4242 shaares
32 résultats
taggé
politique_monetaire
« L'euro est une ruse française. Or, cette ruse ne peut fonctionner que si elle reste cachée. Et, jusqu'à maintenant, on y a réussi puisque la vulgate fait croire aux Français et aux Européens que l'euro serait soumis aux "diktats" de Berlin. Pour comprendre cette finasserie, il suffit de se remémorer les dernières décennies du franc français et du Deutsche Mark. S'il y a eu des diktats allemands en matière monétaire, c'est bien à cette époque qu'ils auraient été émis. Il suffisait que la Bundesbank hausse ou baisse ses taux d'intérêt pour que la Banque de France dans la minute soit obligée de suivre. Bien sûr, le terme de diktat est impropre. La France subissait seulement les effets de ses sempiternelles inconséquences financières. Il n'en était pas moins humiliant pour l'aristocratie financière de notre pays d'être aux ordres de la finance allemande. »
Thierry de Montbiral annone « la mort du dollar comme monnaie de réserve unique dans le monde » : « cela prendra peut-être vingt ou trente ans », prévient-il ; « mais ce sera la conséquence inéluctable de la guerre commerciale tous azimuts, de la mise en péril du multilatéralisme économique, de l'utilisation de plus en plus systématique du dollar comme une arme, par exemple pour soumettre les alliés des États-Unis à une politique qu'ils désapprouvent sur l'Iran ».
On n'a pas tout compris, mais cela semble important. « Interrogé sur ce qui se passerait en cas de départ d'un pays de la zone euro, voire de sa dissolution, Mario Draghi reconnut que le problème était difficile avant de se retrancher sur une ligne de défense bien connue : la question d'un éclatement de la zone euro ne se posant pas, le problème n'est pas pertinent. Mais à moins de considérer que l'Union monétaire est aussi irréversible que l'augmentation de l'entropie des systèmes physiques, on ne peut s'abriter derrière ce sophisme, car, à la différence des particules de matière, les peuples votent. »
C'est en tout cas ce que croit Sylvie Goulard : « L'euro est une monnaie aussi stable que le mark, ce qui n'était pas gagné d'avance. […] Le débat public fait rarement apparaître que, malgré la crise, le nombre de pays participants s'est accru (dix-neuf) et que tous les États membres de l'UE, sauf le Danemark, se sont engagés à l'adopter. À ce jour, la perspective unitaire paraît peut-être fantaisiste, mais la force d'attraction existe. Déjà, Copenhague a lié sa monnaie à l'euro tandis qu'une grande banque nordique (Nordea) a déplacé son siège à Helsinki pour être supervisée par la Banque centrale européenne. Les enjeux géopolitiques comme l'intérêt des entreprises poussent à l'unité. »
Il pourrait s'agir d'une crypto-monnaie. On n'en apprend pas beaucoup plus à la lecture de cet article, sinon que ce projet s'inscrit dans un climat de défiance envers Rome et l'Italie du Nord.
Un fonds pourrait être créé pour répondre à « l'impossibilité, pour un État membre affrontant une détérioration conjoncturelle brutale, d'actionner le levier monétaire pour y faire face », comme l'expliquent Les Échos.
Ironie : « La Bundesbank a doublé son bénéfice l'année dernière grâce à la politique non conventionnelle de la Banque centrale européenne (BCE), dont elle demande la fin le plus vite possible. »
Peut-être le sera-t-elle bientôt. Du point de vue des souverainistes et autres détracteurs de l'euro. En effet, le Parlement vient d'autoriser le Trésor public à emprunter auprès de la banque centrale. Affaire à suivre.
Pas d'indépendance nationale sans un contrôle politique exercé sur la monnaie. Tel est, en substance, le message délivré par ce personnage sulfureux. Les souverainistes français parlent de l'euro à peu près de la même façon.
Selon Bruno Bernard, économiste, « ceux qui poussent à sortir du franc CFA sont des industriels situés hors de la zone euro, que ce soit en Suisse (cacao), en Chine (cuivre) ou dans les pays anglo-saxons ».
Mamadou Diarra (1972) :« C'est précisément dans l'effort à faire pour atteindre les équilibres généraux (en matière de politique de développement d'un pays) que réside l'essence même de l'indépendance. » Bon courage !
Le Frexit vu par Élie Cohen. À retenir, notamment, l'invocation des "clauses d'action collective". Extrait : « L'euro a été inventé pour que la France partage la souveraineté monétaire allemande au lieu de se contenter de la subir ! »
On entre enfin dans le vif du sujet ! Philippe Murer, économiste du FN, s'est exprimé le 13 mars 2017 au micro de Nicolas Doze, donnant un premier aperçu des modalités d'une hypothétique sortie de l'Union économique et monétaire.
Les populistes ne sont pas les seuls à s'interroger sur l'avenir de la monnaie unique. Aperçus des thèses soutenues dernièrement par Michel Aglietta et Patrick Artus – dont aucune n'a convaincu Élie Cohen.
La politique monétaire proposée par le Front national ? Ce serait « l'exact inverse de ce qu'a fait le général De Gaulle avec l'introduction du nouveau franc en 1960 », dénonce Guillaume Nicoulaud.
Critiquant le programme du FN, notre confrère Guillaume de Calignon lui prête la volonté de « changer la loi de 1973 sur le recours à la Banque de France » – une loi abrogée de longue date, à la portée par ailleurs exagérée.
Rappel de bon sens : « Un État français autoritaire peut imposer aux Français d'acheter le dollar à un certain prix mais ne peut pas imposer aux Américains de nous le vendre à ce prix-là. »
Rappel des dévaluations à répétition subies par le franc : de la Libération jusqu'à son éviction par l’euro, avec pour seule parenthèse les années gaulliennes – une heureuse exception selon Guillaume Nicoulaud.
Faire éclater l’Union économique et monétaire sans tout à fait renoncer à l’euro : tel est, apparemment, le projet du Front national. Cette ambiguïté relève du pur artifice démagogique, explique en substance Romaric Godin.
L'adjoint de Mardio Draghi bientôt gouverneur de la Banque de France : « un tel jeu de chaises musicales ne manquera pas de poser encore la question de l'indépendance réelle de la BCE du pouvoir politique » - d'autant qu'il y a des précédents.