Le Quotidien Shaarli

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May 10, 2021

Automobile : l'Union européenne à la traîne pour son adaptation intelligente de la vitesse
Un dispositif censé alerter les conducteurs qui franchissent une limitation de vitesse, voire les dissuader de le faire, sera obligatoire sur tous les véhicules neufs dès 2024, et même dès juillet 2022 pour les nouveaux modèles. Cela en application d'un règlement publié au  Journal officiel de l'Union européenne le 18 décembre 2019. Mais à quelques mois de son entrée en vigueur, alors que la procédure aboutissant à son adoption avait été ouverte en 2018, les contours exacts du dispositif ne sont pas encore connus ! La Commission européenne n'a toujours pas présenté la version définitive du règlement délégué attendu à cet effet – l'équivalent, au niveau européen, des décrets d'application pris par le Gouvernement. Quant au catalogue de la signalisation routière européenne, permettant aux industriels d'optimiser la reconnaissance des panneaux, il semble toujours très incomplet... Ce qui ne pas pas aider à compenser les faiblesses annoncées de ce nouveau gadget séculariste, qui délivrera vraisemblablement ds informations erronées environ une fois sur dix. Chapeau !
Me too & Co : la vérité n'est plus ce qu'elle était
« Les prud'hommes ont condamné Télérama pour avoir licencié "sans cause réelle et sérieuse" le journaliste Emmanuel Tellier, renvoyé en 2019 après des accusations de "harcèlement sexuel", qu'il a toujours contestées. »

C'est l'énoncé suivant qui apparaît tout à fait remarquable :

« Dans son jugement prononcé en avril, le Conseil des prud'hommes de Paris a estimé que "bien que la bonne foi des salariées victimes ne peut être mise en doute, la véracité et la réalité des propos reconstitués des années plus tard ne reposent sur rien d'objectif et de certain". »
Écologisme : voilà qu'on parle d'imposer à chacun une limitation draconienne des surfaces habitables
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« Le Bureau européen de l'environnement (BEE) a organisé mercredi (29 avril), un webinaire autour du thème "Construire dans un monde qui voit au-delà de la croissance". Ce webinaire, présenté par Frédéric Simon, journaliste à Euractiv, fait suite à la publication d'un rapport du BEE intitulé "Un plan d'action pour offrir un environnement bâti sain, abordable et durable pour tous". »

« Dans son rapport, le BEE prône l'idée selon laquelle, il faudrait, en plus de la rénovation énergétique, tenir compte des ressources naturelles de notre planète afin de créer un habitat plus durable et plus écologique.  L'occasion pour les intervenants de proposer une autre approche, plus globale, pour tenter de limiter l'empreinte carbone lié à l'habitat. »

« Parmi eux, Pia Mamut, chargée de recherche à la chaire de relations internationales et de développement durable à l'université de Münster et qui intervenait au nom de sa supérieure Doris Fuchs. Durant sa présentation, Pia Mamut a proposé plusieurs solutions pour un habitat bas carbone, dont la limitation du nombre de mètres carrés par personne. »

« "Combien de mètres carrés par personne sont nécessaires ?", s'interroge la chargée de recherche. "14 mètres carrées minimum à 20 mètres carrés maximum pour une personne seule et 40 à 80 mètres carrés pour un ménage de 4 personnes", déclare-t-elle. »

« Pour Stefan Moser, membre de la Commission européenne, l'idée de réduire la surface habitable par personne n'est pas à exclure : "les gens seront plus mobiles à l'avenir, ce qui conduira à une attribution plus efficace des logements en fonction des besoins changeants des habitants". »

