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« Deux associations se sont […] illustrées dans l’indignation surjouée : l’ARAC, l’Association républicaine des anciens combattants, et l’ANACR, l’Association nationale des anciens combattants et ami(e)s de la Résistance, il est vrai, toutes deux très très proches du Parti communiste. »
« On comprendra mieux pourquoi la première "a des peines (sic) à comprendre comment un camp de formation de l’Action française a pu se tenir au château de Fourchaud à Besson, lieu emblématique de la Résistance". En effet, notre mouvement "qui embrigade les jeunes dès 15 ans à l’idéologie fasciste […] a été très actif dans la collaboration avec la Gestapo" (sic). »
« Quant à l’ANACR, sa secrétaire, Hélène Daviet, n’a pas hésité à instrumentaliser l’hommage rendu à Cesset à trois FTPF (Francs-tireurs et partisans français) pour dénoncer l’Action française : "La bête immonde" – encore elle ! – "qui a sévi pendant cinq ans sur notre pays est-elle en train de renaître lorsque l’on apprend que l’Action française, mouvement politique qui s’est rallié à Pétain, très actif dans la collaboration avec la Gestapo, a tenu son camp estival dans l’Allier ? Nous devons cultiver l’esprit de résistance face au danger du totalitarisme." »
« Décidément, la Gestapo est très en vogue chez nos professionnels de l’indignation. Nous qui nous demandions pourquoi Maurras, durant la guerre, avait interdit aux militants d’Action française d’adhérer à la Milice, devenue très vite une police supplétive des Allemands : mais oui, bien sûr, c’était pour qu’ils aillent directement s’engager dans la Gestapo ! Une Gestapo qui vint toutefois arrêter en juin 1944 Maurice Pujo, fondateur de l’AF, et Georges Calzant, un cadre du mouvement, et les envoya à la prison de Montluc en raison de leur hostilité à la politique de collaboration de Laval. »
« On comprendra mieux pourquoi la première "a des peines (sic) à comprendre comment un camp de formation de l’Action française a pu se tenir au château de Fourchaud à Besson, lieu emblématique de la Résistance". En effet, notre mouvement "qui embrigade les jeunes dès 15 ans à l’idéologie fasciste […] a été très actif dans la collaboration avec la Gestapo" (sic). »
« Quant à l’ANACR, sa secrétaire, Hélène Daviet, n’a pas hésité à instrumentaliser l’hommage rendu à Cesset à trois FTPF (Francs-tireurs et partisans français) pour dénoncer l’Action française : "La bête immonde" – encore elle ! – "qui a sévi pendant cinq ans sur notre pays est-elle en train de renaître lorsque l’on apprend que l’Action française, mouvement politique qui s’est rallié à Pétain, très actif dans la collaboration avec la Gestapo, a tenu son camp estival dans l’Allier ? Nous devons cultiver l’esprit de résistance face au danger du totalitarisme." »
« Décidément, la Gestapo est très en vogue chez nos professionnels de l’indignation. Nous qui nous demandions pourquoi Maurras, durant la guerre, avait interdit aux militants d’Action française d’adhérer à la Milice, devenue très vite une police supplétive des Allemands : mais oui, bien sûr, c’était pour qu’ils aillent directement s’engager dans la Gestapo ! Une Gestapo qui vint toutefois arrêter en juin 1944 Maurice Pujo, fondateur de l’AF, et Georges Calzant, un cadre du mouvement, et les envoya à la prison de Montluc en raison de leur hostilité à la politique de collaboration de Laval. »
Ruth Elkrief fait-elle une fois de plus la preuve de sa médiocrité ? Sur France 5, le 3 juin 2023, elle mentionne « Axel Loustau qui a défilé avec l’Action française ». Or, c’est manifestement une infox. Sans doute cette journaliste à la rigueur exemplaire confond-elle la manifestation du 6 mai dernier (les gens en noir, pour faire simple) avec celle du 14 mai n’ayant rien à voir (le défilé traditionnel des royalistes pour al fête de Jeanne d’Arc). Tout ça sur le "service" public évidemment.
