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« Les responsables de la ville de San Francisco ont pris la décision d'interdire la cigarette à l'intérieur des appartements. [….] Fait étonnant : alors que la proposition originale interdisait également le cannabis, les élus ont finalement décidé de retirer ce volet. Les militants étaient montés au créneau affirmant qu'un tel texte leur retirerait le seul endroit légal qu'ils ont pour consommer de la marijuana. […] […] San Francisco est désormais la soixante-troisième ville de Californie à interdire la cigarette à l'intérieur. […] L'ordonnance doit passer par un deuxième vote du conseil la semaine prochaine avant que le maire ne la signe. La nouvelle loi entrera ensuite en vigueur trente jours plus tard. »
Contribution au débat : « Si celui qui décide librement de protéger les autres sans y être moralement ou légalement obligé peut être félicité pour sa bonté, il n'en est rien de celui qui use de la violence (ou simplement, qui collabore avec lui) pour imposer une contrainte inique aux autres, aussi bonnes que soient ses intentions. »
Illustration commentée dans l'article : « Vous vous réveillez un matin alité aux côtés d'un célèbre violoniste inconscient. Il souffre d'une maladie rénale mortelle. La Society of Music Lovers a examiné tous les dossiers médicaux disponibles et a conclu que vous seul aviez un groupe sanguin compatible avec le sien. Vous avez donc été kidnappé, et hier soir vos deux systèmes circulatoires ont été reliés afin que vos reins puissent éliminer les déchets toxiques de son sang. Le directeur de l'hôpital vous dit : "Écoutez, nous sommes désolés que la Society of Music Lovers vous ait fait subir ça – nous ne l'aurions jamais permis si nous l'avions su. Mais c'est fait, et le violoniste est maintenant branché sur vous. Débrancher le tuerait. Mais tant pis, ce n'est que pour neuf mois. D'ici là, il sera guéri et pourra être débranché de vous en toute sécurité." Thomson avance qu'il serait indéniablement très aimable de consentir à rester branché neuf mois au violoniste… Mais qu'il ne s'agit pas pour autant d'un devoir moral. »
Illustration commentée dans l'article : « Vous vous réveillez un matin alité aux côtés d'un célèbre violoniste inconscient. Il souffre d'une maladie rénale mortelle. La Society of Music Lovers a examiné tous les dossiers médicaux disponibles et a conclu que vous seul aviez un groupe sanguin compatible avec le sien. Vous avez donc été kidnappé, et hier soir vos deux systèmes circulatoires ont été reliés afin que vos reins puissent éliminer les déchets toxiques de son sang. Le directeur de l'hôpital vous dit : "Écoutez, nous sommes désolés que la Society of Music Lovers vous ait fait subir ça – nous ne l'aurions jamais permis si nous l'avions su. Mais c'est fait, et le violoniste est maintenant branché sur vous. Débrancher le tuerait. Mais tant pis, ce n'est que pour neuf mois. D'ici là, il sera guéri et pourra être débranché de vous en toute sécurité." Thomson avance qu'il serait indéniablement très aimable de consentir à rester branché neuf mois au violoniste… Mais qu'il ne s'agit pas pour autant d'un devoir moral. »
« Trois épidémiologistes de renommée mondiale, Martin Kulldorff (Harvard), Sunetra Gupta (Oxford) et Jay Bhattacharia (Stanford) ont lancé la "Déclaration de Great Barrington". Ils constatent que les politiques les plus dures ont non seulement causé une très grave crise économique, mais aussi qu'elles sont responsables d'un nombre considérable de décès en raison du report de nombreux soins, de diagnostics beaucoup plus tardifs avec des conséquences fatales, et d'une augmentation dramatique des famines, responsables suivant certaines organisations de douze mille morts par jour. »
« Ils ne se contentent pas de critiquer les mesures prises, mais proposent une politique fondamentalement différente. Ils constatent que pour la plupart des gens, la maladie n'est pas particulièrement dangereuse en comparaison d'autres virus ou de bactéries avec lesquelles on accepte en général de vivre. Ils précisent que ce virus n'est réellement dangereux que pour une petite portion de la population, qui doit, seule, être protégée si elle le souhaite. Dès lors, ils préconisent des mesures adéquates permettant la protection efficace des personnes à risques lorsqu'elles-mêmes le jugent utile. Ils proposent de laisser vivre sa vie normale au reste de la population, en assumant le risque du virus comme de nombreux autres risques qui existent dans la vie de chacun. »
« Nos politiciens ne les écoutent pas, et les principaux organes de presse ne font guère écho à la Déclaration de Great Barrington, en dépit de la très grande notoriété de ces auteurs. S'il en est ainsi, c'est parce que dans une partie de l'opinion publique et parmi les dirigeants, toute formule reposant sur la liberté individuelle est a priori suspecte. Nos ministres craignent par-dessus tout d'être accusés de ne rien faire. Mieux vaut prendre n'importe quelle mesure pour donner l'impression, manifestement fausse, de contrôler la situation. Ils restent tous enfermés dans un schéma de pensée qui trouve son origine dans la pratique des autorités chinoises à Wuhan.
