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Entretien passionnant avec Capucine Mercier, P-DG de PLIM, une entrepris des Deux-Sèvres qui se lance dans la fabrication de masques. Sous l'impulsion de l'État, certes, mais en regrettant que la durée d'usage ne soit pas mieux mesurée par les pouvoirs publics.
« Au vu de la demande liée à la pandémie, l'État a décidé de créer de nouveaux "masques barrières" anti-projection de gouttelettes, qui permettent de réserver les masques certifiés FFP1 et FFP2 pour le milieu médical. […] Nous ne travaillons qu'avec du textile, donc lavable et durable. C'est-à-dire qu'une fois qu'on a un masque, il peut durer x années […] et la limite du masque ne vient pas du masque en tant que tel mais des élastiques qui auront plus de mal à résister à des températures de 60 ° C au lavage. Mais ils se changent. […] Le jetable, c'est très bien pour le monde médical mais pas pour l'usage du simple quidam. Cela reviendrait à utilise de la main-d'œuvre pour rien. On perd de l'énergie alors que l'on n'arrive pas à assurer la quantité de masque que l'on doit produire en France pour protéger les gens. […] Depuis la semaine dernière, nous travaillons sur un nouveau prototype que nous aimerions homologuer comme masque chirurgical (FFP1). […] Encore une fois, l'une des limites concerne le lavage : sera-t-on capable de concevoir des masques chirurgicaux respectant la norme Afnor NF EN 14 683 avec les tissus que l'on a à disposition et notre savoir-faire textile ? Si on se rappelle, avant l'arrivée de produits jetables, les compresses médicales étaient lavées, séchées et repassées. C'est donc peut-être faisable, mais rien n'est sûr... »
« Il y a des propositions de masques jetables, de masques lavables et durables […] et de non-tissés. C'est-à-dire qu'ils sont semi-lavables, semi-jetables et qu'ils ne durent que cinq lavages, par exemple. […] Il y a bien une colonne [dans la catégorisation officielle] qui distingue les masques lavables de ceux à usage unique mais pas de différence entre les durables et ceux qui ne sont garantis que pour quelques lavages. Ce n'est pas très clair. […] Les tests doivent être faits sur le nombre de lavages finis que le fabricant impose. C'est-à-dire que, si le confectionneur garantit un masque fabriqué en non-tissé pour cinq lavages, il doit réaliser les tests après ces cinq lavages pour certifier que son produit est toujours efficace jusqu'à ce point. Ce protocole-là, aujourd'hui, n'est pas encore assez bien compris ni suivi. […] Les premières évaluations de la DGA ont été réalisées sur des produits qui n'ont pas été lavés. […] Depuis le 1er avril, la DGA et l'Institut français du textile et de l'habillement (IFTH) ont changé le protocole. […] L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommande de laver avec un plateau de 30 minutes à 60°C - ce dont aucune machine ménagère n'est capable – ainsi qu'un séchage mécanique en sèche-linge - ce que tout le monde ne possède pas – et un repassage à 120 ° C. C'est ultra-contraignant ! L'ANSM fait très bien son travail pour donner des règles de désinfection mais elles ne sont pas adaptées aux simples quidams. Maintenant, il y a en quelque sorte un consensus sur les conditions d'usage et de lavage par la voie d'une notice publiée par le groupement national mais je la trouve un peu légère. Depuis le début, de notre côté, nous avions communiqué des pistes d'usage et de lavage des masques pour ne pas laisser les gens au dépourvu. Ces recommandations complètent cette notice mais ne sont pas validées. Je considère que ce n'est pas notre rôle mais celui des organismes de sécurité sanitaire de tester des recommandations adaptées aux citoyens et de les faire valider. »
« Au vu de la demande liée à la pandémie, l'État a décidé de créer de nouveaux "masques barrières" anti-projection de gouttelettes, qui permettent de réserver les masques certifiés FFP1 et FFP2 pour le milieu médical. […] Nous ne travaillons qu'avec du textile, donc lavable et durable. C'est-à-dire qu'une fois qu'on a un masque, il peut durer x années […] et la limite du masque ne vient pas du masque en tant que tel mais des élastiques qui auront plus de mal à résister à des températures de 60 ° C au lavage. Mais ils se changent. […] Le jetable, c'est très bien pour le monde médical mais pas pour l'usage du simple quidam. Cela reviendrait à utilise de la main-d'œuvre pour rien. On perd de l'énergie alors que l'on n'arrive pas à assurer la quantité de masque que l'on doit produire en France pour protéger les gens. […] Depuis la semaine dernière, nous travaillons sur un nouveau prototype que nous aimerions homologuer comme masque chirurgical (FFP1). […] Encore une fois, l'une des limites concerne le lavage : sera-t-on capable de concevoir des masques chirurgicaux respectant la norme Afnor NF EN 14 683 avec les tissus que l'on a à disposition et notre savoir-faire textile ? Si on se rappelle, avant l'arrivée de produits jetables, les compresses médicales étaient lavées, séchées et repassées. C'est donc peut-être faisable, mais rien n'est sûr... »
