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Ce faisant, Benoît Vaillot redore quelque peu l’image de sa profession…
Le Chagrin et la Pitié ?
« Arte le présente comme un documentaire qui aurait mis fin au "mythe résistancialiste" de la France gaullienne, c’est-à-dire qu’il aurait permis de rompre avec l’idée selon laquelle les Français auraient été unanimement résistants face à l’occupant nazi. […] Problème : cette interprétation est contestée depuis plus de vingt ans par les historiens, qui remettent non seulement en cause l’importance du Chagrin et la Pitié en question, mais aussi l’existence même de ce "mythe résistancialiste". L’historien Pierre Laborie, spécialiste de la Résistance, défendait même l’idée que ce film était devenu la clé de voûte d’une "vulgate" de la France collaboratrice, dans le sens où il dépeint une France qui n’aurait été que collaboratrice avec l’occupant nazi. Or, c’est précisément ça le mythe, car ça minimise l’importance de la résistance. […] Ce documentaire sur Le Chagrin et la Pitié n’est donc qu’un exemple, parmi d’autres, qui illustre comment Arte se montre souvent en retard sur le plan historiographique, et aussi, il faut le dire, souvent orienté dans ses productions. »
« Il y a quelques années par exemple, Arte avait produit un documentaire sur Mein Kampf, le livre politique programmatique qu’Adolf Hitler a rédigé en prison. Dedans, il n’y avait aucune intervention d’historien. En revanche, il était dit, en gros, que le génocide des Juifs avait été écrit et programmé dans le livre. Or, bien que l’ouvrage soit en effet antisémite jusqu’au dernier degré, il n’évoque jamais "la solution finale". Dire l’inverse, c’est aller contre cinquante ans de recherche sur la Shoah. Les historiens ont démontré tout au contraire que c’est en réalité une succession de circonstances, et surtout la guerre, qui a conduit les nazis à mettre en place une politique d’extermination de masse des juifs. C’est au fur et à mesure du conflit que ce plan a été mis en place. »
« Un autre exemple : un documentaire qui présentait une filiation directe et nécessaire entre la Shoah et le génocide des Hereros et des Namas en Namibie au début du XXe siècle par les colons allemands. Un lien complètement tiré par les cheveux, des références à des philosophes comme Hannah Arendt sans les comprendre, et donc, du gloubi-boulga pas sérieux d’un point de vue historique… »
« Les historiens ne se mobilisent pas parce qu’ils sont malheureusement occupés à faire autre chose. […] Pour autant, il y a clairement un deux poids deux mesures. Quand il s’agit de dénoncer les approximations d’émissions grand public d’un Stéphane Bern, comme Secrets d’Histoire, il y a du monde. Pour un historien universitaire, critiquer Stéphane Bern est devenu une sorte de passage obligatoire, comme se réclamer d’Hérodote et lire Marc Bloch… […] En revanche, une chaîne comme Arte, considérée comme "intello", bénéficie d’une forme de présomption de légitimité et même de qualité. »
« C’est précisément ce que je conteste. Arte diffuse en réalité un grand nombre de documentaires présentés comme historiques ou scientifiques, qui ne mobilisent pourtant aucun historien dans la réalisation, la production ou même à l’antenne. On arrive même parfois à ce paradoxe, où on voit plus d’universitaires invités dans Secrets d’Histoire que dans certains documentaires d’Arte ! Pour ma part, j’ai plus d’exigences vis-à-vis des productions présentées comme scientifiques que vis-à-vis des émissions de divertissement. »
« Je pense qu’il y a une forme de mépris de classe intellectuel au sujet de l’histoire des rois et des princesses. François Simiand en 1903, déjà, appelait à abattre les trois idoles de la tribu des historiens : l’idole politique, l’idole biographique et l’idole chronologique. Il n’a été que trop suivi à l’université, mais ce sont pourtant bien les thèmes qui continuent de susciter un intérêt de la part du grand public. Les émissions de Stéphane Bern, ce n’est clairement pas l’histoire que les historiens préfèrent et écrivent. »
« En 2013, un ouvrage intitulé Les Historiens de garde (Libertalia) dénonçait les productions de Bern, Ferrand ou Deutsch. Pour ma part, comme évoqué précédemment, je pense qu’il faut distinguer et ne pas tous les mettre dans le même panier. Pour autant, l’ouvrage a raison sur un point : ils livrent une vision de l’histoire plutôt conservatrice, voire réactionnaire pour Ferrand et Deutsch.
Et ce n’est pas un point de vue que les historiens affectionnent particulièrement, car nous sommes convaincus que l’histoire permet d’émanciper. Je ne dirais pas que c’est politique, mais on ne va pas se mentir : il y a évidemment des sensibilités qui entrent en compte dans tout ça. Les historiens sont en majorité plutôt de gauche, là où le public amateur d’histoire serait, sans doute, plutôt de droite… »
« Je me souviens avoir visité une classe de première d’histoire-géographie où l’enseignant, honnête collègue du reste, diffusait un bout de documentaire complètement daté sur le plan historiographique et contraire à l’esprit du programme qu’il devait mettre en œuvre, mais qui était paré de toute la légitimité qu’offrait sa diffusion sur Arte. »
« Les conséquences sont aussi importantes dans le monde des médias, car le documentaire d’histoire est à la croisée de deux mondes, et nombre de journalistes reprennent les documentaires estampillés comme légitimes sans les questionner, car ils ne peuvent se former à l’historiographie. Les journalistes répètent ainsi des bêtises dont on peut retracer l’origine dans un documentaire. Un exemple tout simple, qui concerne un journaliste que j’apprécie et lis particulièrement : Daniel Schneidermann. Récemment, il a publié Cinq têtes coupées. Massacres coloniaux : enquête sur la fabrication de l’oubli (Le Seuil, 2023), un livre qui dénonce les crimes coloniaux français en Afrique. Un essai coup de poing. »
« Il dit partout où on veut bien l’entendre que personne ne parle de son livre ou ne s’y intéresse parce que les massacres coloniaux de la France seraient tabous. Et pourquoi dit-il ça ? Parce que depuis des années, des militants ou pire des historiens malhonnêtes se comportant en entrepreneurs identitaires produisent pour le service public des documentaires – parfois les mêmes depuis 20 ans – qui accréditent cette thèse, selon laquelle le sujet serait tabou et que la France aurait du mal à les regarder en face, etc. Alors que ces massacres sont largement documentés et étudiés par les historiens français depuis une trentaine d’années, sinon plus. »
« Je pense que Schneidermann est l’exemple même du journaliste honnête qui a simplement un train de retard historiographique, à cause des contre-vérités répétées à longueur de temps dans certains documentaires portés sur des chaînes légitimes comme Arte et par certains historiens malhonnêtes, mais médiatiques qui se sont proclamés spécialistes de la colonisation, par exemple, alors qu’ils n’ont rien écrit ou produit à ce sujet depuis 20 ans, et qui ne se sont jamais penchés sur l’histoire des sociétés coloniales. La vulgate du "documentaire historique qui lève un tabou sur un sujet d’histoire" permet de vendre un documentaire. Mais c’est rarement juste sur le plan historiographique… »
Le Chagrin et la Pitié ?
