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« Dans cette lettre, consultée par Euractiv, Mme von der Leyen a demandé aux gouvernements de travailler ensemble pour renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l'UE ainsi que les procédures de retours, réduire les incitations aux mouvements secondaires et promouvoir une solidarité efficace. »
« "L'impératif de convenir d'une solution structurelle ne signifie pas que nous ne pouvons pas agir maintenant", a-t-elle ajouté, en lançant une série de propositions aux États membres qui seront examinées lors du prochain sommet de l'UE, début février. »
« Le projet de conclusions pour le sommet de l'UE […] indique que "des mesures rapides sont nécessaires pour garantir des retours effectifs de l'Union européenne vers les pays d'origine en utilisant comme levier toutes les politiques, tous les instruments et tous les outils pertinents de l'UE, y compris le développement, le commerce et les visas, ainsi que les possibilités de migration légale, comme les partenariats destinés à attirer les talents". »
« La lettre de la présidente de la Commission exhorte les autorités nationales à collaborer pour remédier aux abus du système dans lequel les demandeurs d'asile dans un État membre présentent une demande dans un autre. Elle demande également aux gouvernements de s'attaquer aux "retards et aux lacunes dans les procédures aux frontières et en matière de retours". […] La lettre souligne également l'importance de négocier de nouveaux accords avec les pays tiers "pour améliorer la gestion des migrations et des retours". »
« Des points similaires ont été abordés par la présidence suédoise lors d'une conférence de presse jeudi, après la première journée de réunion du Conseil Justice et affaires intérieures. "Nous avons commencé les discussions par une session de travail sur la migration et l'asile, en mettant l'accent sur la réduction de la pression de la migration clandestine vers l'UE par une coopération efficace avec les pays de retours", a déclaré la ministre suédoise de la Migration Maria Malmer Stenergard lors de la conférence de presse. "Assurer le retour effectif des migrants irréguliers est essentiel pour garantir la crédibilité des politiques de l'UE dans le domaine de la protection internationale et de la migration légale", a-t-elle ajouté. »
« En début de semaine, l'exécutif européen a dévoilé une nouvelle stratégie visant à augmenter les retours de migrants, en demandant aux gouvernements de veiller à ce qu'une décision de retour suive immédiatement une décision de fin de séjour. »
« "L'impératif de convenir d'une solution structurelle ne signifie pas que nous ne pouvons pas agir maintenant", a-t-elle ajouté, en lançant une série de propositions aux États membres qui seront examinées lors du prochain sommet de l'UE, début février. »
« Le projet de conclusions pour le sommet de l'UE […] indique que "des mesures rapides sont nécessaires pour garantir des retours effectifs de l'Union européenne vers les pays d'origine en utilisant comme levier toutes les politiques, tous les instruments et tous les outils pertinents de l'UE, y compris le développement, le commerce et les visas, ainsi que les possibilités de migration légale, comme les partenariats destinés à attirer les talents". »
« La lettre de la présidente de la Commission exhorte les autorités nationales à collaborer pour remédier aux abus du système dans lequel les demandeurs d'asile dans un État membre présentent une demande dans un autre. Elle demande également aux gouvernements de s'attaquer aux "retards et aux lacunes dans les procédures aux frontières et en matière de retours". […] La lettre souligne également l'importance de négocier de nouveaux accords avec les pays tiers "pour améliorer la gestion des migrations et des retours". »
« Des points similaires ont été abordés par la présidence suédoise lors d'une conférence de presse jeudi, après la première journée de réunion du Conseil Justice et affaires intérieures. "Nous avons commencé les discussions par une session de travail sur la migration et l'asile, en mettant l'accent sur la réduction de la pression de la migration clandestine vers l'UE par une coopération efficace avec les pays de retours", a déclaré la ministre suédoise de la Migration Maria Malmer Stenergard lors de la conférence de presse. "Assurer le retour effectif des migrants irréguliers est essentiel pour garantir la crédibilité des politiques de l'UE dans le domaine de la protection internationale et de la migration légale", a-t-elle ajouté. »
« En début de semaine, l'exécutif européen a dévoilé une nouvelle stratégie visant à augmenter les retours de migrants, en demandant aux gouvernements de veiller à ce qu'une décision de retour suive immédiatement une décision de fin de séjour. »
« "Renvoyer ceux qui se voient refuser l'asile en Europe est une question très importante", a déclaré la ministre suédoise chargée de la Migration, Maria Malmer Stenergard, dont le pays assure la présidence semestrielle du Conseil de l'Union européenne. »
« Sur les quelque 340 500 décisions de "retour" prononcées en 2021 dans les pays européens, 21% ont été effectivement mises en œuvre, selon des données d'Eurostat citées par la Commission. "Le niveau actuel n'est pas acceptable", a commenté la ministre à l'issue de la réunion. »
« Au niveau européen, un mécanisme permettant d'utiliser les visas comme levier pour obtenir des pays qu'ils reprennent leurs ressortissants est entré en vigueur en 2020. […] Actuellement un seul pays, la Gambie, est sous le coup d'une sanction de l'UE pour "manque de coopération": les conditions d'octroi d'un visa pour l'espace Schengen aux ressortissants de ce pays ont été durcies et les droits augmentés. […] Outre la Gambie, la Commission avait aussi proposé en 2021 des mesures restrictives en matière de visas à l'encontre de l'Irak et du Bangladesh, et plus récemment à l'encontre du Sénégal. Selon Ylva Johansson, qui s'est rendue en novembre à Dacca, la menace de sanctions a poussé le Bangladesh à coopérer. Les autorités de ce pays sont désormais "politiquement ouvertes à reprendre tous leurs ressortissants", avait-elle assuré le 19 janvier. »
« Sur les quelque 340 500 décisions de "retour" prononcées en 2021 dans les pays européens, 21% ont été effectivement mises en œuvre, selon des données d'Eurostat citées par la Commission. "Le niveau actuel n'est pas acceptable", a commenté la ministre à l'issue de la réunion. »
« Au niveau européen, un mécanisme permettant d'utiliser les visas comme levier pour obtenir des pays qu'ils reprennent leurs ressortissants est entré en vigueur en 2020. […] Actuellement un seul pays, la Gambie, est sous le coup d'une sanction de l'UE pour "manque de coopération": les conditions d'octroi d'un visa pour l'espace Schengen aux ressortissants de ce pays ont été durcies et les droits augmentés. […] Outre la Gambie, la Commission avait aussi proposé en 2021 des mesures restrictives en matière de visas à l'encontre de l'Irak et du Bangladesh, et plus récemment à l'encontre du Sénégal. Selon Ylva Johansson, qui s'est rendue en novembre à Dacca, la menace de sanctions a poussé le Bangladesh à coopérer. Les autorités de ce pays sont désormais "politiquement ouvertes à reprendre tous leurs ressortissants", avait-elle assuré le 19 janvier. »
« La France a besoin d'immigration », assure Daniel Cohn-Bendit. Tout le le monde n'est pas de cet avis ? C'est à cause « des fake-news », rétorque-t-il (sans préciser lesquelles). Cette rhétorique illustre la façon dont la désinformation et sa critiques sont instrumentalisées à des fins politiques. Considérer qu'il y a trop d'immigration, ou bien qu'il n'y en a pas assez, cela ne peut résulter des faits bruts, c'est un jugement. Au pire, bien sûr, cela ne sera qu'une opinion sans fondement ; au mieux, ce sera la conclusion d'une analyse, étayée sans doute, mais nécessairement sujette à discussion.