« Peu leur importe qu'ils aient été responsables d'une terrible crise économique et de nombreux décès indirectement causés par le confinement, et non par la Covid-19. Pour avoir l'air d'exister, ils préfèrent instaurer la dictature sanitaire que nous connaissons, plutôt que de prendre "le risque de la liberté". C'est là sans doute le virus le plus grave auquel nous avons affaire, et qui lui aussi provient de Chine : le virus de l'autoritarisme, la volonté systématique d'agir par voie de mesures volontairement autoritaires, parce que selon eux, leur électorat s'imagine que seule la tyrannie est efficace en temps de crise. »
« Ils ne se contentent pas de critiquer les mesures prises, mais proposent une politique fondamentalement différente. Ils constatent que pour la plupart des gens, la maladie n'est pas particulièrement dangereuse en comparaison d'autres virus ou de bactéries avec lesquelles on accepte en général de vivre. Ils précisent que ce virus n'est réellement dangereux que pour une petite portion de la population, qui doit, seule, être protégée si elle le souhaite. Dès lors, ils préconisent des mesures adéquates permettant la protection efficace des personnes à risques lorsqu'elles-mêmes le jugent utile. Ils proposent de laisser vivre sa vie normale au reste de la population, en assumant le risque du virus comme de nombreux autres risques qui existent dans la vie de chacun. »
« Nos politiciens ne les écoutent pas, et les principaux organes de presse ne font guère écho à la Déclaration de Great Barrington, en dépit de la très grande notoriété de ces auteurs. S'il en est ainsi, c'est parce que dans une partie de l'opinion publique et parmi les dirigeants, toute formule reposant sur la liberté individuelle est a priori suspecte. Nos ministres craignent par-dessus tout d'être accusés de ne rien faire. Mieux vaut prendre n'importe quelle mesure pour donner l'impression, manifestement fausse, de contrôler la situation. Ils restent tous enfermés dans un schéma de pensée qui trouve son origine dans la pratique des autorités chinoises à Wuhan.
« Peu leur importe qu'ils aient été responsables d'une terrible crise économique et de nombreux décès indirectement causés par le confinement, et non par la Covid-19. Pour avoir l'air d'exister, ils préfèrent instaurer la dictature sanitaire que nous connaissons, plutôt que de prendre "le risque de la liberté". C'est là sans doute le virus le plus grave auquel nous avons affaire, et qui lui aussi provient de Chine : le virus de l'autoritarisme, la volonté systématique d'agir par voie de mesures volontairement autoritaires, parce que selon eux, leur électorat s'imagine que seule la tyrannie est efficace en temps de crise. »
En théorie, non. Mais en pratique, oui, comme on l'a encore vu récemment. C'est d'autant plus scandaleux que la Préfecture de Police n'y trouve visiblement rien à redire.
« Détenir un tract, a fortiori dans sa poche, dans une zone de manifestation interdite peut-il être un motif d'infraction ? En aucun cas, juge Serge Slama, professeur de droit public à l'université de Grenoble, qui qualifie cette verbalisation "d'arbitraire". Selon lui, pour qu'il y ait infraction, "il aurait fallu arrêter la jeune femme en action, dans le cortège interdit de manifestants. Car on peut tracter, détenir des tracts et ne pas participer à une manifestation." »
« "Toute personne verbalisée peut contester le procès-verbal devant les instances compétentes", indique à Checknews la préfecture de police de Paris, sans donner de détail sur le motif de la verbalisation en question. Néanmoins, Serge Slama considère que cette démarche est "quasiment impossible puisque le contestataire devra saisir le ministère public", "une procédure souvent longue qui, in fine, entraîne la majoration de l'amende qui peut aller jusqu'à 750 euros". »
« Détenir un tract, a fortiori dans sa poche, dans une zone de manifestation interdite peut-il être un motif d'infraction ? En aucun cas, juge Serge Slama, professeur de droit public à l'université de Grenoble, qui qualifie cette verbalisation "d'arbitraire". Selon lui, pour qu'il y ait infraction, "il aurait fallu arrêter la jeune femme en action, dans le cortège interdit de manifestants. Car on peut tracter, détenir des tracts et ne pas participer à une manifestation." »
« "Toute personne verbalisée peut contester le procès-verbal devant les instances compétentes", indique à Checknews la préfecture de police de Paris, sans donner de détail sur le motif de la verbalisation en question. Néanmoins, Serge Slama considère que cette démarche est "quasiment impossible puisque le contestataire devra saisir le ministère public", "une procédure souvent longue qui, in fine, entraîne la majoration de l'amende qui peut aller jusqu'à 750 euros". »
« Le Parlement s'apprête à voter un nouveau dispositif de surveillance et de censure de l'Internet. Il s'agit des articles 11 et 11 bis A de la loi sur la protection des victimes des violences conjugales, tels que votés par le Sénat le 9 juin. Ces articles imposent aux sites qui hébergent des contenus pornographiques de recourir à des dispositifs de vérification d'âge pour empêcher que les [mineurs] y aient accès. De telles obligations, nourries des volontés gouvernementales de nous identifier partout et tout le temps, ne peuvent qu'entraîner de nouvelles et multiples atteintes à nos libertés. Elles risquent aussi de parasiter, en les déshumanisant, les questionnements autour de l'accompagnement des enfants dans la découverte d'Internet, qui devraient pourtant être au cœur des réflexions. Le Parlement a encore une chance de rejeter une partie de cette idée : il doit la saisir. »
« C'est en fait le cœur de la loi contre la haine en ligne qui a été neutralisé par l'institution en charge de vérifier la conformité de la loi à la Constitution française. Contenu dans l'article 1er du texte, il impose aux grandes plates-formes du Net de retirer en l'espace de vingt-quatre heures, après leur signalement, les contenus manifestement illicites, du fait de leur caractère haineux ou sexuel (propos ou médias racistes, sexistes ou homophobes, harcèlement sexuel, négationnisme, provocation à la haine, etc.). Si elles échouent à retirer ces contenus, leur responsabilité pénale est alors engagée. »
« Mais pour le Conseil constitutionnel, ce délai est beaucoup trop court, surtout lorsque s'il est associé à une menace de sanction. Dans ces conditions, cet échafaudage juridique "ne peut qu'inciter les opérateurs de plate-forme en ligne à retirer les contenus qui leur sont signalés, qu'ils soient ou non manifestement illicites", écrit l'institution. En clair, les sites vont modérer en masse pour avoir la paix. »
