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« Le rôle de catalyseur de violence des réseaux sociaux "alternatifs" prisés par l'extrême droite, comme Gab et Parler, est souvent mis en avant pour justifier toujours plus de censure des propos haineux et plus généralement fanatiques dans le monde numérique. »
« Or, si de telles mesures peuvent tomber à première vue sous le sens, une étude sortie mi-décembre en prouve une nouvelle fois tout le caractère contre-productif: censurer les extrémistes ne les assagit pas. Au contraire, cela les incite à créer des communautés toujours plus soudées et moralement homogènes qui, parce qu'elles ne rencontrent aucune contradiction ni aucun contrôle social d'aucune sorte, s'enkystent et filent tout droit vers le pire. »
« Publié dans la revue Social Psychological and Personality Science et mené par des chercheurs en psychologie, informatique et neurosciences de l'université de Californie du Sud, dirigés par le psychologue social Mohammad Atari, ce travail se fonde notamment sur l'analyse de dizaines de millions de messages postés sur le réseau Gab – tristement célèbre, entre autres, pour avoir abrité le profil de Robert Bowers avant qu'il n'ouvre le feu en 2018 dans une synagogue de Pittsburgh et commette le plus grand massacre de juifs de toute l'histoire des États-Unis. »
« L'article d'Atari et de ses collègues passe également au crible plus de 900 000 messages d'un forum d'incels, cette idéologie d'exclus du marché sexuel unis dans leur misogynie et à laquelle on doit là encore plusieurs attaques meurtrières depuis le milieu des années 2010. Représentant un échantillon de 34.165 internautes, cette seconde analyse confirme les effets délétères de la "convergence morale" qui s'exprime dans les "chambres d'écho" où s'amassent les exclus des plateformes dominantes, et où biais tribaux et mentalité d'assiégé se retrouvent en roue libre. »
« L'étude conclut que plus les opinions sont à l'unisson dans un groupe, plus ses membres sont prompts à la violence contre tous ceux qu'ils estiment être des "étrangers". »
« Or, si de telles mesures peuvent tomber à première vue sous le sens, une étude sortie mi-décembre en prouve une nouvelle fois tout le caractère contre-productif: censurer les extrémistes ne les assagit pas. Au contraire, cela les incite à créer des communautés toujours plus soudées et moralement homogènes qui, parce qu'elles ne rencontrent aucune contradiction ni aucun contrôle social d'aucune sorte, s'enkystent et filent tout droit vers le pire. »
« Publié dans la revue Social Psychological and Personality Science et mené par des chercheurs en psychologie, informatique et neurosciences de l'université de Californie du Sud, dirigés par le psychologue social Mohammad Atari, ce travail se fonde notamment sur l'analyse de dizaines de millions de messages postés sur le réseau Gab – tristement célèbre, entre autres, pour avoir abrité le profil de Robert Bowers avant qu'il n'ouvre le feu en 2018 dans une synagogue de Pittsburgh et commette le plus grand massacre de juifs de toute l'histoire des États-Unis. »
« L'article d'Atari et de ses collègues passe également au crible plus de 900 000 messages d'un forum d'incels, cette idéologie d'exclus du marché sexuel unis dans leur misogynie et à laquelle on doit là encore plusieurs attaques meurtrières depuis le milieu des années 2010. Représentant un échantillon de 34.165 internautes, cette seconde analyse confirme les effets délétères de la "convergence morale" qui s'exprime dans les "chambres d'écho" où s'amassent les exclus des plateformes dominantes, et où biais tribaux et mentalité d'assiégé se retrouvent en roue libre. »
« L'étude conclut que plus les opinions sont à l'unisson dans un groupe, plus ses membres sont prompts à la violence contre tous ceux qu'ils estiment être des "étrangers". »
« Une filiale de l'AFP, Media Services, sera chargée de sélectionner les contenus journalistiques qui figureront sur le fil d'actualité que doit prochainement lancer Facebook en France, a indiqué la direction de l'AFP. [….] "Comme il s'agit d'une prestation à la demande, c'est naturellement Media Services qui a été sollicitée" et non l'AFP elle-même, a poursuivi la direction de l'AFP, en soulignant que cette filiale assurait "depuis plusieurs années l'animation éditoriale de sites comme ceux d'Orange ou de Boursorama". »
« Vous nous interrogez sur la suppression par YouTube d'une vidéo postée par le député La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud, et intitulée "Non au pass vaccinal !" Un contenu mis en ligne le 3 janvier [2022], jour d'ouverture des débats à l'Assemblée nationale du dernier projet de loi sur la gestion de la crise sanitaire qui prévoit l'instauration du pass vaccinal. »
« Cette vidéo présente les deux minutes d'intervention de Bastien Lachaud dans l'hémicycle ce jour-là, au cours desquelles il s'est fermement opposé au pass vaccinal et à la politique sanitaire du Gouvernement. Disponible sur ses comptes Facebook et Twitter, elle a également été publiée sur le site qu'il tient en tant que député, où elle est hébergée via Youtube, la plate-forme de vidéos appartenant à Google. Or, samedi, l'élu LFI a reçu un message de l'équipe de modération de l'entreprise l'informant de la suppression de sa vidéo. »
« Finalement, le contenu est revenu en ligne dimanche. […] Contactée, l'équipe de Youtube France explique qu'"il arrive malheureusement de faire parfois des erreurs" et insiste sur le "défi technologique immense" que représente la modération "avec plus de cinq cents heures de vidéos mises en ligne chaque minute". "Les titulaires d'une chaîne Youtube ont la possibilité de faire appel de la décision de nos équipes de modération. Si un contenu a été supprimé par erreur, il est immédiatement remis en ligne." »
