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Russie
« Alors qu'il devait se rendre avec un petit groupe d'élèves de son collège de Brive dans un centre de recherche du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), un élève de quinze ans a été privé de cette sortie scolaire à cause de sa nationalité russe, rapporte La Montagne. […] L'adolescent devait s'y rendre accompagné de ses camarades de classe de troisième, sauf qu'arrivé au moment de monter dans le car, il a été gentiment "conduit à la Vie scolaire pour lui expliquer qu'il ne pourrait pas participer à cette sortie", écrivent nos confrères. […] 'après La Montagne, l'adolescent et sa mère, qui vivent depuis six ans sur la commune de Brive, n'ont pas souhaité s'exprimer suite à cet événement. »
« Ses propos sur le génocide, comme l'entretien dans lequel il qualifiait Poutine de tueur, ne sont pas tant des gaffes qu'un exercice maîtrise visant à diaboliser l'adversaire. Cela a évidemment un impact sur la capacité de négociation, et semble suggérer que les États-Unis se complaisent dans un conflit long et sans perspective de sortie, et dans une stratégie de diabolisation de Moscou qui peut leur permettre de renforcer leur influence en Europe. »
« Ce n'est pas rendre service au peuple ukrainien, ni même à Volodymyr Zelensky. On se souvient d'ailleurs de ce dernier, agacé des pressions américaines avant le début de l'invasion, tandis qu'il cherchait – en compagnie de Paris et Berlin – de désamorcer la crise. Aujourd'hui ce sont les villes ukrainiennes qui sont bombardées et les populations meurtries sont celles de ce pays. Pas les États-Unis. »
« Il me semble que Washington a, avant même le début de l'invasion, adopté une stratégie très offensive qui rendait le dialogue très difficile avec Moscou. Il y a donc une cohérence dans cette stratégie. On peut louer le travail des services de renseignements américains, qui ne s'étaient pas trompés sur les intentions de Vladimir Poutine, là où les Européens se sont montrés plus naïfs. Mais cela ne change pas la donne sur le fait que Washington n'a jamais été en première ligne des négociations, et sans aller jusqu'à considérer que les États-Unis ont jeté de l'huile sur le feu, ce qui serait excessif, force est de reconnaître que rien ne fut fait côté américain pour empêcher l'escalade, et aujourd'hui pour mettre un terme rapidement à cette guerre. »
« Ce n'est pas rendre service au peuple ukrainien, ni même à Volodymyr Zelensky. On se souvient d'ailleurs de ce dernier, agacé des pressions américaines avant le début de l'invasion, tandis qu'il cherchait – en compagnie de Paris et Berlin – de désamorcer la crise. Aujourd'hui ce sont les villes ukrainiennes qui sont bombardées et les populations meurtries sont celles de ce pays. Pas les États-Unis. »
« Il me semble que Washington a, avant même le début de l'invasion, adopté une stratégie très offensive qui rendait le dialogue très difficile avec Moscou. Il y a donc une cohérence dans cette stratégie. On peut louer le travail des services de renseignements américains, qui ne s'étaient pas trompés sur les intentions de Vladimir Poutine, là où les Européens se sont montrés plus naïfs. Mais cela ne change pas la donne sur le fait que Washington n'a jamais été en première ligne des négociations, et sans aller jusqu'à considérer que les États-Unis ont jeté de l'huile sur le feu, ce qui serait excessif, force est de reconnaître que rien ne fut fait côté américain pour empêcher l'escalade, et aujourd'hui pour mettre un terme rapidement à cette guerre. »
« Le Poutine de 2022 est largement le résultat, tel un monstre à la Frankenstein, des errements, de la désinvolture et des erreurs occidentales de puis trente ans. Cela dit, je constate qu'il vient de prendre une décision non seulement condamnable mais absurde de son point de vue. »