« Arte le présente comme un documentaire qui aurait mis fin au "mythe résistancialiste" de la France gaullienne, c’est-à-dire qu’il aurait permis de rompre avec l’idée selon laquelle les Français auraient été unanimement résistants face à l’occupant nazi. […] Problème : cette interprétation est contestée depuis plus de vingt ans par les historiens, qui remettent non seulement en cause l’importance du Chagrin et la Pitié en question, mais aussi l’existence même de ce "mythe résistancialiste". L’historien Pierre Laborie, spécialiste de la Résistance, défendait même l’idée que ce film était devenu la clé de voûte d’une "vulgate" de la France collaboratrice, dans le sens où il dépeint une France qui n’aurait été que collaboratrice avec l’occupant nazi. Or, c’est précisément ça le mythe, car ça minimise l’importance de la résistance. […] Ce documentaire sur Le Chagrin et la Pitié n’est donc qu’un exemple, parmi d’autres, qui illustre comment Arte se montre souvent en retard sur le plan historiographique, et aussi, il faut le dire, souvent orienté dans ses productions. »
« Il y a quelques années par exemple, Arte avait produit un documentaire sur Mein Kampf, le livre politique programmatique qu’Adolf Hitler a rédigé en prison. Dedans, il n’y avait aucune intervention d’historien. En revanche, il était dit, en gros, que le génocide des Juifs avait été écrit et programmé dans le livre. Or, bien que l’ouvrage soit en effet antisémite jusqu’au dernier degré, il n’évoque jamais "la solution finale". Dire l’inverse, c’est aller contre cinquante ans de recherche sur la Shoah. Les historiens ont démontré tout au contraire que c’est en réalité une succession de circonstances, et surtout la guerre, qui a conduit les nazis à mettre en place une politique d’extermination de masse des juifs. C’est au fur et à mesure du conflit que ce plan a été mis en place. »
« Un autre exemple : un documentaire qui présentait une filiation directe et nécessaire entre la Shoah et le génocide des Hereros et des Namas en Namibie au début du XXe siècle par les colons allemands. Un lien complètement tiré par les cheveux, des références à des philosophes comme Hannah Arendt sans les comprendre, et donc, du gloubi-boulga pas sérieux d’un point de vue historique… »
« Les historiens ne se mobilisent pas parce qu’ils sont malheureusement occupés à faire autre chose. […] Pour autant, il y a clairement un deux poids deux mesures. Quand il s’agit de dénoncer les approximations d’émissions grand public d’un Stéphane Bern, comme Secrets d’Histoire, il y a du monde. Pour un historien universitaire, critiquer Stéphane Bern est devenu une sorte de passage obligatoire, comme se réclamer d’Hérodote et lire Marc Bloch… […] En revanche, une chaîne comme Arte, considérée comme "intello", bénéficie d’une forme de présomption de légitimité et même de qualité. »
« C’est précisément ce que je conteste. Arte diffuse en réalité un grand nombre de documentaires présentés comme historiques ou scientifiques, qui ne mobilisent pourtant aucun historien dans la réalisation, la production ou même à l’antenne. On arrive même parfois à ce paradoxe, où on voit plus d’universitaires invités dans Secrets d’Histoire que dans certains documentaires d’Arte ! Pour ma part, j’ai plus d’exigences vis-à-vis des productions présentées comme scientifiques que vis-à-vis des émissions de divertissement. »
« Je pense qu’il y a une forme de mépris de classe intellectuel au sujet de l’histoire des rois et des princesses. François Simiand en 1903, déjà, appelait à abattre les trois idoles de la tribu des historiens : l’idole politique, l’idole biographique et l’idole chronologique. Il n’a été que trop suivi à l’université, mais ce sont pourtant bien les thèmes qui continuent de susciter un intérêt de la part du grand public. Les émissions de Stéphane Bern, ce n’est clairement pas l’histoire que les historiens préfèrent et écrivent. »
« En 2013, un ouvrage intitulé Les Historiens de garde (Libertalia) dénonçait les productions de Bern, Ferrand ou Deutsch. Pour ma part, comme évoqué précédemment, je pense qu’il faut distinguer et ne pas tous les mettre dans le même panier. Pour autant, l’ouvrage a raison sur un point : ils livrent une vision de l’histoire plutôt conservatrice, voire réactionnaire pour Ferrand et Deutsch.