« En outre, concernant le retrait de certains contenus particulièrement graves (apologie du terrorisme ou appel à des actes terroristes, contenus pédopornographiques), qui devrait être effectué en moins d'une heure, le Conseil constitutionnel se montre aussi critique. […] L'institution fait observer que le caractère illicite de ces contenus "est soumis à la seule appréciation de l'administration" et qu'un éventuel recours contre une demande de retrait "n'est pas suspensif". Or, le délai d'une heure fixé par la loi ne permet pas à l'hébergeur ou à l'éditeur "d'obtenir une décision du juge avant d'être contraint de le retirer", ce qui le met face à un arbitraire administratif. Il s'agit donc d'une atteinte aux libertés individuelles "qui n'est pas nécessaire, adaptée et proportionnée". »
« Mais pour le Conseil constitutionnel, ce délai est beaucoup trop court, surtout lorsque s'il est associé à une menace de sanction. Dans ces conditions, cet échafaudage juridique "ne peut qu'inciter les opérateurs de plate-forme en ligne à retirer les contenus qui leur sont signalés, qu'ils soient ou non manifestement illicites", écrit l'institution. En clair, les sites vont modérer en masse pour avoir la paix. »
« En outre, concernant le retrait de certains contenus particulièrement graves (apologie du terrorisme ou appel à des actes terroristes, contenus pédopornographiques), qui devrait être effectué en moins d'une heure, le Conseil constitutionnel se montre aussi critique. […] L'institution fait observer que le caractère illicite de ces contenus "est soumis à la seule appréciation de l'administration" et qu'un éventuel recours contre une demande de retrait "n'est pas suspensif". Or, le délai d'une heure fixé par la loi ne permet pas à l'hébergeur ou à l'éditeur "d'obtenir une décision du juge avant d'être contraint de le retirer", ce qui le met face à un arbitraire administratif. Il s'agit donc d'une atteinte aux libertés individuelles "qui n'est pas nécessaire, adaptée et proportionnée". »
« Le 18 septembre 2019, dans un épisode des Marseillais contre le reste du monde sur W9, une candidate de l'émission, Maëva Ghennam avait vivement critiqué la coupe de cheveux afro curly d'une autre participante, Anissa. […] Pour rappel, lors du départ d'Anissa du programme, Maëva Ghennam a fait part de sa joie de voir partir sa concurrente : "En tout cas, c'est toi qui t'en vas, tête de choux-fleur !" »
« Anissa avait […] commenté la séquence de W9 : "Je pense que toutes les filles avec une coupe afro se sentiront concernées (quand je dis les filles, je parle aussi des femmes blanches car il n'y a pas que les métisses ou les noirs qui ont les cheveux bouclés ou frisés...)". […] Et de conclure : "Je ne pense pas du tout que Maëva soit raciste. Elle est seulement stupide !" »
« Saisi par des téléspectateurs, le CSA […] a constaté […] que les participants des Marseillais contre le reste du monde et la présentatrice Catalia Rasami "étaient restés sans réaction face aux multiples agressions verbales visant l'apparence physique d'une candidate". "Par ailleurs, l'émission faisant l'objet d'un enregistrement préalable, la diffusion de cette séquence résultait d'un choix délibéré de l'éditeur", a précisé le Conseil. Ainsi, il a relevé "un manquement de la chaîne à ses obligations conventionnelles" et a demandé à ses responsables de veiller "à la maîtrise de l'antenne" et de ne "pas mettre en avant de manière excessive l'esprit d'exclusion, ni encourager des propos diffamatoires ou injurieux à l'encontre de participants". »
« Anissa avait […] commenté la séquence de W9 : "Je pense que toutes les filles avec une coupe afro se sentiront concernées (quand je dis les filles, je parle aussi des femmes blanches car il n'y a pas que les métisses ou les noirs qui ont les cheveux bouclés ou frisés...)". […] Et de conclure : "Je ne pense pas du tout que Maëva soit raciste. Elle est seulement stupide !" »
« Saisi par des téléspectateurs, le CSA […] a constaté […] que les participants des Marseillais contre le reste du monde et la présentatrice Catalia Rasami "étaient restés sans réaction face aux multiples agressions verbales visant l'apparence physique d'une candidate". "Par ailleurs, l'émission faisant l'objet d'un enregistrement préalable, la diffusion de cette séquence résultait d'un choix délibéré de l'éditeur", a précisé le Conseil. Ainsi, il a relevé "un manquement de la chaîne à ses obligations conventionnelles" et a demandé à ses responsables de veiller "à la maîtrise de l'antenne" et de ne "pas mettre en avant de manière excessive l'esprit d'exclusion, ni encourager des propos diffamatoires ou injurieux à l'encontre de participants". »
« La Plate-forme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements compte aujourd'hui vingt-huit enquêteurs (policiers et gendarmes), chiffre l’Intérieur dans une réponse parlementaire. Au sein de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC), Pharos exploite internet-signalement.gouv.fr qui permet à quiconque de signaler des contenus illicites en ligne. Une cellule composée de six enquêteurs des questions terroristes, en ayant aux manettes, la procédure administrative de retrait, blocage et déréférencement des sites internet à caractère terroriste. six autres enquêteurs ont intégré une cellule spécialisée en matière de droit de la presse et de discriminations. »
« Le Conseil d'État a ordonné le 18 mai 2020 la suspension de la surveillance du confinement par drone par la police parisienne. […] Le Conseil d'État estime qu'une surveillance policière par drone ne pourra être envisagée qu'après l'intervention du pouvoir réglementaire et l'avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). À défaut, les préfectures devront doter les appareils utilisés de "dispositifs techniques de nature à rendre impossible […] l'identification des personnes filmées". »
« Plusieurs Hongrois ont été interpellés pour avoir critiqué leur gouvernement sur les réseaux sociaux » ; faut-il y voir le signe de la dérive dictatoriale de ce pays ?
« Mercredi, c'est un membre du parti d'opposition Momentum qui a été détenu quelques heures » ; « il avait publié un message sur une mesure controversée ayant conduit à expulser de nombreux patients des hôpitaux hongrois pour libérer des lits en prévision d'une aggravation de l'épidémie de Covid-19 ». Un sort similaire n'a-t-il pas été réservé, en France, à ceux qui avaient déployé une banderole « Macronavirus » sur la façade de leur habitation ?