« C'est un tacticien, mais pas un stratège. La plupart des dirigeants occidentaux pensaient que Poutine agitait la menace d'une agression depuis le début pour, à force de provocations, de menaces, de manœuvres, obtenir que la Russie soit de nouveau reconnue comme un partenaire clé par les États-Unis. Il était sur le point d'obtenir, notamment, grâce au travail de Macron avec l'accord de Biden, une vraie discussion sur la sécurité en Europe. Objectif ambitieux, perturbant pour les Occidentaux, mais pas irrationnel de la part des Russes. Mais l'agression d'hier va bien au-delà de la reconnaissance d'une pseudo-indépendance d'entités que la Russie contrôlait déjà. C'est une erreur historique. »
« La localisation des systèmes antimissiles pour inhiber les systèmes russes au prétexte de contrer les systèmes iraniens, la négociation de l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne, conçue sous influence polonaise pour couper l'Ukraine de la Russie, ont été des erreurs. Puis il y a eu l'engrenage en 2014, qui aurait pu être évité, mais qui a eu lieu et qui a abouti à des sanctions et à une surenchère de Poutine. Je ne suis pas manichéen. Mais ce n'est pas parce qu'on a contribué à créer un monstre qu'il ne faut pas lui résister. »
« C'est un tacticien, mais pas un stratège. La plupart des dirigeants occidentaux pensaient que Poutine agitait la menace d'une agression depuis le début pour, à force de provocations, de menaces, de manœuvres, obtenir que la Russie soit de nouveau reconnue comme un partenaire clé par les États-Unis. Il était sur le point d'obtenir, notamment, grâce au travail de Macron avec l'accord de Biden, une vraie discussion sur la sécurité en Europe. Objectif ambitieux, perturbant pour les Occidentaux, mais pas irrationnel de la part des Russes. Mais l'agression d'hier va bien au-delà de la reconnaissance d'une pseudo-indépendance d'entités que la Russie contrôlait déjà. C'est une erreur historique. »
« La localisation des systèmes antimissiles pour inhiber les systèmes russes au prétexte de contrer les systèmes iraniens, la négociation de l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne, conçue sous influence polonaise pour couper l'Ukraine de la Russie, ont été des erreurs. Puis il y a eu l'engrenage en 2014, qui aurait pu être évité, mais qui a eu lieu et qui a abouti à des sanctions et à une surenchère de Poutine. Je ne suis pas manichéen. Mais ce n'est pas parce qu'on a contribué à créer un monstre qu'il ne faut pas lui résister. »
« La chaîne a souligné que "cent soixante-seize salariés travaillent chez RT France, dont plus de cent journalistes, des professionnels titulaires de cartes de presse". Soit un effectif comparable à C-News ou LCI. [….] À cela s'ajoutent soixante-sept salariés (dont vingt-huit intermittents) mis à disposition de l'antenne française par divers prestataires. La technique est sous-traitée à la société Videlio Media. »
« Des journalistes qui sont venus chez RT soit par adhésion idéologique, soit pour ses salaires légèrement au-dessus du marché. Au total, la masse salariale absorbe la moitié du budget de RT France, qui s'élève à 25,6 millions d'euros par an. Soit un budget deux fois moins élevé que C-News ou LCI, et trois fois moins élevé que BFM TV. RT France représente un peu moins de 10 % du budget mondial de RT [….], qui édite au total neuf chaînes en anglais, français, allemand et espagnol. »
« En face, les recettes sont quasi-nulles. Certes, RT France déclare bien un chiffre d'affaires de 26 millions d'euros en 2020, mais il est constitué en quasi-totalité de revente de programmes à la maison-mère moscovite, Ano TV-Novosti. »
« Depuis son lancement, RT France a donc englouti plus de 100 millions d'euros, pour des résultats mitigés. L'audience de la chaîne n'est pas mesurée par Médiamétrie. Mais, de toute façon, sa diffusion reste limitée au fournisseur d'accès Free, aux bouquets Canal Plus et Fransat, aux applications My Canal et Molotov, et aux satellites Astra et Eutelsat. En avril 2018, la présidente Xenia Fedorova avait assuré "être à l'étape finale de notre négociation avec Orange", mais cela n'a jamais abouti. »