Et ce n’est pas un point de vue que les historiens affectionnent particulièrement, car nous sommes convaincus que l’histoire permet d’émanciper. Je ne dirais pas que c’est politique, mais on ne va pas se mentir : il y a évidemment des sensibilités qui entrent en compte dans tout ça. Les historiens sont en majorité plutôt de gauche, là où le public amateur d’histoire serait, sans doute, plutôt de droite… »
« Je me souviens avoir visité une classe de première d’histoire-géographie où l’enseignant, honnête collègue du reste, diffusait un bout de documentaire complètement daté sur le plan historiographique et contraire à l’esprit du programme qu’il devait mettre en œuvre, mais qui était paré de toute la légitimité qu’offrait sa diffusion sur Arte. »
« Les conséquences sont aussi importantes dans le monde des médias, car le documentaire d’histoire est à la croisée de deux mondes, et nombre de journalistes reprennent les documentaires estampillés comme légitimes sans les questionner, car ils ne peuvent se former à l’historiographie. Les journalistes répètent ainsi des bêtises dont on peut retracer l’origine dans un documentaire. Un exemple tout simple, qui concerne un journaliste que j’apprécie et lis particulièrement : Daniel Schneidermann. Récemment, il a publié Cinq têtes coupées. Massacres coloniaux : enquête sur la fabrication de l’oubli (Le Seuil, 2023), un livre qui dénonce les crimes coloniaux français en Afrique. Un essai coup de poing. »
« Il dit partout où on veut bien l’entendre que personne ne parle de son livre ou ne s’y intéresse parce que les massacres coloniaux de la France seraient tabous. Et pourquoi dit-il ça ? Parce que depuis des années, des militants ou pire des historiens malhonnêtes se comportant en entrepreneurs identitaires produisent pour le service public des documentaires – parfois les mêmes depuis 20 ans – qui accréditent cette thèse, selon laquelle le sujet serait tabou et que la France aurait du mal à les regarder en face, etc. Alors que ces massacres sont largement documentés et étudiés par les historiens français depuis une trentaine d’années, sinon plus. »
« Je pense que Schneidermann est l’exemple même du journaliste honnête qui a simplement un train de retard historiographique, à cause des contre-vérités répétées à longueur de temps dans certains documentaires portés sur des chaînes légitimes comme Arte et par certains historiens malhonnêtes, mais médiatiques qui se sont proclamés spécialistes de la colonisation, par exemple, alors qu’ils n’ont rien écrit ou produit à ce sujet depuis 20 ans, et qui ne se sont jamais penchés sur l’histoire des sociétés coloniales. La vulgate du "documentaire historique qui lève un tabou sur un sujet d’histoire" permet de vendre un documentaire. Mais c’est rarement juste sur le plan historiographique… »
« Un projectile retrouvé dans le gilet pare-balle d'un policier de Nîmes » : voilà le tire étonnant retenu par France Bleu 2 juillet 2023, là on l’on s’attendrait plutôt à lire qu’un homme a frôlé la mort. On en arriverait même à se demander si la balle – pardon, le projectile – n’a pas fait son chemin jusqu’ici en toute autonomie. « C'est en intervenant avec des collègues lors des violences urbaines qui ont émaillé la nuit de vendredi à samedi dans le quartier Pissevin qu'un policier de la BAC a été touché par une balle. "Il pensait avoir été atteint par un pavé confie Marc Stolarzyc, du syndicat de police Alliance, mais à l'issue de son service, il a constaté un impact sur son gilet pare-balle qui n'a pas été traversé. Il présente des contusions à l'abdomen, mais ses jours ne sont pas en danger." »
Le Parisien, annonce, lui, qu’« un policier découvre une ogive d’arme à feu dans son gilet pare-balles ». Autres exemple,s qui tranchent quelque peu : Midi libre parle d’« un policier atteint par une balle de 9 mm dans son gilet de protection » ; et Le Réveil du Midi mentionne une « tentative d'assassinat par balle de 9mm sur un policier de la BAC de Nîmes ».
Le Parisien, annonce, lui, qu’« un policier découvre une ogive d’arme à feu dans son gilet pare-balles ». Autres exemple,s qui tranchent quelque peu : Midi libre parle d’« un policier atteint par une balle de 9 mm dans son gilet de protection » ; et Le Réveil du Midi mentionne une « tentative d'assassinat par balle de 9mm sur un policier de la BAC de Nîmes ».
« Un pompier de 24 ans meurt dans un incendie en Seine-Saint-Denis, sans lien avec les émeutes, selon les sapeurs-pompiers de Paris » : voilà ce qu’annonçait France Info ce lundi matin (3 juillet 2023 » Il faut aller lire l’article pour apprendre que, plus exactement, « les sapeurs-pompiers de Paris précisent à France Bleu Paris qu'il n'y a à ce stade "aucun lien" avec les violences urbaines survenues dans la nuit de dimanche à lundi ». À ce stade ? Ce n’est pas la même chose ! Cela veut dire que l’origine de l’incendie n’est pas établie. Le titre choisi par Jean-Marc Morandini, par exemple, est bien plus honnête : « Les autorités affirment que " à cette heure, aucun lien n'est établi entre les émeutes et cet incendie" ».
« Libération par exemple, qui parle "de faux agents de la Brav M liés à l'extrême droite", comme si avant d'inviter des gens en plateau on allait leur demander pour qui ils votent. […] Il y a aussi les donneurs de leçons comme Télérama qui parle de "faux agents de la Brav M". Il n'y a jamais eu de faux agents sur le plateau. »
Un « plan anti-avortement » ? « Une initiative controversée du parti d’extrême droite Vox visant à empêcher les avortements dans la région espagnole de Castille-et-León » ? À la lecture du titre puis du chapeau cet article d'Euractiv, on s'imagine qu'il s'agit de restreindre sévèrement le droit à l'avortement. Ce qui s'avère trompeur, étant donné les précisions apportées par la suite : « Le "protocole du battement de cœur du fœtus" sera proposé aux femmes enceintes de six à neuf semaines, a expliqué M. Garcia Gallardo, dans le but de permettre aux parents de créer un lien émotionnel avec leur bébé. "Les médecins ne seront pas forcés de faire quoi que ce soit, les femmes enceintes ne seront pas forcées de faire quoi que ce soit", a déclaré M. Fernández Mañueco lundi. »
« Seize agences de presse ont lancé, avec le soutien financier de la Commission européenne, une salle de rédaction à Bruxelles afin de partager des ressources et pratiques éditoriales dans le but d'améliorer la couverture de l'actualité européenne. »
« "Nous avons plus que jamais besoin d'information européenne, besoin de rassembler différentes perspectives, car les défis auxquels nous sommes confrontés vont bien au-delà d'un seul pays", devait déclarer Vera Jourova, vice-présidente de la Commission, lors du lancement dans la soirée.[…] Évoquant différentes formes de pressions sur les médias, allant des menaces physiques aux pressions économiques, elle devait insister sur la nécessité de se doter des outils nécessaires pour qu'aucun média public "ne soit transformé en média de propagande". »
« "La salle de presse européenne offrira un cadre unique pour échanger des informations et des bonnes pratiques éditoriales entre agences de presse de toute l'Europe", a de son côté souligné Christine Buhagiar, directrice Europe de l'AFP, qui participe au projet. "Cela devrait les aider à renforcer la crédibilité des médias auprès des citoyens européens", a-t-elle ajouté. La Commission européenne a financé à hauteur de 1,76 million d'euros ce projet sur lequel DPA est chef de file. »
« "Nous avons plus que jamais besoin d'information européenne, besoin de rassembler différentes perspectives, car les défis auxquels nous sommes confrontés vont bien au-delà d'un seul pays", devait déclarer Vera Jourova, vice-présidente de la Commission, lors du lancement dans la soirée.[…] Évoquant différentes formes de pressions sur les médias, allant des menaces physiques aux pressions économiques, elle devait insister sur la nécessité de se doter des outils nécessaires pour qu'aucun média public "ne soit transformé en média de propagande". »
« "La salle de presse européenne offrira un cadre unique pour échanger des informations et des bonnes pratiques éditoriales entre agences de presse de toute l'Europe", a de son côté souligné Christine Buhagiar, directrice Europe de l'AFP, qui participe au projet. "Cela devrait les aider à renforcer la crédibilité des médias auprès des citoyens européens", a-t-elle ajouté. La Commission européenne a financé à hauteur de 1,76 million d'euros ce projet sur lequel DPA est chef de file. »
« L'Inspection générale des Finances et l'Inspection générale des Affaires culturelles […] ont proposé au gouvernement la création d'une "commission garante de l'indépendance financière" afin de pouvoir faire un état des lieux des besoins de la télévision et de la radio publiques. La mise en place d'une telle commission empêcherait le ministère de l'Économie et des Finances d'imposer des coupes budgétaires arbitraires. De plus, les fonctionnaires ont recommandé un mécanisme ne permettant pas de révisions budgétaires en cours d'année et l'installation d'un "scénario transitoire entre 2022 et 2024", afin d'affecter une "fraction d'un impôt existant (...) dans l'attente d'une situation pérenne". »
Autrement dit, ce qu'on ne fait pas pour garantir le budget des Armées ou de la Justice, on le ferait assurer la production de Plus Belle la vie ou d'autres programmes du même genre ? C'est délirant !
