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C'est, à notre connaissance, la seule biographie de l'amiral Auphan. L'auteur, Jean Laplane, rerace son parcours de sa naissance jusqu'au début de la Seconde guerre mondiale. Alors que son lvire venait de paraître, en 2018, il avait accordé un entretien au Journal de l'économie.
« Le premier élément qui me semble important est son commandement de la Jeanne d'Arc, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, ce qui lui a permis de former toute une génération d'officiers. »
« Le second est sa participation au gouvernement de Vichy. Protégé de Darlan, il occupa le poste de chef de la marine marchande, rôle très important pour une France occupée qui compte beaucoup sur ses possessions d'outre-mer pour maintenir son importance géopolitique. Il a été également commandant en chef des Forces navales françaises, puis, après le départ du gouvernement de Darlan, secrétaire d'État à la Marine. Il quitta ce poste peu de temps avant le sabordage de la Flotte à Toulon, en raison de son désaccord avec la politique de Laval. »
« Enfin le troisième élément est la vision qu'il a développée de la Marine et de l'Histoire dans plusieurs livres, dont certains en collaboration avec Jacques Mordal (pseudonyme de Hervé Cras). Ces livres magnifient le rôle de la Marine et ont marqué les officiers de marine après la guerre, en proposant la vision d'une flotte qui a accompli son devoir tout au long des tribulations traversées durant cette période. »
« Le parcours de Paul Auphan est un mélange d'éléments classiques et originaux. […] Pour les points plus originaux, il faut commencer par se pencher sur le début de la carrière d'Auphan, durant la Première Guerre où ce jeune officier passe des sous-marins, arme qui acquiert sa réputation durant ce conflit, au renseignement. À l'époque des cuirassés, ces deux affectations distinguent déjà sensiblement le parcours d'Auphan, notamment l'expérience sous-marine qu'il abordera de nouveau lors de son passage en cabinet ministériel. »
« Autre point intéressant, celui de ses relations en politique. Lors de ses passages en cabinet et tout au long de sa carrière, Auphan va croiser la route de grands hommes de l'époque, comme Georges Leygues, grand artisan de la reconstitution de la flotte durant l'entre-deux-guerres, qui a influencé son parcours. On peut cependant estimer que la plus importante collaboration qu'il fera sera celle avec le futur amiral Darlan, dont il fera partie des protégés. »
« Enfin, un dernier point : Auphan n'a jamais eu de grand commandement avant son accession à l'amiralat. Il a commandé des bâtiments prestigieux comme l'Émile Bertin, des contre-torpilleurs récents et rapides type Guépard, ou enfin la Jeanne d'Arc, mais aucun commandement stratégique, comme une escadre. Il n'a commandé que des bâtiments isolés, jamais plus importants que des croiseurs. Car la carrière d'Auphan s'est développée de manière atypique, compte tenu des qualités professionnelles, personnelles et relationnelles dont il fit preuve lors de ses différents postes. »
« En plus d'une carrière rapide, brillante et menée en passant par des voies originales, on peut retenir que Paul Auphan reste le reflet de la marine de son époque, celle qui voulut se renouveler en se fondant sur certains principes stratégiques qui auront leurs limites plus tard : une marine technologiquement avancée, avec des bâtiments technologiquement puissants, rapides, adaptés aux missions de l'empire français et à la protection méditerranéenne. Mais une marine qui a manqué certaines innovations comme le sonar et l'émergence des porte-avions. Auphan a par exemple collaboré sur le sujet de l'aéronavale, souhaitant la voir se développer, mais sans envisager les possibilités que d'autres puissances navales avaient étudiées. »
« Il incarne également un archétype : celui de l'officier catholique dont la morale et la conception du monde maritime et des rapports que la Marine noue avec le pays. »
« Le premier élément qui me semble important est son commandement de la Jeanne d'Arc, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, ce qui lui a permis de former toute une génération d'officiers. »
« Le second est sa participation au gouvernement de Vichy. Protégé de Darlan, il occupa le poste de chef de la marine marchande, rôle très important pour une France occupée qui compte beaucoup sur ses possessions d'outre-mer pour maintenir son importance géopolitique. Il a été également commandant en chef des Forces navales françaises, puis, après le départ du gouvernement de Darlan, secrétaire d'État à la Marine. Il quitta ce poste peu de temps avant le sabordage de la Flotte à Toulon, en raison de son désaccord avec la politique de Laval. »
« Enfin le troisième élément est la vision qu'il a développée de la Marine et de l'Histoire dans plusieurs livres, dont certains en collaboration avec Jacques Mordal (pseudonyme de Hervé Cras). Ces livres magnifient le rôle de la Marine et ont marqué les officiers de marine après la guerre, en proposant la vision d'une flotte qui a accompli son devoir tout au long des tribulations traversées durant cette période. »
« Le parcours de Paul Auphan est un mélange d'éléments classiques et originaux. […] Pour les points plus originaux, il faut commencer par se pencher sur le début de la carrière d'Auphan, durant la Première Guerre où ce jeune officier passe des sous-marins, arme qui acquiert sa réputation durant ce conflit, au renseignement. À l'époque des cuirassés, ces deux affectations distinguent déjà sensiblement le parcours d'Auphan, notamment l'expérience sous-marine qu'il abordera de nouveau lors de son passage en cabinet ministériel. »
« Autre point intéressant, celui de ses relations en politique. Lors de ses passages en cabinet et tout au long de sa carrière, Auphan va croiser la route de grands hommes de l'époque, comme Georges Leygues, grand artisan de la reconstitution de la flotte durant l'entre-deux-guerres, qui a influencé son parcours. On peut cependant estimer que la plus importante collaboration qu'il fera sera celle avec le futur amiral Darlan, dont il fera partie des protégés. »
« Enfin, un dernier point : Auphan n'a jamais eu de grand commandement avant son accession à l'amiralat. Il a commandé des bâtiments prestigieux comme l'Émile Bertin, des contre-torpilleurs récents et rapides type Guépard, ou enfin la Jeanne d'Arc, mais aucun commandement stratégique, comme une escadre. Il n'a commandé que des bâtiments isolés, jamais plus importants que des croiseurs. Car la carrière d'Auphan s'est développée de manière atypique, compte tenu des qualités professionnelles, personnelles et relationnelles dont il fit preuve lors de ses différents postes. »
« En plus d'une carrière rapide, brillante et menée en passant par des voies originales, on peut retenir que Paul Auphan reste le reflet de la marine de son époque, celle qui voulut se renouveler en se fondant sur certains principes stratégiques qui auront leurs limites plus tard : une marine technologiquement avancée, avec des bâtiments technologiquement puissants, rapides, adaptés aux missions de l'empire français et à la protection méditerranéenne. Mais une marine qui a manqué certaines innovations comme le sonar et l'émergence des porte-avions. Auphan a par exemple collaboré sur le sujet de l'aéronavale, souhaitant la voir se développer, mais sans envisager les possibilités que d'autres puissances navales avaient étudiées. »
« Il incarne également un archétype : celui de l'officier catholique dont la morale et la conception du monde maritime et des rapports que la Marine noue avec le pays. »