« En fait, la chaîne financée par le Kremlin est surtout fière de ses résultats sur le web. Selon le site Social Blade, elle a engrangé 153 millions vues sur YouTube l'an dernier, soit mieux que BFM TV (133 millions). Mais elle affiche seulement 85 millions vues sur Facebook en 2021, contre 591 millions pour BFM TV, selon l'outil de mesure Crowdtangle. Et l'audience de son site web reste très inférieure à celles des autres chaînes d'information françaises. »
« Des journalistes qui sont venus chez RT soit par adhésion idéologique, soit pour ses salaires légèrement au-dessus du marché. Au total, la masse salariale absorbe la moitié du budget de RT France, qui s'élève à 25,6 millions d'euros par an. Soit un budget deux fois moins élevé que C-News ou LCI, et trois fois moins élevé que BFM TV. RT France représente un peu moins de 10 % du budget mondial de RT [….], qui édite au total neuf chaînes en anglais, français, allemand et espagnol. »
« En face, les recettes sont quasi-nulles. Certes, RT France déclare bien un chiffre d'affaires de 26 millions d'euros en 2020, mais il est constitué en quasi-totalité de revente de programmes à la maison-mère moscovite, Ano TV-Novosti. »
« Depuis son lancement, RT France a donc englouti plus de 100 millions d'euros, pour des résultats mitigés. L'audience de la chaîne n'est pas mesurée par Médiamétrie. Mais, de toute façon, sa diffusion reste limitée au fournisseur d'accès Free, aux bouquets Canal Plus et Fransat, aux applications My Canal et Molotov, et aux satellites Astra et Eutelsat. En avril 2018, la présidente Xenia Fedorova avait assuré "être à l'étape finale de notre négociation avec Orange", mais cela n'a jamais abouti. »
« En fait, la chaîne financée par le Kremlin est surtout fière de ses résultats sur le web. Selon le site Social Blade, elle a engrangé 153 millions vues sur YouTube l'an dernier, soit mieux que BFM TV (133 millions). Mais elle affiche seulement 85 millions vues sur Facebook en 2021, contre 591 millions pour BFM TV, selon l'outil de mesure Crowdtangle. Et l'audience de son site web reste très inférieure à celles des autres chaînes d'information françaises. »
« La "guerre de l'information" entre Moscou et Kiev a fait trois nouvelles victimes : les chaînes 112 Ukraine, Newsone et Zik, considérées comme pro-Kremlin par le gouvernement ukrainien, sont interdites de diffusion pour cinq ans depuis le 2 février 2020, sur ordre du président ukrainien Volodymyr Zelensky. »
« "Nous déplorons cette escalade de la guerre de l'information", déclare la responsable du bureau Europe de l'Est et Asie centrale, Jeanne Cavelier. "Même si la volonté de lutter contre la propagande est légitime, cela ne justifie pas l'usage de la censure, et la mise au ban de ces chaînes risque d'attiser les violences commises envers les journalistes. Cette atteinte à la liberté d'expression est en contradiction avec les engagements internationaux de l'Ukraine. RSF appelle les autorités à trouver d'autres moyens pour préserver l'indépendance et le pluralisme de l'information." »
« "Nous déplorons cette escalade de la guerre de l'information", déclare la responsable du bureau Europe de l'Est et Asie centrale, Jeanne Cavelier. "Même si la volonté de lutter contre la propagande est légitime, cela ne justifie pas l'usage de la censure, et la mise au ban de ces chaînes risque d'attiser les violences commises envers les journalistes. Cette atteinte à la liberté d'expression est en contradiction avec les engagements internationaux de l'Ukraine. RSF appelle les autorités à trouver d'autres moyens pour préserver l'indépendance et le pluralisme de l'information." »
Le New York Times et le Financial Times sont dans le collimateur de Moscou. Ils sont suspectés d'avoir versé dans la « désinformation » après avoir chacun affirmé que les méfaits du coronavirus étaient sous-estimés en Russie. « Nous voyons, avec de plus en plus de preuves, que certaines forces en Occident cherchent à utiliser la crise actuelle pour discréditer les efforts gouvernementaux dans un certain nombre de pays et à déstabiliser la situation », a déclaré Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe. Bref, on parle des médias occidentaux en Russie à peu près comme on perle en France des médis russes.
