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« Quand, en 2013, Maïlys Cantzler cède son groupe de crèches privées Crèche Attitude (aujourd'hui Liveli) à Sodexo, elle l'a hissé parmi les premiers acteurs de la garde d'enfants, avec 100 établissements, 1 200 salariés et 45 millions d'euros de chiffre d'affaires. […] Pourtant, un an après, elle inaugure à La Croix-Valmer (Var) un premier habitat innovant qui permet à six adultes handicapés voulant s'émanciper du giron familial de se bâtir un projet de vie au sein d'une collectivité. Depuis, huit autres ont ouvert, une quinzaine est en construction et autant "en négociation", précise la quadra qui a créé plusieurs sociétés (regroupées sous la marque Homnia) pour donner corps à son concept inédit d'"inclusion par le cohabitat". Son groupe emploie aujourd'hui 90 personnes et sa société de services a dégagé un chiffre d'affaires de 1,6 million d'euros en 2021. »
« Ce "projet de cœur" est né d'une tragédie familiale. En 1999, après un accident de la route, sa jeune sœur reste lourdement handicapée. […] D'où l'idée d'une colocation d'un genre nouveau, où l'on partage un espace de vie, mais aussi "des services d'aide humaine" dans un cadre sécurisé. L'astuce ? La mise en commun des heures d'assistance auxquelles les colocataires ont droit. Chaque "Club des six" (association de colocataires) bénéficie ainsi des services d'auxiliaires de vie à plein-temps, qui se relaient sur place vingt-quatre heures sur vingt-quatre. »
« Quand l'idée germe, en 2010, la législation n'autorise pas cette mutualisation. Qu'importe : Maïlys Cantzler fonce. Pour réduire le poids des loyers, elle imagine un immeuble abritant, en plus de l'appartement en colocation, six ou sept logements sociaux. Nouvel obstacle. "Ni les promoteurs ni les bailleurs sociaux n'étaient intéressés par mon projet, jugé trop petit." Elle décide "de tout gérer elle-même" et de financer sur fonds propres le bâtiment de La Croix-Valmer. […] Elle monte même son entreprise de services à la personne, faute d'avoir trouvé une solution locale. »
« Les "progrès extraordinaires des colocataires" l'incitent à poursuivre. D'autant que l'équilibre financier est atteint dès la première année. Depuis 2016, un partenariat avec le fonds d'investissement solidaire d'Amundi, numéro 1 européen de la gestion d'actifs, lui permet de voir grand. L'évolution réglementaire, aussi. "D'ici dix ans, l'objectif est d'avoir lancé 100cohabitats inclusifs en France", souligne l'entrepreneuse, qui associe capital et social. "Le cohabitat inclusif revient à l'Etat deux fois moins cher que l'hébergement en institut", estime-t-elle. Surtout, 64adultes handicapés sont sortis de l'isolement. A terme, ils seront 600. »
« Ce "projet de cœur" est né d'une tragédie familiale. En 1999, après un accident de la route, sa jeune sœur reste lourdement handicapée. […] D'où l'idée d'une colocation d'un genre nouveau, où l'on partage un espace de vie, mais aussi "des services d'aide humaine" dans un cadre sécurisé. L'astuce ? La mise en commun des heures d'assistance auxquelles les colocataires ont droit. Chaque "Club des six" (association de colocataires) bénéficie ainsi des services d'auxiliaires de vie à plein-temps, qui se relaient sur place vingt-quatre heures sur vingt-quatre. »
« Quand l'idée germe, en 2010, la législation n'autorise pas cette mutualisation. Qu'importe : Maïlys Cantzler fonce. Pour réduire le poids des loyers, elle imagine un immeuble abritant, en plus de l'appartement en colocation, six ou sept logements sociaux. Nouvel obstacle. "Ni les promoteurs ni les bailleurs sociaux n'étaient intéressés par mon projet, jugé trop petit." Elle décide "de tout gérer elle-même" et de financer sur fonds propres le bâtiment de La Croix-Valmer. […] Elle monte même son entreprise de services à la personne, faute d'avoir trouvé une solution locale. »
« Les "progrès extraordinaires des colocataires" l'incitent à poursuivre. D'autant que l'équilibre financier est atteint dès la première année. Depuis 2016, un partenariat avec le fonds d'investissement solidaire d'Amundi, numéro 1 européen de la gestion d'actifs, lui permet de voir grand. L'évolution réglementaire, aussi. "D'ici dix ans, l'objectif est d'avoir lancé 100cohabitats inclusifs en France", souligne l'entrepreneuse, qui associe capital et social. "Le cohabitat inclusif revient à l'Etat deux fois moins cher que l'hébergement en institut", estime-t-elle. Surtout, 64adultes handicapés sont sortis de l'isolement. A terme, ils seront 600. »