« Ringard, le royalisme ? S'il n'était pas rare de croiser des monarchistes au siècle dernier, leur existence aujourd'hui est perçue comme une incongruité par une majorité de Français. Quand ils ne sont pas considérés comme une dangereuse mouvance d'extrême-droite. Pourtant, d'après un sondage BVA paru en 2016, 17 % des Français verraient bien la fonction présidentielle être assurée par un roi. Un chiffre identique à celui d'un autre sondage, datant de 2007, confirmant qu'il existe bien une base royaliste établie et stable. »
De la part d'un quotidien de référence comme Le Monde, on n'attendait bien l'expression d'un minimum de dédain ! François Angelier revient sur l'Histoire de France de Jacques Bainville, à l'occasion d'une réédition chez Tempus.
« Quand on veut peser sur le destin de la France, autant en connaître l'histoire, celle de ses égarements avoués et de ses triomphes supposés. Si les maurrassiens attendirent en vain le "coup de force" qui allait rendre "le pays réel" à ses rois, ils eurent en revanche l'opportunité de s'entendre conter le passé du "récit national" par quelques bardes autorisés. Best-seller paru en 1924 chez Fayard, l'Histoire de France, de Jacques Bainville (1879-1936), spécialiste des affaires étrangères au quotidien L'Action française, en reste le parangon. Loin du tranchant polémique de Maurras (1868-1952) ou de l'euphorie sanguine d'un Léon Daudet (1867-1942), usant d'une clarté de propos apaisée (Michelet, étonnamment, est vanté pour son "impression juste" des faits) et rectiligne, le monarchiste Bainville vulgarise, de roi en crise, de bataille en réforme, la gestation française. Il évoque l'émergence d'une France toujours en chantier, idéale dans son principe et son étendue, terre dont l'avènement est accéléré ou retardé selon que l'heure est à la stricte gestion ou à la démence, aux devoirs du trône ou au règne de la rue. »
« Mais ce qui frappe le plus est bien sa vision du temps historique. Pour lui, "la vie des peuples a comme des lois fixes", des événements archétypaux qui se réactualisent au fil des siècles, l'affaire Dreyfus "répétant" la Réforme, la Fronde ou 1789. Rééditée avec les illustrations de Job (1858-1931), l'Histoire de France, de Bainville, tient aujourd'hui de l'Atlantide et du "lieu de mémoire". »
« Quand on veut peser sur le destin de la France, autant en connaître l'histoire, celle de ses égarements avoués et de ses triomphes supposés. Si les maurrassiens attendirent en vain le "coup de force" qui allait rendre "le pays réel" à ses rois, ils eurent en revanche l'opportunité de s'entendre conter le passé du "récit national" par quelques bardes autorisés. Best-seller paru en 1924 chez Fayard, l'Histoire de France, de Jacques Bainville (1879-1936), spécialiste des affaires étrangères au quotidien L'Action française, en reste le parangon. Loin du tranchant polémique de Maurras (1868-1952) ou de l'euphorie sanguine d'un Léon Daudet (1867-1942), usant d'une clarté de propos apaisée (Michelet, étonnamment, est vanté pour son "impression juste" des faits) et rectiligne, le monarchiste Bainville vulgarise, de roi en crise, de bataille en réforme, la gestation française. Il évoque l'émergence d'une France toujours en chantier, idéale dans son principe et son étendue, terre dont l'avènement est accéléré ou retardé selon que l'heure est à la stricte gestion ou à la démence, aux devoirs du trône ou au règne de la rue. »
« Mais ce qui frappe le plus est bien sa vision du temps historique. Pour lui, "la vie des peuples a comme des lois fixes", des événements archétypaux qui se réactualisent au fil des siècles, l'affaire Dreyfus "répétant" la Réforme, la Fronde ou 1789. Rééditée avec les illustrations de Job (1858-1931), l'Histoire de France, de Bainville, tient aujourd'hui de l'Atlantide et du "lieu de mémoire". »
La Librairie de l'éco est une excellente émission… mais ce passage-là n'en est pas le meilleur exemple. Ne parler de Bainville que pour faire un parallèle avec Zemmour, c'est réducteur. D'autant que le propos est un peu confus.