« La veille, la police avait annoncé avoir perquisitionné le domicile d'un homme de soixante-quatre ans pour un message posté le mois dernier sur les réseaux sociaux » ; « le message visé critiquait les mesures de confinement avec le commentaire suivant : "vous êtes un tyran sans pitié, mais rappelez-vous, les dictateurs tombent toujours" ». Qu'est-il advenu ? « Le sexagénaire a indiqué à la presse que la police l'avait interrogé sur la personne visée par le mot "dictateur", avant de le relâcher » ; et finalement, « les procureurs ont indiqué mercredi que ce cas avait été classé ». La Hongrie se montrerait-elle moins sévère que la France ? Chez-nous, en février dernier, un homme a été condamné, lui, pour avoir comparé le ministre de l'Intérieur et le président de la République à Oussama ben Laden et Saddam Hussein…
« Mercredi, c'est un membre du parti d'opposition Momentum qui a été détenu quelques heures » ; « il avait publié un message sur une mesure controversée ayant conduit à expulser de nombreux patients des hôpitaux hongrois pour libérer des lits en prévision d'une aggravation de l'épidémie de Covid-19 ». Un sort similaire n'a-t-il pas été réservé, en France, à ceux qui avaient déployé une banderole « Macronavirus » sur la façade de leur habitation ?
« La veille, la police avait annoncé avoir perquisitionné le domicile d'un homme de soixante-quatre ans pour un message posté le mois dernier sur les réseaux sociaux » ; « le message visé critiquait les mesures de confinement avec le commentaire suivant : "vous êtes un tyran sans pitié, mais rappelez-vous, les dictateurs tombent toujours" ». Qu'est-il advenu ? « Le sexagénaire a indiqué à la presse que la police l'avait interrogé sur la personne visée par le mot "dictateur", avant de le relâcher » ; et finalement, « les procureurs ont indiqué mercredi que ce cas avait été classé ». La Hongrie se montrerait-elle moins sévère que la France ? Chez-nous, en février dernier, un homme a été condamné, lui, pour avoir comparé le ministre de l'Intérieur et le président de la République à Oussama ben Laden et Saddam Hussein…
« "La crise du Covid-19 peut être utilisée par certains pour démontrer l'incapacité des Etats à protéger la population et tenter de déstabiliser les individus fragilisés. Divers groupes radicaux exploitent cette situation dramatique dans le but de rallier à leur cause de nouveaux membres et de troubler l'ordre public. Leur projet politique peut être anti-démocratique et antir-épublicain. Ces contre-projets de société peuvent être communautaires, autoritaires et inégalitaires", peut-on lire en introduction. Il est donc recommandé à la fois "lutter contre les replis communautaristes qui portent atteinte aux valeurs du pacte républicain et contre toute manifestation de séparatisme" mais aussi de lutter contre "les fake news sur le Covid-19" et "d'accompagner les personnels en établissement face aux réactions de repli des élèves". »
« D'abord érigé en exemple, le pays a ensuite été le symbole d'un échec : l'application, conçue sans accès au Bluetooth en arrière-plan et de fait peu utilisée, n'a pas empêché le confinement de la population. »
« Mais [...] en lieu et place [...], la même agence a déployé une nouvelle solution nommée cette fois Safe Entry. Plutôt que de tracer précisément les rencontres des Singapouriens, elle prend le problème à l'envers : savoir en général où ils ont été. Pour cela, l'application Safe Entry n'utilise pas de géolocalisation, mais s'appuie sur un scan de code QR. »
« SafeEntry est […] obligatoire pour toutes les entreprises et les lieux privés où du public peut entrer (comme un centre commercial). Le gouvernement a également vivement recommandé aux lieux qui ne sont pas obligés d'afficher des codes QR à scanner d'en installer tout de même — les gares et stations de transport en commun par exemple, et même les parcs, comme le note The Register. »
« Pour rentrer dans un lieu qui propose un QR Code, un visiteur est obligé de le scanner ou de laisser son smartphone être scanné. Le processus va collecter les noms, numéro d'identité et numéro de téléphone du citoyen, ainsi que le temps qu'il a passé dans le lieu. Ce qui signifie qu'il faut aussi scanner le code pour sortir d'un lieu, pour éviter de donner de fausses informations au système. »
« Ce faisant, le ministère de la Santé local contraint sans contraindre : certes, un citoyen peut se déplacer librement sans application, mais il ne peut pas faire grand-chose à moins d'être scanné. Une décision qui fait écho à celle de l'Inde : l'application Aarogya Setu, qui était présentée comme facultative, est devenue rapidement obligatoire pour certaines entreprises. »
« Mais [...] en lieu et place [...], la même agence a déployé une nouvelle solution nommée cette fois Safe Entry. Plutôt que de tracer précisément les rencontres des Singapouriens, elle prend le problème à l'envers : savoir en général où ils ont été. Pour cela, l'application Safe Entry n'utilise pas de géolocalisation, mais s'appuie sur un scan de code QR. »
« SafeEntry est […] obligatoire pour toutes les entreprises et les lieux privés où du public peut entrer (comme un centre commercial). Le gouvernement a également vivement recommandé aux lieux qui ne sont pas obligés d'afficher des codes QR à scanner d'en installer tout de même — les gares et stations de transport en commun par exemple, et même les parcs, comme le note The Register. »
« Pour rentrer dans un lieu qui propose un QR Code, un visiteur est obligé de le scanner ou de laisser son smartphone être scanné. Le processus va collecter les noms, numéro d'identité et numéro de téléphone du citoyen, ainsi que le temps qu'il a passé dans le lieu. Ce qui signifie qu'il faut aussi scanner le code pour sortir d'un lieu, pour éviter de donner de fausses informations au système. »
« Ce faisant, le ministère de la Santé local contraint sans contraindre : certes, un citoyen peut se déplacer librement sans application, mais il ne peut pas faire grand-chose à moins d'être scanné. Une décision qui fait écho à celle de l'Inde : l'application Aarogya Setu, qui était présentée comme facultative, est devenue rapidement obligatoire pour certaines entreprises. »