« Il y a des propositions de masques jetables, de masques lavables et durables […] et de non-tissés. C'est-à-dire qu'ils sont semi-lavables, semi-jetables et qu'ils ne durent que cinq lavages, par exemple. […] Il y a bien une colonne [dans la catégorisation officielle] qui distingue les masques lavables de ceux à usage unique mais pas de différence entre les durables et ceux qui ne sont garantis que pour quelques lavages. Ce n'est pas très clair. […] Les tests doivent être faits sur le nombre de lavages finis que le fabricant impose. C'est-à-dire que, si le confectionneur garantit un masque fabriqué en non-tissé pour cinq lavages, il doit réaliser les tests après ces cinq lavages pour certifier que son produit est toujours efficace jusqu'à ce point. Ce protocole-là, aujourd'hui, n'est pas encore assez bien compris ni suivi. […] Les premières évaluations de la DGA ont été réalisées sur des produits qui n'ont pas été lavés. […] Depuis le 1er avril, la DGA et l'Institut français du textile et de l'habillement (IFTH) ont changé le protocole. […] L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommande de laver avec un plateau de 30 minutes à 60°C - ce dont aucune machine ménagère n'est capable – ainsi qu'un séchage mécanique en sèche-linge - ce que tout le monde ne possède pas – et un repassage à 120 ° C. C'est ultra-contraignant ! L'ANSM fait très bien son travail pour donner des règles de désinfection mais elles ne sont pas adaptées aux simples quidams. Maintenant, il y a en quelque sorte un consensus sur les conditions d'usage et de lavage par la voie d'une notice publiée par le groupement national mais je la trouve un peu légère. Depuis le début, de notre côté, nous avions communiqué des pistes d'usage et de lavage des masques pour ne pas laisser les gens au dépourvu. Ces recommandations complètent cette notice mais ne sont pas validées. Je considère que ce n'est pas notre rôle mais celui des organismes de sécurité sanitaire de tester des recommandations adaptées aux citoyens et de les faire valider. »
La stupeur générale découle-t-elle de la gravité de l'épidémie, ou bien de sa médiatisation à l'échelle mondiale, et surtout de la réponse qui lui est apportée en conséquence Jadis, le coronavirus se serait vraisemblablement propagé dans une indifférence quasi-générale. Y compris en France. Le précédent historique de 1968-1969 en témoigne.
« Adhérer au mécanisme ERM II, sas d'intégration à la zone euro, est "la seule marche à suivre pour que notre pays sorte de la crise", a souligné M. Borissov. […] ERM II est un système de parité fixe dans lequel un État doit rester au moins deux ans avant d'adopter la monnaie unique. L'intégration à ce mécanisme ouvre la voie selon M. Borissov aux prêts européens. […] Pays le plus pauvre de l'Union européenne (UE), la Bulgarie respecte depuis 1997 un mécanisme d'austérité au sein duquel sa devise, le lev, est rattachée à l'euro à un cours fixe. Ses indices macroéconomiques sont stables. »
Que l'État […] pense à priver de tout ou partie de leurs dividendes les actionnaires des grandes entreprises, qu'ils soient investisseurs institutionnels, assureurs vie, investisseurs industriels, petits porteurs et-ou retraités est proprement incroyable. Qu'il le fasse alors que toute la pédagogie de ce quinquennat a été depuis 2017 d'appeler à financer au maximum nos entreprises (y compris par l'assurance vie, y compris par les retraites supplémentaires) est incompréhensible. Qu'il en fasse une ligne de sa gestion de crise alors que toutes ses actions tendent à favoriser la circulation du cash est une hérésie. Pourquoi priver l'économie d'une irrigation de plus de 50 milliards d'euros ? A-t-on comme objectif de renforcer le choc de demande dont nous souffrons déjà énormément ? »
Michelin et le CEA sont dans le coup. « Le principe de notre masque est de minimiser au maximum la quantité de matériau filtrant et de réduire la surconsommation de masques jetables », explique Pierre Emmanuel Frot. « Distribué avec cinq filtres lavables et réutilisables vingt fois, notre dispositif équivaut à cent masques jetables pour 28 euros », précise-t-il ; selon lui, « le prix de revient par utilisation est donc de 28 centimes, contre 3 euros pour les masques jetables FFP2 ». « Autre innovation », relevée par L'Usine nouvelle : « une fois les filtres utilisés, il suffira d'en racheter sans avoir à jeter le masque ».