Autrement dit, ce qu'on ne fait pas pour garantir le budget des Armées ou de la Justice, on le ferait assurer la production de Plus Belle la vie ou d'autres programmes du même genre ? C'est délirant !
« L'Arcom s'est penchée sur les programmes de dix-neuf chaînes (TNT gratuite et Canal Plus) pendant deux semaines, en janvier et en novembre 2021. […] Résultat, les personnes vues comme "non blanches" ne représentent que 14% des dizaines de milliers d'individus apparus dans les programmes visionnés, un chiffre en baisse de 2 points par rapport à 2020 (16%) et "identique aux années 2014 et 2015", déplore le régulateur dans son rapport remis au Parlement. »
« En cause, notamment, la "faible proportion" de ces personnes "dans l'information" et sur les chaînes d'info en continu, où leur part s'arrête à 10 %, contre 15 % pour les chaînes généralistes historiques (TF1, France 2, M6, etc.) et 16% pour les chaînes thématiques de la TNT (C8, TMC, W9, etc.). »
« L'Arcom "encourage" donc les chaînes d'info à mieux faire, même si BFMTV fait figure de meilleur élève, avec un taux de 14 %. Dans le détail et par type de programmes, la part de personnes vues comme "non blanches" s'élève à 17 % dans les fictions (- 1 point par rapport à 2020) et 19 % dans les divertissements (+1 point), contre seulement 13 % dans les magazines-documentaires et 11 % (- 3 points) dans les programmes d'information, où elles représentent "43 % des personnes ayant une attitude à connotation négative". Un constat "d'autant plus regrettable" que les éditeurs sont tenus d'apporter une "attention particulière" à "l'actualité française dans les journaux", en prise avec la réalité, rappelle l'Arcom. »
Donc, les médias ne devraient pas chercher à rendre compte de l'actualité aussi fidèlement que possible, mais ils devraient sélectionner les faits à mentionner et les individus à citer selon l'image qu'ils renverront de la « diversité » ?
« En cause, notamment, la "faible proportion" de ces personnes "dans l'information" et sur les chaînes d'info en continu, où leur part s'arrête à 10 %, contre 15 % pour les chaînes généralistes historiques (TF1, France 2, M6, etc.) et 16% pour les chaînes thématiques de la TNT (C8, TMC, W9, etc.). »
« L'Arcom "encourage" donc les chaînes d'info à mieux faire, même si BFMTV fait figure de meilleur élève, avec un taux de 14 %. Dans le détail et par type de programmes, la part de personnes vues comme "non blanches" s'élève à 17 % dans les fictions (- 1 point par rapport à 2020) et 19 % dans les divertissements (+1 point), contre seulement 13 % dans les magazines-documentaires et 11 % (- 3 points) dans les programmes d'information, où elles représentent "43 % des personnes ayant une attitude à connotation négative". Un constat "d'autant plus regrettable" que les éditeurs sont tenus d'apporter une "attention particulière" à "l'actualité française dans les journaux", en prise avec la réalité, rappelle l'Arcom. »
Donc, les médias ne devraient pas chercher à rendre compte de l'actualité aussi fidèlement que possible, mais ils devraient sélectionner les faits à mentionner et les individus à citer selon l'image qu'ils renverront de la « diversité » ?
Un accident grave est survenu à la gare de Maisons-Alfort ce 30 juin 2022 : « Un homme a percuté le train puis a été coincé sous la rame. Il a été extrait et hospitalisé en urgence absolue. » C'est toutefois la précision suivante, rapportée par Simon Louvet pour Actu Val-de-Marne, qui retient notre attention : « Sept voyageurs, témoins choqués par la scène, sont considérés comme légèrement blessés. » Dont acte.
« Un gouffre sépare les portraits du président ukrainien dressés par les journalistes français après son élection, parfois très critiques, et ceux publiés depuis le début de la guerre, centrés sur ses qualités. Le Zelensky proche des oligarques, pratiquant l'évasion fiscale, impliqué dans l'affaire du fils de Biden instrumentalisée par Trump, calculateur et détestant les journalistes, a disparu. »
Extrait d'un communiqué du Syndicat national des journalistes (SNJ) publié le 28 février 2022 :
« L'Union européenne et les États membres […] s'apprêtent […] à interdire plusieurs chaînes et sites internet financés par la Russie, désignant notamment ceux de Russia Today (RT), qualifiés de "machines médiatiques" pratiquant une "désinformation toxique". »
« La rédaction de RT France, composée très majoritairement de journalistes professionnels français passés par différents médias, est clairement montrée du doigt. Cette équipe d'une centaine de journalistes est déjà la cible d'insultes intolérables sur les réseaux sociaux ("collabos", "ennemis de l'intérieur", etc.), mais également de menaces physiques. »
« Fort logiquement, le positionnement éditorial de RT France est souvent discuté et contesté (y compris au sein de la chaîne). Son traitement de l'actualité russe, en particulier, a été largement analysé, critiqué, moqué parfois. Mais s'en prendre ainsi à ses salariés est inacceptable. Les intimidations et menaces de représailles n'ont jamais fait avancer la cause de la liberté de la presse. »
« Confondre, sans la moindre nuance, le travail d'une rédaction avec la politique du pays qui la finance est un raccourci dangereux, parfois emprunté pour justifier des violences à l'égard de reporters. C'est faire peu de cas de la conscience professionnelle de ces journalistes, de leur volonté de traiter l'information avec sérieux et honnêteté. »
« En temps de guerre, la tentation est souvent grande de régler ses comptes en s'attaquant à des médias. S'en prendre à des journalistes, les expulser, interdire les chaînes ou les journaux dans lesquels ils travaillent constitue, quelles que soient les intentions affichées, un acte de censure qui réduit le pluralisme de l'information. Ce n'est jamais la bonne réponse. »
« L'Union européenne et les États membres […] s'apprêtent […] à interdire plusieurs chaînes et sites internet financés par la Russie, désignant notamment ceux de Russia Today (RT), qualifiés de "machines médiatiques" pratiquant une "désinformation toxique". »
« La rédaction de RT France, composée très majoritairement de journalistes professionnels français passés par différents médias, est clairement montrée du doigt. Cette équipe d'une centaine de journalistes est déjà la cible d'insultes intolérables sur les réseaux sociaux ("collabos", "ennemis de l'intérieur", etc.), mais également de menaces physiques. »
