4243 shaares
« Dans un pays où la culture économique est très faible et souvent détournée au profit de la "lutte des classes", les Français ont du mal à comprendre pourquoi il est nécessaire de combler un déficit des retraites de l'ordre de 12 milliards d'euros par an [quasiment trois fois plus en réalité], alors que depuis le début 2020, la dette publique de la France a flambé de 581,9 milliards d'euros. »
« Les dirigeants français finissent simplement par subir les excès du "quoi qu'il en coûte" et de la distribution de chèques à la moindre contrariété. Des choix court-termistes qui ont pu laisser croire que "l'argent magique" existait vraiment et qu'il "tombait du ciel". À force d'avoir usé à l'envi de la stratégie du "déni de réalité" et de la "fuite en avant" permanente, l'heure du paiement des factures est donc bien arrivée »
« D'ailleurs […], le coût économique d'une journée de grève dure (c'est-à-dire avec blocage des transports et de l'économie nationale) oscille entre 1,5 et 2 milliards d'euros de créations de richesses (ou encore de PIB) en moins. Mais, attention, si les conflits sociaux se multiplient et s'enlisent, le coût économique pourrait rapidement s'amplifier, aggravant la récession qui s'est installée dans l'Hexagone depuis le quatrième trimestre 2022. Une évolution qui ne manquerait évidemment pas de peser à la hausse sur les défaillances d'entreprises, puis sur le chômage. »
« Et tout ça pour quoi ? Pour une réformette qui, même si elle votée, ne permettra pas de sauver définitivement la retraite par répartition à la française. En effet, comme toutes les "réformes" des retraites qui ont été menées en France depuis plus de vingt ans, celle qui nous est proposée aujourd'hui table sur une croissance économique annuelle d'au moins 2 % et un taux de chômage de 5%. Or, la croissance structurelle de l'économie française est d'au mieux 0,9 % et le taux de chômage avoisine les 7,3 % au sens du Bureau international du Travail. Bien plus grave, celui-ci atteint 12,6 % si on intègre le halo du chômage (c'est-à-dire les personnes sans emploi mais qui ne sont pas disponibles et/ou ne font pas de recherche active) et 16,5 % si on inclut les chômeurs à temps partiel. C'est dire l'ampleur des dégâts pour les cotisations retraites et les pensions actuelles et à venir… »
« En d'autres termes, le coup de poker d'une réformette risque de coûter très cher à l'ensemble de l'économie française. En outre, si cette dernière plonge à cause des blocages et que, face à l'ampleur des dégâts, la réforme des retraites est annulée ou vidée de sa maigre substance, la crédibilité du gouvernement français sur sa capacité à moderniser l'économie nationale sera encore fortement affaiblie, ce qui pèsera à la hausse sur les taux d'intérêt des obligations d'État. Déjà douloureuse, la récession s'aggravera alors et une nouvelle crise de la dette publique s'installera en France, puis dans l'ensemble de la zone euro. »
« Les dirigeants français finissent simplement par subir les excès du "quoi qu'il en coûte" et de la distribution de chèques à la moindre contrariété. Des choix court-termistes qui ont pu laisser croire que "l'argent magique" existait vraiment et qu'il "tombait du ciel". À force d'avoir usé à l'envi de la stratégie du "déni de réalité" et de la "fuite en avant" permanente, l'heure du paiement des factures est donc bien arrivée »
« D'ailleurs […], le coût économique d'une journée de grève dure (c'est-à-dire avec blocage des transports et de l'économie nationale) oscille entre 1,5 et 2 milliards d'euros de créations de richesses (ou encore de PIB) en moins. Mais, attention, si les conflits sociaux se multiplient et s'enlisent, le coût économique pourrait rapidement s'amplifier, aggravant la récession qui s'est installée dans l'Hexagone depuis le quatrième trimestre 2022. Une évolution qui ne manquerait évidemment pas de peser à la hausse sur les défaillances d'entreprises, puis sur le chômage. »
« Et tout ça pour quoi ? Pour une réformette qui, même si elle votée, ne permettra pas de sauver définitivement la retraite par répartition à la française. En effet, comme toutes les "réformes" des retraites qui ont été menées en France depuis plus de vingt ans, celle qui nous est proposée aujourd'hui table sur une croissance économique annuelle d'au moins 2 % et un taux de chômage de 5%. Or, la croissance structurelle de l'économie française est d'au mieux 0,9 % et le taux de chômage avoisine les 7,3 % au sens du Bureau international du Travail. Bien plus grave, celui-ci atteint 12,6 % si on intègre le halo du chômage (c'est-à-dire les personnes sans emploi mais qui ne sont pas disponibles et/ou ne font pas de recherche active) et 16,5 % si on inclut les chômeurs à temps partiel. C'est dire l'ampleur des dégâts pour les cotisations retraites et les pensions actuelles et à venir… »
« En d'autres termes, le coup de poker d'une réformette risque de coûter très cher à l'ensemble de l'économie française. En outre, si cette dernière plonge à cause des blocages et que, face à l'ampleur des dégâts, la réforme des retraites est annulée ou vidée de sa maigre substance, la crédibilité du gouvernement français sur sa capacité à moderniser l'économie nationale sera encore fortement affaiblie, ce qui pèsera à la hausse sur les taux d'intérêt des obligations d'État. Déjà douloureuse, la récession s'aggravera alors et une nouvelle crise de la dette publique s'installera en France, puis dans l'ensemble de la zone euro. »