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« Aujourd'hui, quand on un jette un œil aux gammes Ferrari, Lamborghini, ou encore Mc Laren, et plus généralement, quand on examine le look des voitures de haut, voire très haut de gamme, on s'interroge. Mais où est passée la beauté des Ferrari dessinées par Pininfarina ? La SF90, constellée de gimmicks, ressemble à un robot Transformers sur roues… […] Aux traits lourds le disputent une surcharge de détails plus tapageurs les uns que les autres et des couleurs criardes. »
« Mais comment en est-on arrivé là ? C'est une question que je me pose depuis longtemps, sans trouver de réponse valable. Et puis l'autre soir, dans moment de grand désœuvrement, j'ai regardé la montée des marches au festival de Cannes à la télévision. […] J'ai vu un défilé quasi ininterrompu de gens plus ou moins connus portant des accoutrements souvent criards, clinquants et calamiteux. […] Tout ce petit monde avait été acheminé à bord d'engins que je trouve fort laids, dessinés de façon lourdingue et m'as-tu-vu au possible : des BMW I7. Tout d'un coup, ce fut l'illumination : le constructeur allemand dessine ses modèles à l'image de ceux qu'admirent les clients potentiels. Ferrari, Lamborghini, Mc Laren, la plupart des constructeurs en réalité, procèdent de même. Est-ce leur faute si on peut devenir une star internationale avec pour seul talent de diffuser une sex-tape avant de se modeler un massif popotin à angle droit ? »
« Par la suite, j'ai vu la vidéo d'un footballeur à la mode qui montrait en quoi consistaient ses vacances : un show bling-bling ininterrompu où se succèdent les supercars, les jet-skis, les hélicoptères, bref tous les accessoires pour frimer à Monaco, souvent de façon agressive. Le luxe, aujourd'hui, c'est souvent ça. Tant que ça claque et rugit, c'est génial. On est passé de l'univers des stars au petit monde des peoples, une dégénérescence permise par l'avènement des réseaux sociaux, formidables propagateurs de vulgarité. »
« Mais comment en est-on arrivé là ? C'est une question que je me pose depuis longtemps, sans trouver de réponse valable. Et puis l'autre soir, dans moment de grand désœuvrement, j'ai regardé la montée des marches au festival de Cannes à la télévision. […] J'ai vu un défilé quasi ininterrompu de gens plus ou moins connus portant des accoutrements souvent criards, clinquants et calamiteux. […] Tout ce petit monde avait été acheminé à bord d'engins que je trouve fort laids, dessinés de façon lourdingue et m'as-tu-vu au possible : des BMW I7. Tout d'un coup, ce fut l'illumination : le constructeur allemand dessine ses modèles à l'image de ceux qu'admirent les clients potentiels. Ferrari, Lamborghini, Mc Laren, la plupart des constructeurs en réalité, procèdent de même. Est-ce leur faute si on peut devenir une star internationale avec pour seul talent de diffuser une sex-tape avant de se modeler un massif popotin à angle droit ? »
« Par la suite, j'ai vu la vidéo d'un footballeur à la mode qui montrait en quoi consistaient ses vacances : un show bling-bling ininterrompu où se succèdent les supercars, les jet-skis, les hélicoptères, bref tous les accessoires pour frimer à Monaco, souvent de façon agressive. Le luxe, aujourd'hui, c'est souvent ça. Tant que ça claque et rugit, c'est génial. On est passé de l'univers des stars au petit monde des peoples, une dégénérescence permise par l'avènement des réseaux sociaux, formidables propagateurs de vulgarité. »
« Elle n'a rien d'un SUV et exalte au contraire la sportivité et l'élégance des berlines traditionnelles, son style n'a recours à aucun effet baroque et alambiqué. […] La Tesla Model 3 ne coche aucune case du cahier des charges que continue à s'imposer la majorité des constructeurs dans une surenchère pathétique. […] Alors que tous les créateurs rivalisent d'effets de manche, que les stylistes inventent des guirlandes lumineuses de plus en plus kitsch, tailladent leurs carrosseries de plis et déstructurent les volumes, la Tesla Model 3 affiche des lignes simples, logiques, fluides. Elle n'a pas besoin de calandre donc on ne lui en colle pas une fausse. Ses surfaces sont lisses comme un galet. Les flancs sont joliment sculptés, juste assez pour capter les nuances et les lumières. Pas une balafre, pas une cassure, pas de pli intempestif, pas de scarification comme sur ces réalisations de ces designers qui dupliquent et répètent en oubliant les subtilités. Le profil de la Tesla est élancé, surbaissé, filant naturellement. Autour des projecteurs, point de strass ni de boules à facettes comme c'est devenu la règle chez les concurrents.[…] Par charité, on ne citera pas la multitude des constructeurs qui ont oublié cette toute simple. On ne voudrait pas se fâcher avec Toyota, BMW, DS, Hyundai, Peugeot et beaucoup d'autres. »
C'était une option à… 4000 euros, commercialisée depuis 2019 : une version illuminée de l'emblème qui trône sur le capot des Rolls-Royce. Mais voilà : il a été décrété que c'était illégal. Les propriétaires d'un véhicule ainsi équipé devront passer à l'atelier pour faire retirer le dispositif. « Ils auront droit à un remboursement de l'option, à un remplacement de l'emblème par une version en argent plaqué ou encore à un choix d'une option supplémentaire pour leur auto », annonce Caradisiac. Reste à savoir ce qu'il adviendra des des autres gadgets du même genre, alors que « les constructeurs allemands ont […] travaillé ces derniers mois sur des logos lumineux (Audi) ou carrément des calandres (BMW) ».
