenté la séquence de W9 : "Je pense que toutes les filles avec une coupe afro se sentiront concernées (quand je dis les filles, je parle aussi des femmes blanches car il n'y a pas que les métisses ou les noirs qui ont les cheveux bouclés ou frisés...)". […] Et de conclure : "Je ne pense pas du tout que Maëva soit raciste. Elle est seulement stupide !" »
« Saisi par des téléspectateurs, le CSA […] a constaté […] que les participants des Marseillais contre le reste du monde et la présentatrice Catalia Rasami "étaient restés sans réaction face aux multiples agressions verbales visant l'apparence physique d'une candidate". "Par ailleurs, l'émission faisant l'objet d'un enregistrement préalable, la diffusion de cette séquence résultait d'un choix délibéré de l'éditeur", a précisé le Conseil. Ainsi, il a relevé "un manquement de la chaîne à ses obligations conventionnelles" et a demandé à ses responsables de veiller "à la maîtrise de l'antenne" et de ne "pas mettre en avant de manière excessive l'esprit d'exclusion, ni encourager des propos diffamatoires ou injurieux à l'encontre de participants". »
Sur LCI, il avait été rappelé que Yassine Bouzrou avait « été quand même viré trois fois de suite jusqu'à rejoindre une école qui accepte bien de lui ouvrir ses portes ». Aussi avait-il été affublé d'un bonnet d'âne. De quoi mettre en évidence un parcours « assez atypique » qui l'aura conduit jusqu'au Barreau de Paris. Comme il avait été souligné, par ailleurs, que cet avocat était né dans une famille marocaine, le CSA a considéré « qu'une telle présentation, à charge et accompagnée d'une infographie caricaturale, était porteuse de discriminations en raison de l'origine de l'avocat ». On se demande par quel raisonnement tordu il en est arrivé à cette conclusion, mais son communiqué officiel se résume aux quelques lignes citées dans cet article.
« Face aux propos de Donald Trump appelant à une réponse violente à l'encontre des manifestations conséquentes à la mort de George Floyd, tué par quatre policiers, les dirigeants et fondateurs de réseaux sociaux ont eu des réactions diverses. Ces réactions marquent un tournant dans la jeune histoire de ces nouveaux médias. […] Le cas de Snapchat est plus interpellant. En décidant délibérément de ne plus mettre en avant le compte du Président américain dans la section "découverte" de sa plateforme Snapchat Discover, le réseau social fait un choix politique. […] À l'avenir, choisir d'utiliser un réseau social ou l'autre pourrait revenir à un choix politique en fonction de l'attitude de ses patrons. L'utilisation d'un réseau social posera donc pour l'utilisateur une forme de responsabilité nouvelle. Coupables de nous conforter dans nos opinions en étant confronté qu'à des avis qui nous correspondent, les réseaux sociaux laissaient au moins l'illusion du choix éditorial du contenu affiché à l'utilisateur. Ce ne sera bientôt plus le cas si l'exemple de Snapchat se répète et s'amplifie. Les réseaux sociaux se transformeront alors en médias d'opinions. »
« En l'espace d'une semaine », rapportent Les Inrockuptibles, « une trentaine de militant.es LGBT ont vu leur compte Facebook et Twitter suspendus » ; pour certains, « ces suppressions en cascade seraient les premiers effets de la loi Avia ». Facebook soutient toutefois qu'« il n’y a pas eu de modification de nos politiques de modération du contenu en la matière dernièrement ». Quant à l'inspiratrice de la loi, elle suggère qu'un complot ait été mis en œuvre pour nuire à son ambition : « Qui a intérêt à décrédibiliser ce texte ? Les plateformes. » Dont acte.