« Une personne a demandé à la paroisse Saint-Roch de Paris de dire une messe, le 16 novembre dernier à l'intention de Charles Maurras, sans doute pour les soixante-dix ans de sa mort. L'abbé Thierry Laurent, curé de la paroisse, a dit cette messe. »
« Le 10 décembre, une réprimande était adressée à l'abbé Thierry Laurent par Mgr Michel Gueguen, vicaire général. Le prélat acte d'un désaccord : il affirme que cette messe avait "un contenu politique déplacé et provoquant", ce que le curé conteste. Il relève, en outre, que cette messe aurait suscité l'étonnement, voire le scandale, chez des fidèles. »
« Si Charles Maurras a beaucoup péché, comme il est une créature aimée de Dieu, il convient que ses frères en humanité prient beaucoup et sincèrement pour lui. »
« Peut-être s'est-il dit pendant la prédication lors de cette messe quelque chose de scandaleux. Si c'est le cas, c'est pour ces propos scandaleux identifiés comme tels de façon explicite dans des attendus que l'abbé Thierry Laurent pourrait être sanctionné. Il me semble qu'infliger une sanction parce que le défunt aurait l'heur de déplaire à des fidèles ou à l'épiscopat, c'est instituer une discrimination au sein de l'Église. Encore une fois, la gouvernance de l'Église est piètre et pitoyable. Sa cohérence peut elle aussi être battue en brèche : deux mitres pour célébrer les obsèques de Valéry Giscard d'Estaing, n'est-ce pas faire beaucoup d'honneur au responsable de la dépénalisation de l'avortement ? »
« Quant au scandale qui ferait se pâmer d'émotion les hypocrites qui ne sont pas dans l'Église mais tentent de lui dicter son magistère et sa conduite, il me semble opportun de les envoyer gentiment se faire rôtir le fessier, mais non sans leur rappeler que des catholiques prient pour eux et pour leur salut, ainsi que pour les nocifs qui nous imposent de vivre dans ce siècle où toute vie spirituelle est honnie. »
« Le 10 décembre, une réprimande était adressée à l'abbé Thierry Laurent par Mgr Michel Gueguen, vicaire général. Le prélat acte d'un désaccord : il affirme que cette messe avait "un contenu politique déplacé et provoquant", ce que le curé conteste. Il relève, en outre, que cette messe aurait suscité l'étonnement, voire le scandale, chez des fidèles. »
« Si Charles Maurras a beaucoup péché, comme il est une créature aimée de Dieu, il convient que ses frères en humanité prient beaucoup et sincèrement pour lui. »
« Peut-être s'est-il dit pendant la prédication lors de cette messe quelque chose de scandaleux. Si c'est le cas, c'est pour ces propos scandaleux identifiés comme tels de façon explicite dans des attendus que l'abbé Thierry Laurent pourrait être sanctionné. Il me semble qu'infliger une sanction parce que le défunt aurait l'heur de déplaire à des fidèles ou à l'épiscopat, c'est instituer une discrimination au sein de l'Église. Encore une fois, la gouvernance de l'Église est piètre et pitoyable. Sa cohérence peut elle aussi être battue en brèche : deux mitres pour célébrer les obsèques de Valéry Giscard d'Estaing, n'est-ce pas faire beaucoup d'honneur au responsable de la dépénalisation de l'avortement ? »
« Quant au scandale qui ferait se pâmer d'émotion les hypocrites qui ne sont pas dans l'Église mais tentent de lui dicter son magistère et sa conduite, il me semble opportun de les envoyer gentiment se faire rôtir le fessier, mais non sans leur rappeler que des catholiques prient pour eux et pour leur salut, ainsi que pour les nocifs qui nous imposent de vivre dans ce siècle où toute vie spirituelle est honnie. »
« Sciences Po Lyon condamne avec la plus grande fermeté l'intimidation et les violences verbales dont ont été victimes les participant.e.s, les étudiant.e.s de Volonterre ainsi que leurs invités, Julien Bayou et des membres de Youth for Climate Lyon. »
Jacques Bainville ? « C'est un véritable intellectuel de son temps. À sa mort en 1936, un an après son élection à l'Académie française, rares sont les bibliothèques où il ne figure pas. » Cela commence sans malveillance. « Mais quel rapport avec des "prophéties" ? Elles ne viennent finalement que d'une seule œuvre, Les Conséquences politiques de la paix, parue en 1920. » Cette fois, le ton est donné ! « Ce livre lui donne un crédit incroyable encore jusqu'à maintenant. Finalement, ce crédit rejaillit sur toute son œuvre. » Ce que regrettent manifestement Louis Garrande et Frédéric Potier, les collaborateurs de la Fondation Jean Jaurès.