« Selon les chiffres du service du ministère de l'Intérieur […], 93 % des vols sans violence dans les réseaux de transport d'Île-de-France sont commis par des personnes étrangères. En dehors de la région francilienne, 36 % des auteurs de tous les vols et violences sont de nationalité étrangère ; c'est 75 % en Île-de-France. Sur la France entière, "plus de la moitié des mis en cause seraient de nationalité étrangère" selon le déchiffrage du Figaro. »
« Si l'on affine encore les données et que l'on se concentre sur les nationalités, 47 % des mis en cause pour vol ou violence dans les transports en Île-de-France sont originaires de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie. »
« Il est fort probable qu'une part importante de ces délinquants étrangers soient des immigrants illégaux, [ou] des reboutés soumis aux OQTF (obligation de quitter le territoire français). Ces dernières ne sont, à 94 %, pas respectées. Au vu de ces chiffres, le gouvernement et les politiques doivent cesser de faire l'autruche et de laisser ce sujet au RN ou à Éric Zemmour. »
« Si l'on affine encore les données et que l'on se concentre sur les nationalités, 47 % des mis en cause pour vol ou violence dans les transports en Île-de-France sont originaires de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie. »
« Il est fort probable qu'une part importante de ces délinquants étrangers soient des immigrants illégaux, [ou] des reboutés soumis aux OQTF (obligation de quitter le territoire français). Ces dernières ne sont, à 94 %, pas respectées. Au vu de ces chiffres, le gouvernement et les politiques doivent cesser de faire l'autruche et de laisser ce sujet au RN ou à Éric Zemmour. »
« En 2019, en Suisse, la police a arrêté un conducteur parce que son pare-brise et sa vitre latérale étaient partiellement dégivrés. […] Il a écopé d'une amende de 300 francs suisses et à un délai d’épreuve (sursis) de deux ans. L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais il s'avère que ce malheureux conducteur est d'origine cap-verdienne et qu'il vit en Suisse depuis plus de dix ans. Un an auparavant, il avait entrepris des démarches pour procéder à une demande de naturalisation et obtenir le passeport suisse. »
« Jamais il n'aurait pensé que son pare-brise "partiellement dégivré" pouvait tout gâcher. Le secrétariat d'État aux Migrations voit son comportement du mauvais œil et n'a donc pas donné suite à sa demande de naturalisation. Cette autorité fédérale suisse précise que pour devenir citoyen suisse, "il faut jouir d'une réputation pénale irréprochable". […] Ccet homme devra faire une nouvelle demande de naturalisation à l'issue de sa période de sursis en février prochain. »
« Jamais il n'aurait pensé que son pare-brise "partiellement dégivré" pouvait tout gâcher. Le secrétariat d'État aux Migrations voit son comportement du mauvais œil et n'a donc pas donné suite à sa demande de naturalisation. Cette autorité fédérale suisse précise que pour devenir citoyen suisse, "il faut jouir d'une réputation pénale irréprochable". […] Ccet homme devra faire une nouvelle demande de naturalisation à l'issue de sa période de sursis en février prochain. »
« On peut évidemment discuter le diagnostic de Zemmour. On peut aussi considérer que, malgré sa main tendue "aux musulmans qui s'assimilent" […], il sous-estime leur diversité et ne voit pas qu'une petite majorité d'entre eux est en bonne voie d'assimilation. […] Du coup, il prend le risque de heurter beaucoup de gens et d'apparaître comme un adversaire non pas de l'islam politique, mais de la religion musulmane. […] Pour autant, est-il raisonnable d'accuser le crypto-candidat de vouloir expulser (voire pire) tous les musulmans ou fermer toutes les mosquées ? […] Ceux qui dénoncent en boucle "le candidat de la peur" n'ont pas grand-chose d'autre à vendre que la peur de Zemmour. »
« Sur la question des prénoms, sa position n'est pas exempte de critiques. Comme souvent, il refuse de partir de la réalité de la société, méconnaissant que l'individualisme a fait son œuvre et que bien peu de Français accepteraient aujourd'hui que l'État se mêle de prénommer leurs gosses. […] Mais on riposte toujours avec la même méthode. Pour commencer, on nie le problème, puisque, c'est bien connu, les petits-enfants d'immigrés s'appellent tous Nicolas. [...] Ensuite, on travestit ses propositions, puis le téléphone arabe fait le reste. De sorte que, bien qu'il ait formellement affirmé le contraire, de nombreux musulmans sont convaincus qu'il les obligerait à changer de prénom. »
« Il faut enfin s'arrêter sur le sujet sensible de "Zemmour et la question juive", qui a donné lieu à sa passe d'armes avec BHL, mais aussi à la scandaleuse intervention du CRIF dont le président a lancé "Pas une voix juive pour Zemmour", comme si le CRIF était le Parti des juifs. »
« Commençons par l'affaire Pétain, si on peut dire. Non, Zemmour ne réhabilite nullement le régime qui a privé son père de nationalité française, il parle même à son sujet d'ignominie morale. Conformément à son habitus, il n'en analyse pas moins très (trop ?) froidement sa politique. Là encore ses accusateurs sautent comme des cabris : "Le salaud, il dit que Pétain a sauvé des juifs !" Mais ils ne se demandent nullement si c'est vrai, la question même serait criminelle. Faute des connaissances suffisantes, je ne saurais le démentir ni l'approuver, mais Gil Mihaely a eu la bonne idée de demander à Stéphane Amar, notre correspondant en Israël, d'interviewer Alain Michel, le rabbin-historien dont Zemmour reprend les thèses. […] Ses propos, qui vont à l'encontre de certitudes inculquées depuis l'adolescence, ne laissent pas de troubler. Mais n'est-ce pas le propre de toute pensée stimulante ? Rappelons ce qu'écrit Raymond Aron en 1979, dans un article intitulé "Les Juifs, Vichy et Israël", où il critique un livre d'Alfred Fabre-Luce : "Fabre-Luce cite une phrase d'un historien non suspect d'antisémitisme, Léon Poliakov : 'Du sort relativement plus clément des juifs de France, Vichy fut en fait le facteur prépondérant.' On peut discuter l'adjectif prépondérant, pas réfuter les chiffres." Peut-être Raymond Aron se trompe-t-il, mais nos belles âmes résistantes d'aujourd'hui auraient-elles le front de l'accuser d'antisémitisme et de pétainisme ? On ne suivra pas Zemmour, même dans son questionnement, quand il fait de Pétain, signataire du statut des Juifs, un chantre de l'assimilation. Mais pousser le bouchon trop loin ne fait pas de lui un criminel contre l'humanité. Et s'il ébranle nos certitudes, c'est peut-être qu'elles sont fautives. »