« La Plate-forme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements compte aujourd'hui vingt-huit enquêteurs (policiers et gendarmes), chiffre l’Intérieur dans une réponse parlementaire. Au sein de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC), Pharos exploite internet-signalement.gouv.fr qui permet à quiconque de signaler des contenus illicites en ligne. Une cellule composée de six enquêteurs des questions terroristes, en ayant aux manettes, la procédure administrative de retrait, blocage et déréférencement des sites internet à caractère terroriste. six autres enquêteurs ont intégré une cellule spécialisée en matière de droit de la presse et de discriminations. »
« Le site lancé par la Maison Blanche, baptisé "Tech Biais" (que l'on pourrait traduire par "Parti pris politique de l'industrie tech"), propose ainsi un formulaire dans lequel renseigner ses coordonnées, le réseau social à l'origine de la présupposée censure ainsi que captures écran du contenu supprimé et de la notification émise par le réseau social incriminé. "L'administration Trump se bat pour la libre expression en ligne", peut-on lire dans un tweet de la Maison Blanche. "Quels que soient vos avis, si vous suspectez avoir été censuré ou interdit de parler en raison d'un parti pris politique, dites-le-nous, cela nous intéresse !". Et de préciser que "trop d'Américains ont vu leurs comptes suspendus, interdits ou dénoncés frauduleusement pour d'obscures 'violations' des règles d'utilisation". »
Facebook ne se contente pas d'entraver la communication de Génération identitaire, qu'il pourrait éventuellement priver de compte en prétendant que cette organisation contredit ses propres "valeurs", comme on dit aujourd'hui. Mais c'est le fait même de la citer qui devient parfois impossible sur le réseau social. Si notre publication y est acceptée, cela relativisera évidemment ce constat, qui n'en est pas moins étayé par divers témoignages, bien au-delà de ceux rapportés par des médias engagés comme Valeurs actuelles.
Un article publié sur Boulevard Voltaire en janvier dernier, relativisant la responsabilité du réchauffement climatique dans les incendies en Australie, a été censuré sur Facebook, après avoir été jugé « partiellement faux » par les Décodeurs du Monde. Rappelons que le même sort a été réserve à une photographie prise à Venise en plein confinement, par crainte, sans doute, que la vision d'une eau claire rende les discours catastrophistes moins convaincants. Avec le risque, d'ailleurs, de produire l'effet inverse…
Interpellé à ce sujet, le National Cyber Security Centre (NCSC), dépendant du gouvernement britannique, s'est empressé de changer son vocabulaire. « Il y a un problème avec la terminologie. », a expliqué un porte-parole ; « cela n'a de sens que si vous assimilez le blanc à "bon, autorisé, sûr" et le noir à "mauvais, dangereux, interdit" » ; et donc, paraît-il, « cela pose des problèmes évidents ». Le Conseil d'administration du NCSC s'est montré unanime pour rectifier le tir. Et son directeur technique, Ian Levy, a lancé cet avertissement : « Si vous songez à entrer en contact en disant que le politiquement correct est devenu fou, ne vous embêtez pas. »
À noter : « Le problème était également devenu un sujet de discussion dans Chromium, le moteur de navigateur open source à la base de Chrome, Edge, Vivaldi, Opera, Brave et de nombreux autres navigateurs Web modernes. À la demande d'un ingénieur de Microsoft, ceux de Google avaient accepté l'an passé de cesser d'utiliser les termes de la liste blanche et de la liste noire, mais également substituer les notions de "maître-esclave" par "auteur-lecteur". »
À noter : « Le problème était également devenu un sujet de discussion dans Chromium, le moteur de navigateur open source à la base de Chrome, Edge, Vivaldi, Opera, Brave et de nombreux autres navigateurs Web modernes. À la demande d'un ingénieur de Microsoft, ceux de Google avaient accepté l'an passé de cesser d'utiliser les termes de la liste blanche et de la liste noire, mais également substituer les notions de "maître-esclave" par "auteur-lecteur". »
Et cela, plusieurs heures durant. En cause, comme souvent : les revendications abusives automatisées par des ayants-droit… ou prétendus tels.