En effet, de leur point de vue : « Le reste de l'œuvre de Jacques Bainville – pour ce qui relève de ses ouvrages sur l'histoire de France, qui sont les plus vendus encore aujourd'hui – est à prendre avec des pincettes. Déjà en 1929, concernant son Histoire de France, Jean-Rémy Palanque écrivait que "les idées historiques de M. Bainville sont des idées politiques." Mais la chose politique travestie en histoire est dangereuse, car seul l'œil de l'initié peut la démasquer. » Incontestablement, Bainville mettait les faits en perspective, et son regard sur l'histoire est indissociable de ses convictions politiques. Implicitement, cependant les auteurs semblent considérer qu'ils existe, à l'opposé, des historiens qui aborderaient leur matière avec une objectivité absolue, comme des mathématiciens maniant des chiffres… Naïveté, mauvaise foi ?
« Bainville n'a pas la réputation d'un personnage particulièrement sulfureux. […] L'école de la droite contemporaine met en avant la singularité de l'intellectuel au sein de l'Action française et le fait qu'il n'était pas antisémite. On peut noter que cette réception contemporaine de Jacques Bainville est passée par quelques filtres. Tout d'abord, la défense de Jacques Bainville quant à son antisémitisme est précaire : rien ne permet de dire qu'il ne l'était pas. » Lire une chose pareille, sur le site d'une institution qui s'honore de lutter contre le conspirationnisme, c'est ahurissant ! Inversion de la charge de la preuve. Procédé typiquement complotiste. Comme s'il était possible de démontrer qu'un individu n'a jamais pensé ceci ou cela….
La preuve de son antisémitisme, susceptible de le rendre infréquentable, on prétend malgré tout nous l'apporter juste après, à la faveur d'un numéro d'équilibriste dont la répétition suffirait à discréditer nombre de personnalités : « En revanche, certains de ses mots nous permettent de penser qu'il pouvait l'être. Dans Le Vieil Utopiste, paru en 1927, Jacques Bainville écrit à propos de l'écrivain allemand Heinrich Heine que son style est teinté par "la grande impureté de son sang, c'est la névrose juive qui fait de Henri Heine un poète malsain, un poète à déconseiller et à éviter". Dans l'absolu de l'antisémitisme (on l'est ou on ne l'est pas), ça n'a pas de sens de dire que Bainville était moins antisémite que Maurras, même si l'on peut dire qu'ils ne l'exprimaient pas avec la même virulence. Certes, ce n'est pas une dominante de son œuvre comme dans celle de Maurras, mais présenter Jacques Bainville comme un non-antisémite avéré est, sauf preuve du contraire, un mensonge. »
La suite cherche à mettre en cohérence des constats épars. Ce qui reflète surtout les préoccupatiosn des auteurs, avec l'importance qu'ils accordent aux propos de Zemmour sur Pétain, et leur volonté d'y déceler une sorte de sens caché. De quoi faire écho, à nouveau, aux mentalités complotistes ? « Il est intéressant de relever un lien entre les thèses politiques défendues par Jacques Bainville et celles défendues par Éric Zemmour. Le royaliste souhaite un retour à la royauté car l'Action française juge que la bonne tenue de la France est liée à un pouvoir fort, continu […], central, incarné par la personne du roi. […] Zemmour partage cette vision des choses. […] Aussi, lorsqu'il défend la mémoire de Pétain, d'une façon ou d'une autre, il défend la figure qui, pour les royalistes de la collaboration, est celle d'un Pétain presque royal. »
Enfin, le dernier point abordé traduit une incompréhension de ce que sont la démocratie et la monarchie aux yeux de l'AF (à tort ou à raison, là n'est pas la question) : « L'Action française sait pertinemment qu'au XXe siècle, un retour à la monarchie d'Ancien Régime serait difficile à instaurer. En revanche, un régime présidentiel autoritaire, non élu et sans contre-pouvoirs serait une forme de monarchie contemporaine. D'un point de vue philosophique et politique, Zemmour partage cette vision puisqu'il refuse la recherche du consensus démocratique et qu'il veut gouverner uniquement pour sa majorité. » Par définition, la démocratie n'est-elle pas censée conférer le pouvoir à la majorité ? De plus, pour ses détracteurs, du moins prou ses détracteurs d'AF, il existe un bien commun qui transcende les intérêts particuliers, et qui ne saurait être identifié à la faveur d'un vote majoritaire ; c'est parce que la monarchie est censée mieux le servir qu'elle est plébiscitée.