« On ne saurait cependant passer sous silence le malaise que provoque le cas Zemmour chez nombre de juifs de France qui ne sont plus vraiment des israélites selon son cœur, ce qui ne les empêche pas d'être pleinement français. […] Si beaucoup partagent son inquiétude, et c'est un faible mot, face à l'islamisation qui en a tué certains et fait partir d'autres, en Israël ou vers des zones moins hostiles que leur banlieue, ils n'ont pas envie de voir ressurgir le soupçon de double allégeance ni de renoncer à l'attachement que beaucoup éprouvent pour Israël, refuge éventuel où la plupart n'iront jamais s'installer. Eh bien, dira-t-on, n'est-ce pas la définition même de la double-allégeance ? Sauf que, d'une part, le souci d'Israël n'emporte nullement la haine de la France et que, d'autre part, l'amour de sa patrie doit, comme celui d'un être cher, souffrir l'ambiguïté et même une certaine dose de contradiction. Or, habité par une conception quasi mathématique de la nation et de l'histoire, Zemmour refuse cette zone grise où les choses ne se démontrent pas mais se ressentent. Ce qui explique son incapacité à prendre en compte les tourments des identités minoritaires (et cela s'applique à nombre de juifs aussi bien qu'à beaucoup de musulmans) comme une partie intégrante de la réalité. Cela ne signifie pas que l'on doive accepter toutes les réclamations qui en découlent, mais qu'il faut les comprendre. »
« Sur la question des prénoms, sa position n'est pas exempte de critiques. Comme souvent, il refuse de partir de la réalité de la société, méconnaissant que l'individualisme a fait son œuvre et que bien peu de Français accepteraient aujourd'hui que l'État se mêle de prénommer leurs gosses. […] Mais on riposte toujours avec la même méthode. Pour commencer, on nie le problème, puisque, c'est bien connu, les petits-enfants d'immigrés s'appellent tous Nicolas. [...] Ensuite, on travestit ses propositions, puis le téléphone arabe fait le reste. De sorte que, bien qu'il ait formellement affirmé le contraire, de nombreux musulmans sont convaincus qu'il les obligerait à changer de prénom. »
« Il faut enfin s'arrêter sur le sujet sensible de "Zemmour et la question juive", qui a donné lieu à sa passe d'armes avec BHL, mais aussi à la scandaleuse intervention du CRIF dont le président a lancé "Pas une voix juive pour Zemmour", comme si le CRIF était le Parti des juifs. »
« Commençons par l'affaire Pétain, si on peut dire. Non, Zemmour ne réhabilite nullement le régime qui a privé son père de nationalité française, il parle même à son sujet d'ignominie morale. Conformément à son habitus, il n'en analyse pas moins très (trop ?) froidement sa politique. Là encore ses accusateurs sautent comme des cabris : "Le salaud, il dit que Pétain a sauvé des juifs !" Mais ils ne se demandent nullement si c'est vrai, la question même serait criminelle. Faute des connaissances suffisantes, je ne saurais le démentir ni l'approuver, mais Gil Mihaely a eu la bonne idée de demander à Stéphane Amar, notre correspondant en Israël, d'interviewer Alain Michel, le rabbin-historien dont Zemmour reprend les thèses. […] Ses propos, qui vont à l'encontre de certitudes inculquées depuis l'adolescence, ne laissent pas de troubler. Mais n'est-ce pas le propre de toute pensée stimulante ? Rappelons ce qu'écrit Raymond Aron en 1979, dans un article intitulé "Les Juifs, Vichy et Israël", où il critique un livre d'Alfred Fabre-Luce : "Fabre-Luce cite une phrase d'un historien non suspect d'antisémitisme, Léon Poliakov : 'Du sort relativement plus clément des juifs de France, Vichy fut en fait le facteur prépondérant.' On peut discuter l'adjectif prépondérant, pas réfuter les chiffres." Peut-être Raymond Aron se trompe-t-il, mais nos belles âmes résistantes d'aujourd'hui auraient-elles le front de l'accuser d'antisémitisme et de pétainisme ? On ne suivra pas Zemmour, même dans son questionnement, quand il fait de Pétain, signataire du statut des Juifs, un chantre de l'assimilation. Mais pousser le bouchon trop loin ne fait pas de lui un criminel contre l'humanité. Et s'il ébranle nos certitudes, c'est peut-être qu'elles sont fautives. »
« On ne saurait cependant passer sous silence le malaise que provoque le cas Zemmour chez nombre de juifs de France qui ne sont plus vraiment des israélites selon son cœur, ce qui ne les empêche pas d'être pleinement français. […] Si beaucoup partagent son inquiétude, et c'est un faible mot, face à l'islamisation qui en a tué certains et fait partir d'autres, en Israël ou vers des zones moins hostiles que leur banlieue, ils n'ont pas envie de voir ressurgir le soupçon de double allégeance ni de renoncer à l'attachement que beaucoup éprouvent pour Israël, refuge éventuel où la plupart n'iront jamais s'installer. Eh bien, dira-t-on, n'est-ce pas la définition même de la double-allégeance ? Sauf que, d'une part, le souci d'Israël n'emporte nullement la haine de la France et que, d'autre part, l'amour de sa patrie doit, comme celui d'un être cher, souffrir l'ambiguïté et même une certaine dose de contradiction. Or, habité par une conception quasi mathématique de la nation et de l'histoire, Zemmour refuse cette zone grise où les choses ne se démontrent pas mais se ressentent. Ce qui explique son incapacité à prendre en compte les tourments des identités minoritaires (et cela s'applique à nombre de juifs aussi bien qu'à beaucoup de musulmans) comme une partie intégrante de la réalité. Cela ne signifie pas que l'on doive accepter toutes les réclamations qui en découlent, mais qu'il faut les comprendre. »
« L'ancienne porte-parole du mouvement d'ultradroite dissous Génération identitaire, Thaïs d'Escufon, a été condamnée à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) à deux mois de prison avec sursis "pour injures publiques", après la publication d'une vidéo anti-migrants, a-t-on appris de source judiciaire. Un autre militant de ce mouvement, Jérémie Piano, qui a également publié des vidéos hostiles aux migrants, a été condamné à la même peine pour "provocation à la haine raciale". Chacun d'entre deux a aussi été condamné à 3 000 euros d'amende. »