« Invité à donner plus de précisions sur le cas de Bastien Lachaud, Youtube répond que les cas individuels ne sont pas commentés, et renvoie à deux règlements : celui concernant les informations médicales incorrectes sur le Covid-19, qui bannit les contenus contredisant les informations "des autorités sanitaires locales ou de l'Organisation mondiale de la Santé", ainsi que le règlement complet de la communauté Youtube, qui détaille les principes de base à respecter sur la plateforme. "C'est sur cette base que nous supprimons les contenus qui enfreignent nos règlements", indique l'équipe française de l'entreprise. »
Ci-dessous, la retranscription de l'intervention (temporairement) censurée :
« Le pass sanitaire est une passoire sanitaire. Le pass vaccinal ne sera pas plus efficace. Malgré l'instauration de ce pass, on enregistre des centaines de milliers de contaminations quotidiennes. La preuve de l'inefficacité de cette mesure sur le contrôle de l'épidémie est établie par les faits. La réduction des libertés publiques ne permettra pas de contrôler l'épidémie, elle permettra seulement de renforcer encore un peu plus l'autoritarisme, la société du contrôle permanent. Et comme toujours, la restriction des libertés risque de perdurer. Vous avez été incapables d'organiser la société pour faire face à l'épidémie, vous avez fermé des lits d'hôpitaux, vous n'avez pas su organiser ni les masques, ni les tests, ni les vaccins, ni des protocoles sanitaires cohérents, notamment à l'école. Vous avez passé votre temps soit à mentir de façon éhontée aux Français soit à dénigrer et stigmatiser ceux qui vous le faisaient remarquer comme vous venez de le faire à l'instant. Vous voulez rendre les personnes responsables de leur maladie pour mieux vous dédouaner de votre écrasante responsabilité. Vous voulez contraindre les gens à se faire vacciner, au lieu de vous demander pourquoi, après avoir autant menti, vous n'êtes plus convaincants. Vous voulez instaurer une obligation vaccinale sans le dire. Alors oui, bien sûr, le vaccin est utile pour lutter contre la pandémie, pour protéger et prévenir les formes graves de la maladie. Cependant, le vaccin n'empêche pas la transmission et la circulation du virus. Malgré cela, vous misez tout sur le vaccin alors que celui-ci doit être un élément parmi d'autres dans une stratégie globale de réponse à l'épidémie. Sauf que, à partir du moment où il existe, vous estimez qu'il n'est plus nécessaire de rien faire : ni soutenir l'hôpital public et ses personnels exténués par deux ans de pandémie ni engager la constitution d'un pôle public du médicament, encore moins agir pour lever les brevets sur les vaccins, et surtout pas lutter contre les causes de l'apparition des pandémies. Votre pass vaccinal n'apporte aucune réponse à ces questions, et c'est pourquoi nous demandons sa suppression. »
« Cette vidéo présente les deux minutes d'intervention de Bastien Lachaud dans l'hémicycle ce jour-là, au cours desquelles il s'est fermement opposé au pass vaccinal et à la politique sanitaire du Gouvernement. Disponible sur ses comptes Facebook et Twitter, elle a également été publiée sur le site qu'il tient en tant que député, où elle est hébergée via Youtube, la plate-forme de vidéos appartenant à Google. Or, samedi, l'élu LFI a reçu un message de l'équipe de modération de l'entreprise l'informant de la suppression de sa vidéo. »
« Finalement, le contenu est revenu en ligne dimanche. […] Contactée, l'équipe de Youtube France explique qu'"il arrive malheureusement de faire parfois des erreurs" et insiste sur le "défi technologique immense" que représente la modération "avec plus de cinq cents heures de vidéos mises en ligne chaque minute". "Les titulaires d'une chaîne Youtube ont la possibilité de faire appel de la décision de nos équipes de modération. Si un contenu a été supprimé par erreur, il est immédiatement remis en ligne." »
« Invité à donner plus de précisions sur le cas de Bastien Lachaud, Youtube répond que les cas individuels ne sont pas commentés, et renvoie à deux règlements : celui concernant les informations médicales incorrectes sur le Covid-19, qui bannit les contenus contredisant les informations "des autorités sanitaires locales ou de l'Organisation mondiale de la Santé", ainsi que le règlement complet de la communauté Youtube, qui détaille les principes de base à respecter sur la plateforme. "C'est sur cette base que nous supprimons les contenus qui enfreignent nos règlements", indique l'équipe française de l'entreprise. »
Ci-dessous, la retranscription de l'intervention (temporairement) censurée :
« Le pass sanitaire est une passoire sanitaire. Le pass vaccinal ne sera pas plus efficace. Malgré l'instauration de ce pass, on enregistre des centaines de milliers de contaminations quotidiennes. La preuve de l'inefficacité de cette mesure sur le contrôle de l'épidémie est établie par les faits. La réduction des libertés publiques ne permettra pas de contrôler l'épidémie, elle permettra seulement de renforcer encore un peu plus l'autoritarisme, la société du contrôle permanent. Et comme toujours, la restriction des libertés risque de perdurer. Vous avez été incapables d'organiser la société pour faire face à l'épidémie, vous avez fermé des lits d'hôpitaux, vous n'avez pas su organiser ni les masques, ni les tests, ni les vaccins, ni des protocoles sanitaires cohérents, notamment à l'école. Vous avez passé votre temps soit à mentir de façon éhontée aux Français soit à dénigrer et stigmatiser ceux qui vous le faisaient remarquer comme vous venez de le faire à l'instant. Vous voulez rendre les personnes responsables de leur maladie pour mieux vous dédouaner de votre écrasante responsabilité. Vous voulez contraindre les gens à se faire vacciner, au lieu de vous demander pourquoi, après avoir autant menti, vous n'êtes plus convaincants. Vous voulez instaurer une obligation vaccinale sans le dire. Alors oui, bien sûr, le vaccin est utile pour lutter contre la pandémie, pour protéger et prévenir les formes graves de la maladie. Cependant, le vaccin n'empêche pas la transmission et la circulation du virus. Malgré cela, vous misez tout sur le vaccin alors que celui-ci doit être un élément parmi d'autres dans une stratégie globale de réponse à l'épidémie. Sauf que, à partir du moment où il existe, vous estimez qu'il n'est plus nécessaire de rien faire : ni soutenir l'hôpital public et ses personnels exténués par deux ans de pandémie ni engager la constitution d'un pôle public du médicament, encore moins agir pour lever les brevets sur les vaccins, et surtout pas lutter contre les causes de l'apparition des pandémies. Votre pass vaccinal n'apporte aucune réponse à ces questions, et c'est pourquoi nous demandons sa suppression. »