« Voir la première puissance du monde aller "quémander" de l'aide à la Russie est plutôt surréaliste. C'est un signe notable que la situation est très grave outre-Atlantique. […] L'autre élément à analyser, c'est que du point de vue de Washington, l'ennemi étant la Chine, la Russie peut être un partenaire selon les opportunités, notamment en cas de coup dur. Une stratégie à 360 degrés en quelque sorte. Cela va peut-être obliger certains alliés, qui ont fait du sentiment anti-russe, l'alpha et l'oméga de leur politique, à réexaminer certains pans de leur politique. »
Selon cette analyse, Moscou n'aurait pas grand-chose à perdre s'il rendait à Tokyo les îles qu'il revendique. D'autant qu'en cas d'accord, la Russie pourrait bénéficier des investissements japonais qui lui faisaient défaut jusqu'à présent. Au risque de mécontenter Pékin, qui devrait alors compter avec un rival pour construire sa nouvelle route de la soie ? Pas forcément. Au contraire, cela pourrait même contribuer à rapprocher les deux puissances asiatiques. Affaire à suivre.
« La machine russe à fausses nouvelles devient folle : on accuse les Français d'avoir abattu un avion russe (en fait victime d'un tir "ami" syrien). » Moscou est certes vite revenu sur ses accusations. La réaction de Paris n'en a pas moins été très modérée.
Non, Vladimir Poutine n'a pas chassé le tigre en Sibérie ! France 2 a reconnu son erreur dans un tweet : « Ce n'est pas une fake news mais une erreur involontaire que la direction de l'information de France Télévisions regrette. » Autrement dit, les fausses nouvelles ne seraient des fake news que si elles sont propagées par des agents à la botte de Moscou. Mais elles ne le seraient pas quand elles émanent de journalistes potentiellement victimes de leurs préjugés.
Business France est censé soutenir les entreprises françaises dans leur développement international. Cet établissement public a toutefois quitté la Russie, où il n'était plus le bienvenu.
La Grande Muette avait déjà eu l'occasion d'exprimer publiquement ses préoccupations à ce sujet, comme le rappelle ici Laurent Lagneau. C'est donc la volonté d'accuser clairement Moscou qui tranche avec le passé.
Tandis que RT France manque de rigueur aux yeux du CSA, l'homologue russe de ce dernier s'attaque à France 24. Un prêté pour un rendu ?
Peut-être y a-t-il d'autres exemples : « Lukoil, le deuxième pétrolier russe, a déclaré le mardi 29 mai qu'il renonçait à tout projet en Iran en raison de la menace de sanctions américaines. »
Seulement 14 % des frappes russes en Syrie auraient visé l'État islamique. Sans doute Moscou poursuit-il ses intérêts. Le storytelling auquel se livrent nos compatriotes à sa botte nous chagrine cependant.
Cela n'est pas désintéressé : « L'idée de Moscou est d'avoir un accès aux ressources naturelles du pays, dont l'uranium, des contrats de prospection minière ayant été conclus avec Bangui. »
Des avions de combat russes ont survolé des navires de la Marine nationale à huit reprises au moins depuis l'été 2017.
L'éditeur russe du célèbre antivirus ne pourra plus faire de publicité sur ce réseau. En cause : son modèle économique qui serait incompatible avec les règles en vigueur sur Twitter. C'est-à-dire ?
Ce constat relativise les tensions à l'œuvre : 90 % des interceptions d'avions russes près des pays baltes seraient causées par des « erreurs techniques ».
Parmi toutes les automobiles en circulation en Russie, 60,5 % ont été produites localement. Des comparaisons internationales pourraient s'avérer instructives. Cela étant, c'est l'ensemble de la chaîne de valeur qu'il faudrait considérer.