4243 shaares
« L'ancienne ministre allemande de la Défense, pourtant "vendue" comme francophone par Emmanuel Macron, a parlé durant une heure vingt presque uniquement en anglais (ou plutôt en globish, sa version abâtardie). Pire : plusieurs chefs de groupe politique lui ont répondu dans la langue de Shakespeare, y compris l'Allemand Manfred Weber, le patron du Parti populaire européen (PPE, conservateur) dont l'anglais est tout sauf courant. »
« Une vraie rupture avec tous les usages : tous ses prédécesseurs ont toujours veillé à respecter un certain équilibre linguistique entre les trois langues de travail de l'Union que sont l'anglais, l'allemand et le français, Jean-Claude Juncker (2014-2019) étant sans aucun doute l'un des orfèvres en la matière. »
« Si la présidente de la Commission avait parlé quasi uniquement en allemand, personne n'aurait été choqué : il y a une armée d'interprètes et de traducteurs au service des institutions et il est normal que l'on parle sa propre langue dans l'enceinte où siègent les représentants des peuples européens qui sont très loin de parler tous anglais. »
« Comment expliquer une telle dérive ? La raison en est simple : von der Leyen se repose sur deux hommes de confiance et deux seulement: Björn Seibert, son chef de cabinet, et Jens Flosdorff, son conseiller "communication". Or ces deux Allemands ne parlent pas un mot de français et exigent que tout leur remonte en anglais, rares étant les fonctionnaires européens maîtrisant suffisamment la langue de Goethe… »
« Reste que ses deux conseilleurs auraient au moins pu lui préparer son discours en allemand, ce qu'ils n'ont pas fait, sans doute parce qu'il y a un tabou persistant sur cette langue. Rappelons qu'en 1958, les premiers mots du premier président de la Commission, l'Allemand Walter Hallstein furent : "et naturellement, messieurs, nous parlerons français". Ce basculement vers l'anglais langue unique est d'autant plus sidérant alors que le Royaume-Uni a quitté l'Union le 31 janvier et qu'il y a moins de vingt députés sur sept cent cinq dont la langue natale est l'anglais… »
« Une vraie rupture avec tous les usages : tous ses prédécesseurs ont toujours veillé à respecter un certain équilibre linguistique entre les trois langues de travail de l'Union que sont l'anglais, l'allemand et le français, Jean-Claude Juncker (2014-2019) étant sans aucun doute l'un des orfèvres en la matière. »
« Si la présidente de la Commission avait parlé quasi uniquement en allemand, personne n'aurait été choqué : il y a une armée d'interprètes et de traducteurs au service des institutions et il est normal que l'on parle sa propre langue dans l'enceinte où siègent les représentants des peuples européens qui sont très loin de parler tous anglais. »
« Comment expliquer une telle dérive ? La raison en est simple : von der Leyen se repose sur deux hommes de confiance et deux seulement: Björn Seibert, son chef de cabinet, et Jens Flosdorff, son conseiller "communication". Or ces deux Allemands ne parlent pas un mot de français et exigent que tout leur remonte en anglais, rares étant les fonctionnaires européens maîtrisant suffisamment la langue de Goethe… »
« Reste que ses deux conseilleurs auraient au moins pu lui préparer son discours en allemand, ce qu'ils n'ont pas fait, sans doute parce qu'il y a un tabou persistant sur cette langue. Rappelons qu'en 1958, les premiers mots du premier président de la Commission, l'Allemand Walter Hallstein furent : "et naturellement, messieurs, nous parlerons français". Ce basculement vers l'anglais langue unique est d'autant plus sidérant alors que le Royaume-Uni a quitté l'Union le 31 janvier et qu'il y a moins de vingt députés sur sept cent cinq dont la langue natale est l'anglais… »