« Près de deux heures après le prononcé du discours, l'Élysée était donc accusée sur Youtube du piratage de Canal Plus. À 22h19, Youtube a toutefois rouvert les vannes. Selon David Choel, en charge des contenus numériques au sein du groupe, "il s'agit juste d'une erreur de dépôt d'empreinte automatique car le discours a été diffusé sur de nombreuses chaînes, à l'intérieur de programmes eux-mêmes protégés sur Youtube". […] Précisons que la directive sur le droit d'auteur, en passe d'être transposée en France, réclame des plus grandes plateformes vidéo commerciales, la généralisation de ces mesures de filtrage. »
« Près de deux heures après le prononcé du discours, l'Élysée était donc accusée sur Youtube du piratage de Canal Plus. À 22h19, Youtube a toutefois rouvert les vannes. Selon David Choel, en charge des contenus numériques au sein du groupe, "il s'agit juste d'une erreur de dépôt d'empreinte automatique car le discours a été diffusé sur de nombreuses chaînes, à l'intérieur de programmes eux-mêmes protégés sur Youtube". […] Précisons que la directive sur le droit d'auteur, en passe d'être transposée en France, réclame des plus grandes plateformes vidéo commerciales, la généralisation de ces mesures de filtrage. »
« À partir de ce jeudi, les utilisateurs de Facebook qui ont "liké", réagi ou commenté depuis mars les innombrables "fake new" liées au coronavirus recevront sur leur "fil d'actualités" un message d'alerte renvoyant vers le site de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). […] Les utilisateurs de Facebook ne sauront pas précisément à quelle fausse information ils ont été exposés, ni quand. L'interaction devra avoir eu lieu au cours des deux dernières semaines. Autre bémol, les alertes ne concernent que les "fake news" supprimées par Facebook en raison des risques pour la santé des personnes. […] Pour les "fake news" dont la visibilité a été réduite mais qui n'ont pas été supprimées, le réseau social continuera comme d'habitude à les labelliser, après vérification par ses soixante "fact-checkers", dont l'AFP. Quarante millions de posts Facebook ont été signalés de cette façon en mars, selon les chiffres publiés ce jeudi. "Dans 95 % des cas, après avoir vu ces labels, les gens ne cliquent pas sur le contenu", assure Mark Zuckerberg. »
« La secrétaire d’État à l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a annoncé ce lundi 6 avril avoir confié à la députée LREM des Hauts-de-Seine Céline Calvez une mission sur "la place des femmes dans les médias en temps de crise", peu après le tollé suscité par la une du Parisien qui mettait en avant quatre experts masculins. »
Affligeant ! « Le journal francilien avait mis à sa une ce dimanche les portraits de quatre personnalités et experts, tous masculins. […] L'absence d'une ou plusieurs femmes pour illustrer cette édition du Parisien a fait réagir de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux, reprochant au journal une forme de sexisme mais également un manque de diversité dans les origines et les statuts socio-professionnels des quatre experts. […] "Vous avez raison. Il s'agit là d'une maladresse qui n'illustre en rien la ligne éditoriale du Parisien", a répondu sur Twitter Stéphane Albouy, le directeur des rédaction du journal. "Cette erreur est pour nous un rappel à l'ordre et à la vigilance. Elle restera comme une des pierres du 'monde d'après' que nous voulons continuer de construire avec vous", a-t-il assuré. »
Considérer qu'un vaccin contre le Covid-19 serait nécessaire en Afrique encore plus qu'ailleurs, cela suscite naturellement de vives protestations, et requiert un repentir. La réaction de l'AP-HP est remarquable : celle-ci « condamne toute prise de position qui, à tort ou à raison, pourrait être interprétée comme péjorative vis-à-vis de pays africains ». Même à tort donc… On marche sur la tête !
« Le rétablissement de l'interdit au nom d'une prétendue post-gauche (celle qui ne veut plus changer le monde, mais les âmes des phobes et haineux) repose sur trois postulats. [...] Le postulat d'irréversibilité. L'État de droit libéral, le mariage pour tous et la PMA, l'ouverture européenne et multiculturelle, la tragédie du réchauffement climatique, etc. sont définitivement entrés et dans les faits et dans les cerveaux. Ce sont des cliquets d'irréversibilité. Toute critique à cette égard est non seulement réactionnaire (jusque là on peut admettre), mais c'est une non-pensée. Voire un négationnisme. Elle est socialement dangereuse et s'exclut ipso facto du champ du débat : il ne peut porter que sur l'approfondissement de ce qui est. Et il implique la liquidation des dernières poches de domination, dans la tête des gens. Le postulat de fragilité des masses (devenues des foules et sur lesquelles décidément on ne peut plus compter). Elles ne peuvent bien voter, c'est-à-dire soutenir les élites bienveillantes, que protégées du faux (fake news), rassurées (certains pourrait surfer sur leurs peurs) et convenablement protégées des pseudo-idées populistes qui sont autant d'incitation à la haine. [...] Le postulat victimaire. Il consiste à évaluer une idée ou une affirmation à l'aune de la souffrance présumée qu'elle cause à telle communauté ou de l'affront fait à telle identité imaginaire. Les idées ne sont plus soumises au critère de vérification mais de réception : ça fait mal à qui se réclame de telle identité ou telle conviction ? Il faut aussitôt en contrôler la diffusion. [...] Toute pensée qui fait obstacle à une identité, héritée ou choisie, vaut oppression. Elle ne peut donc être – on en revient au même - une pensée mais une action agressive. Donc punissable. »