« Fort logiquement, le positionnement éditorial de RT France est souvent discuté et contesté (y compris au sein de la chaîne). Son traitement de l'actualité russe, en particulier, a été largement analysé, critiqué, moqué parfois. Mais s'en prendre ainsi à ses salariés est inacceptable. Les intimidations et menaces de représailles n'ont jamais fait avancer la cause de la liberté de la presse. »
« Confondre, sans la moindre nuance, le travail d'une rédaction avec la politique du pays qui la finance est un raccourci dangereux, parfois emprunté pour justifier des violences à l'égard de reporters. C'est faire peu de cas de la conscience professionnelle de ces journalistes, de leur volonté de traiter l'information avec sérieux et honnêteté. »
« En temps de guerre, la tentation est souvent grande de régler ses comptes en s'attaquant à des médias. S'en prendre à des journalistes, les expulser, interdire les chaînes ou les journaux dans lesquels ils travaillent constitue, quelles que soient les intentions affichées, un acte de censure qui réduit le pluralisme de l'information. Ce n'est jamais la bonne réponse. »
« Tout est parti du terrain. Les envoyés spéciaux, en prise directe avec les Ukrainiens à fleur de peau, ont fait état de cette revendication locale : que les médias occidentaux cessent d'appeler leur ville "Kiev" et qu'on lui préfère "Kyiv", sa forme ukrainienne. De nombreux médias anglophones s'étaient mis à l'adopter ces dernières années. L'agence Associated Press dès la fin août 2019. Puis d'autres ont suivi : le Wall Street Journal, le New York Times, le Guardian… jusqu'à la BBC fin janvier 2022, comme le rappelle L'Obs. »
« Comme souvent à Libé, l'émotion est de la partie. […] C'est le premier média français à le faire. Quelques jours plus tôt, le journal danois Jyllands-Posten, avait également fait le choix de Kyiv, comme le rappellent les correcteurs du Monde. […] Dans les heures qui suivent, d'autres rédactions font le choix de débattre de l'arbitrage entre Kiev et Kyiv. Jeudi 3 mars, Le Figaro annonce que ses "rédacteurs écriront désormais "Kyiv" pour désigner la capitale du pays, [dans] la bouche d'un Ukrainien (interview ou tribune). Dans les autres cas, nous maintiendrons la graphie française "Kiev". »
« Le choix de Libération ne fait pas que des émules. Sitôt annoncé, il suscite des critiques comme celle d'Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés post-soviétiques et maîtresse de conférences à l'université de Paris X-Nanterre. Pour elle, l'Ukraine est un pays bilingue. Opter pour l'une ou l'autre graphie, explique-t-elle sur Twitter, c'est "souscrire à la lecture promue par le Kremlin d'une rupture entre russophonie et ukrainophonie». François Héran, professeur au collège de France, accuse le quotidien de sortir de son rôle informatif pour faire ce qu'il a coutume de nommer "la police des mots". À Libé, Michel Becquembois encaisse et répond : "C'est aussi le rôle des journaux de faire bouger les lignes. Nous avons imposé la féminisation des fonctions et elles sont entrées dans la langue courante. Écrire, nommer, ça forge un usage. Nous ne disons pas London, Munchen ou Barcelona. Mais nous faisons une exception pour Kyiv, et nous assumons ce geste éminemment politique". »
« Donneur de leçon, Libé ? L'AFP avait décidé en début d'année d'écrire désormais "Kyiv" pour ses articles en anglais, s'alignant sur "des standards internationaux", mais de conserver "Kiev" en français " transcription alors majoritaire dans les médias et en vigueur à l'ONU", expliquait l'agence dans une dépêche le 1er mars. Reste l'imaginaire collectif. Michel Becquembois taquine : "Le Dynamo de Kyiv, ça, c'est sûr, ça prendra jamais !" »
« Comme souvent à Libé, l'émotion est de la partie. […] C'est le premier média français à le faire. Quelques jours plus tôt, le journal danois Jyllands-Posten, avait également fait le choix de Kyiv, comme le rappellent les correcteurs du Monde. […] Dans les heures qui suivent, d'autres rédactions font le choix de débattre de l'arbitrage entre Kiev et Kyiv. Jeudi 3 mars, Le Figaro annonce que ses "rédacteurs écriront désormais "Kyiv" pour désigner la capitale du pays, [dans] la bouche d'un Ukrainien (interview ou tribune). Dans les autres cas, nous maintiendrons la graphie française "Kiev". »
« Le choix de Libération ne fait pas que des émules. Sitôt annoncé, il suscite des critiques comme celle d'Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés post-soviétiques et maîtresse de conférences à l'université de Paris X-Nanterre. Pour elle, l'Ukraine est un pays bilingue. Opter pour l'une ou l'autre graphie, explique-t-elle sur Twitter, c'est "souscrire à la lecture promue par le Kremlin d'une rupture entre russophonie et ukrainophonie». François Héran, professeur au collège de France, accuse le quotidien de sortir de son rôle informatif pour faire ce qu'il a coutume de nommer "la police des mots". À Libé, Michel Becquembois encaisse et répond : "C'est aussi le rôle des journaux de faire bouger les lignes. Nous avons imposé la féminisation des fonctions et elles sont entrées dans la langue courante. Écrire, nommer, ça forge un usage. Nous ne disons pas London, Munchen ou Barcelona. Mais nous faisons une exception pour Kyiv, et nous assumons ce geste éminemment politique". »
« Donneur de leçon, Libé ? L'AFP avait décidé en début d'année d'écrire désormais "Kyiv" pour ses articles en anglais, s'alignant sur "des standards internationaux", mais de conserver "Kiev" en français " transcription alors majoritaire dans les médias et en vigueur à l'ONU", expliquait l'agence dans une dépêche le 1er mars. Reste l'imaginaire collectif. Michel Becquembois taquine : "Le Dynamo de Kyiv, ça, c'est sûr, ça prendra jamais !" »
« France, tout le monde est pour la liberté d'expression. Mais pas sur tous les sujets. […] À l'instar de la laïcité qu'on souhaite rendre plus "inclusive", la liberté d'expression devrait s'assouplir pour ne pas offenser les populations "sensibles". Défendre la liberté d'expression, dans les limites de la loi, c'est la défendre complètement ou pas du tout. »
« Il aura fallu presque quinze jours aux médias pour afficher un soutien unanime à la journaliste Ophélie Meunier, menacée de mort, tout comme le juriste Amine Elbahi, à la suite du reportage de Zone interdite consacré au séparatisme islamiste dans la ville de Roubaix. Les dessinateurs de Charlie Hebdo sont morts pour avoir osé caricaturer le Prophète. Un crime de "blasphème" pour ceux, nombreux, qui avaient pensé qu'ils l'avaient "bien cherché". Désormais, nous sommes passés au stade supérieur : en France, on risque de mourir pour avoir montré la vie d'un quartier gangrené par l'islamisme. Pas de prophète, pas de caricatures, pas de propos insultants. Juste une caméra. »