« L'audience s'était tenue le 16 juin en l'absence des prévenus. Le procureur de la République de Saint-Gaudens, Christophe Amunzateguy, avait requis quatre mois de prison avec sursis et réclamé 4 000 euros d'amende pour chacun. "C'est une procédure très particulière, la question porte sur la liberté d'expression politique", avait-il souligné. »
« Selon le procureur, la porte-parole du mouvement, Anne-Thaïs du Tertre d'Escœuffant, dite Thaïs d'Escufon, une étudiante toulousaine de vingt et un an ans, avait "stigmatisé" les migrants dans une vidéo Youtube publiée le 21 janvier en affirmant qu'il était "scandaleux qu’un migrant puisse traverser la frontière". Des propos qui caractérisent "ce passage de la frontière comme un danger, c'est une spéculation sur la notion de danger alors que rien n'est argumenté". »
« Concernant Jérémie Piano, le procureur avait dénoncé "un appel à la révolte" et "la construction d'un discours stigmatisant". Dans une autre vidéo Youtube […], il évoquait "une invasion migratoire", "des milliers de clandestins déjà en France" dont "probablement des voleurs, des violeurs et des terroristes en puissance". »
« L'audience s'était tenue le 16 juin en l'absence des prévenus. Le procureur de la République de Saint-Gaudens, Christophe Amunzateguy, avait requis quatre mois de prison avec sursis et réclamé 4 000 euros d'amende pour chacun. "C'est une procédure très particulière, la question porte sur la liberté d'expression politique", avait-il souligné. »
« Selon le procureur, la porte-parole du mouvement, Anne-Thaïs du Tertre d'Escœuffant, dite Thaïs d'Escufon, une étudiante toulousaine de vingt et un an ans, avait "stigmatisé" les migrants dans une vidéo Youtube publiée le 21 janvier en affirmant qu'il était "scandaleux qu’un migrant puisse traverser la frontière". Des propos qui caractérisent "ce passage de la frontière comme un danger, c'est une spéculation sur la notion de danger alors que rien n'est argumenté". »
« Concernant Jérémie Piano, le procureur avait dénoncé "un appel à la révolte" et "la construction d'un discours stigmatisant". Dans une autre vidéo Youtube […], il évoquait "une invasion migratoire", "des milliers de clandestins déjà en France" dont "probablement des voleurs, des violeurs et des terroristes en puissance". »
« Dans cette commune du Val-de-Marne de 55 000 habitants, les vols – souvent à l'arraché –, ont explosé depuis la mi-juillet. Colliers, téléphones, sacs, vélos.... tout est bon à prendre pour les voleurs, à l'affût de la moindre opportunité. »
« Les auteurs sont principalement des mineurs originaires du Maghreb, sans domicile et livrés à eux-mêmes. Très organisés, ils agissent généralement seuls ou à plusieurs aux abords des gares. […] Les individus interpellés connaissent par ailleurs parfaitement les rouages de l'administration. "Notre travail est compliqué car ils ne donnent pas leur âge, leur adresse et n'ont pas de papiers sur eux. Tous se disent mineurs", explique la commissaire. Grâce aux empreintes, qui permettent de déterminer l'âge et de faire des recoupements, les policiers savent que certains individus ont déjà été interpellés sous d'autres identités. […] Encore faut-il que les mis en cause, souvent très virulents, acceptent les prises d'empreinte. "Certains refusent tout, insultent et menacent les fonctionnaires pendant leur garde à vue", enchaîne la commissaire. Les crachats sont également monnaie courante. »
« Les individus interpellés sont-ils condamnés ? "Certains qui se disaient mineurs ont pu être déférés en tant que majeurs. Des peines de prison avec mandat de dépôt ont alors été prononcées", assure Sylke Wyndaele. Et qu'en est-il des mineurs, présentés au juge des enfants ? Contacté, le parquet de Créteil n'a pour l'heure pas répondu à nos sollicitations. »
« Les auteurs sont principalement des mineurs originaires du Maghreb, sans domicile et livrés à eux-mêmes. Très organisés, ils agissent généralement seuls ou à plusieurs aux abords des gares. […] Les individus interpellés connaissent par ailleurs parfaitement les rouages de l'administration. "Notre travail est compliqué car ils ne donnent pas leur âge, leur adresse et n'ont pas de papiers sur eux. Tous se disent mineurs", explique la commissaire. Grâce aux empreintes, qui permettent de déterminer l'âge et de faire des recoupements, les policiers savent que certains individus ont déjà été interpellés sous d'autres identités. […] Encore faut-il que les mis en cause, souvent très virulents, acceptent les prises d'empreinte. "Certains refusent tout, insultent et menacent les fonctionnaires pendant leur garde à vue", enchaîne la commissaire. Les crachats sont également monnaie courante. »
« Les individus interpellés sont-ils condamnés ? "Certains qui se disaient mineurs ont pu être déférés en tant que majeurs. Des peines de prison avec mandat de dépôt ont alors été prononcées", assure Sylke Wyndaele. Et qu'en est-il des mineurs, présentés au juge des enfants ? Contacté, le parquet de Créteil n'a pour l'heure pas répondu à nos sollicitations. »
« Selon Le Figaro, la journaliste de France Info, Claire Koç, a annoncé […] avoir déposé plainte pour incitation à la haine, harcèlement et menaces de mort contre des militants pro-Erdogan. Elle fait désormais l'objet d'une protection policière. […] "Dès les premiers articles (sur son livre, NDLR), j'ai commencé à recevoir beaucoup d'insultes sur les réseaux sociaux, surtout sur Twitter. Puis des menaces", a-t-elle confié au Figaro. Et d'ajouter : "En alléguant que je serais une terroristes kurde, ces dingues ultranationalistes m'ont collé une cible dans le dos ! Ça fait peur car ça ne s'arrête pas. J'ai comptabilisé plus de 1 500 messages haineux, provenant de Turcs de France, mais aussi d'immigrés maghrébins et africains". "Mes parents, membres de la minorité religieuse des alévis, ont fui cette animosité des ultrareligieux en Turquie. Et moi, je revis ces intimidations ici...", a conclu Claire Koç. »
« Ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs » : tel est le portrait des mineurs étrangers isolés brossé par Éric Zemmour. Cela n'a pas été du goût du CSA, qui vient de prononcer, en conséquence, une sanction à l'encontre de C-News.