Terminons avec la conclusion, sans commentaire, simplement pour mémoire : « Finalement, force est de constater que Zemmour fait référence à Bainville comme à un modèle à suivre. Néanmoins, il semble pertinent de se poser la question : quel modèle ? Celui d'un journaliste mort il y a quatre-vingts ans, historien douteux, antisémite discret. La réception contemporaine de Bainville tend à aseptiser sa mémoire sulfureuse pour n'en garder que cet adage : en 1919, Bainville avait raison. Il a tout prévu, rien n'a été fait (pas même par l'Action française), la guerre a eu lieu et on oublie la collaboration enthousiasmée de Charles Maurras. Zemmour, en s'identifiant à Bainville, fait deux choses : il s'arroge le crédit de celui qui a prédit dans une seule de ses œuvres la Seconde Guerre mondiale, mettant tout le reste de son œuvre sur le même plan ; ensuite, il se présente comme un prophète du déclin de la France, comparant ce déclin supposé au drame humain, réel, dramatique, qu'a été la Seconde Guerre mondiale. »
En effet, de leur point de vue : « Le reste de l'œuvre de Jacques Bainville – pour ce qui relève de ses ouvrages sur l'histoire de France, qui sont les plus vendus encore aujourd'hui – est à prendre avec des pincettes. Déjà en 1929, concernant son Histoire de France, Jean-Rémy Palanque écrivait que "les idées historiques de M. Bainville sont des idées politiques." Mais la chose politique travestie en histoire est dangereuse, car seul l'œil de l'initié peut la démasquer. » Incontestablement, Bainville mettait les faits en perspective, et son regard sur l'histoire est indissociable de ses convictions politiques. Implicitement, cependant les auteurs semblent considérer qu'ils existe, à l'opposé, des historiens qui aborderaient leur matière avec une objectivité absolue, comme des mathématiciens maniant des chiffres… Naïveté, mauvaise foi ?
« Bainville n'a pas la réputation d'un personnage particulièrement sulfureux. […] L'école de la droite contemporaine met en avant la singularité de l'intellectuel au sein de l'Action française et le fait qu'il n'était pas antisémite. On peut noter que cette réception contemporaine de Jacques Bainville est passée par quelques filtres. Tout d'abord, la défense de Jacques Bainville quant à son antisémitisme est précaire : rien ne permet de dire qu'il ne l'était pas. » Lire une chose pareille, sur le site d'une institution qui s'honore de lutter contre le conspirationnisme, c'est ahurissant ! Inversion de la charge de la preuve. Procédé typiquement complotiste. Comme s'il était possible de démontrer qu'un individu n'a jamais pensé ceci ou cela….
La preuve de son antisémitisme, susceptible de le rendre infréquentable, on prétend malgré tout nous l'apporter juste après, à la faveur d'un numéro d'équilibriste dont la répétition suffirait à discréditer nombre de personnalités : « En revanche, certains de ses mots nous permettent de penser qu'il pouvait l'être. Dans Le Vieil Utopiste, paru en 1927, Jacques Bainville écrit à propos de l'écrivain allemand Heinrich Heine que son style est teinté par "la grande impureté de son sang, c'est la névrose juive qui fait de Henri Heine un poète malsain, un poète à déconseiller et à éviter". Dans l'absolu de l'antisémitisme (on l'est ou on ne l'est pas), ça n'a pas de sens de dire que Bainville était moins antisémite que Maurras, même si l'on peut dire qu'ils ne l'exprimaient pas avec la même virulence. Certes, ce n'est pas une dominante de son œuvre comme dans celle de Maurras, mais présenter Jacques Bainville comme un non-antisémite avéré est, sauf preuve du contraire, un mensonge. »
La suite cherche à mettre en cohérence des constats épars. Ce qui reflète surtout les préoccupatiosn des auteurs, avec l'importance qu'ils accordent aux propos de Zemmour sur Pétain, et leur volonté d'y déceler une sorte de sens caché. De quoi faire écho, à nouveau, aux mentalités complotistes ? « Il est intéressant de relever un lien entre les thèses politiques défendues par Jacques Bainville et celles défendues par Éric Zemmour. Le royaliste souhaite un retour à la royauté car l'Action française juge que la bonne tenue de la France est liée à un pouvoir fort, continu […], central, incarné par la personne du roi. […] Zemmour partage cette vision des choses. […] Aussi, lorsqu'il défend la mémoire de Pétain, d'une façon ou d'une autre, il défend la figure qui, pour les royalistes de la collaboration, est celle d'un Pétain presque royal. »
Enfin, le dernier point abordé traduit une incompréhension de ce que sont la démocratie et la monarchie aux yeux de l'AF (à tort ou à raison, là n'est pas la question) : « L'Action française sait pertinemment qu'au XXe siècle, un retour à la monarchie d'Ancien Régime serait difficile à instaurer. En revanche, un régime présidentiel autoritaire, non élu et sans contre-pouvoirs serait une forme de monarchie contemporaine. D'un point de vue philosophique et politique, Zemmour partage cette vision puisqu'il refuse la recherche du consensus démocratique et qu'il veut gouverner uniquement pour sa majorité. » Par définition, la démocratie n'est-elle pas censée conférer le pouvoir à la majorité ? De plus, pour ses détracteurs, du moins prou ses détracteurs d'AF, il existe un bien commun qui transcende les intérêts particuliers, et qui ne saurait être identifié à la faveur d'un vote majoritaire ; c'est parce que la monarchie est censée mieux le servir qu'elle est plébiscitée.
