4214 shaares
« Si l'on parle d'inflation, il s'agit non pas d'une inflation monétaire mais par les coûts. Les normes nouvelles permanentes ou semi-permanentes vont augmenter les coûts, mais cela ne sera pas la conséquence des politiques monétaires. Concernant la dette, la question doit être posée différemment : aujourd'hui, les dettes publiques financées par la création monétaire n'existent en fait pas, puisqu'elles sont immédiatement transférées sur le bilan des banques centrales. Ce qu'il faut regarder ce n'est donc pas l'excès de dettes publiques, mais l'excès de création monétaire, avec sans doute 10 000 milliards de dollars en 2020 dans l'OCDE. Que va-t-on faire de cette monnaie ? Celle-ci va être réinvestie dans d'autres actifs financiers, ce qui aura pour effet de provoquer, comme depuis 20 ans, une bulle sur le prix des actifs. C'est déjà ce que l'on peut observer sur le Nasdaq aujourd'hui. […] Il y a un risque, mais l'autre solution était que les banques centrales n'interviennent pas. On a préféré les bulles aux faillites et au chômage. »
Et concernant les relocalisations :
« Il convient de vraiment réfléchir à ce que l'on fait. Sur l'exemple des principes actifs des médicaments, on lit régulièrement que c'est une honte que l'Europe importe de Chine 90 % de sa pénicilline et de son paracétamol. Mais il faut noter que l'Europe est excédentaire vis-à-vis de la Chine sur les médicaments. Nous y avons envoyé la production de paracétamol parce qu'il s'agit d'un produit sans valeur ajoutée, tandis que nous produisons en France des principes actifs pour des médicaments beaucoup plus complexes. Les relocalisations ont du sens industriellement quand c'est stratégique et haut de gamme : par exemple pour le matériel de télécoms ou pour les énergies renouvelables, l'Europe ne peut pas être dépendant des États-Unis ou de la Chine. En revanche, il faut simplement faire des stocks sur certains produits : si nous avions eu deux milliards de masques avant la crise, personne n'en aurait parlé. Si l'on se remet à fabriquer tous les produits bas de gamme, il faudra alors accepter une baisse considérable de notre niveau de vie. »
Et concernant les relocalisations :
« Il convient de vraiment réfléchir à ce que l'on fait. Sur l'exemple des principes actifs des médicaments, on lit régulièrement que c'est une honte que l'Europe importe de Chine 90 % de sa pénicilline et de son paracétamol. Mais il faut noter que l'Europe est excédentaire vis-à-vis de la Chine sur les médicaments. Nous y avons envoyé la production de paracétamol parce qu'il s'agit d'un produit sans valeur ajoutée, tandis que nous produisons en France des principes actifs pour des médicaments beaucoup plus complexes. Les relocalisations ont du sens industriellement quand c'est stratégique et haut de gamme : par exemple pour le matériel de télécoms ou pour les énergies renouvelables, l'Europe ne peut pas être dépendant des États-Unis ou de la Chine. En revanche, il faut simplement faire des stocks sur certains produits : si nous avions eu deux milliards de masques avant la crise, personne n'en aurait parlé. Si l'on se remet à fabriquer tous les produits bas de gamme, il faudra alors accepter une baisse considérable de notre niveau de vie. »