« "Même si nous dépensions tout notre argent dans la prévention, cela n'empêcherait quand même pas les gens de voir des choses qu'ils n'aiment pas. Cela n'éliminerait pas toutes les possibilités que les gens ont d'utiliser la plateforme de manière mal intentionnée". La phrase vient d'Andrew Bosworth, le vice-président de Facebook en charge de la réalité virtuelle, qui prendra en janvier le poste de CTO de Meta, la maison-mère de Facebook. »
« Le futur chief technology officier du réseau social était interviewé par Ina Fried, une journaliste d'Axios, qui lui demandait ce que Facebook pourrait faire de plus pour diminuer ses "effets néfastes". Et la réponse du futur chef de toute la technologie de la plateforme à de quoi laisser perplexe. »
« "Ce sont les individus qui choisissent ou non de croire aux posts qu'ils voient sur la plateforme, ce sont eux qui choisissent de partager ou non certains contenus, et jamais je ne me permettrais de dire qu'ils n'ont pas le droit de le faire parce que je ne suis pas d'accord avec ce qu'ils disent", explique-t-il. »
« "Si votre démocratie ne peut pas tolérer les discours de certaines personnes, alors je ne suis pas sûr de quel genre de démocratie il s'agit", a continué Andrew Bosworth lorsque la journaliste lui a demandé ce qu'il pensait du danger des fake news pour la démocratie. "Je comprends que les discours de ces gens peuvent être dangereux, je le comprends vraiment, mais fondamentalement nous sommes une technologie démocratique, et je crois que nous pouvons donner accès à plus d'informations aux utilisateurs, et permettre à tout le monde de se connecter avec d'autres, et il ne faut pas donner cette opportunité seulement à un petit groupe, à une élite. Je suis fier des outils que nous avons construits". »
« "Notre capacité à savoir ce qui est de la désinformation est en elle-même à remettre en question, donc je ne suis vraiment pas pour dire que nous possédons assez de connaissances et de légitimité à décider ce qu'un autre humain devrait dire, ou non, et qui il devrait écouter", conclut le futur-CTO, en contradiction avec le principe-mêmes des règles d'une plateforme de la tech, qui fait, jour après jour, des choix de modération en accord ou non avec ses règles d'utilisation. »
« Le futur chief technology officier du réseau social était interviewé par Ina Fried, une journaliste d'Axios, qui lui demandait ce que Facebook pourrait faire de plus pour diminuer ses "effets néfastes". Et la réponse du futur chef de toute la technologie de la plateforme à de quoi laisser perplexe. »
« "Ce sont les individus qui choisissent ou non de croire aux posts qu'ils voient sur la plateforme, ce sont eux qui choisissent de partager ou non certains contenus, et jamais je ne me permettrais de dire qu'ils n'ont pas le droit de le faire parce que je ne suis pas d'accord avec ce qu'ils disent", explique-t-il. »
« "Si votre démocratie ne peut pas tolérer les discours de certaines personnes, alors je ne suis pas sûr de quel genre de démocratie il s'agit", a continué Andrew Bosworth lorsque la journaliste lui a demandé ce qu'il pensait du danger des fake news pour la démocratie. "Je comprends que les discours de ces gens peuvent être dangereux, je le comprends vraiment, mais fondamentalement nous sommes une technologie démocratique, et je crois que nous pouvons donner accès à plus d'informations aux utilisateurs, et permettre à tout le monde de se connecter avec d'autres, et il ne faut pas donner cette opportunité seulement à un petit groupe, à une élite. Je suis fier des outils que nous avons construits". »
« "Notre capacité à savoir ce qui est de la désinformation est en elle-même à remettre en question, donc je ne suis vraiment pas pour dire que nous possédons assez de connaissances et de légitimité à décider ce qu'un autre humain devrait dire, ou non, et qui il devrait écouter", conclut le futur-CTO, en contradiction avec le principe-mêmes des règles d'une plateforme de la tech, qui fait, jour après jour, des choix de modération en accord ou non avec ses règles d'utilisation. »
« Le président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, s'est dit opposé lundi [8 novembre 2021] à une régulation des réseaux sociaux. […] "Je crois qu'il faut faire attention à ce qu'il n'y ait pas de régulation, que l'on fasse confiance au citoyen et que l'on s'auto-contrôle", a déclaré le dirigeant de gauche lors de sa conférence de presse quotidienne, interrogé précisément sur le cas de Facebook. […] "Je suis pour qu'il n'y ait pas de censure, pour que personne ne voie sa liberté d'expression limitée, même que les excès soient acceptés, je préfère cela à la censure", a défendu le chef de l'État qui compte 8,2 millions d'abonnés sur Twitter et 7,7 millions d'amis Facebook. "Une entreprise économique, aussi puissante soit-elle […] ne peut faire taire le président d'un pays, cela ne se peut pas, c'est une atteinte, une attaque contre la liberté", a répété le président mexicain. »
« La censure est extrêmement brutale : le compte Instagram du Tamil Guardian, l'un des principaux médias d'information sur les communautés tamoules au Sri Lanka et dans le monde, est actuellement désactivé, sans que ses administrateurs aient été informés des raisons du blocage. »
