4241 shaares
« Monoprix a ouvert l'un de ses "dark stores" parisiens à une journaliste du Monde. Fier de partager une organisation au cordeau pour répondre aux commandes qui seront ensuite livrées par Amazon. Mais révélant au passage quelle est désormais sa réelle position par rapport au géant américain de l'e-commerce : sous-traitant. »
« Les économistes évoquent (savamment) un double phénomène de désintermédiation-réintermédiation. Dans le langage plus courant, c'est l'ubérisation : un nouvel acteur […] utilise les capacités existantes d'un vieil acteur pour proposer un service enrichi aux consommateurs. À l'un la relation-client, à l'autre la possession et l'exploitation des actifs. Les années passent et deux évidences finissent généralement par s'imposer : l'un est… le sous-traitant de l'autre ; et, aux yeux des consommateurs, le commerçant (celui auquel ils s'adressent et… payent) est bien celui qui ne possèdent pas ou peu d'actif commercial. Voilà comment Uber est bien perçu comme une compagnie de taxis, sans réellement posséder de véhicules. Voilà comment Amazon (et d'autres) peuvent escompter devenir des supermarchés en ligne… sans supermarché. Encore faut-il… un sous-traitant. Ce que Monoprix a donc accepté. »
« Depuis l'origine – c'était en 2018 – Monoprix présente l'accord avec le géant américain comme équilibré. En réalité, il ne peut l'être. Dès lors que l'un prend la relation client à l'autre, se produit un déséquilibre. Pire : un transfert de valeur. "Tenir" le client, c'est tenir le maillon ultime, le Saint-Graal du commerce. Alors que… "détenir" un magasin, fût-il "dark store" brillamment imaginé, c'est être… substituable par tant d'autres. Répondant au Monde, Fernando Tomarchio, M. E-commerce de Monoprix ne dit pas autre chose : "Ce ne sont pas nos clients, ce sont ceux d'Amazon". […] Or, dans l'économie contemporaine [...], les clients sont rares. Donc chers. C'est la raison pour laquelle Instacart (le "livreur" des enseignes alimentaires aux États-Unis) vaut… 40 milliards de dollars. Car il détient des clients, pas de magasins. Donneur d'ordres. Pas sous-traitant. »
« Les économistes évoquent (savamment) un double phénomène de désintermédiation-réintermédiation. Dans le langage plus courant, c'est l'ubérisation : un nouvel acteur […] utilise les capacités existantes d'un vieil acteur pour proposer un service enrichi aux consommateurs. À l'un la relation-client, à l'autre la possession et l'exploitation des actifs. Les années passent et deux évidences finissent généralement par s'imposer : l'un est… le sous-traitant de l'autre ; et, aux yeux des consommateurs, le commerçant (celui auquel ils s'adressent et… payent) est bien celui qui ne possèdent pas ou peu d'actif commercial. Voilà comment Uber est bien perçu comme une compagnie de taxis, sans réellement posséder de véhicules. Voilà comment Amazon (et d'autres) peuvent escompter devenir des supermarchés en ligne… sans supermarché. Encore faut-il… un sous-traitant. Ce que Monoprix a donc accepté. »
« Depuis l'origine – c'était en 2018 – Monoprix présente l'accord avec le géant américain comme équilibré. En réalité, il ne peut l'être. Dès lors que l'un prend la relation client à l'autre, se produit un déséquilibre. Pire : un transfert de valeur. "Tenir" le client, c'est tenir le maillon ultime, le Saint-Graal du commerce. Alors que… "détenir" un magasin, fût-il "dark store" brillamment imaginé, c'est être… substituable par tant d'autres. Répondant au Monde, Fernando Tomarchio, M. E-commerce de Monoprix ne dit pas autre chose : "Ce ne sont pas nos clients, ce sont ceux d'Amazon". […] Or, dans l'économie contemporaine [...], les clients sont rares. Donc chers. C'est la raison pour laquelle Instacart (le "livreur" des enseignes alimentaires aux États-Unis) vaut… 40 milliards de dollars. Car il détient des clients, pas de magasins. Donneur d'ordres. Pas sous-traitant. »