« Sur les deux cent quatre-vingt-dix-sept députés de la majorité, six se sont abstenus, Martine Wonner est la seule à avoir voté contre le plan de déconfinement présenté par le gouvernement à l'Assemblée nationale. […] Elle a lancé avec d'autres médecins le collectif "Laissons les médecins prescrire". Ensemble, ils réclament une liberté de prescription par les médecins généralistes de ville, "à même d'assurer le suivi de leurs patients et de contrôler les effets secondaires de médicaments connus depuis longtemps". Ils disent aussi vouloir éviter l'automédication de patients qui se procurent ces médicaments sur internet. »
« Deux décrets, le deuxième datant du 25 mars, et venant compléter celui du 23 mars réservent l'hydrochloroquine aux patients hospitalisés avec des signes de gravité. […] Les deux décrets sont à l'opposé des mesures concrètes qu'il faudrait prendre, selon l'élue. […] Son analyse est sans appel. "Je crains que ce soit le péché français, de laisser notre pays aux mains d'une poignée de hauts fonctionnaires qui ont le sentiment d'avoir en toute situation la maîtrise et la science infuse. Il me semble qu'ils sont adaptés à un fonctionnement étatique classique, hors crise. Mais ils sont incapables de gérer des décisions à prendre rapidement. On le voit sur les masques, sur les tests et sur cette question d'un traitement." »
« "Ils ont menti depuis le début. Au lieu de dire honnêtement "on n'a pas suffisamment de protections, on va commencer par un confinement drastique, et quand on aura des masques pour tout le monde, on va alléger". C'est cette absence d'humilité du Premier ministre mardi qui me gêne, à aucun moment il ne fait amende honorable pour dire qu'il s'est trompé." »
« Deux décrets, le deuxième datant du 25 mars, et venant compléter celui du 23 mars réservent l'hydrochloroquine aux patients hospitalisés avec des signes de gravité. […] Les deux décrets sont à l'opposé des mesures concrètes qu'il faudrait prendre, selon l'élue. […] Son analyse est sans appel. "Je crains que ce soit le péché français, de laisser notre pays aux mains d'une poignée de hauts fonctionnaires qui ont le sentiment d'avoir en toute situation la maîtrise et la science infuse. Il me semble qu'ils sont adaptés à un fonctionnement étatique classique, hors crise. Mais ils sont incapables de gérer des décisions à prendre rapidement. On le voit sur les masques, sur les tests et sur cette question d'un traitement." »
« "Ils ont menti depuis le début. Au lieu de dire honnêtement "on n'a pas suffisamment de protections, on va commencer par un confinement drastique, et quand on aura des masques pour tout le monde, on va alléger". C'est cette absence d'humilité du Premier ministre mardi qui me gêne, à aucun moment il ne fait amende honorable pour dire qu'il s'est trompé." »
La disproportion des moyens déployés est sidérante. Cette fois-ci, c'est dans le Luberon : « Les gendarmes, épaulés par l'Office national des forêts (ONF), ont déployé les grands moyens : motos vertes, VTT et même un hélicoptère pour surveiller les lieux les plus emblématiques du massif. […] Les militaires ont procédé à une dizaine de verbalisations au total. »
Une fois n'est pas coutume, nous partageons le point de vue de Jean Quatremer. Quasiment sans aucune réserve.
« Il n'a fallu que quelques instants, le 16 mars, pour que le chef de l'État et son gouvernement […] assignent à résidence les Français et les privent de la plupart de leurs libertés civiles, politiques et sociales que l'on croyait inaliénables. »
« Cette suspension de l'État de droit s'est faite sans base légale. […] Néanmoins, la justice administrative, en l'occurrence le Conseil d'État, l'a validé en s'appuyant sur la théorie jurisprudentielle des "circonstances exceptionnelles". […] Ce n'est que le 23 mars que le Parlement a donné une base légale aux mesures annoncées le 17 mars en votant dans la précipitation la loi créant un "état d'urgence sanitaire" qui autorise le Gouvernement à le déclencher "en cas de catastrophe sanitaire mettant en péril, par sa nature et sa gravité, la santé de la population", une définition particulièrement floue. Toute cette loi cultive le flou, les infractions qu'elle prévoit laissant par exemple une large part à l'interprétation policière et donc à l'arbitraire. »
« Il est remarquable que cette législation d'exception […] n'ait pas fait l'objet d'une saisine du Conseil constitutionnel, l'opposition, tout aussi interdite de terreur que l'opinion publique, ayant renoncé à exercer ses droits, un fait sans précédent, alors qu'il s'agit d'une atteinte particulièrement grave à l'État de droit. […] Le chef de l'État […] s'est emparé de tous les leviers de pouvoir en invoquant la nécessité de préserver la santé des Français et une urgence sanitaire qu'il n'a pas voulu voir venir, lui qui dix jours plus tôt incitait les Français à continuer à vivre comme avant. »
« Il est proprement sidérant que ces pouvoirs exceptionnels confiés à l'État pour appliquer un confinement brutal et sans nuance à tout un pays, l'un des plus durs d'Europe avec ceux de l'Espagne, de l'Italie et de la Belgique, n'ait donné lieu à aucun débat, comme s'il n'y avait pas d'autre choix. […] Le fait que le confinement ait été une solution inventée par la Chine, un régime totalitaire, pour contenir la pandémie de coronavirus aurait dû au minimum interroger sur sa légitimité. Pourtant, il s'est imposé presque naturellement, tout se jouant en réalité lorsque l'Italie a pris la décision de confiner l'ensemble de sa population à compter du 10 mars, ce qui a provoqué un effet domino, chacun voulant montrer qu'il avait aussi à cœur de protéger sa population : l'Espagne l'impose le 15 mars, la France le 16, la Belgique le 18… »
