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« Le meilleur moyen de lutter contre l'obsolescence programmée est d'opérer une transition vers un modèle d'économie circulaire », est-il affirmé dans ce média intitulé Chut (28 décembre 2021).
C'est à se demander si les mots ont encore un sens !
Une économie devient « circulaire » dès lors que rien ne s'y perd et que tout s'y transforme, pour paraphraser Lavoisier. Dans cette perspective, les produits n'ont pas nécessairement vocation à durer, la priorité pouvant être donnée au recyclage, par exemple…
C'est à se demander si les mots ont encore un sens !
Une économie devient « circulaire » dès lors que rien ne s'y perd et que tout s'y transforme, pour paraphraser Lavoisier. Dans cette perspective, les produits n'ont pas nécessairement vocation à durer, la priorité pouvant être donnée au recyclage, par exemple…
« Des acteurs de la mode (Galeries Lafayette, Groupe Etam, Petit Bateau...), réunis en collectif, ont annoncé jeudi souscrire à douze engagements pour une mode plus responsable, à l'issue d'une consultation citoyenne organisée avec l'association Paris Good Fashion. » Entre autres promesses à concrétiser d'ici 2024 : promouvoir la seconde main.
« Le magasin Carrefour City de Beaupassage, dans le centre de Paris, a reçu […] la visite de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique. Elle venait soutenir l'initiative développée par Carrefour et la start-up Loop, via leur projet […] qui repose sur la vente de produits de grandes marques dans les emballages consignés et réutilisables. […] Les produits concernés (boissons, produits frais, épicerie) peuvent être achetés depuis un an et demi en ligne, mais la nouveauté – on peut même parler de première mondiale – est que ces références sont désormais proposées en magasin, dans ce City du 7e arrondissement ainsi que dans le Carrefour Express Michel Bizot, dans le 12e arrondissement. »
« Concrètement, le prix de vente de chaque produit (une trentaine de références disponibles en magasin) inclut le montant de la consigne, qui s'échelonne de 10 centimes sur une bouteille de Fanta en verre jusqu'à 4 euros sur une boîte de Chocapic durable en métal. Celle-ci est remboursée après remise des emballages dans une borne de récupération située dans le magasin. Comment ? Le client doit être préalablement inscrit auprès de ce service. Il scanne un QR code disponible sur le sac de retour des contenants (ou sur un autocollant distribué par la borne), et il est remboursé dans les sept jours sur son application. Le dispositif sera déployé dans dix points de vente d'ici la fin de l'année, incluant des magasins City, au moins un Market, et un Carrefour Contact selon nos informations. "En fonction des enseignements de ce projet pilote, cette initiative sera déployée plus largement en 2021" précise le distributeur. »
« À ce jour, vingt et une marques partenaires sont engagées à date dans le projet Loop par Carrefour : Nivea Men (Beiersdorf), Brâam, Coca-Cola, Fanta, Sprite et Fuze Tea (Coca-Cola European Partners), Danone, Evian et Badoit (Danone), Nutella (Ferrero), La Petite Fabrique Provençale (Biscuiterie de Provence), Puget et Lesieur (Lesieur), Chocapic, Nesquik, Ricoré, Vittel et San Pellegrino (Nestlé), Tropicana (PepsiCo), Herbal Essences (Procter & Gamble), Maison Verte (Swania). Loop travaille en exclusivité avec Carrefour en France jusqu'à la mi 2021, et pourrait pourquoi pas étendre son périmètre de collaboration avec d'autres distributeurs dans le pays. […] Loop travaille aussi en Grande Bretagne (avec Tesco), aux États-Unis (Kroger et Walgreens), en Australie et au Japon. »
« Concrètement, le prix de vente de chaque produit (une trentaine de références disponibles en magasin) inclut le montant de la consigne, qui s'échelonne de 10 centimes sur une bouteille de Fanta en verre jusqu'à 4 euros sur une boîte de Chocapic durable en métal. Celle-ci est remboursée après remise des emballages dans une borne de récupération située dans le magasin. Comment ? Le client doit être préalablement inscrit auprès de ce service. Il scanne un QR code disponible sur le sac de retour des contenants (ou sur un autocollant distribué par la borne), et il est remboursé dans les sept jours sur son application. Le dispositif sera déployé dans dix points de vente d'ici la fin de l'année, incluant des magasins City, au moins un Market, et un Carrefour Contact selon nos informations. "En fonction des enseignements de ce projet pilote, cette initiative sera déployée plus largement en 2021" précise le distributeur. »
« À ce jour, vingt et une marques partenaires sont engagées à date dans le projet Loop par Carrefour : Nivea Men (Beiersdorf), Brâam, Coca-Cola, Fanta, Sprite et Fuze Tea (Coca-Cola European Partners), Danone, Evian et Badoit (Danone), Nutella (Ferrero), La Petite Fabrique Provençale (Biscuiterie de Provence), Puget et Lesieur (Lesieur), Chocapic, Nesquik, Ricoré, Vittel et San Pellegrino (Nestlé), Tropicana (PepsiCo), Herbal Essences (Procter & Gamble), Maison Verte (Swania). Loop travaille en exclusivité avec Carrefour en France jusqu'à la mi 2021, et pourrait pourquoi pas étendre son périmètre de collaboration avec d'autres distributeurs dans le pays. […] Loop travaille aussi en Grande Bretagne (avec Tesco), aux États-Unis (Kroger et Walgreens), en Australie et au Japon. »
L'économie circulaire, c'est un fétiche qu'on agite à tout va, souvent sans trop réfléchir. Cette réserve mise à part, on approuve l'essentiel des propos tenus ici par Rémy Le Moigne.