« Comme elle l'a expliqué dans un communiqué, l'équipe du Tamil Guardian, dont le siège social est au Royaume-Uni, a été placée devant le fait accompli lorsqu'elle a découvert, le 27 octobre dernier, que son compte Instagram était désactivé. »
« Après plusieurs messages envoyés à Facebook, la maison-mère d'Instagram, le compte du Tamil Guardian a finalement été restauré le 29 octobre. Peine perdue : moins de douze heures plus tard, le compte était à nouveau inaccessible pour ses administrateurs. Et pour l'ensemble des internautes, il a tout simplement disparu du cyberespace. »
« "Sans la moindre explication, ni la moindre justification, les dirigeants d'Instagram privent près de 20 000 abonnés des informations que le Tamil Guardian diffuse habituellement depuis son compte Instagram, résume le responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF, Daniel Bastard. Nous demandons aux dirigeants de Facebook, la maison-mère, de rétablir immédiatement ce compte et, plus largement, de faire preuve de davantage de transparence et de responsabilité quant à la gestion de leurs algorithmes. Ce type de censure est absolument inacceptable." »
« Selon la réponse-type envoyée par Facebook aux responsables du compte, sa suspension serait due au fait que "les standards de la communauté" auraient été violés. Aucun autre détail n'a été fourni. »
« Interrogé par RSF, l'un des codirecteurs du Tamil Guardian, Sharmini Vara, rappelle que ce n'est pas la première fois que le média est victime de censure de la part de Facebook et Instagram. […]
"Nous avons pu recouper des informations selon lesquelles l'État srilankais intervient pour signaler et faire disparaître notre travail sur les plateformes de réseaux sociaux.” De fait, faute de transparence, les algorithmes utilisés par Facebook pour réguler ses réseaux sociaux peuvent être manipulés par des armées de trolls ou des "social bots" – des comptes fantômes dont la seule fonction est de générer des messages automatiques – et ce, dans le but d'obtenir la suppression d'un message, ou la suspension d'un compte. »
« Comme elle l'a expliqué dans un communiqué, l'équipe du Tamil Guardian, dont le siège social est au Royaume-Uni, a été placée devant le fait accompli lorsqu'elle a découvert, le 27 octobre dernier, que son compte Instagram était désactivé. »
« Après plusieurs messages envoyés à Facebook, la maison-mère d'Instagram, le compte du Tamil Guardian a finalement été restauré le 29 octobre. Peine perdue : moins de douze heures plus tard, le compte était à nouveau inaccessible pour ses administrateurs. Et pour l'ensemble des internautes, il a tout simplement disparu du cyberespace. »
« "Sans la moindre explication, ni la moindre justification, les dirigeants d'Instagram privent près de 20 000 abonnés des informations que le Tamil Guardian diffuse habituellement depuis son compte Instagram, résume le responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF, Daniel Bastard. Nous demandons aux dirigeants de Facebook, la maison-mère, de rétablir immédiatement ce compte et, plus largement, de faire preuve de davantage de transparence et de responsabilité quant à la gestion de leurs algorithmes. Ce type de censure est absolument inacceptable." »
« Selon la réponse-type envoyée par Facebook aux responsables du compte, sa suspension serait due au fait que "les standards de la communauté" auraient été violés. Aucun autre détail n'a été fourni. »
« Interrogé par RSF, l'un des codirecteurs du Tamil Guardian, Sharmini Vara, rappelle que ce n'est pas la première fois que le média est victime de censure de la part de Facebook et Instagram. […]
"Nous avons pu recouper des informations selon lesquelles l'État srilankais intervient pour signaler et faire disparaître notre travail sur les plateformes de réseaux sociaux.” De fait, faute de transparence, les algorithmes utilisés par Facebook pour réguler ses réseaux sociaux peuvent être manipulés par des armées de trolls ou des "social bots" – des comptes fantômes dont la seule fonction est de générer des messages automatiques – et ce, dans le but d'obtenir la suppression d'un message, ou la suspension d'un compte. »
« Un tiers (37,5%) des contenus haineux en ligne signalés ne sont pas supprimés par les réseaux sociaux », annonce L'Usine digitale, qui n'est pourtant pas un mauvais média ! « Ce chiffre ressort du sixième rapport sur ce sujet publié par la Commission européenne », précise-t-elle, tout en prenant visiblement ses communiqués de presse pour argent comptant.
Et d'accuser les plus réticents à répondre aux injonctions de censure : « En mauvais élève, Twitter supprime seulement 49,8 % des signalements reçus (contre 35,9 % l'année précédente), Youtube 58,8 %, Instagram 66,2 % et Facebook 70,2 %. »
Tout au plus est-il concédé que « tous les réseaux ne sont pas non plus égaux en termes de notifications reçues » : « Facebook et Twitter sont largement en tête avec respectivement 1799 et 1595 notifications. Puis, viennent Youtube, Instagram, Tiktok, Jeuxvideo.com. Snapchat, Dailymotion et Microsoft n'ayant reçu quant à eux aucune notification. »
Quant à savoir si les notifications en question sont légitimes… C'est simple : la question n'est même pas posée !
Et d'accuser les plus réticents à répondre aux injonctions de censure : « En mauvais élève, Twitter supprime seulement 49,8 % des signalements reçus (contre 35,9 % l'année précédente), Youtube 58,8 %, Instagram 66,2 % et Facebook 70,2 %. »
Tout au plus est-il concédé que « tous les réseaux ne sont pas non plus égaux en termes de notifications reçues » : « Facebook et Twitter sont largement en tête avec respectivement 1799 et 1595 notifications. Puis, viennent Youtube, Instagram, Tiktok, Jeuxvideo.com. Snapchat, Dailymotion et Microsoft n'ayant reçu quant à eux aucune notification. »
Quant à savoir si les notifications en question sont légitimes… C'est simple : la question n'est même pas posée !