« Cette décision nous permet de rappeler que ce type de propos […] sont inadmissibles et servent d'autres intérêts que ceux de la vérité et du respect des citoyens », a réagi Valérie Beausert-Leick, présidente (PS) du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. La « vérité », pourtant, la voici : un mineur isolé sur dix commet des délits, selon un rapport parlementaire présenté le 10 mars 2021 ; et dans l'agglomération parisienne, « la moitié des personnes interpellées pour cambriolages sont des mineurs isolés », selon un constat fait à la Préfecture de Police (Le Parisien, 29 septembre 2020). On peut donc reprocher à Zemmour sa virulence, voire ses approximations. Mais dans cette affaire, ce sont assurément ses détracteurs qui « servent d'autres intérêts que ceux de la vérité et du respect des citoyens ».
« Cette décision nous permet de rappeler que ce type de propos […] sont inadmissibles et servent d'autres intérêts que ceux de la vérité et du respect des citoyens », a réagi Valérie Beausert-Leick, présidente (PS) du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. La « vérité », pourtant, la voici : un mineur isolé sur dix commet des délits, selon un rapport parlementaire présenté le 10 mars 2021 ; et dans l'agglomération parisienne, « la moitié des personnes interpellées pour cambriolages sont des mineurs isolés », selon un constat fait à la Préfecture de Police (Le Parisien, 29 septembre 2020). On peut donc reprocher à Zemmour sa virulence, voire ses approximations. Mais dans cette affaire, ce sont assurément ses détracteurs qui « servent d'autres intérêts que ceux de la vérité et du respect des citoyens ».
« Ils sont des centaines, le chiffre exact est impossible à déterminer, de vrais mineurs, cette fois, pour la plupart marocains, à vivre de cambriolages et de vols à l'arraché en Île-de-France. Les policiers appellent ces jeunes délinquants des "mijeurs" (car ils se présentent toujours comme mineurs pour échapper aux poursuites). Et même les tests osseux sont sujets à controverse. Un magistrat le reconnaît : "C'est vrai qu'il y a une marge d'erreur de plus ou moins deux ans." »
« C'est un casse-tête pour la Justice et l'exaspération monte chez les victimes. S'ils ne s'emparent que de quelques centaines d'euros la plupart du temps, "le plus gros préjudice consiste surtout dans la réparation des dégâts causés", confie Alain Marcillac, référant sûreté de l'ordre national des pharmaciens. En moyenne, une facture de 3 500 euros. »
« Une razzia qui se traduit dans les chiffres. "Depuis trois ans, leur nombre a augmenté avec une succession de vagues migratoires", précise la préfecture de police de Paris. En 2018, on recensait 7 603 interpellations de mineurs isolés dans l'agglomération parisienne (Paris, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Hauts-de-Seine). En 2019, c'était 9 134 interpellations, soit une hausse de 20 %. Et pour les huit premiers mois de 2020, on dénombre déjà l'interpellation de 6 309 mineurs étrangers, soit 300 de plus qu'en 2019 sur la même période. Une nouvelle augmentation de 42 %, qui atteint même 51 % à Paris ! »
« À la Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP), on précise que "la moitié des personnes interpellées pour cambriolages sont des mineurs isolés maghrébins". "Parfois, on va avoir une réponse pénale digne de ce nom parce que le vol s'accompagne de violences, et là, la qualification juridique permet au parquet de pouvoir requérir l'enfermement des mineurs", souffle un haut gradé. Autrement, ils sont placés en foyer, "et deux minutes après, ils fuguent". »
« C'est un casse-tête pour la Justice et l'exaspération monte chez les victimes. S'ils ne s'emparent que de quelques centaines d'euros la plupart du temps, "le plus gros préjudice consiste surtout dans la réparation des dégâts causés", confie Alain Marcillac, référant sûreté de l'ordre national des pharmaciens. En moyenne, une facture de 3 500 euros. »
« Une razzia qui se traduit dans les chiffres. "Depuis trois ans, leur nombre a augmenté avec une succession de vagues migratoires", précise la préfecture de police de Paris. En 2018, on recensait 7 603 interpellations de mineurs isolés dans l'agglomération parisienne (Paris, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Hauts-de-Seine). En 2019, c'était 9 134 interpellations, soit une hausse de 20 %. Et pour les huit premiers mois de 2020, on dénombre déjà l'interpellation de 6 309 mineurs étrangers, soit 300 de plus qu'en 2019 sur la même période. Une nouvelle augmentation de 42 %, qui atteint même 51 % à Paris ! »
« À la Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP), on précise que "la moitié des personnes interpellées pour cambriolages sont des mineurs isolés maghrébins". "Parfois, on va avoir une réponse pénale digne de ce nom parce que le vol s'accompagne de violences, et là, la qualification juridique permet au parquet de pouvoir requérir l'enfermement des mineurs", souffle un haut gradé. Autrement, ils sont placés en foyer, "et deux minutes après, ils fuguent". »
« Environ 10 % des mineurs isolés étrangers ont commis des actes de délinquance, en hausse "tant dans leur fréquence que dans leur violence", met en évidence un rapport parlementaire présenté ce mercredi 10 mars. »
« La mission d'information menée par les députés Jean-François Eliaou (LREM) et Antoine Savignat (LR) sur "les problématiques de sécurité associées à la présence sur le territoire de mineurs non accompagnés" (MNA), a permis de "dresser le profile "type" des MNA délinquants". »
« "Le portrait type, c'est un Maghrébin, seize, dix-sept ans, en rupture totale avec son pays et sa famille, fracassé par son parcours migratoire, polytoxicomane, qui est dans une délinquance de subsistance, qui vole au sein d'une bande pas très bien organisée", résume pour l'AFP le député de l'Hérault Jean-François Eliaou. Ils commettent surtout des vols de rue, dans les transports en commun, parfois avec violences, ou des vols par effraction, en premier lieu dans les pharmacies. »
« La mission d'information menée par les députés Jean-François Eliaou (LREM) et Antoine Savignat (LR) sur "les problématiques de sécurité associées à la présence sur le territoire de mineurs non accompagnés" (MNA), a permis de "dresser le profile "type" des MNA délinquants". »
« "Le portrait type, c'est un Maghrébin, seize, dix-sept ans, en rupture totale avec son pays et sa famille, fracassé par son parcours migratoire, polytoxicomane, qui est dans une délinquance de subsistance, qui vole au sein d'une bande pas très bien organisée", résume pour l'AFP le député de l'Hérault Jean-François Eliaou. Ils commettent surtout des vols de rue, dans les transports en commun, parfois avec violences, ou des vols par effraction, en premier lieu dans les pharmacies. »
