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propagande
« Serge Hastom couvre la guerre en Ukraine. Il nous raconte ce qui se raconte peu : le contrôle des journalistes de la part des autorités ukrainiennes, qui franchit chaque jour de nouveaux paliers. […] Rien de comparable avec la censure exercée par le pouvoir en Russie, mais les représentants officiels et les populations civiles exercent un droit de regard appuyé sur le travail des reporters, parfois jusqu'à l'absurde. »
« Côté ukrainien, un contrôle existe et s'amplifie. […] Pour éviter de perdre leur accréditation, les journalistes internationaux doivent souvent faire profil bas, évitant de remettre en cause les lourdes restrictions qui pèsent sur leur travail. […] Le verrouillage des autorités limite considérablement la diffusion des informations dans les zones tendues. »
« La loi martiale ukrainienne punit la publication d'informations stratégiques telles que le nombre, la localisation ou l'équipement des troupes positionnées sur le terrain. La pratique est courante en temps de guerre, pour protéger ces données militaires sensibles. Mais l'interdiction de filmer et photographier s'étend indifféremment aux "routes, entreprises ou infrastructures publiques" comme aux "villes touchées et [aux] missiles tombés dans des villes ou villages d'Ukraine avant un délai de 12 heures après la frappe", selon un mail en anglais reçu par plusieurs journalistes. »
« L'accès aux zones touchées a ainsi été interdit pendant de longues heures, parfois pour les seuls journalistes. Ceux-là n'ont pu couvrir les événements que de façon parcellaire, grâce à des images fournies par les services officiels ou réalisées bien après les faits. […] Avec un photographe français et deux collègues de la télévision belge, nous avons vainement tenté d'approcher les colonnes de fumée noire dans une voiture marquée "Presse". Nous étions systématiquement bloqués par des barrages militaires. À deux reprises, nous avons constaté, incrédules, que les passants ukrainiens circulaient librement. Seuls les journalistes était interdits d'accès. […] La dangerosité de Kiev et de sa banlieue […] justifie en partie ces restrictions d'accès. Mais certaines pratiques relèvent de l'arbitraire. […] Dans la quatrième semaine de la guerre, une réglementation est venue durcir l'encadrement des journalistes, interdisant la mention "du lieu ou du nombre de victimes d'un bombardement avant la publication d'un communiqué officiel". »
« Sur le réseau social Telegram, les journalistes internationaux sont nombreux à l'affaire d'un journaliste polonais "tabassé alors qu'il photographiait une simple file d'attente devant un supermarché". […] La crainte des espions pousse le moindre citoyen à exercer un droit de regard appuyé sur le travail des journalistes. En reportage avec le photographe Antonin Burat dans un village de la périphérie de Lviv, à l'ouest de l'Ukraine, nous avons été malmenés pendant quarante-cinq minutes par une quinzaine d'habitants puis par deux policiers. [….] la présence de notre voiture marquée "Presse" a immédiatement créé un attroupement menaçant. Nos ordinateurs, nos appareils photos et nos portables ont été inspectés minutieusement ainsi que la moindre de nos poches, nos sacs et notre voiture, jusqu'aux tréfonds du moteur. "Pourquoi vous venez ici ? Montrez-moi vos articles. Vous n'avez pas le droit de vous déplacer seuls", nous a lancé, à plusieurs reprises et dans un français parfait, une vieille dame sourde à toutes nos explications. »
« Côté ukrainien, un contrôle existe et s'amplifie. […] Pour éviter de perdre leur accréditation, les journalistes internationaux doivent souvent faire profil bas, évitant de remettre en cause les lourdes restrictions qui pèsent sur leur travail. […] Le verrouillage des autorités limite considérablement la diffusion des informations dans les zones tendues. »
« La loi martiale ukrainienne punit la publication d'informations stratégiques telles que le nombre, la localisation ou l'équipement des troupes positionnées sur le terrain. La pratique est courante en temps de guerre, pour protéger ces données militaires sensibles. Mais l'interdiction de filmer et photographier s'étend indifféremment aux "routes, entreprises ou infrastructures publiques" comme aux "villes touchées et [aux] missiles tombés dans des villes ou villages d'Ukraine avant un délai de 12 heures après la frappe", selon un mail en anglais reçu par plusieurs journalistes. »
« L'accès aux zones touchées a ainsi été interdit pendant de longues heures, parfois pour les seuls journalistes. Ceux-là n'ont pu couvrir les événements que de façon parcellaire, grâce à des images fournies par les services officiels ou réalisées bien après les faits. […] Avec un photographe français et deux collègues de la télévision belge, nous avons vainement tenté d'approcher les colonnes de fumée noire dans une voiture marquée "Presse". Nous étions systématiquement bloqués par des barrages militaires. À deux reprises, nous avons constaté, incrédules, que les passants ukrainiens circulaient librement. Seuls les journalistes était interdits d'accès. […] La dangerosité de Kiev et de sa banlieue […] justifie en partie ces restrictions d'accès. Mais certaines pratiques relèvent de l'arbitraire. […] Dans la quatrième semaine de la guerre, une réglementation est venue durcir l'encadrement des journalistes, interdisant la mention "du lieu ou du nombre de victimes d'un bombardement avant la publication d'un communiqué officiel". »
« Sur le réseau social Telegram, les journalistes internationaux sont nombreux à l'affaire d'un journaliste polonais "tabassé alors qu'il photographiait une simple file d'attente devant un supermarché". […] La crainte des espions pousse le moindre citoyen à exercer un droit de regard appuyé sur le travail des journalistes. En reportage avec le photographe Antonin Burat dans un village de la périphérie de Lviv, à l'ouest de l'Ukraine, nous avons été malmenés pendant quarante-cinq minutes par une quinzaine d'habitants puis par deux policiers. [….] la présence de notre voiture marquée "Presse" a immédiatement créé un attroupement menaçant. Nos ordinateurs, nos appareils photos et nos portables ont été inspectés minutieusement ainsi que la moindre de nos poches, nos sacs et notre voiture, jusqu'aux tréfonds du moteur. "Pourquoi vous venez ici ? Montrez-moi vos articles. Vous n'avez pas le droit de vous déplacer seuls", nous a lancé, à plusieurs reprises et dans un français parfait, une vieille dame sourde à toutes nos explications. »