« Le blocage de la page, qui empêche ses administrateurs de poster de nouveaux messages pendant un mois sans pour autant la rendre invisible, a suivi la suppression d'une vidéo de M. Maduro sur le médicament Carvativir, dont l'efficacité n'a pas encore été démontrée par des études médicales, précise Facebook. »
« Twitter a, de manière discrétionnaire et infondée, bloqué, le 30 janvier dernier, l'accès aux comptes Twitter de Continent, l'un des hebdomadaires les plus réputés d'Afrique du Sud, officiellement pour avoir diffusé "des informations trompeuses et potentiellement dangereuses en lien avec la Covid-19". Le post du Continent à l'origine de ce blocage n'était qu'un rappel des titres du jour du magazine. L'un des articles traitait notamment du fait que Bill Gates n'était pas favorable à la levée des brevets concernant les vaccins contre la Covid-19 afin d'augmenter leur production et leur accès, notamment pour les pays du Sud, une position exprimée au cours d'une interview du milliardaire par l'un des auteurs de l'article. »
« "Cette série de blocages visant un média réputé pour son sérieux et plusieurs journalistes est aussi inédite que dangereuse, dénonce Arnaud Froger, le responsable du bureau Afrique de RSF. Elle témoigne à la fois du manque total de transparence de Twitter sur sa politique de modération et des risques bien réels que le réseau social peut faire peser sur la liberté d'informer, en se plaçant en apprenti régulateur de l'information sans en avoir la légitimité, y compris vis-à-vis des journalistes et des médias qui en assurent la production de manière professionnelle." »
« "Cette série de blocages visant un média réputé pour son sérieux et plusieurs journalistes est aussi inédite que dangereuse, dénonce Arnaud Froger, le responsable du bureau Afrique de RSF. Elle témoigne à la fois du manque total de transparence de Twitter sur sa politique de modération et des risques bien réels que le réseau social peut faire peser sur la liberté d'informer, en se plaçant en apprenti régulateur de l'information sans en avoir la légitimité, y compris vis-à-vis des journalistes et des médias qui en assurent la production de manière professionnelle." »
« Sur Twitter, de nombreux militants et militantes LGBTI se plaignent de la censure de certains de leurs tweets qui utilisent les termes "gouine" ou "pédé". Employés dans une réappropriation du stigmate par les personnes concernées depuis des décennies, ces mots valent pourtant à plusieurs comptes d’activistes d’être suspendus aujourd’hui. Les "gouines" et les "pédés" n’auraient donc plus droit de cité sur le réseau social ? »
« L'ambassade de Chine à Washington a publié ce mois-ci sur son compte un message disant que les femmes de la communauté musulmane des Ouïghours n'étaient plus des "machines à fabriquer des bébés", citant une étude publiée par un journal adossé au parti au pouvoir à Pékin. Le message a été supprimé par Twitter et remplacé par un avertissement indiquant que le tweet n'était plus disponible. Aucun nouveau message n'a été publié sur le compte de l'ambassade depuis le 9 janvier. »
« À l'occasion de la nouvelle année, Élie Semoun a présenté ses vœux à ses abonnés sur les réseaux sociaux. "Je voulais m'excuser auprès de la communauté portugaise, je voulais m'excuser aussi auprès de la communauté noire, musulmane et juive. J'ai dérapé, je n'ai pas fait attention à ce que j'ai écrit, je n'ai pas voulu manquer de respect, rien du tout, mais vraiment, je suis désolé. Là mon humour... C'est parti trop loin !", débute l'acteur, face caméra. Et d'ajouter : "Voilà, comme ça si je dérape en 2021, ben au moins je suis blindé, je suis sécurisé, il n'y a pas de problèmes, je me suis déjà excusé à l'avance. Voilà. Allez, salut les PD... Oh pardon, je m'excuse auprès de la communauté homosexuelle". »
« Une vidéo postée sur Instagram qui a très vite été supprimée par le réseau social. […] "Publication supprimée pour cause de discours ou symboles haineux", précise Instagram. […] Elie Semoun a alors décidé de la reposter sur son compte, mais celle-ci a une nouvelle fois été retirée. »
« "C'est bien la première fois […] qu'on me censure pour une vidéo où justement je me moque du ridicule et du pathétique de devoir m'excuser pour ça", déclare-t-il […] en rappelant qu'il a fait de nombreux sketchs sur "les homos, les handicapés, la mort, les vieux, les juifs...". "Je ne comprends plus rien à cette époque de coincés et de psychorigides et de crétins qui prennent tout au premier degré. La tyrannie de la bêtise nous envahit. Je vais continuer à faire ce que j'ai toujours fait : de l'humour non formaté", continue-t-il dans son message. »
« Une vidéo postée sur Instagram qui a très vite été supprimée par le réseau social. […] "Publication supprimée pour cause de discours ou symboles haineux", précise Instagram. […] Elie Semoun a alors décidé de la reposter sur son compte, mais celle-ci a une nouvelle fois été retirée. »
« "C'est bien la première fois […] qu'on me censure pour une vidéo où justement je me moque du ridicule et du pathétique de devoir m'excuser pour ça", déclare-t-il […] en rappelant qu'il a fait de nombreux sketchs sur "les homos, les handicapés, la mort, les vieux, les juifs...". "Je ne comprends plus rien à cette époque de coincés et de psychorigides et de crétins qui prennent tout au premier degré. La tyrannie de la bêtise nous envahit. Je vais continuer à faire ce que j'ai toujours fait : de l'humour non formaté", continue-t-il dans son message. »
En France, où il fut convenu, quatre ans durant, d'afficher sa haine de Donald Trump, on accueille fraîchement les intuitives visant à lui couper le sifflet. Par exemple, sur France Info, Fabrice Epelboin tient les propos suivants, en réponse au « risque d'incitation à la violence » invoqué par Twitter et Cie :
« C'est exactement le même argument utilisé par les autorités chinoises vis-à-vis de ce qui se passe à Hong-Kong. C'est le même argument utilisé par tout un tas de régimes autoritaires vis-à-vis des réseaux sociaux. Donc, si on accepte cet argument, il va falloir se regarder en face quand on critiquera demain l'argument des Chinois vis-à-vis des Ouïghours ou tout un tas de choses du même ordre. […] De toute façon, Twitter et ses dirigeants ont toujours été contre Donald Trump et ont fait ce qu'ils ont pu jusqu'ici pour pondérer l'impact de Donald Trump sur la population à travers leurs plateformes. »