« Selon lui, il faut changer les mentalités afin que les citoyens prennent conscience qu'ils ont un rôle à jouer pour limiter l'empreinte carbone des bâtiments : "le cas typique est celui d'une personne célibataire, puis d'une famille, avec des enfants, qui doit déménager dans une maison plus grande. Une fois que les enfants ont quitté la maison, de nombreuses personnes restent bloquées. C'est un phénomène psychologique. La plupart des gens ne veulent pas déménager". En revanche, le système présenté par Pia Mamut et Doris Fuchs ne saurait être imposé aux citoyens : "cela va trop loin", a-t-il déclaré. »
Un pharmacien charentais sanctionné pour avoir fabriqué du gel hydroalcoolique
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« Tout débute en mars 2020. Le pays est frappé de plein fouet par le Covid-19 et le président Emmanuel Macron décide de confiner strictement toute la France. À l'époque, ni masque, ni gel, ou quasiment pas dans les rayons de grandes surfaces ou de pharmacies. Alors, un pharmacien d'Aigre (Charente) décide de créer son propre gel hydroalcoolique avec de l'alcool à 96 % d'une maison de Cognac. Une initiative relayée par la Charente Libre qui revient sur les faits ce lundi 26 avril. Elle avait été saluée alors que le composant principal était en pénurie à l'époque, et même le CHU de Poitiers avait passé commande de "plusieurs centaines de litres", rappellent nos confrères. »

« Selon les sources de nos confrères, aucune règle parlant "d'alcool normé" n'avait été opposée à la fabrication de cette solution. Selon le directeur de la maison Gautier qui a fourni la pharmacie, il avait pris "toutes les précautions utiles" et avait attendu "d'avoir l'aval de la fédération des spiritueux qui nous avait confirmé que cet alcool à 96 % était de qualité pharmaceutique", explique Erwan Guezenec. »

« Alors pourquoi ce pharmacien charentais est-il dans l'œil du cyclone aujourd'hui ? L'ordre des pharmaciens lui reproche d'avoir fabriqué une solution hydroalcoolique avec de l'alcool "non normé" et d’avoir autorisé en plus l'article de La Charente Libre. Pour la chambre de discipline, il y aurait donc eu "non-conformité aux règles de bonne pratique" et le pharmacien aurait "méconnu l'interdiction de solliciter la clientèle par des procédés et moyens contraires à la dignité de la profession". En outre, son geste ne présentait "aucun caractère de nécessité et d'urgence absolues". L'ordre ajoute qu'en période de confinement, son "utilité peut même être à relativiser". Raison pour laquelle il a porté plainte, mais aussi parce que des confrères se seraient plaints "de concurrence déloyale". Fin mars, la chambre de l'ordre des pharmaciens lui a donc donné un blâme de troisième grade (sur une échelle de cinq). L'homme, qui n'a pas souhaité réagir officiellement, se dit victime d'une "injustice" et a décidé de faire appel. »
Pas de genou à terre aux Jeux olympiques
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Le CIO a tranché. Dans le bon sens, de notre point de vue. Mais tel n'est pas l'avis d'Estelle E. Brun, chargée de recherche à l'Iris.

« Alors que de plus en plus de sportifs et sportives [sic] posaient leur genou à terre, geste symbolique venu des États-Unis qui s'inscrit dans la lutte pour la justice raciale et sociale, la Règle 50 du CIO interdisant toute démonstration de nature politique, religieuse ou raciale au sein de ses sites olympiques était particulièrement scrutée. D'autres organisations sportives telles que la Fédération internationale de football association (FIFA) ou la National Football League (NFL) avaient d'ailleurs introduit des mesures qui toléraient ces signes de protestation sur le terrain. »

« Selon les nouvelles recommandations de la commission des athlètes, qui ont été approuvées par le comité exécutif du CIO, il est désormais certain que le CIO ne suivra pas les pas de la FIFA ou de la NFL. Les recommandations concèdent tout de même certaines formes d'"expressions des sportifs" au sein du village olympique ou à travers le vêtement sportif, mais les formes précises que pourraient prendre ces expressions restent peu claires. Quant au podium, au terrain et aux cérémonies officielles, la commission recommande qu'ils soient "préservés". Ainsi, elle confirme son soutien envers la majeure partie de la Règle 50. Lors des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Tokyo à l'été 2021 ou des Jeux d'hiver de Beijing en 2022, les signes de protestation comme celui de poser le genou à terre seront donc interdits sur ces sites. »