« Les autorités marocaines ont arrêté, mardi 7 avril 2020, quatre jeunes Marocains qui ont bravé la mer pour rentrer au pays en cette période de confinement. Un cinquième Marocain a été interpellé par la Guardia civil. »
« La banque centrale du pays a annoncé, ce jeudi 9 avril, qu'elle allait directement financer certaines dépenses de l'État. […] Cette mesure extraordinaire, mais temporaire, doit permettre au gouvernement "de disposer suffisamment de liquidités pour relancer l'économie face au choc du coronavirus", ont indiqué dans un communiqué commun le Trésor et la Banque d'Angleterre (BOE). […] "Le découvert du gouvernement britannique à la Banque d'Angleterre, va donc progresser à un niveau non divulgué et sera remboursé au plus vite et d'ici la fin de l'année", ajoute le communiqué commun. Bien que surprenante […] cette disposition de création monétaire n'est pas inédite. Elle avait été utilisée pendant la crise financière de 2008, qui avait vu le niveau de ce découvert s'envoler brièvement à près de 20 milliards de livres. Elle reste toutefois taboue car elle va souvent de pair avec une augmentation incontrôlée des dépenses publiques et de l'hyperinflation. »
D'un côté, on verbalise une veille dame sortie jeter des poubelles ; on déploie aussi un hélicoptère pour traquer des promeneurs solitaires en forêt. Et de l'autre, à Lyon par exemple… « Sur la place Gabriel Péri, il y avait jeudi une centaine de personnes… Comme d'habitude. Certains, venus pour proposer des substances illicites, attendent carrément toute la journée, sur les quais du tramway. » « En bas de chez moi, il y a un petit square. Il est toujours plein. Les bancs sont continuellement occupés par des jeunes, qui discutent toute la journée bières à la main… Sans qu'il n'y ait de contrôles. Ils ne portent pas de masques, ils crachent par terre. Le soir, ils boivent des canettes sur les marches d'escalier à l'entrée des immeubles. On voit les voitures de police passer mais elles ne s'arrêtent pas. » Mais peut-être 20 Minutes va-t-il se faire taper sur les doigts pour avoir publié ces témoignages. Sibeth Ndiaye nous avait prévenus : elle « préfère mettre le holà tout de suite » !
Ce parfum de dystopie nous donne la nausée. Mais tout le monde ne réagit pas de cette façon, si l'on en croit les amateurs aux manettes de ces nouveaux jouets : « "C'était l'attraction", confie le commandant Jouvin, "les gens nous ont même demandé de revenir plus souvent, ça les rassure". » Vraiment ?
« "J'ai mon papier et la gendarme me met un PV, elle me dit que je n'ai qu'à garder mes poubelles, que je suis à 1 300 mètres de chez moi. Elle me dit que je ne suis pas raisonnable, que j'ai plus de soixante-dix ans et que je devrais rester chez moi." Une scène perturbante pour la septuagénaire qui vit désormais dans la "peur du gendarme". "La peur du gendarme s'est créée parce qu'il était dit aussi, que si on récidivait, on atteignait des sommes effrayantes. J'avais toujours peur d'être dans l'illégalité. Ça m'a empêché de dormir, ça m'a traumatisée." »
« Les points de vue, les opinions et les analyses publiés dans cette rubrique n'engagent que leur auteur » ; « ils ne sauraient constituer une quelconque position du CNRS », est-il précisé dans une note de bas de page. L'auteur, Jean-Gabriel Ganascia, n'est est pas moins président du Comité d'éthique du CNRS (Comets)…
« D'un côté » explique-t-il, « la nécessité d'aller au plus vite sans se laisser freiner par des considérations accessoires expliquerait que l'on déroge exceptionnellement à certaines règles » ; « d'un autre côté », pousuit-il, « la quête inconditionnelle de vérité chez les scientifiques et le soucis de l'éthique l'interdisent ». La quête de la vérité, pas celle de la guérison ? Quoi qu'il en soit, se demande-t-il, « l'éthique et l'intégrité scientifique constituent-elles un luxe dont on pourrait, dans une situation aussi critique que celle dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui, se passer » ? De son point de vue, la réponse est non.