« C'est exactement le même argument utilisé par les autorités chinoises vis-à-vis de ce qui se passe à Hong-Kong. C'est le même argument utilisé par tout un tas de régimes autoritaires vis-à-vis des réseaux sociaux. Donc, si on accepte cet argument, il va falloir se regarder en face quand on critiquera demain l'argument des Chinois vis-à-vis des Ouïghours ou tout un tas de choses du même ordre. […] De toute façon, Twitter et ses dirigeants ont toujours été contre Donald Trump et ont fait ce qu'ils ont pu jusqu'ici pour pondérer l'impact de Donald Trump sur la population à travers leurs plateformes. »
Selon Gabriel Attal, porte-parole du Gouvernement : « Bannir une personne, c'est à dire la réduire au silence sur les réseaux sociaux qui sont devenus une forme d'espace public, ça me semble compliqué en l'absence de critères spécifiquement établis. Il faut que les choses soient dites clairement et qu'il y ait des critères. Cette décision me semble assez facile. Donald Trump est au bout de son mandat. S'il avait été réélu, je ne sais pas si les Gafa auraient pris une telle décision. Une publication qui appelle à la haine ou à la violence doit évidemment être modérée le plus rapidement possible. Mais il y a une différence entre modérer un contenu et empêcher une personne de s'exprimer sur les réseaux sociaux. »
Et de reconnaître à demi-mot les travers de la loi Avia : « Il faut trouver un autre chemin, peut-être plus respectueux de l'institution judiciaire sur ce point-là. C'est une problématique qui a émergé ces dernières années au niveau mondial. Tous les pays sont concernés. On essaie de trouver des solutions, on y travaille. »
Et de reconnaître à demi-mot les travers de la loi Avia : « Il faut trouver un autre chemin, peut-être plus respectueux de l'institution judiciaire sur ce point-là. C'est une problématique qui a émergé ces dernières années au niveau mondial. Tous les pays sont concernés. On essaie de trouver des solutions, on y travaille. »
« Dans ces appels à une régulation des réseaux sociaux, un thème prend une place de plus en plus importante : celui de l'anonymat, derrière lequel peuvent se cacher les multiples intervenants sur ces réseaux. De nombreuses voix s'élèvent en effet pour dénoncer cet anonymat, qui favoriserait de multiples méfaits et porterait gravement atteinte à la démocratie et aux principes fondamentaux de transparence, d'engagement et de responsabilité citoyenne. Il démontrerait une absence de courage et une forme d'irresponsabilité citoyenne de la part des internautes, qui seraient ainsi naturellement portés à ne pas assumer leurs propos et à en négliger les possibles conséquences. Ainsi, l'anonymat favoriserait l'agressivité, l'expression de la haine, le harcèlement en ligne et l'apologie du terrorisme. »
« Pour la députée française Laetitia Avia, initiatrice de la proposition de loi contre la haine en ligne, "l'anonymat sur les réseaux sociaux encourage un sentiment d'impunité pour ceux qui s'autorisent à harceler, humilier et insulter". Linus Torwalds, le créateur de Linux, va même jusqu'à considérer les réseaux sociaux comme une "poubelle" dans laquelle les internautes peuvent, en se retranchant derrière l'anonymat, déverser leurs ordures. Ce rôle néfaste de l'anonymat semble d'ailleurs confirmé par plusieurs recherches, comme l'étude de 2017 du Pew Research Center, selon laquelle 89 % des adultes américains estiment que l'anonymat facilite la cruauté et le harcèlement en ligne. »
« C'est pourquoi nombreux sont ceux qui demandent que soit mis fin à ce statut d'anonymat des utilisateurs des réseaux sociaux. Parmi eux, le président français Emmanuel Macron n'a pas hésité à affirmer, dès 2018, qu'il fallait "aller vers une levée progressive de toute forme d'anonymat". On ne peut certes qu'approuver les appels à la responsabilité citoyenne de chacun, responsabilité qui exige transparence et courage. Toutefois, est-ce bien l'anonymat qui est ici en question ? Le doute s'impose à ce sujet. »
« Tout d'abord, ceux qui appellent à la disparition de l'anonymat semblent confondre anonymat et pseudonymat. En effet, les utilisateurs des réseaux sociaux numériques y interviennent non pas de manière totalement anonyme, mais en utilisant un pseudonyme. Or, ceux qui souhaitent s'exprimer sous un pseudonyme sur des plateformes telles que Twitter, Instagram ou Whatsapp doivent préalablement s'enregistrer sur la plateforme avec leur identité civile. Il est donc possible de remonter à l'utilisateur en cas de violation de la loi. En outre, chaque utilisateur d'internet est identifiable grâce à son adresse IP, soit le numéro d'identification attribué automatiquement à tout périphérique relié à internet. Sauf cas exceptionnels, il est donc possible d'identifier celui qui se trouve derrière un pseudonyme. »
« Pseudonymat ne signifie donc pas impunité, cela pour autant, bien évidemment, que les États mettent en place les moyens technologiques et judiciaires nécessaires au repérage des contenus illicites, à leur retrait rapide par les plateformes ainsi qu'à l'identification et à la poursuite de leurs auteurs. Bien que d'importants efforts doivent encore être entrepris en ce sens, de nombreuses condamnations pénales sont d'ores et déjà intervenues contre des internautes s'étant exprimés de manière délictueuse sur les réseaux sociaux. »
« Par ailleurs, une interdiction pure et simple de tout anonymat ou pseudonymat ne porterait-elle pas atteinte à la liberté d'expression ? Ne favoriserait-elle pas l'autocensure des internautes et ne réduirait-elle pas l'espace de liberté que constitue internet ? Ne deviendrait-il pas plus difficile d'exprimer des opinions contraires à la pensée dominante, sous peine de s'exposer à des agressions ? Interdire l'anonymat ne pourrait-il pas favoriser le harcèlement de ceux qui s'expriment sur les réseaux sociaux et prennent position sur des sujets clivants (orientation politique, sexuelle, religieuse) ? En outre, une telle interdiction ne pourrait-elle pas mettre en danger les lanceurs d'alerte ? »