Terminons avec la conclusion, sans commentaire, simplement pour mémoire : « Finalement, force est de constater que Zemmour fait référence à Bainville comme à un modèle à suivre. Néanmoins, il semble pertinent de se poser la question : quel modèle ? Celui d'un journaliste mort il y a quatre-vingts ans, historien douteux, antisémite discret. La réception contemporaine de Bainville tend à aseptiser sa mémoire sulfureuse pour n'en garder que cet adage : en 1919, Bainville avait raison. Il a tout prévu, rien n'a été fait (pas même par l'Action française), la guerre a eu lieu et on oublie la collaboration enthousiasmée de Charles Maurras. Zemmour, en s'identifiant à Bainville, fait deux choses : il s'arroge le crédit de celui qui a prédit dans une seule de ses œuvres la Seconde Guerre mondiale, mettant tout le reste de son œuvre sur le même plan ; ensuite, il se présente comme un prophète du déclin de la France, comparant ce déclin supposé au drame humain, réel, dramatique, qu'a été la Seconde Guerre mondiale. »
Le Parisien voit d'un mauvais œil le renouveau royaliste à l'œuvre dans l'Oise. Pressé de réagir, interrogé sur l'Action française, Philippe Marini, maire de Compiègne, tient le discours qui devrait être celui de n'importe quel responsable politique : « Je n'ai pas de censure à exercer si ce groupe est dans le cadre légal, balaye l'élu. Je ne surveille pas plus cette association que les opposants à la chasse à courre. Cela fait partie du pluralisme, je ne suis pas le directeur des renseignements généraux. »
« Sur un tempo de Partenaire particulier, Rex Appeal propose […] une interprétation dynamique de La Royale, chant des Camelots du Roi écrit au début des années vingt par Maxime Brienne. Ça décoiffe certainement à la fin du banquet royaliste traditionnel mais il faut savoir en sourire. »
Extrait d'un entretien avec Olivier Dard, où sont également cités le colonel Rémy et Pierre de Bénouville.
Salazar a-t-il été formé à l'école de Maurras ? La question lui a été posée. « Salazar n'esquive pas mais précise les choses : "J'ai lu les livres politiques de Maurras ; ils séduisent par la clarté, par la logique de la construction… si on en admet les prémices. Mais entre les admirateurs inconditionnels du doctrinaire français et moi, il y a une différence, disons d'attitude, qui a une influence dominante dans le champ de l'action." En réalité, Salazar ne partage pas le primat maurrassien du "politique d'abord". Salazar explique ainsi que Maurras lui a permis de rééquilibrer la place du facteur politique dans sa réflexion générale. Il admet que "la politique a sa place, remplit sa fonction", ajoutant même : "Sans elle il n'y aurait pas de Dictature et sans doute je ne serais pas ici… ".