Selon lui, « l'éthique de l'expérimentation, en particulier de l'expérimentation humaine, demeure un impératif quoi qu'il advienne, même en situation de crise sanitaire ». « On ne saurait administrer un traitement qui n'améliorerait pas la santé », se justifie-t-il. Pourtant, ne reproche-t-il pas précisément au Pr Raoult son refus d'administrer des placebo à ses patients ?
Certes, concède-t-il, « il est arrivé, dans des situations exceptionnelles comme lors de l'épidémie de Sida, que l'on court-circuite certaines de ces phases et que l'on administre des antirétroviraux non autorisés en France à titre dit compassionnel [...], lorsqu'il n'existait aucune alternative » ; « mais, cela ne se fait qu'à titre individuel et ne saurait se généraliser à l'ensemble de la population ». Comme si donner sa chance au traitement du Pr Raoult devait nécessairement conduire à l'administrer de force à la France entière ! Un peu de liberté : voilà tout ce que réclament les patients et les médecins auxquels ils font confiance.
« D'un côté » explique-t-il, « la nécessité d'aller au plus vite sans se laisser freiner par des considérations accessoires expliquerait que l'on déroge exceptionnellement à certaines règles » ; « d'un autre côté », pousuit-il, « la quête inconditionnelle de vérité chez les scientifiques et le soucis de l'éthique l'interdisent ». La quête de la vérité, pas celle de la guérison ? Quoi qu'il en soit, se demande-t-il, « l'éthique et l'intégrité scientifique constituent-elles un luxe dont on pourrait, dans une situation aussi critique que celle dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui, se passer » ? De son point de vue, la réponse est non.
Selon lui, « l'éthique de l'expérimentation, en particulier de l'expérimentation humaine, demeure un impératif quoi qu'il advienne, même en situation de crise sanitaire ». « On ne saurait administrer un traitement qui n'améliorerait pas la santé », se justifie-t-il. Pourtant, ne reproche-t-il pas précisément au Pr Raoult son refus d'administrer des placebo à ses patients ?
Certes, concède-t-il, « il est arrivé, dans des situations exceptionnelles comme lors de l'épidémie de Sida, que l'on court-circuite certaines de ces phases et que l'on administre des antirétroviraux non autorisés en France à titre dit compassionnel [...], lorsqu'il n'existait aucune alternative » ; « mais, cela ne se fait qu'à titre individuel et ne saurait se généraliser à l'ensemble de la population ». Comme si donner sa chance au traitement du Pr Raoult devait nécessairement conduire à l'administrer de force à la France entière ! Un peu de liberté : voilà tout ce que réclament les patients et les médecins auxquels ils font confiance.
« L'effet de cette arrêté est catastrophique car désormais tout le monde se retrouve dehors après 19 heures et il n'y a jamais au autant de monde dans les rues entre les promeneurs et les sportifs après 19 heures. » Chapeau !
Le Gouvernement fait la promotion, via le site Vie publique, d'une « consultation citoyenne pour préparer l'après-crise sanitaire ». Parmi les thèmes abordés : « la mesure du bien commun » et « la lutte contre l'obsolescence programmée ».
Dans cet article, Henri Rivollier salue deux initiatives censées « lutter contre l'obsolescence prématurée ». Et non contre la seule « obsolescence programmée ». C'est assez rare pour être signalé. La nuance peut sembler subtile, mais le choix des mots n'est jamais neutre.
« Jens Ludmann, le chef d'exploitation de McLaren, a confirmé à Autocar que la marque était aux prémices du développement des véhicules. Le responsable de la marque de Woking explique que "les technologies autour des carburants synthétiques sont en développement", pointant du doigt le fait que ces carburants seraient une alternative viable à l'électrique dans le cas où la production des batteries était incluse dans le calcul du CO2 global des autos électriques. » Bien !