« Ma famille était très ouverte à la culture française. Mes parents adoptaient petit à petit un mode de vie à la française. C'est-à-dire qu'ils regardaient les programmes de télévision français, qu'ils parlaient petit à petit le français. On fêtait l'épiphanie, on fêtait Pâques, on allait à l'église allumer des cierges. »
« Tout a basculé avec l'arrivée de l'antenne parabolique. Il y a eu un arrêt net de leur apprentissage de la langue française et de la culture du pays d'accueil. Cette antenne parabolique représentait un lien continu avec le pays d'origine. Mes parents étaient beaucoup plus ou courant de ce qui se passait en Turquie plutôt qu'en France. »
« Les associations d'aide aux immigrés auxquelles ils ont fait appel pour leurs démarches administratives commençaient à leur tenir des discours de non-intégration. J'appelle ça la "non-assistance à personnes voulant s'intégrer". Ils leur disaient : si on vous demande de faire des efforts, c'est que vous avez affaire à des racistes ; les symboles de la France, ce sont des symboles xénophobes ; attention, ne changez pas, restez comme vous êtes ; on vous a mal accueillis, qu'est-ce qu'on vous a mal accueillis ! À force d'entendre cela, mes parents ont commencé à se sentir victimes… »
« Et puis, les commerces du quartier ont commencé à changer. Les anciens commerces étaient remplacés par des commerces turcs. Notre coiffeur, notre épicier, notre boulanger étaient turcs. […] Il n'y avait plus de produits français dans ces commerces. […] Et en plus il y avait le poids de cette communauté qui influait sur le comportement de mes parents – en plus de ce que leur disaient les associations d'aide aux immigrés. »
« Dans un quartier, une fille issue de l'immigration, c'est tellement compliqué, c'est tellement dur… […] On m'épiait ; je n'avais pas le droit de m'habiller de telle ou telle manière ; je devais faire attention à ceux à qui je parlais, aux lieux où je me promenais. Il fallait que mes parents montrent qu'ils avaient un contrôle sur moi, qu'ils maîtrisaient leur fille. Il ne fallait pas qu'ils aient honte de mon comportement. »
« On m'a interdit d'être française. […] Les Français n'ont pas d'honneur ; les femmes françaises n'ont pas d'honneur : voilà le genre de phrases qu'on entendait à la maison sur les Français. […] J'ai fait ma demande de naturalisation en 2006 ; je suis rentré deux ans plus tard, en 2008, chez mes parents, en brandissant ma carte d'identité et en disant, ça y est, je l'ai, et en en plus j'ai changé de prénom, j'ai choisi le prénom Claire ! Mes parents ont eu une réaction très violente. […] J'étais tellement fière ! […] J'appelle cela mon "coming out identitaire". […] Claire, c'était le point final de ma quête d'identité. Ce qui me manquait, c'était un pays ; c'était l'amour d'un pays. »
« On peut tous faire nation. […] J'ai plein de témoignages de jeunes issus de l'immigration […] qui me remercient d'avoir écrit ce livre. Et ils me disent : j'ai été confronté aux mêmes problèmes, mais je n'ai jamais osé en parler, et surtout, je pensais que j'étais seul. Il y en a beaucoup, mais ils sont silencieux. »
« Tout a basculé avec l'arrivée de l'antenne parabolique. Il y a eu un arrêt net de leur apprentissage de la langue française et de la culture du pays d'accueil. Cette antenne parabolique représentait un lien continu avec le pays d'origine. Mes parents étaient beaucoup plus ou courant de ce qui se passait en Turquie plutôt qu'en France. »
« Les associations d'aide aux immigrés auxquelles ils ont fait appel pour leurs démarches administratives commençaient à leur tenir des discours de non-intégration. J'appelle ça la "non-assistance à personnes voulant s'intégrer". Ils leur disaient : si on vous demande de faire des efforts, c'est que vous avez affaire à des racistes ; les symboles de la France, ce sont des symboles xénophobes ; attention, ne changez pas, restez comme vous êtes ; on vous a mal accueillis, qu'est-ce qu'on vous a mal accueillis ! À force d'entendre cela, mes parents ont commencé à se sentir victimes… »
« Et puis, les commerces du quartier ont commencé à changer. Les anciens commerces étaient remplacés par des commerces turcs. Notre coiffeur, notre épicier, notre boulanger étaient turcs. […] Il n'y avait plus de produits français dans ces commerces. […] Et en plus il y avait le poids de cette communauté qui influait sur le comportement de mes parents – en plus de ce que leur disaient les associations d'aide aux immigrés. »
« Dans un quartier, une fille issue de l'immigration, c'est tellement compliqué, c'est tellement dur… […] On m'épiait ; je n'avais pas le droit de m'habiller de telle ou telle manière ; je devais faire attention à ceux à qui je parlais, aux lieux où je me promenais. Il fallait que mes parents montrent qu'ils avaient un contrôle sur moi, qu'ils maîtrisaient leur fille. Il ne fallait pas qu'ils aient honte de mon comportement. »
« On m'a interdit d'être française. […] Les Français n'ont pas d'honneur ; les femmes françaises n'ont pas d'honneur : voilà le genre de phrases qu'on entendait à la maison sur les Français. […] J'ai fait ma demande de naturalisation en 2006 ; je suis rentré deux ans plus tard, en 2008, chez mes parents, en brandissant ma carte d'identité et en disant, ça y est, je l'ai, et en en plus j'ai changé de prénom, j'ai choisi le prénom Claire ! Mes parents ont eu une réaction très violente. […] J'étais tellement fière ! […] J'appelle cela mon "coming out identitaire". […] Claire, c'était le point final de ma quête d'identité. Ce qui me manquait, c'était un pays ; c'était l'amour d'un pays. »
« On peut tous faire nation. […] J'ai plein de témoignages de jeunes issus de l'immigration […] qui me remercient d'avoir écrit ce livre. Et ils me disent : j'ai été confronté aux mêmes problèmes, mais je n'ai jamais osé en parler, et surtout, je pensais que j'étais seul. Il y en a beaucoup, mais ils sont silencieux. »
À l'occasion du dernier conseil municipal de l'année 2020, la ville de Lyon devait adhérer à l'Association nationale des Villes et Territoires accueillants (ANVITA). Une association dont les membres jugent les arrivées de migrants en Europe « inéluctables en raison des conflits, de la pauvreté et du changement climatique » ; « nous refusons toute politique remettant en cause l’accueil inconditionnel, entravant les libertés fondamentales et constituant une forme de violence institutionnelle », proclament-ils dans la charte de l'association.