« Pourtant, il y avait matière à débattre et sur tous les plans. Sur le principe du confinement lui-même d'abord. Car il n'est qu'un pis-aller visant à ralentir la propagation du virus et éviter un engorgement des hôpitaux qui pourrait se traduire par des morts additionnels. En clair, le virus continuera à circuler et à tuer ceux qu'il doit tuer après la levée du confinement – dans une proportion que personne ne connaît – puisqu'il n'existe et qu'il n'existera pas avant un ou deux ans un vaccin et que les traitements en sont encore au stade expérimental. »
« Manifestement, personne n'a réalisé qu'il risquait d'être très difficile de sortir sans dommage politique du confinement une fois décidé, une partie de l'opinion publique risquant de s'autopersuader au fil des jours qu'il s'agit en fait d'éradiquer la maladie. Si la pandémie continue à tuer, et elle le fera, le Gouvernement sera automatiquement accusé de mettre en danger la santé de ses citoyens pour sauver "l'économie", un gros mot pour une partie des Français comme si le fait de travailler pour vivre était secondaire par rapport à la santé… »
« Ce verrouillage total d'un pays est d'autant plus discutable que des régions entières étaient et sont encore quasiment épargnées par le virus : pourquoi imposer le même traitement à la Creuse qu'à l'Île-de-France, aux Pouilles qu'à Milan ? »
« Enfin, il est apparu très tôt que la maladie était en très grande majorité fatale pour les personnes âgées de plus de soixante-dix ans […] et celles qui ont des pathologies graves, en clair les personnes affaiblies. Dès lors, confiner tous les actifs et plonger le pays en récession était-il rationnel ? Peut-être aurait-il fallu se concentrer sur la protection de ces groupes à risques plutôt que de mettre sous cloche tout un pays sans penser au lendemain, d'autant qu'on sait pertinemment que le virus est là pour longtemps. »
« Pourquoi une telle pandémie, qui n'est pas la première que le monde ait affrontée et qui est surtout très loin d'être la plus mortelle de l'histoire, a-t-elle conduit des États à décider de mesures sans précédent tout en sachant qu'elles n'étaient pas un remède ? Pourquoi une telle panique, surtout si l'on compare la mortalité causée par le coronavirus avec celle des autres maladies ? […] Imaginez que chaque matin on égrène le nombre de morts en France toutes causes confondues et qu'on y consacre l'ensemble des journaux : qui oserait encore tout simplement vivre ? »
« Mais ce débat, dans la déferlante émotionnelle qui dure depuis deux mois, est de fait interdit. Ceux qui ont osé questionner la stratégie choisie et surtout sur sa durée ont été cloués au pilori par les plus radicaux, ceux qui se font entendre. Être opposé à la prolongation du confinement, c'est être pour le "sacrifice" de ceux qui sont malades, "cracher à la gueule des morts" et j'en passe. Bref, choisis ton camp camarade, mais il n'y a qu'un camp du bien, celui du confinement ! J'ai même été menacé de mort, moi et ma famille, par de braves gens qui estiment que toute vie doit être sauvée à n'importe quel prix sans que la contradiction de leurs propos ne leur effleure l'esprit pour avoir osé m'interroger dans deux tweets du 9 avril, trois semaines après le début du confinement. »
« Jamais on n'a mis une économie totalement à l'arrêt comme on vient de le faire, il faut en prendre conscience. […] Il ne faut pas oublier que le chômage est une aussi catastrophe sanitaire, mais plus diffuse et donc socialement plus acceptable : on estime ainsi à 14 00 les décès qu'il cause chaque année en France par les maladies induites. Et comment ne pas parler de son cortège de misère, de faim, de déclassement social, etc.. »
« Enfin, croire que les libertés publiques, la démocratie, sortiront intactes de cet épisode est juste un doux rêve. L'état d'urgence sanitaire va rester inscrit dans notre droit pour longtemps exactement comme l'état d'urgence, déclenché en 2015 a finalement été intégré au droit commun. »
« En conclusion provisoire, je pense qu'il ne faut pas se tromper sur la signification de l'évènement inimaginable que nous vivons : c'est le triomphe de l'individualisme, celui de la santé immédiate de l'individu face au bien-être collectif actuel et futur. »
« Il n'a fallu que quelques instants, le 16 mars, pour que le chef de l'État et son gouvernement […] assignent à résidence les Français et les privent de la plupart de leurs libertés civiles, politiques et sociales que l'on croyait inaliénables. »
« Cette suspension de l'État de droit s'est faite sans base légale. […] Néanmoins, la justice administrative, en l'occurrence le Conseil d'État, l'a validé en s'appuyant sur la théorie jurisprudentielle des "circonstances exceptionnelles". […] Ce n'est que le 23 mars que le Parlement a donné une base légale aux mesures annoncées le 17 mars en votant dans la précipitation la loi créant un "état d'urgence sanitaire" qui autorise le Gouvernement à le déclencher "en cas de catastrophe sanitaire mettant en péril, par sa nature et sa gravité, la santé de la population", une définition particulièrement floue. Toute cette loi cultive le flou, les infractions qu'elle prévoit laissant par exemple une large part à l'interprétation policière et donc à l'arbitraire. »
« Il est remarquable que cette législation d'exception […] n'ait pas fait l'objet d'une saisine du Conseil constitutionnel, l'opposition, tout aussi interdite de terreur que l'opinion publique, ayant renoncé à exercer ses droits, un fait sans précédent, alors qu'il s'agit d'une atteinte particulièrement grave à l'État de droit. […] Le chef de l'État […] s'est emparé de tous les leviers de pouvoir en invoquant la nécessité de préserver la santé des Français et une urgence sanitaire qu'il n'a pas voulu voir venir, lui qui dix jours plus tôt incitait les Français à continuer à vivre comme avant. »