Mais c'est pour souligner immédiatement que "la vie d'un pays est plus complexe, plus large, échappe plus aux organes et à l'action du pouvoir que beaucoup ne pourraient le croire". Salazar en réalité, tout en étant antidémocrate, refuse de considérer que l'histoire se décide uniquement par en haut : "L'histoire d'une nation n'est pas seulement l'histoire de ses conquérants, de ses grands rois ; elle est, surtout, la résultante du travail que le milieu impose aux hommes, et des qualités et défauts des hommes qui y vivent." Ces réserves effectuées, Salazar fut toute sa vie de dirigeant en contact avec les maurrassiens français qui, à l'instar d'Henri Massis, vinrent le visiter à différentes reprises et lui dire toute leur admiration pour lui et son régime. Car si Salazar a été marqué par Maurras, ce dernier l'a été tout autant, dédicaçant ainsi son recueil de poésie la Balance intérieure à celui qui "a rendu à l'autorité le visage le plus humain des visages". »
Salazar a-t-il été formé à l'école de Maurras ? La question lui a été posée. « Salazar n'esquive pas mais précise les choses : "J'ai lu les livres politiques de Maurras ; ils séduisent par la clarté, par la logique de la construction… si on en admet les prémices. Mais entre les admirateurs inconditionnels du doctrinaire français et moi, il y a une différence, disons d'attitude, qui a une influence dominante dans le champ de l'action." En réalité, Salazar ne partage pas le primat maurrassien du "politique d'abord". Salazar explique ainsi que Maurras lui a permis de rééquilibrer la place du facteur politique dans sa réflexion générale. Il admet que "la politique a sa place, remplit sa fonction", ajoutant même : "Sans elle il n'y aurait pas de Dictature et sans doute je ne serais pas ici… ".
Mais c'est pour souligner immédiatement que "la vie d'un pays est plus complexe, plus large, échappe plus aux organes et à l'action du pouvoir que beaucoup ne pourraient le croire". Salazar en réalité, tout en étant antidémocrate, refuse de considérer que l'histoire se décide uniquement par en haut : "L'histoire d'une nation n'est pas seulement l'histoire de ses conquérants, de ses grands rois ; elle est, surtout, la résultante du travail que le milieu impose aux hommes, et des qualités et défauts des hommes qui y vivent." Ces réserves effectuées, Salazar fut toute sa vie de dirigeant en contact avec les maurrassiens français qui, à l'instar d'Henri Massis, vinrent le visiter à différentes reprises et lui dire toute leur admiration pour lui et son régime. Car si Salazar a été marqué par Maurras, ce dernier l'a été tout autant, dédicaçant ainsi son recueil de poésie la Balance intérieure à celui qui "a rendu à l'autorité le visage le plus humain des visages". »
« Même lors des grandes épidémies (notamment variole au IIe siècle, lèpre au Moyen Âge, peste au XIVe siècle, syphilis au XVe, fièvre jaune au XVIIe, choléra au XIXe…) le confinement fut ciblé. […] Ce qui est hallucinant et nouveau est la politique de confinement global ! […] Concernant les masques : Ils existent depuis le XVIIe siècle ! […] Que nous reste-t-il pour le Covid-19 qui soit différent des siècles précédents ? Les tests et le tracking ? Ce tracking rappelle les fameuses crécelles utilisées par les lépreux que l’on confinait mais qui pouvait exceptionnellement se déplacer dès lors qu’ils agitaient une crécelle pour signaler leur venue. L’application tracking n’est donc qu’une crécelle connectée ! Le diagnostic de la lèpre dès lors qu’elle en était au stade des lésions était simple mais qu’en est-il du diagnostic du COVID 19 ? »
« Il est assez incompréhensible à nous autres béotiens de constater les décisions prises par nos éminents "experts". Le Pr Raoult et son équipe proposent un traitement en début des symptômes : il est autorisé en phase critique à l’hôpital ; nous aurions pu pratiquer un confinement ciblé : tout le monde est confiné ; nous aurions pu avoir des masques : nous n’en avons pas ; nous pourrions utiliser les laboratoires vétérinaires pour les tests PCR : ils attendent toujours l’autorisation de la technostructure… »
« Il est assez incompréhensible à nous autres béotiens de constater les décisions prises par nos éminents "experts". Le Pr Raoult et son équipe proposent un traitement en début des symptômes : il est autorisé en phase critique à l’hôpital ; nous aurions pu pratiquer un confinement ciblé : tout le monde est confiné ; nous aurions pu avoir des masques : nous n’en avons pas ; nous pourrions utiliser les laboratoires vétérinaires pour les tests PCR : ils attendent toujours l’autorisation de la technostructure… »