« Pour la députée française Laetitia Avia, initiatrice de la proposition de loi contre la haine en ligne, "l'anonymat sur les réseaux sociaux encourage un sentiment d'impunité pour ceux qui s'autorisent à harceler, humilier et insulter". Linus Torwalds, le créateur de Linux, va même jusqu'à considérer les réseaux sociaux comme une "poubelle" dans laquelle les internautes peuvent, en se retranchant derrière l'anonymat, déverser leurs ordures. Ce rôle néfaste de l'anonymat semble d'ailleurs confirmé par plusieurs recherches, comme l'étude de 2017 du Pew Research Center, selon laquelle 89 % des adultes américains estiment que l'anonymat facilite la cruauté et le harcèlement en ligne. »
« C'est pourquoi nombreux sont ceux qui demandent que soit mis fin à ce statut d'anonymat des utilisateurs des réseaux sociaux. Parmi eux, le président français Emmanuel Macron n'a pas hésité à affirmer, dès 2018, qu'il fallait "aller vers une levée progressive de toute forme d'anonymat". On ne peut certes qu'approuver les appels à la responsabilité citoyenne de chacun, responsabilité qui exige transparence et courage. Toutefois, est-ce bien l'anonymat qui est ici en question ? Le doute s'impose à ce sujet. »
« Tout d'abord, ceux qui appellent à la disparition de l'anonymat semblent confondre anonymat et pseudonymat. En effet, les utilisateurs des réseaux sociaux numériques y interviennent non pas de manière totalement anonyme, mais en utilisant un pseudonyme. Or, ceux qui souhaitent s'exprimer sous un pseudonyme sur des plateformes telles que Twitter, Instagram ou Whatsapp doivent préalablement s'enregistrer sur la plateforme avec leur identité civile. Il est donc possible de remonter à l'utilisateur en cas de violation de la loi. En outre, chaque utilisateur d'internet est identifiable grâce à son adresse IP, soit le numéro d'identification attribué automatiquement à tout périphérique relié à internet. Sauf cas exceptionnels, il est donc possible d'identifier celui qui se trouve derrière un pseudonyme. »
« Pseudonymat ne signifie donc pas impunité, cela pour autant, bien évidemment, que les États mettent en place les moyens technologiques et judiciaires nécessaires au repérage des contenus illicites, à leur retrait rapide par les plateformes ainsi qu'à l'identification et à la poursuite de leurs auteurs. Bien que d'importants efforts doivent encore être entrepris en ce sens, de nombreuses condamnations pénales sont d'ores et déjà intervenues contre des internautes s'étant exprimés de manière délictueuse sur les réseaux sociaux. »
« Par ailleurs, une interdiction pure et simple de tout anonymat ou pseudonymat ne porterait-elle pas atteinte à la liberté d'expression ? Ne favoriserait-elle pas l'autocensure des internautes et ne réduirait-elle pas l'espace de liberté que constitue internet ? Ne deviendrait-il pas plus difficile d'exprimer des opinions contraires à la pensée dominante, sous peine de s'exposer à des agressions ? Interdire l'anonymat ne pourrait-il pas favoriser le harcèlement de ceux qui s'expriment sur les réseaux sociaux et prennent position sur des sujets clivants (orientation politique, sexuelle, religieuse) ? En outre, une telle interdiction ne pourrait-elle pas mettre en danger les lanceurs d'alerte ? »
« Vers une proposition de loi "visant à encadrer la modération des contenus sur Internet" ? Selon nos informations, un tel texte est en préparation. […] Son dépôt n'est pas acté pour l'instant, le gouvernement évaluant son opportunité. »
« "La lutte contre la haine, la lutte contre le terrorisme, la création au fond d'un ordre public commun de l'internet sont aussi importants que l'innovation technologique et que la liberté, car il n'y a pas de liberté sans ordre public", a exposé le 22 septembre dernier Emmanuel Macron devant l'Assemblée générale des Nations Unies. "C'est à nous de le créer par un engagement international et je ne crois pas que la protection de la liberté d'expression puisse s'accommoder du discours terroriste, des discours de haine, de l'anonymat qui couvre en quelque sorte la désinhibition de la violence. Cet agenda est essentiel pour nous tous et toutes. Nous continuerons d'y agir avec force" a insisté le chef de l'État. »
« "La lutte contre la haine, la lutte contre le terrorisme, la création au fond d'un ordre public commun de l'internet sont aussi importants que l'innovation technologique et que la liberté, car il n'y a pas de liberté sans ordre public", a exposé le 22 septembre dernier Emmanuel Macron devant l'Assemblée générale des Nations Unies. "C'est à nous de le créer par un engagement international et je ne crois pas que la protection de la liberté d'expression puisse s'accommoder du discours terroriste, des discours de haine, de l'anonymat qui couvre en quelque sorte la désinhibition de la violence. Cet agenda est essentiel pour nous tous et toutes. Nous continuerons d'y agir avec force" a insisté le chef de l'État. »
« L'opportunisme n'est […] pas absent de ce retrait. Plusieurs annonceurs avaient déjà décidé de réduire leurs budgets suite à la crise économique déclenchée par le Covid-19 et font passer cette décision pour un choix moral. Unilever (Dove, Lipton…) avait ainsi annoncé dès le 26 avril qu'il réduirait ses campagnes de publicité. Les annonceurs utilisent également ce moyen de pression dans l'espoir d'obtenir des concessions de Facebook sur des points d'achoppement débattus depuis des années, du contrôle du placement des publicités à la transparence sur la mesure de leur efficacité. […] Les annonceurs veulent surtout des outils leur permettant de vérifier eux-mêmes où leurs publicités "atterrissent" dans Facebook. Pour le réseau social, un tel système serait toutefois contraire à la protection des données personnelles. »
« Si la quasi-totalité des revenus de Facebook sont issus de la publicité, les grosses entreprises ne représentent qu'une infime portion des 8 millions d'annonceurs présents sur la plateforme. Selon le cabinet Pathmatics, les 100 plus gros annonceurs ont généré seulement 6 % des 70 milliards de revenus de Facebook en 2019. Les PME, ses principaux clients, sont peu susceptibles de boycotter Facebook, leur succès étant intimement lié à leur présence sur le réseau social. »
À noter : « si la majorité des annonceurs limite le boycott à Facebook, d'autres, comme Starbucks, Lego, Unilever et Mars, l'étendent à tous les réseaux sociaux » ; par ailleurs, « côté français, Pernod-Ricard participe au boycott jusqu'au 31 juillet ».