« Cet esprit public de condamnation, qu'on nomme aujourd'hui cancel culture, vise à "invisibiliser" les personnes jugées problématiques par les leaders d'opinion, les entrepreneurs identitaires et les groupes de pression. Cette pression morale de la foule peut s'emballer et détruire des carrières au plus grand mépris des règles élémentaires de la présomption d'innocence. […] Il n'y a pas ici de censure formelle de la part de l'État, mais bien une pression sociale orchestrée pour "effacer" un contenu jugé "problématique" par certaines franges de la population. Cette volonté de faire taire est inquiétante, car elle dit beaucoup sur la qualité du débat public aujourd'hui et sur le nouvel ordre moral qui y règne. »
« Depuis quelques années, est arrivé en France un nouveau type de censure, dont les cas se multiplient de manière inquiétante. [...] Nouveau surtout, parce que ces demandes de censure émanent de groupes d'individus réunis par leur genre, leur origine ethnique, leur préférence sexuelle, etc. : ce sont des associations féministes qui protestent contre la rétrospective de Polanski à la Cinémathèque, ou des groupes postcoloniaux qui s'insurgent contre la toile d'Hervé Di Rosa. La censure se communautarise. [...] Le reproche d'appropriation culturelle [...] consiste à refuser qu'on puisse écrire, mettre en scène, jouer ou peindre le racisme, le harcèlement sexuel, l'esclavage ou la discrimination sans les avoir soi-même éprouvés. Le spectacle Kanata du metteur en scène canadien Robert Lepage a ainsi été annulé en 2018 parce qu'il avait confié les rôles d'Amérindiens à des acteurs qui ne l'étaient pas. C'est totalement méconnaître la distinction de l'acteur et du personnage sur laquelle le théâtre est construit. Une erreur catégorielle soutenue par la logique victimaire qui voudrait que le fait d'éprouver des blessures au sein d'une communauté donne le droit de ne pas laisser les autres représenter ces blessures. C'est, hélas, une nouvelle inquisition qui aborde toutes les questions artistiques par des biais communautaristes. »
« Elle considère que la censure a changé de camps : alors qu'elle émanait auparavant de la droite conservatrice, elle serait aujourd'hui l'apanage de la nouvelle gauche. D'après elle, cette gauche des identités engendrerait du séparatisme en empruntant les chemins de la revanche, de l'hostilité, au lieu de créer du dialogue et du vivre-ensemble. C'est ce passage de la lutte des classes à "la lutte des races" qu'elle accuse, considérant que cette nouvelle doctrine serait une idéologie de la division, renvoyant systématiquement les gens à leurs origines, à leurs frontières, à leur culture. »
« À l'occasion de l'installation-performance de l'artiste sud-africain Brett Bailet "Exhibit B", le CRAN, la BAN (brigade anti négrophobie) et d'autres associations comme Décoloniser les arts ont émergé dans le débat, sollicitant la censure. À partir de là, on a vu naître un curieux discours dans le camp progressiste, considérant légitime de ne pas aller voir une œuvre, au mépris de ce que sont les fondements du débat public. [...] Ces groupes nient les intentions de l'artiste, qui est blanc. [...]C 'est la première fois de ma vie que j'ai vu le public se faire insulter par les manifestants qui traitaient le public – et particulièrement les noirs – de "traîtres". [...] Il y avait une violence physique, verbale et intellectuelle très forte visant à dénier à l'autre le droit de penser autrement. [...] Nous voulions organiser des débats, mais la préfecture du 93 et celle de Paris ont refusé d'assurer la sécurité des salles, décourageant les directeurs des lieux… C'est une lâcheté insupportable de la part des forces de l'ordre car chacun doit pouvoir s'exprimer, calmement. [...] La nouveauté, c'est qu'une forme de pensée décoloniale radicale semble avoir essaimé dans les milieux des syndicats étudiants : l'Unef et autres groupuscules servent une doxa avançant qu'on n'a pas besoin de voir pour juger. »