« Il est proprement sidérant que ces pouvoirs exceptionnels confiés à l'État pour appliquer un confinement brutal et sans nuance à tout un pays, l'un des plus durs d'Europe avec ceux de l'Espagne, de l'Italie et de la Belgique, n'ait donné lieu à aucun débat, comme s'il n'y avait pas d'autre choix. […] Le fait que le confinement ait été une solution inventée par la Chine, un régime totalitaire, pour contenir la pandémie de coronavirus aurait dû au minimum interroger sur sa légitimité. Pourtant, il s'est imposé presque naturellement, tout se jouant en réalité lorsque l'Italie a pris la décision de confiner l'ensemble de sa population à compter du 10 mars, ce qui a provoqué un effet domino, chacun voulant montrer qu'il avait aussi à cœur de protéger sa population : l'Espagne l'impose le 15 mars, la France le 16, la Belgique le 18… »
« Pourtant, il y avait matière à débattre et sur tous les plans. Sur le principe du confinement lui-même d'abord. Car il n'est qu'un pis-aller visant à ralentir la propagation du virus et éviter un engorgement des hôpitaux qui pourrait se traduire par des morts additionnels. En clair, le virus continuera à circuler et à tuer ceux qu'il doit tuer après la levée du confinement – dans une proportion que personne ne connaît – puisqu'il n'existe et qu'il n'existera pas avant un ou deux ans un vaccin et que les traitements en sont encore au stade expérimental. »
« Manifestement, personne n'a réalisé qu'il risquait d'être très difficile de sortir sans dommage politique du confinement une fois décidé, une partie de l'opinion publique risquant de s'autopersuader au fil des jours qu'il s'agit en fait d'éradiquer la maladie. Si la pandémie continue à tuer, et elle le fera, le Gouvernement sera automatiquement accusé de mettre en danger la santé de ses citoyens pour sauver "l'économie", un gros mot pour une partie des Français comme si le fait de travailler pour vivre était secondaire par rapport à la santé… »
« Ce verrouillage total d'un pays est d'autant plus discutable que des régions entières étaient et sont encore quasiment épargnées par le virus : pourquoi imposer le même traitement à la Creuse qu'à l'Île-de-France, aux Pouilles qu'à Milan ? »
« Enfin, il est apparu très tôt que la maladie était en très grande majorité fatale pour les personnes âgées de plus de soixante-dix ans […] et celles qui ont des pathologies graves, en clair les personnes affaiblies. Dès lors, confiner tous les actifs et plonger le pays en récession était-il rationnel ? Peut-être aurait-il fallu se concentrer sur la protection de ces groupes à risques plutôt que de mettre sous cloche tout un pays sans penser au lendemain, d'autant qu'on sait pertinemment que le virus est là pour longtemps. »
« Pourquoi une telle pandémie, qui n'est pas la première que le monde ait affrontée et qui est surtout très loin d'être la plus mortelle de l'histoire, a-t-elle conduit des États à décider de mesures sans précédent tout en sachant qu'elles n'étaient pas un remède ? Pourquoi une telle panique, surtout si l'on compare la mortalité causée par le coronavirus avec celle des autres maladies ? […] Imaginez que chaque matin on égrène le nombre de morts en France toutes causes confondues et qu'on y consacre l'ensemble des journaux : qui oserait encore tout simplement vivre ? »
« Mais ce débat, dans la déferlante émotionnelle qui dure depuis deux mois, est de fait interdit. Ceux qui ont osé questionner la stratégie choisie et surtout sur sa durée ont été cloués au pilori par les plus radicaux, ceux qui se font entendre. Être opposé à la prolongation du confinement, c'est être pour le "sacrifice" de ceux qui sont malades, "cracher à la gueule des morts" et j'en passe. Bref, choisis ton camp camarade, mais il n'y a qu'un camp du bien, celui du confinement ! J'ai même été menacé de mort, moi et ma famille, par de braves gens qui estiment que toute vie doit être sauvée à n'importe quel prix sans que la contradiction de leurs propos ne leur effleure l'esprit pour avoir osé m'interroger dans deux tweets du 9 avril, trois semaines après le début du confinement. »
« Jamais on n'a mis une économie totalement à l'arrêt comme on vient de le faire, il faut en prendre conscience. […] Il ne faut pas oublier que le chômage est une aussi catastrophe sanitaire, mais plus diffuse et donc socialement plus acceptable : on estime ainsi à 14 00 les décès qu'il cause chaque année en France par les maladies induites. Et comment ne pas parler de son cortège de misère, de faim, de déclassement social, etc.. »
« Enfin, croire que les libertés publiques, la démocratie, sortiront intactes de cet épisode est juste un doux rêve. L'état d'urgence sanitaire va rester inscrit dans notre droit pour longtemps exactement comme l'état d'urgence, déclenché en 2015 a finalement été intégré au droit commun. »
« En conclusion provisoire, je pense qu'il ne faut pas se tromper sur la signification de l'évènement inimaginable que nous vivons : c'est le triomphe de l'individualisme, celui de la santé immédiate de l'individu face au bien-être collectif actuel et futur. »
« "L'usage de la bicyclette n'a jamais été prohibé, encore moins pour les autres motifs de déplacement", assure sans rougir la direction des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l'Intérieur. Le 26 mars, dans un tweet, le même ministère indiquait pourtant que " la pratique du vélo de loisir est proscrite"... Message repris encore ce week-end par le préfet du Var. »
« Si la sortie pour l'exercice quotidien est autorisée, elle ne signifie pas que l'on puisse s'arrêter, même quelques minutes, et discuter avec des connaissances, en respectant les consignes », rapporte le site Actu.fr : « Un couple de l'Orne […] en a fait l'amère expérience dimanche 12 avril 2020. […] Il est établi que le couple s'est arrêté et qu'il discutait avec une troisième personne en train de faire du sport dans son jardin. Les gendarmes sanctionnent d'une amende de 135 euros, car le fait de rester statique pendant sa pause, sans raison valable est verbalisable. »
Les gendarmes ont-ils manqué de discernement ? « Nous avons fait preuve de compréhension », assurent-ils ; « nous aurions pu demander deux amendes, une pour chaque personne du couple, voire trois, en ajoutant aussi celle de la personne qui faisait du sport » , expliquent-ils ; mais « nous ne l'avons pas fait » car « nous avons considéré qu'une seule suffisait ». Bel exemple de mansuétude, en effet !