« Les résultats montrent une baisse de près de 25 %, bien qu'au premier semestre 80 % des expéditeurs habituels continuaient à transférer des fonds, envoyant en moyenne plus de 1 300 euros par an. "La situation sanitaire a ainsi accentué la fragilité d'une partie de ces travailleurs, pris en étau entre la baisse de leurs revenus et les sollicitations fortes de la famille au pays", résume-t-on à l'AFD. Les envois de fonds des diasporas, poursuit-elle, représentent des "sources de revenus essentielles pour de nombreux pays en Afrique", comme au Sénégal où ils représentent 12,8 % du PIB. "Ces montants sont d'ailleurs plus élevés que l'aide publique au développement, même lorsqu'on ne prend pas en compte les transferts informels, eux aussi conséquents." »
« Deux ans de prison avec sursis et dont un an de geôle ferme ! Les juges du tribunal d'instance de Mbour ont fait tonner le maillet. Ils ont suivi les réquisitions du procureur. Les trois pères qui ont encouragé puis poussé la bancale embarcation de leurs enfants, dont le jeune Doudou Faye, au large du Sénégal en direction de l'Espagne, sont ainsi sanctionnés pour "mise en danger de la vie d'autrui". Mise en danger qui a coûté la vie à l'adolescent Doudou, qui s'éteindra sans jamais illuminer son rêve de devenir footballeur international, à l'image d'un Samuel Eto'o ou d'un Sadio Mané. »
À lire, un article édifiant du New York Times – A Racial Awakening in France, Where Race Is a Taboo Topic – signé Norimitsu Onishi, publié le 14 juillet 2020. Morceaux choisis.
On ne naît pas noir, on le devient – « Growing up in France, Maboula Soumahoro never thought of herself as Black. […] It was only as a teenager – years after the discovery of Whitney Houston, Michael Jackson, The Cosby Show and hip-hop made her "dream of being cool like African-Americans" – that she began feeling a racial affinity with her friends, she said. "We were all children of immigrants from Guadeloupe, Martinique, Africa, and we are all a little bit unlike our parents", recalled Ms. Soumahoro, 44, an expert on race who lived in the United States for a decade. "We were French in our new way and we weren't white French. It was different in our homes, but we found one another regardless, and that's when you become Black." »
L'influence américaine – « Besides fueling heated debates over racism, the killing of George Floyd by the police in Minneapolis has underscored the emergence of a new way of thinking about race in the public discourse in France, a nation where discussion of race and religion has traditionally been muted in favor of elevating a colorblind ideal that all people share the same universal rights. That ideal […] is being challenged perhaps most vociferously by the many Black French who have gone through a racial awakening in recent decades – helped by the pop culture of the United States, its thinkers, and even its Paris-based diplomats who spotted and encouraged young Black French leaders a decade ago. »
La France raciste « à sa façon » – Even those Black French who have been inspired by the United States also consider America to be a deeply flawed and violently racist society. In France, people of different backgrounds mix far more freely, and while Black people occupy fewer high-profile positions than in the United States, like all French citizens they enjoy universal access to education, health care and other services. "When I consider both countries, I'm not saying that one country is better than the other", said Ms. Soumahoro, who has taught African-American studies at Columbia and now teaches at the Université de Tours. "For me, they're two racist societies that manage racism in their own way." »
Les voyages outre-Atlantique qui changent tout – « Pap Ndiaye – a historian who led efforts to establish Black studies as an academic discipline in France with the 2008 publication of his book La Condition Noire, or The Black Condition' – said he grew aware of his race only after studying in the United States in the 1990s. "It's an experience that all Black French go through when they go to the United States", said Mr. Ndiaye, 54, who teaches at Sciences Po. "It's the experience of a country where skin color is reflected upon and where it is not hidden behind a colorblind discourse." »
Il y a « trop d'immigrés » selon l'ancien ambassadeur de France aux États-Unis – « "Universality could work easily enough when there weren't too many immigrants or when they were white Catholics", said Gérard Araud, France's former ambassador to the United States. "But faced with Islam on one side and Black Africans on the other, this model has evidently reached its limits. And so the debate is that on one side is this universalism, which is a beautiful ideal, but on the other is how to say at the same time that, yes, it's not working." »
Rokhaya Diallo traumatisée par le Club Dorothée, puis parrainée par l'oncle Sam – Rokhaya Diallo, 42, a journalist who is also one of France's most prominent anti-racism activists, said she became aware of a shared sense of race only after she became an adult and often found herself the only Black person in an academic or professional setting. […] Like many people of her generation, she loved a children's television series called "Club Dorothée." But she could never forget an episode – a colonial trope – in which the host, a white woman, is boiled alive in a caldron by three Black men. […] Thanks to a US government program, Ms. Diallo, who founded an anti-racism organization called Les Indivisibles in 2007, visited the United States in 2010 to learn about "managing ethnic diversity in the US." »
Washington sème la pagaille à Paris – « Ms. Diallo is one of several high-profile individuals who took part in the US program, a fact that has contributed to fears, especially among French conservatives, of an "Americanization'' of French society. The US Embassy in Paris began reaching out to ethnic and racial minorities in France after the Sept. 11 attacks as part of a global push to "win hearts and minds." The embassy organized educational programs on subjects like affirmative action, a taboo concept in France, drawing nonwhite French audiences for the first time, said Randianina Peccoud, who oversaw the outreach programs and retired from the embassy last year. »
Une identité politique – « Another co-author, Rhoda Tchokokam, 29, grew up in Cameroon before immigrating to France at the age of 17. While her racial awareness emerged in France, it evolved in the United States, where she went to study for two years, watched all of Spike Lee's movies and discovered the works of Toni Morrison and Black feminists like Angela Davis and Audre Lorde. "When I started meeting Black people in France, I started broadening my outlook a little," Ms. Tchokokam said. "I still didn't think of myself as Black because that's a long process, where today I define myself as Black politically. Back then, I started becoming aware and when I arrived in the United States, it's in fact there that I was able to put it in words." »