« L'étude de Publicis conclut que 67% des 3 457 sportifs interrogés soutiennent l'interdiction de manifester sur le podium, et que 70% sont opposés aux manifestations sur le terrain et lors des cérémonies officielles. […] Cependant, au-delà même de ces détails qui expliquent au moins partiellement les résultats du rapport, qui traduit une grande réticence au militantisme sportif de la part des sportifs eux-mêmes, l'usage d'une étude quantitative afin de justifier le maintien de cette règle par la commission pose néanmoins question. […] La protestation est une forme d'expression publique qui vise généralement à modifier les pouvoirs structurels de la société, ainsi elle est souvent rejetée vivement par une partie de la population. […] Cette approche quantitative allait forcément favoriser la majorité des sportifs – dont certains n'ont jamais été autorisés à s'exprimer librement dans leurs pays et dont les cultures de protestation et les régulations varient grandement – qui s'oppose naturellement à ce genre de pratique sociopolitique tirée des politiques non conventionnelles souvent utilisées par les pans de la population qui sont le moins représentés. »

« En allant plus loin, la fondation même sur laquelle se base le CIO pour justifier son opposition au militantisme sportif peut être remise en question, ce qui expliquerait aussi la géométrie variable des justifications de ces nouvelles recommandations. Une fois de plus, la défense du principe de "neutralité" de l'Olympisme est citée, cette fois par la commission des athlètes. Ce pilier du mouvement olympique n'a pourtant jamais vraiment été appliqué : les études de l'histoire du sport montrent que les Jeux ne sont pas politiquement neutres. Ce grand événement sportif a été largement politisé, notamment par les pays hôtes, et ce, particulièrement depuis que le sport est devenu un outil de soft power à part entière. »

« Si le CIO souhaitait organiser des JOP complètement apolitiques, il devrait, par exemple, sanctionner le Comité d'organisation de Tokyo qui présente ses Jeux comme les plus égalitaires et les plus innovateurs de l'Histoire, ayant pour objectif de dépeindre une image moderne et inclusive du Japon sur la scène internationale. Le fait qu'il n'imposera pas ce genre de sanctions, en plus de son attachement à un principe qui n'a jamais été parfaitement appliqué lors des JOP, souligne des inégalités profondes qui demeurent au cœur des structures de pouvoir du mouvement olympique – avec, comme toujours, les sportifs et les sportives qui se situent tout en bas de l'échelle. »
À Lyon, les Verts font la preuve de leur éthique en politique
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« À chaque mandat, des élus oublient de s'effacer au moment voulu, et sont repris de volée avec des accusations de prise illégale d'intérêts et détournements de fonds publics. C'est exactement les faits reprochés à Emeline Baume. […] Le maire LR de Tassin-la-Demi-Lune, Pascal Charmot, a saisi le procureur de la République après le vote en commission permanente le 22 février dernier d'une subvention de 80 000 euros à l'association parisienne FING, pour Fondation Internet Nouvelle Génération. »

« La droite a épluché chaque vote, chaque subvention, et s'est rendue compte que dans le cas présent, Émeline Baume, première vice-présidente de Bruno Bernard, qui avait été rapporteure du vote, présidente de la séance et avait participé au vote, fait partie du conseil d'administration de FING. »

« Faire partie de conseils d'administration est chose courante, et la loi exige que le politique, impliqué de près ou de loin dans une structure concernée par un vote de la collectivité, se retire de la séance au moment où le dossier arrive sur la table. »

« Sauf qu'Émeline Baume a donc réalisé le grand chelem de ce qu'il ne faut absolument pas faire. Du pain béni pour l'opposition qui demande ainsi à la justice d'enquêter sur le poids qu'a pu avoir l'élue écologiste dans le choix de l'association, du montant de la subvention et sur le résultat du vote. »