« Beaucoup ont maudit la dernière Série 7, protestant à grands cris que la voiture semblait fixée à sa calandre et non l'inverse, mais les ventes mondiales du modèle se sont améliorées après le restylage, car cette grosse berline est alors devenue moins anonyme. "Ceux qui aiment BMW s'y habitueront. Ceux qui s'en plaignent ne sont souvent pas des clients ; ce sont plutôt des fans", estime le patron de design. »
Gérard Godfroy ? C'est « une philosophie du design, qu'on pourrait résumer à la pureté des lignes », résume Nicolas Laperruque. « On retrouve cette pureté dans l'Alpine V6, la Venturi mais également dans la 205 » – « toutes ces voitures ayant comme dénominateur commun d'avoir vieilli très lentement ». Mais qu'en est-il des designers à l'œuvre sur les voitures contemporaines ? « Ils font tout l'inverse de ce qu'il faut faire pour faire une voiture élégante », déplore Gérard Godfroy ; « c'est torturé, extrêmement chargé, on ajoute des détails inutiles, des appendices dont on se serait bien passés, tout l'inverse de ce que j'aime », regrette-t-il.
Deux passages ont plus particulièrement retenu notre attention dans cet entretien.
D'abord, concernant l'Alpine GTA, dont la ligne nous a toujors semblé aprticluièrement réussi, à une exception près, et pour cause : « Je travaillais depuis des semaines sur cette maquette au 1/5e, et quand la date du gel des maquettes est arrivée, j'étais absent. Les lignes étaient là, les proportions était là mais elle ne disposait pas de face avant. Dans l'urgence, un maquettiste a donc terminé le ‘visage' de mon Alpine. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ça ne correspondait absolument pas à l'idée que j'en avais. J'étais certain qu'elle ne serait pas retenue et finalement c'est devenu l'Alpine V6. En tout il y a eu une douzaine de maquettes de réalisées, chez Renault, chez AMC, chez Alpine et chez Heuliez. Mais à chaque fois que j'en vois une dans la rue, je ne peux m'empêcher de penser que cette face avant ne va pas avec le reste de la carrosserie. »
Ensuite, sur les conditions dans lesquelles est née la Venturi : « On travaillait dans le sous-sol de la maison de Claude. Sans aucun moyen. Je travaillais de temps en temps, en indépendant pour une société spécialisée dans les pressoirs à raisin. J'échangeais donc avec eux, des travaux de design contre de la mousse polyuréthane, de la résine polyester ou du tissu de verre! C'est avec les pressoirs à vin Vaslin Bucher que j'ai pu faire la première maquette de la Venturi. Mais nous étions si déterminés que rien n'aurait pu nous arrêter. » Chapeau !
Deux passages ont plus particulièrement retenu notre attention dans cet entretien.
D'abord, concernant l'Alpine GTA, dont la ligne nous a toujors semblé aprticluièrement réussi, à une exception près, et pour cause : « Je travaillais depuis des semaines sur cette maquette au 1/5e, et quand la date du gel des maquettes est arrivée, j'étais absent. Les lignes étaient là, les proportions était là mais elle ne disposait pas de face avant. Dans l'urgence, un maquettiste a donc terminé le ‘visage' de mon Alpine. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ça ne correspondait absolument pas à l'idée que j'en avais. J'étais certain qu'elle ne serait pas retenue et finalement c'est devenu l'Alpine V6. En tout il y a eu une douzaine de maquettes de réalisées, chez Renault, chez AMC, chez Alpine et chez Heuliez. Mais à chaque fois que j'en vois une dans la rue, je ne peux m'empêcher de penser que cette face avant ne va pas avec le reste de la carrosserie. »
Ensuite, sur les conditions dans lesquelles est née la Venturi : « On travaillait dans le sous-sol de la maison de Claude. Sans aucun moyen. Je travaillais de temps en temps, en indépendant pour une société spécialisée dans les pressoirs à raisin. J'échangeais donc avec eux, des travaux de design contre de la mousse polyuréthane, de la résine polyester ou du tissu de verre! C'est avec les pressoirs à vin Vaslin Bucher que j'ai pu faire la première maquette de la Venturi. Mais nous étions si déterminés que rien n'aurait pu nous arrêter. » Chapeau !