« Le cas Ophélie Meunier en dit long sur nos abandons, nos résignations, la mollesse de nos convictions. Ce qui embarrassait une partie des médias, qui a tant tardé à réagir, c'était la possible instrumentalisation d'une émission de télévision dans le contexte d'une campagne électorale. Ce qui les inquiétait, c'était de "faire le jeu" des extrêmes, du Rassemblement national, d'Éric Zemmour. On s'affole à l'idée qu'on puisse "stigmatiser" une population. Alors que c'est exactement l'inverse : assimiler tous les musulmans à ces radicaux salafistes, c'est faire de l'amalgame, essentialiser une population et penser en raciste. »
« Couvrir l'information dans certains quartiers en France est devenu dangereux. Se retrouver flanqué en permanence de deux gardes du corps, subir des insultes, des menaces de mort, faire vivre ses proches dans l'angoisse, simplement pour avoir filmé le délire idéologique d'islamistes proposant des poupées voilées sans visage dans des librairies salafistes à Roubaix… Le jeu en vaut-il la chandelle ? risque de se demander plus d'un journaliste. Michaëlle Gagnet, la réalisatrice du Zone interdite consacré à l'islam radical, a d'ailleurs précisé que certains journalistes de la rédaction de M6 avaient refusé d'effectuer ce reportage, "à cause de sa difficulté mais aussi par peur". »
« Être accusé d'"islamophobie", se faire menacer de boycott, de procédure pénale, voir la vie de vos salariés mise en danger, ce qui engage votre responsabilité, voilà qui va faire réfléchir plus d'un patron de médias. […] Des documentaires sur des quartiers sensibles dorment dans les tiroirs de certaines chaînes. "Encore un petit effort et ces sujets deviendront totalement tabous, un angle mort, un problème que plus aucun média n'osera traiter et aborder", déplore Richard Malka, défenseur de Charlie Hebdo, de Mila et désormais d'Ophélie Meunier. Dans son livre Le Droit d'emmerder Dieu (le texte initial de sa plaidoirie au procès Charlie), l'avocat parle de "l'arme de la peur", qui veut "nous faire abandonner un mode de vie construit au fil des siècles". »
« La liberté d'expression en France est en train de devenir un droit qui "ne nous apporte que des ennuis". Si l'autocensure se diffuse comme un poison lent, nous aurons donné aux islamistes la victoire dont ils rêvent : nous soumettre. Par peur, par lâcheté, par paresse. »
« Il aura fallu presque quinze jours aux médias pour afficher un soutien unanime à la journaliste Ophélie Meunier, menacée de mort, tout comme le juriste Amine Elbahi, à la suite du reportage de Zone interdite consacré au séparatisme islamiste dans la ville de Roubaix. Les dessinateurs de Charlie Hebdo sont morts pour avoir osé caricaturer le Prophète. Un crime de "blasphème" pour ceux, nombreux, qui avaient pensé qu'ils l'avaient "bien cherché". Désormais, nous sommes passés au stade supérieur : en France, on risque de mourir pour avoir montré la vie d'un quartier gangrené par l'islamisme. Pas de prophète, pas de caricatures, pas de propos insultants. Juste une caméra. »
« Le cas Ophélie Meunier en dit long sur nos abandons, nos résignations, la mollesse de nos convictions. Ce qui embarrassait une partie des médias, qui a tant tardé à réagir, c'était la possible instrumentalisation d'une émission de télévision dans le contexte d'une campagne électorale. Ce qui les inquiétait, c'était de "faire le jeu" des extrêmes, du Rassemblement national, d'Éric Zemmour. On s'affole à l'idée qu'on puisse "stigmatiser" une population. Alors que c'est exactement l'inverse : assimiler tous les musulmans à ces radicaux salafistes, c'est faire de l'amalgame, essentialiser une population et penser en raciste. »
« Couvrir l'information dans certains quartiers en France est devenu dangereux. Se retrouver flanqué en permanence de deux gardes du corps, subir des insultes, des menaces de mort, faire vivre ses proches dans l'angoisse, simplement pour avoir filmé le délire idéologique d'islamistes proposant des poupées voilées sans visage dans des librairies salafistes à Roubaix… Le jeu en vaut-il la chandelle ? risque de se demander plus d'un journaliste. Michaëlle Gagnet, la réalisatrice du Zone interdite consacré à l'islam radical, a d'ailleurs précisé que certains journalistes de la rédaction de M6 avaient refusé d'effectuer ce reportage, "à cause de sa difficulté mais aussi par peur". »
« Être accusé d'"islamophobie", se faire menacer de boycott, de procédure pénale, voir la vie de vos salariés mise en danger, ce qui engage votre responsabilité, voilà qui va faire réfléchir plus d'un patron de médias. […] Des documentaires sur des quartiers sensibles dorment dans les tiroirs de certaines chaînes. "Encore un petit effort et ces sujets deviendront totalement tabous, un angle mort, un problème que plus aucun média n'osera traiter et aborder", déplore Richard Malka, défenseur de Charlie Hebdo, de Mila et désormais d'Ophélie Meunier. Dans son livre Le Droit d'emmerder Dieu (le texte initial de sa plaidoirie au procès Charlie), l'avocat parle de "l'arme de la peur", qui veut "nous faire abandonner un mode de vie construit au fil des siècles". »
« La liberté d'expression en France est en train de devenir un droit qui "ne nous apporte que des ennuis". Si l'autocensure se diffuse comme un poison lent, nous aurons donné aux islamistes la victoire dont ils rêvent : nous soumettre. Par peur, par lâcheté, par paresse. »
« La chaîne a souligné que "cent soixante-seize salariés travaillent chez RT France, dont plus de cent journalistes, des professionnels titulaires de cartes de presse". Soit un effectif comparable à C-News ou LCI. [….] À cela s'ajoutent soixante-sept salariés (dont vingt-huit intermittents) mis à disposition de l'antenne française par divers prestataires. La technique est sous-traitée à la société Videlio Media. »
« Des journalistes qui sont venus chez RT soit par adhésion idéologique, soit pour ses salaires légèrement au-dessus du marché. Au total, la masse salariale absorbe la moitié du budget de RT France, qui s'élève à 25,6 millions d'euros par an. Soit un budget deux fois moins élevé que C-News ou LCI, et trois fois moins élevé que BFM TV. RT France représente un peu moins de 10 % du budget mondial de RT [….], qui édite au total neuf chaînes en anglais, français, allemand et espagnol. »