« La Métropole de Lyon, interrogée par le Progrès, estime qu'il s'agit, dans le cas de FING, d'une "petite erreur de forme" et que la subvention sera revotée prochainement dans les règles. »
Le laïcisme n'est pas une réponse à l'islamisme, sur un terrain de football pas plus qu'ailleurs !
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« Un match de foot en Premier League anglaise (l'équivalent de notre Ligue 1) entre Leicester et Crystal Palace a été interrompu, ce lundi, pour permettre à un joueur de se désaltérer au moment de la rupture du jeûne du ramadan. Le joueur concerné a remercié le gardien de but d'avoir conservé le ballon le temps nécessaire ; fit un signe, pouce levé, à l'arbitre qui laissa faire ; et s'empressa de saluer ce geste via les réseaux sociaux. »

Indignation de Bertrand du Boullay sur Boulevard Voltaire :

« On est, bien sûr, choqué ! Imagine-t-on Pavarotti s'interrompre sur scène car un choriste est resté gosier sec depuis le lever du soleil ? Sans compter les représentations en matinée qui deviendraient impossibles… Imagine-t-on un prof interrompre son cours magistral dans un amphi mal climatisé de la Sorbonne parque qu'un élève meurt de soif ? Un chef de service suspendre une opération à cœur ouvert au motif qu'une panseuse trop stressée ne peut attendre pour aller boire ? Un chef d'État mettre fin à une conférence au sommet car Erdogan réclame sa tasse de thé ? »

« Tout cela ni ne se peut ni ne se doit. On reste donc, d'une part, perplexe devant cette immixtion du religieux dans ce qui n'en relève pas, d'autre part, abasourdi par la connivence montrée par les autres joueurs et par l'arbitre lui-même. »

« D'autant plus que l'on ne saurait ici accuser un quelconque autrui de nous l'imposer. Il ne s'agit pas d'un ministre qui bavasse sur le voile ou d'une Martine Aubry qui autorise des horaires réservés aux femmes dans les piscines ou du maire de Paris qui impose des fêtes nocturnes pour célébrer la fin du ramadan. Non ! Il s'agit, ici, d'une simple exigence de personnes privées à laquelle d'autres acceptent de se soumettre lors d'une activité publique. »

Les comparaisons proposées sont déplacées ; de toute façon, les arrêts de jeu sont nombreux au cours d'un match de football. Mais surtout, déplorer voire condamner un phénomène social et politique est une chose ; s'attaquer à la bienveillance entre les gens, telle qu'elle s'exprime ici entre des joueurs, telle que nous pouvons la pratiquer entre collègues, en est une autre. Confondre les deux nous semble malsain. D'autant que le laïcisme qui motive ce parti-pris produit des effets délétère : c'est typiquement le genre de discours qui légitime la condamnations d'un signe de croix sur le terrain, entrave incidemment les perspectives d'assimilation… et nourrit en définitive l'islamisme auquel il faudrait paraît-il faire barrage.
L'UE donne son feu vert aux premiers insectes susceptibles d'envahir vos assiettes
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« La première autorisation de mise sur le marché d'insectes destinés à la consommation humaine dans l'UE a été accordée lundi 3 mai par le comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (SCOPAFF), qui réunit des représentants des États membres et est présidé par un représentant de la Commission. »

« Cette évaluation scientifique du ver de farine jaune, soit sous forme d'insecte entier séché, soit sous forme de poudre, était requise après la demande soumise par la société française EAP Group Agronutris en 2018. »

« L'avis de l'EFSA a conclu que l'insecte était sûr dans les conditions d'utilisation proposées, mais a mis en évidence certaines préoccupations allergènes, en particulier chez les personnes ayant une allergie connue aux crustacés et aux acariens. »

« Si les aliments à base d'insectes ont jusqu'à présent été un produit de niche, ils sont considérés comme une solution prometteuse aux défis de durabilité auxquels l'industrie alimentaire est confrontée, offrant une source durable de protéines qui peut être cultivée avec des ressources minimales. »

« Selon la Commission européenne, cette utilisation des insectes comme source alternative de protéines n'est pas nouvelle et les insectes sont régulièrement consommés dans de nombreuses régions du monde. »

« "C'est aux consommateurs de décider s'ils veulent manger des insectes ou non", indique une note sur la page web de l'exécutif européen. »