« Si la quasi-totalité des revenus de Facebook sont issus de la publicité, les grosses entreprises ne représentent qu'une infime portion des 8 millions d'annonceurs présents sur la plateforme. Selon le cabinet Pathmatics, les 100 plus gros annonceurs ont généré seulement 6 % des 70 milliards de revenus de Facebook en 2019. Les PME, ses principaux clients, sont peu susceptibles de boycotter Facebook, leur succès étant intimement lié à leur présence sur le réseau social. »
À noter : « si la majorité des annonceurs limite le boycott à Facebook, d'autres, comme Starbucks, Lego, Unilever et Mars, l'étendent à tous les réseaux sociaux » ; par ailleurs, « côté français, Pernod-Ricard participe au boycott jusqu'au 31 juillet ».
« En durcissant et automatisant leurs processus de modération des contenus pendant le Covid-19, les grandes plateformes du web ont fait disparaître des centaines de comptes de journalistes et activistes syriens, et des milliers de preuves de crimes de guerre, déplore Arrêt sur images. »
« L'ONG Syrian Archive dénombre trente-cinq comptes supprimés. […] La Syrie n'est pas le seul pays touché : pour le seul mois de mai, cinquante-deux comptes de journalistes palestiniens et soixante comptes de l'écosystème médiatique tunisien ont subi le même sort. La plupart seront remis en ligne en quelques jours. »
« Pour expliquer cette vague de censures inattendue, les plateformes plaident l'erreur technique liée à la méthode d'apprentissage machine (machine learning) de leurs programmes, et mettent en avant le contexte de l'épidémie de Covid-19. »
« Mais pour l'ONG britannique Syrian Archive, interrogée par NBC, l'argument du confinement ne suffit pas à expliquer que "depuis le début de l'année, la part de contenus liés aux droits humains en Syrie supprimée par YouTube a plus ou moins doublé (de 13 à 20%)". En mai, selon le décompte de l'ONG, 350 000 vidéos "d'attaques aériennes, de manifestations et de destruction de maisons" auraient été effacées au nom de la protection de la sensibilité des utilisateurs. […] Et la technologie de modération est de plus en plus invasive : selon YouTube, 80 % des contenus violents publiés au second trimestre 2019 ont été identifiés et supprimés par le système... avant même leur publication ! »
« L'ONG Syrian Archive dénombre trente-cinq comptes supprimés. […] La Syrie n'est pas le seul pays touché : pour le seul mois de mai, cinquante-deux comptes de journalistes palestiniens et soixante comptes de l'écosystème médiatique tunisien ont subi le même sort. La plupart seront remis en ligne en quelques jours. »
« Pour expliquer cette vague de censures inattendue, les plateformes plaident l'erreur technique liée à la méthode d'apprentissage machine (machine learning) de leurs programmes, et mettent en avant le contexte de l'épidémie de Covid-19. »
« Mais pour l'ONG britannique Syrian Archive, interrogée par NBC, l'argument du confinement ne suffit pas à expliquer que "depuis le début de l'année, la part de contenus liés aux droits humains en Syrie supprimée par YouTube a plus ou moins doublé (de 13 à 20%)". En mai, selon le décompte de l'ONG, 350 000 vidéos "d'attaques aériennes, de manifestations et de destruction de maisons" auraient été effacées au nom de la protection de la sensibilité des utilisateurs. […] Et la technologie de modération est de plus en plus invasive : selon YouTube, 80 % des contenus violents publiés au second trimestre 2019 ont été identifiés et supprimés par le système... avant même leur publication ! »
« La commissaire tchèque a salué l'attitude de Twitter, en conflit ouvert avec le président américain, grand utilisateur du réseau social. Twitter a mis des avertissements "vérifiez les faits" sur plusieurs messages de Donald Trump et masqué un autre sur les affrontements de Minneapolis pour signaler une "apologie de la violence". Une attitude distincte de celle de Facebook qui a décidé de ne pas signaler ou censurer de quelque manière que ce soit les messages du président américain. "Je soutiens la réaction de Twitter aux tweets du président Trump", a déclaré Věra Jourová, soulignant que les messages en question n'avaient pas été supprimés. Le réseau social a "fourni une information vérifiée". "C'est ce que j'appelle le pluralisme", a-t-elle dit. »
« Face aux propos de Donald Trump appelant à une réponse violente à l'encontre des manifestations conséquentes à la mort de George Floyd, tué par quatre policiers, les dirigeants et fondateurs de réseaux sociaux ont eu des réactions diverses. Ces réactions marquent un tournant dans la jeune histoire de ces nouveaux médias. […] Le cas de Snapchat est plus interpellant. En décidant délibérément de ne plus mettre en avant le compte du Président américain dans la section "découverte" de sa plateforme Snapchat Discover, le réseau social fait un choix politique. […] À l'avenir, choisir d'utiliser un réseau social ou l'autre pourrait revenir à un choix politique en fonction de l'attitude de ses patrons. L'utilisation d'un réseau social posera donc pour l'utilisateur une forme de responsabilité nouvelle. Coupables de nous conforter dans nos opinions en étant confronté qu'à des avis qui nous correspondent, les réseaux sociaux laissaient au moins l'illusion du choix éditorial du contenu affiché à l'utilisateur. Ce ne sera bientôt plus le cas si l'exemple de Snapchat se répète et s'amplifie. Les réseaux sociaux se transformeront alors en médias d'opinions. »