« Si nous ne sanctionnons pas ceux qui prennent une pause pendant leurs sorties, alors, au bout d'un certain temps, trop de personnes en viendront à le faire, et les opportunités de discussion se multiplieront », préviennent-ils ; « du coup, le confinement ne sera plus respecté », se justifient-ils.
L'auteur de l'article est visiblement du même avis, puisqu'il affirme qu'il y a là « un élément pédagogique intéressant est à retenir ». D'une façon générale, précise-t-il, « les gendarmes de Domfront en Poiraie et La Ferté-Macé dans l'Orne rappellent qu'ils font la plupart du temps preuve de bienveillance et de bon sens ». La preuve ? Ils la donnent eux-mêmes : « si une raison valable est annoncée pour expliquer sa position statique, comme le besoin de faire des pauses, pour la santé, pour respirer, avec le grand âge ou les situations de maladies ou handicap, les forces de l'ordre feront preuve de compréhension ».
Tolérer qu'une vieille dame reprenne son souffle, ce serait donc faire preuve d'indulgence ? Voilà qui est édifiant !
Les gendarmes ont-ils manqué de discernement ? « Nous avons fait preuve de compréhension », assurent-ils ; « nous aurions pu demander deux amendes, une pour chaque personne du couple, voire trois, en ajoutant aussi celle de la personne qui faisait du sport » , expliquent-ils ; mais « nous ne l'avons pas fait » car « nous avons considéré qu'une seule suffisait ». Bel exemple de mansuétude, en effet !
« Si nous ne sanctionnons pas ceux qui prennent une pause pendant leurs sorties, alors, au bout d'un certain temps, trop de personnes en viendront à le faire, et les opportunités de discussion se multiplieront », préviennent-ils ; « du coup, le confinement ne sera plus respecté », se justifient-ils.
L'auteur de l'article est visiblement du même avis, puisqu'il affirme qu'il y a là « un élément pédagogique intéressant est à retenir ». D'une façon générale, précise-t-il, « les gendarmes de Domfront en Poiraie et La Ferté-Macé dans l'Orne rappellent qu'ils font la plupart du temps preuve de bienveillance et de bon sens ». La preuve ? Ils la donnent eux-mêmes : « si une raison valable est annoncée pour expliquer sa position statique, comme le besoin de faire des pauses, pour la santé, pour respirer, avec le grand âge ou les situations de maladies ou handicap, les forces de l'ordre feront preuve de compréhension ».
Tolérer qu'une vieille dame reprenne son souffle, ce serait donc faire preuve d'indulgence ? Voilà qui est édifiant !
Paris 8e, église Saint-André-de-l'Europe. « Dimanche dernier, 19 avril, alors en pleine célébration, le curé a vu avec surprise des policiers faire irruption dans son église... pour lui sommer d'arrêter la messe. » Ils n'étaient pourtant que sept dans l'église, qui n'était même pas ouverte au public.
« Selon le curé de Saint-André-de-l'Europe, l'incident a pu être provoqué par un voisin qui aurait alerté la police après avoir entendu l'orgue. "J'ai trouvé sur ma boite vocale un message d'une personne qui criait : messe clandestine à Saint-André !", confie l'abbé. "Cette idée que des gens font de la délation pour dénoncer des prétendues messes clandestines... Précisément, on avait fermé les portes de l'église pour dissuader les paroissiens de venir et respecter le confinement. Or, cela se retourne contre nous, car les gens ont le sentiment qu'on fait quelque chose de caché !", déplore encore l'homme d'Église. »
Réaction de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris : « Les policiers sont entrés en arme dans l'église, or il y a interdiction formelle aux policiers d'entrer en arme dans une église. Il n'y avait pas de terroristes ! Il faut garder la tête froide et arrêter ce cirque. »
« Selon le curé de Saint-André-de-l'Europe, l'incident a pu être provoqué par un voisin qui aurait alerté la police après avoir entendu l'orgue. "J'ai trouvé sur ma boite vocale un message d'une personne qui criait : messe clandestine à Saint-André !", confie l'abbé. "Cette idée que des gens font de la délation pour dénoncer des prétendues messes clandestines... Précisément, on avait fermé les portes de l'église pour dissuader les paroissiens de venir et respecter le confinement. Or, cela se retourne contre nous, car les gens ont le sentiment qu'on fait quelque chose de caché !", déplore encore l'homme d'Église. »
Réaction de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris : « Les policiers sont entrés en arme dans l'église, or il y a interdiction formelle aux policiers d'entrer en arme dans une église. Il n'y avait pas de terroristes ! Il faut garder la tête froide et arrêter ce cirque. »
Quelques cas de verbalisation manifestement scandaleux ; des moyens disproportionnés déployés ici ou là pour faire respecter le confinement ; des journalistes très complaisants à l'égard du pouvoir ; des politiques qui s'abritent derrière les conseils d'experts forcément partiaux, puisque cantonnés à leur domaine ; la détresse affective ignorée au nom de l'hygiène ; le refus de confier des responsabilité aux médecins en dehors des hôpitaux : tout cela ne devrait-il pas donner à réfléchir, à gauche comme à droite, au centre comme aux extrêmes ?
« Ne pas pouvoir rendre hommage aux morts, être privés de ce rituel, c'est cela, qu'on nous enlève aussi. On enterre en catimini, on incinère comme des voleurs. Dire au revoir à ceux qu'on a aimés fait partie de ce qui nous rend humains. Le confinement ne nous a pas seulement enlevé notre liberté de circuler. Il nous enlève aussi une partie de notre humanité. C'est d'une violence extrême. "J'ai conscience des efforts et des sacrifices qui vous sont demandés", avait dit Édouard Philippe. En théorie, peut-être. Mais dans la pratique ? Voilà ce que j'avais envie de dire à tous ceux qui nous donnent des leçons sur le "monde d'après", sur les bienfaits de ce confinement, qu'on devrait appeler plutôt "isolement", à tous ces théoriciens d'un nouveau monde. Le confinement détruit intérieurement bien plus qu'il n'apporte de bienfaits. »