4214 shaares
Extrait d'un entretien avec Olivier Dard, où sont également cités le colonel Rémy et Pierre de Bénouville.
Salazar a-t-il été formé à l'école de Maurras ? La question lui a été posée. « Salazar n'esquive pas mais précise les choses : "J'ai lu les livres politiques de Maurras ; ils séduisent par la clarté, par la logique de la construction… si on en admet les prémices. Mais entre les admirateurs inconditionnels du doctrinaire français et moi, il y a une différence, disons d'attitude, qui a une influence dominante dans le champ de l'action." En réalité, Salazar ne partage pas le primat maurrassien du "politique d'abord". Salazar explique ainsi que Maurras lui a permis de rééquilibrer la place du facteur politique dans sa réflexion générale. Il admet que "la politique a sa place, remplit sa fonction", ajoutant même : "Sans elle il n'y aurait pas de Dictature et sans doute je ne serais pas ici… ".
Mais c'est pour souligner immédiatement que "la vie d'un pays est plus complexe, plus large, échappe plus aux organes et à l'action du pouvoir que beaucoup ne pourraient le croire". Salazar en réalité, tout en étant antidémocrate, refuse de considérer que l'histoire se décide uniquement par en haut : "L'histoire d'une nation n'est pas seulement l'histoire de ses conquérants, de ses grands rois ; elle est, surtout, la résultante du travail que le milieu impose aux hommes, et des qualités et défauts des hommes qui y vivent." Ces réserves effectuées, Salazar fut toute sa vie de dirigeant en contact avec les maurrassiens français qui, à l'instar d'Henri Massis, vinrent le visiter à différentes reprises et lui dire toute leur admiration pour lui et son régime. Car si Salazar a été marqué par Maurras, ce dernier l'a été tout autant, dédicaçant ainsi son recueil de poésie la Balance intérieure à celui qui "a rendu à l'autorité le visage le plus humain des visages". »
Salazar a-t-il été formé à l'école de Maurras ? La question lui a été posée. « Salazar n'esquive pas mais précise les choses : "J'ai lu les livres politiques de Maurras ; ils séduisent par la clarté, par la logique de la construction… si on en admet les prémices. Mais entre les admirateurs inconditionnels du doctrinaire français et moi, il y a une différence, disons d'attitude, qui a une influence dominante dans le champ de l'action." En réalité, Salazar ne partage pas le primat maurrassien du "politique d'abord". Salazar explique ainsi que Maurras lui a permis de rééquilibrer la place du facteur politique dans sa réflexion générale. Il admet que "la politique a sa place, remplit sa fonction", ajoutant même : "Sans elle il n'y aurait pas de Dictature et sans doute je ne serais pas ici… ".
Mais c'est pour souligner immédiatement que "la vie d'un pays est plus complexe, plus large, échappe plus aux organes et à l'action du pouvoir que beaucoup ne pourraient le croire". Salazar en réalité, tout en étant antidémocrate, refuse de considérer que l'histoire se décide uniquement par en haut : "L'histoire d'une nation n'est pas seulement l'histoire de ses conquérants, de ses grands rois ; elle est, surtout, la résultante du travail que le milieu impose aux hommes, et des qualités et défauts des hommes qui y vivent." Ces réserves effectuées, Salazar fut toute sa vie de dirigeant en contact avec les maurrassiens français qui, à l'instar d'Henri Massis, vinrent le visiter à différentes reprises et lui dire toute leur admiration pour lui et son régime. Car si Salazar a été marqué par Maurras, ce dernier l'a été tout autant, dédicaçant ainsi son recueil de poésie la Balance intérieure à celui qui "a rendu à l'autorité le visage le plus humain des visages". »