Deux passages retiennent plus particulièrement notre attention :
« Si les services hospitaliers et les industriels ont utilisé pendant des années des masques FFP2 à usage unique, il aura fallu attendre la pandémie de la Covid-19 pour concevoir, en seulement quelques semaines, un masque réutilisable dont le coût est moins élevé, l'impact environnemental plus faible et qui est produit localement. Pour faire face à une pénurie d'approvisionnement dans les hôpitaux, les industriels se sont appuyés sur l'économie circulaire pour concevoir des masques réutilisables. Mais ils se sont également appuyés sur l'économie circulaire pour prolonger la durée de vie des masques à usage unique, remettre à neuf des ventilateurs, donner accès à leurs manuels de réparation internes et imprimer des pièces de rechange pour réparer les équipements médicaux. »
« Quelques entreprises parviennent à valoriser leurs stocks de déchets industriels et d'invendus. Le fabricant de produits de consommation P&G par exemple, a réduit ses coûts de 1,8 milliards d'euros en mettant en place une équipe spécifique, chargée de trouver des débouchés à ses déchets industriels et ses invendus. D'autres entreprises se sont appuyées sur des plateformes digitales qui, grâce au big data ou à l'intelligence artificielle, facilitent la mise en relation des entreprises qui possèdent des ressources avec celles qui pourraient les utiliser. »
Deux passages retiennent plus particulièrement notre attention :
« Si les services hospitaliers et les industriels ont utilisé pendant des années des masques FFP2 à usage unique, il aura fallu attendre la pandémie de la Covid-19 pour concevoir, en seulement quelques semaines, un masque réutilisable dont le coût est moins élevé, l'impact environnemental plus faible et qui est produit localement. Pour faire face à une pénurie d'approvisionnement dans les hôpitaux, les industriels se sont appuyés sur l'économie circulaire pour concevoir des masques réutilisables. Mais ils se sont également appuyés sur l'économie circulaire pour prolonger la durée de vie des masques à usage unique, remettre à neuf des ventilateurs, donner accès à leurs manuels de réparation internes et imprimer des pièces de rechange pour réparer les équipements médicaux. »
« Quelques entreprises parviennent à valoriser leurs stocks de déchets industriels et d'invendus. Le fabricant de produits de consommation P&G par exemple, a réduit ses coûts de 1,8 milliards d'euros en mettant en place une équipe spécifique, chargée de trouver des débouchés à ses déchets industriels et ses invendus. D'autres entreprises se sont appuyées sur des plateformes digitales qui, grâce au big data ou à l'intelligence artificielle, facilitent la mise en relation des entreprises qui possèdent des ressources avec celles qui pourraient les utiliser. »
« La seconde main, rien que pour la mode, est un marché qui doit se situer, selon les estimations, entre 1,3 et quasi 1,5 milliard d'euros en France, après avoir dépassé le milliard d'euros en 2018. Le marché de l' habillement dans son ensemble, à titre de comparaison, pèse, lui, aux alentours de 25–26 milliards d'euros. »
« La crise sanitaire et le déconfinement laissent augurer d'importantes mutations des comportements d'achat en ligne, avec un net recul de la consommation de produits neuf. Tel est l'enseignement d'une récente étude d'Opinion Way pour la place de marché Rakuten. […] 74 % du panel de Français interrogés se disent prêts à renoncer à l'achat de produits neufs, dont un quart pour la moitié de leurs achats. De plus, 66 % des Français acceptent de renoncer à l'achat d'un produit technologique tendance et dernier cri au profit d'un produit d'occasion plus ancien mais moins cher. […] Enfin, un Français sur trois est prêt à se priver de produits neufs pour les vêtements, ce qui souligne une véritable attirance pour le vintage. La revente de produits culturels (DVD, livres, jeux vidéo) convainc quant à elle 58 % des Français. »