« Partout on a raconté les pestes et pandémies des siècles qui nous ont précédés. Étaient-elles le résultat de l'école de Chicago, du "productivisme et de la recherche perpétuelle de rentabilité", de « l'influence de la finance et des actionnaires sur la vie des entreprises" ? Je lis que cette pandémie marquerait « la fin de la mondialisation", allons bon, alors que l'on voit les mêmes réponses politiques de Seattle à Bangalore ? Alors que Tim Cook patron de la première entreprise du monde, se filme en train de faire son petit masque avec élastique et plastique transparent comme un étudiant d'Istanbul ? […] Bien sûr sectoriellement il va se passer des choses, mais Sanofi par exemple avait lancé avant la crise le projet d'une usine de principes actifs en Europe. […] De même, il y a dix ans maintenant que l'on parle de "backshoring", terme barbare pour la réinstallation des chaînes de production partout dans le monde et non plus leur concentration dans la seule Asie du sud-est, l'industrie 4.0 accélère ce mouvement, mais elle fait à la marge. »
Le maire de Nice l'a annoncé sur Twitter : « J'ai sensibilisé les autorités de l'État afin qu'elles puissent solliciter Enedis pour vérifier que les résidences secondaires ne sont pas occupées pendant la période des vacances, afin de faire respecter la période de confinement. » Ça promet.
« La secrétaire d’État à l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a annoncé ce lundi 6 avril avoir confié à la députée LREM des Hauts-de-Seine Céline Calvez une mission sur "la place des femmes dans les médias en temps de crise", peu après le tollé suscité par la une du Parisien qui mettait en avant quatre experts masculins. »
Elle est posée par Jean Quatremer : « C'est dingue quand on y songe : plonger le monde dans la plus grave récession depuis la Seconde Guerre mondiale pour une pandémie qui a tué pour l'instant moins de 100 000 personnes (sans parler de leur âge avancé) dans un monde de sept milliards d'habitants. La grippe saisonnière, qui tue surtout les jeunes enfants, c'est entre 290 000 et 650 000 par an dans le monde. Et tout le monde s'en tape, mais grave. Je me demande quand on va revenir à la raison ? Lorsque la récession atteindra - 20 % ? »
« On entend tellement parler de la pression des marchés financiers sur les États qu'on finit par imaginer que ces pauvres États sont tombés dans un grand piège orchestré par de méchantes banques et qu'ils s'y débattent depuis, prisonniers d'une idéologie mortifère. Et on se berce alors de grands plans de liquidation générale des dettes, au moins publiques. La réalité n'est pas plus gaie, mais assez différente. […] Il y a d'abord cette idée farfelue selon laquelle avant 1973 l'État pouvait être en déficit tant qu'il voulait, la Banque de France le finançant par des avances gratuites. Il suffit pourtant d'ouvrir un livre d'histoire pour voir qu'il n'y a jamais eu d'époque magique où l'État pouvait dépenser ce qu'il voulait, la banque centrale créant sans inconvénient de la monnaie pour couvrir le déficit. […] On a changé de monde en 1983 lorsqu'on a instauré en France le système de financement continu de l'État sur les marchés. […] Cela réduit fortement les taux, car le marché financier est bien moins cher que l'emprunt public. Et donc le défaut du système actuel est exactement l'inverse de ce qu'en disent ses détracteurs : il donne aux irresponsables qui gouvernent depuis quarante ans la faculté de dépenser bien au-delà du raisonnable. […] Il y a ensuite la répudiation. Mais croire qu'on peut répudier sans risque notre gigantesque dette publique […], on rêve. D'autant que les créances sur l'État ne sont pas principalement détenues par les banques [...] mais (outre les investisseurs étrangers) par des institutions d'épargne, SICAV et compagnies d'assurance-vie, caisses de retraite, etc. Veut-on vraiment les spolier ? Bien sûr, si on est acculé, on ne peut pas faire autrement, mais c'est en général une opération violente, et à court terme très dure. Et qui dans le cas de la France déclencherait une crise financière majeure, compte tenu de la masse concernée. […] De toute façon […],On n'échappera pas à l'assainissement des déficits publics. Et donc la démarche essentielle pour s'affranchir de la finance, c'est pas de déficit. »