On ne naît pas noir, on le devient – « Growing up in France, Maboula Soumahoro never thought of herself as Black. […] It was only as a teenager – years after the discovery of Whitney Houston, Michael Jackson, The Cosby Show and hip-hop made her "dream of being cool like African-Americans" – that she began feeling a racial affinity with her friends, she said. "We were all children of immigrants from Guadeloupe, Martinique, Africa, and we are all a little bit unlike our parents", recalled Ms. Soumahoro, 44, an expert on race who lived in the United States for a decade. "We were French in our new way and we weren't white French. It was different in our homes, but we found one another regardless, and that's when you become Black." »
L'influence américaine – « Besides fueling heated debates over racism, the killing of George Floyd by the police in Minneapolis has underscored the emergence of a new way of thinking about race in the public discourse in France, a nation where discussion of race and religion has traditionally been muted in favor of elevating a colorblind ideal that all people share the same universal rights. That ideal […] is being challenged perhaps most vociferously by the many Black French who have gone through a racial awakening in recent decades – helped by the pop culture of the United States, its thinkers, and even its Paris-based diplomats who spotted and encouraged young Black French leaders a decade ago. »
La France raciste « à sa façon » – Even those Black French who have been inspired by the United States also consider America to be a deeply flawed and violently racist society. In France, people of different backgrounds mix far more freely, and while Black people occupy fewer high-profile positions than in the United States, like all French citizens they enjoy universal access to education, health care and other services. "When I consider both countries, I'm not saying that one country is better than the other", said Ms. Soumahoro, who has taught African-American studies at Columbia and now teaches at the Université de Tours. "For me, they're two racist societies that manage racism in their own way." »
Les voyages outre-Atlantique qui changent tout – « Pap Ndiaye – a historian who led efforts to establish Black studies as an academic discipline in France with the 2008 publication of his book La Condition Noire, or The Black Condition' – said he grew aware of his race only after studying in the United States in the 1990s. "It's an experience that all Black French go through when they go to the United States", said Mr. Ndiaye, 54, who teaches at Sciences Po. "It's the experience of a country where skin color is reflected upon and where it is not hidden behind a colorblind discourse." »
Il y a « trop d'immigrés » selon l'ancien ambassadeur de France aux États-Unis – « "Universality could work easily enough when there weren't too many immigrants or when they were white Catholics", said Gérard Araud, France's former ambassador to the United States. "But faced with Islam on one side and Black Africans on the other, this model has evidently reached its limits. And so the debate is that on one side is this universalism, which is a beautiful ideal, but on the other is how to say at the same time that, yes, it's not working." »
Rokhaya Diallo traumatisée par le Club Dorothée, puis parrainée par l'oncle Sam – Rokhaya Diallo, 42, a journalist who is also one of France's most prominent anti-racism activists, said she became aware of a shared sense of race only after she became an adult and often found herself the only Black person in an academic or professional setting. […] Like many people of her generation, she loved a children's television series called "Club Dorothée." But she could never forget an episode – a colonial trope – in which the host, a white woman, is boiled alive in a caldron by three Black men. […] Thanks to a US government program, Ms. Diallo, who founded an anti-racism organization called Les Indivisibles in 2007, visited the United States in 2010 to learn about "managing ethnic diversity in the US." »
Washington sème la pagaille à Paris – « Ms. Diallo is one of several high-profile individuals who took part in the US program, a fact that has contributed to fears, especially among French conservatives, of an "Americanization'' of French society. The US Embassy in Paris began reaching out to ethnic and racial minorities in France after the Sept. 11 attacks as part of a global push to "win hearts and minds." The embassy organized educational programs on subjects like affirmative action, a taboo concept in France, drawing nonwhite French audiences for the first time, said Randianina Peccoud, who oversaw the outreach programs and retired from the embassy last year. »
Une identité politique – « Another co-author, Rhoda Tchokokam, 29, grew up in Cameroon before immigrating to France at the age of 17. While her racial awareness emerged in France, it evolved in the United States, where she went to study for two years, watched all of Spike Lee's movies and discovered the works of Toni Morrison and Black feminists like Angela Davis and Audre Lorde. "When I started meeting Black people in France, I started broadening my outlook a little," Ms. Tchokokam said. "I still didn't think of myself as Black because that's a long process, where today I define myself as Black politically. Back then, I started becoming aware and when I arrived in the United States, it's in fact there that I was able to put it in words." »
« Contrairement à une idée reçue encore très répandue, le nombre d'émigrés africains quittant la France pour retourner en Afrique ne cesse de croître. Et cette brusque accélération ne s'explique pas simplement par le durcissement des politiques inhospitalières à l'encontre des immigrés et des étrangers. […] Ce que l'enquête à démontré, de manière contre-intuitive, c'est que ce sont souvent les immigrés les plus intégrés en France qui peuvent envisager et réaliser plus sereinement leur retour. »
« La France, vieux pays d'immigration, n'est pas confrontée à une immigration massive, pas plus ces dernières années que par le passé » : c'est ce que proclame l'Institut Convergences Migrations. C'est en fait une question de point de vue… À partir de quel seuil un phénomène est-il massif ? De la part d'un organisme associé au CNRS et au Collège de France (entre autres), on attend qu'il donne des chiffres pour éclairer le débat en toute objectivité ; chacun jugera en conséquence.
Selon Marie-Laurence Flahaux, démographe, « l'éventualité d'un retour est toujours présente et fait partie de la stratégie de mobilité de tout migrant ». Dans le cas des Sénégalais et des Congolais arrivés en Europe entre 1960 et 2009, précise-t-elle, « les retours effectifs vers l'Afrique ont été nombreux ». Mais « seuls 11 % des Sénégalais et 3 % des Congolais ayant effectué un retour l'imputent à l'absence de titre de séjour régulier en Europe ». De toute façon, « les retours peuvent donner lieu à de nouvelles migrations si l'installation n'a été ni voulue ni préparée ». D'ailleurs, « la part des Sénégalais de retour qui repartent en Europe est impressionnante » ! Paradoxalement, « les politiques restreignant l'accès des migrants à l'Europe […] ont un effet négatif sur les retours ». En résumé : « plus il est difficile de migrer vers l'Europe, moins les migrants retournent dans leur pays d'origine ».