« Alors que la ponction frappait jusqu'à présent les seuls produits neufs, la société civile chargée de récolter cette redevance cible les produits d'occasion. Et pas n'importe lesquels : ceux reconditionnés. Une filière en pleine expansion. "Très récemment Copie France a assigné un certain nombre d'acteurs", nous confirme en ce sens Jean-Lionel Laccourreye, président du Sirrmiet, le Syndicat interprofessionnel du reconditionnement et de la régénération des matériels informatiques, électroniques et télécoms. Les montants demandés, qui appliquent religieusement les barèmes en vigueur, représentent "entre 5 et 10 % du prix d'un produit". »
Cela dans le cadre d'un partenariat avec Faurecia Clarion Electronics (FCE). « Nous estimons pouvoir réparer plus de 50 % des pièces électroniques avec cette offre », annonce Véronique Morel. « En tout », précise-t-elle, « cela couvre cinq cents produits toutes marques, que nous allons pouvoir réparer, avec une économie de coût par rapport au neuf de plus de 50 % et une économie en matière et en CO2 de 85 % ». À noter : les systèmes réparés de cette façon sont garantis un an.
« Les appareils électroniques sont devenus des biens de consommation courante », constate Efficycle ; « on les renouvelle très (trop) souvent, au gré des tendances et de l'usure des modèles », est-il déploré dans cet article. « Les fabricants l'ont bien compris, et abusent de l'obsolescence programmée pour multiplier les séries à la durée de vie de plus en plus courte, mais de plus en plus chères », dénonce l'auteur. « Pourtant, les consommateurs hésitent à accorder leur confiance au marché de l'occasion », poursuit-il.
« Pourtant » ?
Cette contradiction n'a pas lieu d'être. Au contraire : si l'on est convaincu que les produits neufs sont programmés pour tomber en panne, on sera logiquement d'autant plus méfiant à l'idée d'en acheter un d'occasion, avec une date d'autodestruction potentiellement imminente.
Voilà pourquoi parler d'obsolescence programmée à tort et à travers nuit vraisemblablement au développement de l'économie circulaire, bien davantage que cela ne lui profite.
« Pourtant » ?
Cette contradiction n'a pas lieu d'être. Au contraire : si l'on est convaincu que les produits neufs sont programmés pour tomber en panne, on sera logiquement d'autant plus méfiant à l'idée d'en acheter un d'occasion, avec une date d'autodestruction potentiellement imminente.
Voilà pourquoi parler d'obsolescence programmée à tort et à travers nuit vraisemblablement au développement de l'économie circulaire, bien davantage que cela ne lui profite.
Vestiaire collective ? C'est « une plate-forme en ligne de dépôt-vente d'articles de luxe », rappellent Les Horizon. « Dix ans après sa création », est-il précisé, « l'entreprise |…] vient de lever récemment 59 millions d'euros ». Objectif : « développer son marché asiatique autour de la Corée ou du Japon, ainsi que renfoncer sa place sur le marché américain ».
Cette bibliothèque, imaginée par le designer William Warren, peut se démonter pour être transformée…. en cercueil. Aussi est-elle jugé « éco-responsable » par le site Creapills. « C'est légèrement glauque mais c'est aussi très créatif, surtout pour souligner la durabilité d'un produit », commente Maxime Delmas. Vraiment ? De notre point de vue, un produit « durable », surtout un meuble, devrait survivre à son propriétaire. Dans l'idéal, il sera transmis d'une génération à l'autre. Dans le cas présent, on a plutôt affaire à un produit typique de la nouvelle économie circulaire, qui donnera bonne conscience à son propriétaire n'ayant pas d'autre horizon que sa propre existence.
L'économie circulaire… Tout le monde en parle. Et son apologie est devenue tellement convenue qu'on ne prête plus guère d'attention au sens des mots. L'année dernière, par exemple, le projet Prompt a été lancé pour « identifier les produits qui tombent en panne trop tôt, un phénomène également connu sous le nom d'"obsolescence prématurée" ». Ce serait, nous dit-on, « une traduction concrète de la volonté de l'UE d'avancer vers une économie circulaire ». Mais des produits ne s'intègrent-ils pas dans une économie « circulaire » qu'à la condition d'être revendus, réemployés, recyclés, etc., et cela, quelle que soit leur durée de vie ?