« En face, les recettes sont quasi-nulles. Certes, RT France déclare bien un chiffre d'affaires de 26 millions d'euros en 2020, mais il est constitué en quasi-totalité de revente de programmes à la maison-mère moscovite, Ano TV-Novosti. »
« Depuis son lancement, RT France a donc englouti plus de 100 millions d'euros, pour des résultats mitigés. L'audience de la chaîne n'est pas mesurée par Médiamétrie. Mais, de toute façon, sa diffusion reste limitée au fournisseur d'accès Free, aux bouquets Canal Plus et Fransat, aux applications My Canal et Molotov, et aux satellites Astra et Eutelsat. En avril 2018, la présidente Xenia Fedorova avait assuré "être à l'étape finale de notre négociation avec Orange", mais cela n'a jamais abouti. »
« En fait, la chaîne financée par le Kremlin est surtout fière de ses résultats sur le web. Selon le site Social Blade, elle a engrangé 153 millions vues sur YouTube l'an dernier, soit mieux que BFM TV (133 millions). Mais elle affiche seulement 85 millions vues sur Facebook en 2021, contre 591 millions pour BFM TV, selon l'outil de mesure Crowdtangle. Et l'audience de son site web reste très inférieure à celles des autres chaînes d'information françaises. »
« Des journalistes qui sont venus chez RT soit par adhésion idéologique, soit pour ses salaires légèrement au-dessus du marché. Au total, la masse salariale absorbe la moitié du budget de RT France, qui s'élève à 25,6 millions d'euros par an. Soit un budget deux fois moins élevé que C-News ou LCI, et trois fois moins élevé que BFM TV. RT France représente un peu moins de 10 % du budget mondial de RT [….], qui édite au total neuf chaînes en anglais, français, allemand et espagnol. »
« En face, les recettes sont quasi-nulles. Certes, RT France déclare bien un chiffre d'affaires de 26 millions d'euros en 2020, mais il est constitué en quasi-totalité de revente de programmes à la maison-mère moscovite, Ano TV-Novosti. »
« Depuis son lancement, RT France a donc englouti plus de 100 millions d'euros, pour des résultats mitigés. L'audience de la chaîne n'est pas mesurée par Médiamétrie. Mais, de toute façon, sa diffusion reste limitée au fournisseur d'accès Free, aux bouquets Canal Plus et Fransat, aux applications My Canal et Molotov, et aux satellites Astra et Eutelsat. En avril 2018, la présidente Xenia Fedorova avait assuré "être à l'étape finale de notre négociation avec Orange", mais cela n'a jamais abouti. »
« En fait, la chaîne financée par le Kremlin est surtout fière de ses résultats sur le web. Selon le site Social Blade, elle a engrangé 153 millions vues sur YouTube l'an dernier, soit mieux que BFM TV (133 millions). Mais elle affiche seulement 85 millions vues sur Facebook en 2021, contre 591 millions pour BFM TV, selon l'outil de mesure Crowdtangle. Et l'audience de son site web reste très inférieure à celles des autres chaînes d'information françaises. »
« Un étudiant en Lettres a attaqué au couteau plusieurs personnes ce mercredi , à l'université du Mans, faisant quatre blessés. […] Il était 13 h 45, ce mercredi [2 mars 2022], lorsque l'alarme est déclenchée dans cette faculté de la Sarthe. [….] Selon France Bleu, l'homme se présentait comme "le Messie" avec l'intention de "tuer tous ceux qui s'opposent à Macron". Il a été rapidement interpellé par la police. »
Franchement, l'affaire n'aurait-elle pas eu un tout autre retentissement s'il avait prétendu agir au service de Zemmour, par exemple ?
Franchement, l'affaire n'aurait-elle pas eu un tout autre retentissement s'il avait prétendu agir au service de Zemmour, par exemple ?
« Une filiale de l'AFP, Media Services, sera chargée de sélectionner les contenus journalistiques qui figureront sur le fil d'actualité que doit prochainement lancer Facebook en France, a indiqué la direction de l'AFP. [….] "Comme il s'agit d'une prestation à la demande, c'est naturellement Media Services qui a été sollicitée" et non l'AFP elle-même, a poursuivi la direction de l'AFP, en soulignant que cette filiale assurait "depuis plusieurs années l'animation éditoriale de sites comme ceux d'Orange ou de Boursorama". »
Confession édifiante de Céline Pigalle directrice de la rédaction de BFM TV (intervention à l'invitation de Sciences et Médias le 25 janvier 2022 sur le thème "Raconter la science en temps de crise") :
« Quand d'un seul coup la science est un enjeu dans le débat politique, finalement si on reprend un enjeu très basique, très prosaïque, quand Sibeth Ndiaye dit "on ne va pas avoir besoin de masques parce que de toute façon on ne saurait pas comment les porter", on est sur quelque chose de très… mais dans un moment aussi où on vous dit que on est sommes en guerre , et où avec toute la notion de cohésion générale de la société, vous êtes rappelé au fait qu'il ne faut pas trop troubler les gens et finalement même si on a tenté au maximum de s'extraire de tout ça, pas trop aller à rebours de la parole officielle puisque ce serait fragiliser un consensus social. »
« Quand d'un seul coup la science est un enjeu dans le débat politique, finalement si on reprend un enjeu très basique, très prosaïque, quand Sibeth Ndiaye dit "on ne va pas avoir besoin de masques parce que de toute façon on ne saurait pas comment les porter", on est sur quelque chose de très… mais dans un moment aussi où on vous dit que on est sommes en guerre , et où avec toute la notion de cohésion générale de la société, vous êtes rappelé au fait qu'il ne faut pas trop troubler les gens et finalement même si on a tenté au maximum de s'extraire de tout ça, pas trop aller à rebours de la parole officielle puisque ce serait fragiliser un consensus social. »
« Buster AI […], qui développe une solution logicielle de lutte contre la désinformation basée sur des méthodes de deep learning, annonce ce mercredi une levée de fonds de 2 millions d'euros. […] Il s'agit d'un tour de table d'amorçage, effectué auprès de One Ragtime, Takara Capital, et de business angels. […] Sa solution logicielle […] a pour but d'aider les médias, les modérateurs des réseaux sociaux, les plates-formes de diffusion de contenus ou encore le secteur de la finance à accélérer la vérification d'informations en la comparant aux connaissances existantes. […] L'outil est testé depuis 2019 par TF1 et l'AFP. » Dans son chapeau, L'Usine digitale parle d'« une solution basée sur le deep learning pour analyser de grandes quantités de données et déterminer celles qui s'écartent des sources officielles ». Dont acte.