« De plus en plus, je suis confrontée à une forme de censure venue de mon propre camp, la gauche, des gens que je respecte et dont je partage bien des convictions : les combats féministes, contre le racisme, contre l'homophobie… Mais parfois, ils effectuent une lecture fondamentaliste des textes, décontextualisée, sans recul, sans humour. [...] Le problème est qu'ils n'ont jamais de doutes. [...] J'ai été soupçonnée ainsi de "grossophobie" pour avoir fait dire à une petite héroïne de dix ans : "Elle est grosse, mais elle est gentille" d'une femme qui n'est autre que la mère de son copain dont on apprend deux pages plus loin qu'elle est… enceinte ! J'ai été accusée de cruauté animale pour avoir écrit dans un manuel de lecture la phrase "Milo tape Riri le rat", phrase là encore tirée de son contexte qui la dédramatise totalement. Devais-je avertir "qu'aucun animal n'avait été maltraité dans ce manuel ?" J'ai dû intervenir pour contrer une pétition sur Change.org et des réactions en chaîne sur les réseaux sociaux. [...] Beaucoup m'ont confié vivre de plus en plus une pression avant chaque publication, avec l'injonction de ne pas froisser telle ou telle minorité. [...] Pour mon prochain livre, qui paraîtra en septembre 2020, Sauveur et fils saison 6, j'ai failli mettre un avertissement : "Les personnages de ce roman n'expriment pas l'opinion de l'auteur, mais la leur". Puis j'ai décidé de faire confiance à mes lecteurs. »
« La censure [...] n'échappe pas à la modernité : chacun monte désormais sa petite start-up ou balance son tutoriel de maniement des ciseaux sur Facebook. […] La censure [...] déploie désormais ses talents dans le privé, au service de multinationales de l'algorithme, d'associations militant pour la défense d'intérêts strictement sectoriels, de groupes d'enragés de la pureté à l'affût de la moindre déviance, voire d'individus qui estiment que leurs émotions ou leurs choix prévalent sur toute autre considération sociétale ou politique. Si le poids du pouvoir religieux est plus que jamais là, et bien là, les trop connotées "bonnes mœurs" ont cédé la place à l'"identité", à la "culture", au "ressenti", au "respect", censément bafoués par le racisme, le sexisme, l'homophobie, le colonialisme et autres fléaux bien réels, auxquels on prend soin d'ajouter tout un tas de manifestations fantaisistes du "mal" qu'il serait fastidieux de lister, car il en pousse une tous les jours, avec une "phobie" en étendard… […] La principale caractéristique de ces autoentrepreneurs de la censure, c'est qu'ils ne réclament aucune loi. Ils s'en affranchissent même la plupart du temps, préférant l'arbitraire et l'intimidation, parfois physique, à la légitimité des tribunaux. Ce qu'ils exigent, c'est l'annulation, le retrait, l'effacement, le silence, la réécriture conforme, l'autodafé. Et, surtout, le repentir : une bonne autoflagellation les plonge dans des délices insoupçonnées. »
Combien Le Monde a-t-il touché pour avoir catalogué comme fake-news une vidéo du professeur Raoult ? Quelle somme USA Today a-t-il empochée après avoir décrétée que la photographie des eaux claires de Venise était trompeuse, étant donné que « la crise Covid-19 n'a pas entraîné une diminution de l'impact environnemental humain à long terme » ? Pas loin d'un millier de dollars, si les informations données par Libération en janvier 2019 sont toujours valables.
« La Cour des comptes européenne a lancé un audit visant à examiner les efforts déployés par l'Union pour lutter contre la propagation d'informations dont on peut vérifier qu'elles sont fausses ou trompeuses, qui sont diffusées dans un but lucratif ou dans l'intention délibérée de tromper le public et qui sont susceptibles de causer un préjudice public. […] Des sujets sensibles, tels que les migrations, le changement climatique et la santé, sont souvent utilisés pour diviser la société. "Toute tentative de déstabiliser et de manipuler sciemment l'opinion publique dans l'intention de nuire peut représenter une menace grave pour l'Union elle-même", a déclaré M. Baudilio Tomé Muguruza, le Membre de la Cour des comptes responsable de l'audit. »
« Covid-19 : quel impact sur les droits fondamentaux ? » Le titre semblait annoncer un décryptage de l'état d'urgence sanitaire. Mais l'auteur s'inquiète en fait de l'incapacité de l'État à faire taire les critiques. Au point d'ériger en « droit » l'exposition à sa communication : « La désinformation et la propagande provoquent des mouvements de panique, sapent les efforts des gouvernements et des responsables de santé et sapent notre droit d'avoir accès à des informations véridiques et officielles. »
Le souvenir de la colonisation fait polémique à Paris. En cause : une enseigne qui ornait la façade d'un bâtiment place de la Contrescarpe ; la Ville refuse de la restituer. Florence Berthout, maire du 5e arrondissement, rappelle l'avis du Comité national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage (CNMHE) : de son point de vue, il « faut utiliser ces traces du passé colonial pour l'expliquer aux générations futures » ; selon lui, « les effacer, c'est vouloir réduire au silence l'Histoire ».