« Sébastien Lecornu écrit à Delphine Ernotte. […] Le ministre des Outre-Mer n'a que peu goûté les choix éditoriaux de l'émission "Regards croisés". Diffusé le 9 décembre dernier sur la chaîne publique Guadeloupe la Première, qui appartient au groupe France Télévisions, le magazine, présenté par Lise Dolmare, s'intéressait aux "effets indésirables de la vaccination" contre le Covid-19. »
« "Doit-on réduire au silence ceux qui disent avoir un autre vécu que le nôtre ? Dans Regards croisés, à cette questions, nous répondons non", lançait, ce jour-là en introduction, Lise Dolmare. Avant de donner la parole à Priscilla Loferne, une personne vaccinée qui depuis sa première injection "traîne une fatigue" comme elle n'en a "jamais connue". "A cause de mes symptômes et de ma fatigue, dorénavant, toute activité est pénible", déplorait-elle, dénonçant "un fossé entre les chiffres et la réalité". Une allégation accréditée par l'avocate Ellen Bessis qui réagissait en duplex. »
« Face à cette [sic] témoin, la journaliste avait pourtant convié le docteur Antoine Talarmin, directeur de l'Institut Pasteur en Guadeloupe parce que, justifiait-elle, "considérer toutes les paroles" est "notre farouche volonté". Si ce dernier a confirmé que "le vaccin anti-Covid, comme tout vaccin ou comme tout médicament, peut présenter des effets secondaires", il a attesté que "l'important en santé publique est de considérer le bénéfice-risque". Le docteur a par ailleurs constaté : "Il semblerait qu'il y ait à peu près 1 pour 1.000 effets secondaires recensés" et que "2 (vaccinés) pour 10 000" ont des effets secondaires graves "sans mortalité pour la plupart". »
Réaction de Sébastien Lecornu : « Aussi bien l'intitulé de l'émission que la composition de plateau, ainsi que les échanges entre les intervenants ont laissé s'installer dans l'opinion l'idée que les vaccins n'étaient pas sûrs, alors que les études scientifiques nous disent l'inverse." »
« Le ministre n'en démord pas : "Ce type de diffusion ne peut qu'alimenter les doutes et je le regrette", écrit […] Sébastien Lecornu. […] Delphine Ernotte a rappelé "vingt mois de sensibilisation quotidienne" aux gestes barrière, à la vaccination, la diffusion de "conférences publiques" sur le sujet, en partenariat avec les instances hospitalières et de gouvernance locale. Par ailleurs, "l'ampleur de la très forte réticence à l'encontre de la vaccination d'une partie de la population, rend impossible le fait de ne lui réserver aucun traitement journalistique", a-t-elle estimé. À l'heure actuelle, moins de 50 % de la population guadeloupéenne de plus de 18 ans est primo-vaccinée. »
« "Doit-on réduire au silence ceux qui disent avoir un autre vécu que le nôtre ? Dans Regards croisés, à cette questions, nous répondons non", lançait, ce jour-là en introduction, Lise Dolmare. Avant de donner la parole à Priscilla Loferne, une personne vaccinée qui depuis sa première injection "traîne une fatigue" comme elle n'en a "jamais connue". "A cause de mes symptômes et de ma fatigue, dorénavant, toute activité est pénible", déplorait-elle, dénonçant "un fossé entre les chiffres et la réalité". Une allégation accréditée par l'avocate Ellen Bessis qui réagissait en duplex. »
« Face à cette [sic] témoin, la journaliste avait pourtant convié le docteur Antoine Talarmin, directeur de l'Institut Pasteur en Guadeloupe parce que, justifiait-elle, "considérer toutes les paroles" est "notre farouche volonté". Si ce dernier a confirmé que "le vaccin anti-Covid, comme tout vaccin ou comme tout médicament, peut présenter des effets secondaires", il a attesté que "l'important en santé publique est de considérer le bénéfice-risque". Le docteur a par ailleurs constaté : "Il semblerait qu'il y ait à peu près 1 pour 1.000 effets secondaires recensés" et que "2 (vaccinés) pour 10 000" ont des effets secondaires graves "sans mortalité pour la plupart". »
Réaction de Sébastien Lecornu : « Aussi bien l'intitulé de l'émission que la composition de plateau, ainsi que les échanges entre les intervenants ont laissé s'installer dans l'opinion l'idée que les vaccins n'étaient pas sûrs, alors que les études scientifiques nous disent l'inverse." »
« Le ministre n'en démord pas : "Ce type de diffusion ne peut qu'alimenter les doutes et je le regrette", écrit […] Sébastien Lecornu. […] Delphine Ernotte a rappelé "vingt mois de sensibilisation quotidienne" aux gestes barrière, à la vaccination, la diffusion de "conférences publiques" sur le sujet, en partenariat avec les instances hospitalières et de gouvernance locale. Par ailleurs, "l'ampleur de la très forte réticence à l'encontre de la vaccination d'une partie de la population, rend impossible le fait de ne lui réserver aucun traitement journalistique", a-t-elle estimé. À l'heure actuelle, moins de 50 % de la population guadeloupéenne de plus de 18 ans est primo-vaccinée. »
« Est-il vrai qu'avoir un logement à "1,3 million d'euros" ne fait pas de vous "un riche", comme le dit Éric Zemmour ? » La question est posée par les "fact-checkers" de France Info. « Non, le possible candidat a tort », rétorque Thomas Pontillon, avec une suffisance particulièrement déplacée, étant donné qu'ici, ce ne sont pas des faits, mais des définitions qui sont en cause. Explication donnée : « Contrairement à ce que dit Éric Zemmour, être propriétaire d'un bien à 1,3 million d'euros, signifie que vous faites partie des 3% des ménages les plus riches, d'après les derniers chiffres de l'Insee, publiés l'été dernier. » Quelle ineptie ! Pas un mot sur la distinction qu'il conviendrait d'établir entre patrimoine et revenus ou niveau de vie, qui est pourtant au cœur de la controverse ! C'est absolument lamentable.