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Les auteurs de cette tribune (qui exercent tous des responsabilité au sein d'Homa Capital, une société de gestion de portefeuille) soutiennent que « jusqu'en 1973, c'est par des avances de la Banque de France au Trésor que l'État français finançait ses déficits ». Même s'ils affirment, par ailleurs, que « la différence entre ces deux systèmes n'est qu'apparente », sans doute ont-ils été abusés par l'interprétation fantaisiste d'une loi effectivement adoptée en 1973, redécouverte il y a quelque temps à l faveur d'une dynamique complotiste. Comme l'explique Vincent Duchaussoy, docteur en histoire économique contemporaine, « la loi [...] n'a pas modifié profondément les conditions du financement de l'État » ; « ce n'est que plus tardivement, dans les années 1980 [...] que le financement du déficit [...] s'est réorienté vers les marchés financiers » (La Vie des idées, 1er juillet 2014).
« On entend tellement parler de la pression des marchés financiers sur les États qu'on finit par imaginer que ces pauvres États sont tombés dans un grand piège orchestré par de méchantes banques et qu'ils s'y débattent depuis, prisonniers d'une idéologie mortifère. Et on se berce alors de grands plans de liquidation générale des dettes, au moins publiques. La réalité n'est pas plus gaie, mais assez différente. […] Il y a d'abord cette idée farfelue selon laquelle avant 1973 l'État pouvait être en déficit tant qu'il voulait, la Banque de France le finançant par des avances gratuites. Il suffit pourtant d'ouvrir un livre d'histoire pour voir qu'il n'y a jamais eu d'époque magique où l'État pouvait dépenser ce qu'il voulait, la banque centrale créant sans inconvénient de la monnaie pour couvrir le déficit. […] On a changé de monde en 1983 lorsqu'on a instauré en France le système de financement continu de l'État sur les marchés. […] Cela réduit fortement les taux, car le marché financier est bien moins cher que l'emprunt public. Et donc le défaut du système actuel est exactement l'inverse de ce qu'en disent ses détracteurs : il donne aux irresponsables qui gouvernent depuis quarante ans la faculté de dépenser bien au-delà du raisonnable. […] Il y a ensuite la répudiation. Mais croire qu'on peut répudier sans risque notre gigantesque dette publique […], on rêve. D'autant que les créances sur l'État ne sont pas principalement détenues par les banques [...] mais (outre les investisseurs étrangers) par des institutions d'épargne, SICAV et compagnies d'assurance-vie, caisses de retraite, etc. Veut-on vraiment les spolier ? Bien sûr, si on est acculé, on ne peut pas faire autrement, mais c'est en général une opération violente, et à court terme très dure. Et qui dans le cas de la France déclencherait une crise financière majeure, compte tenu de la masse concernée. […] De toute façon […],On n'échappera pas à l'assainissement des déficits publics. Et donc la démarche essentielle pour s'affranchir de la finance, c'est pas de déficit. »
Critiquant le programme du FN, notre confrère Guillaume de Calignon lui prête la volonté de « changer la loi de 1973 sur le recours à la Banque de France » – une loi abrogée de longue date, à la portée par ailleurs exagérée.
Décryptage d’un mythe conspirationniste (la loi dite Pompidou-Giscard-Rothschild) par Nicolas Doze, Jean-Marc Daniel et Alain Madelin. Autre sujet évoqué au cours de l’émission : la perspective d’une sortie de l’euro.
Un libéral s'indigne du traitement réservé à la dette publique sur l'encyclopédie participative. À ne lire qu'en complément des analyses démontant ce mythe conspirationniste.
« La loi [...] n'a pas modifié profondément les conditions du financement de l'État. [...] Ce n'est que plus tardivement, dans les années 1980 [...] que le financement du déficit [...] s'est réorienté vers les marchés financiers. »
À l'intention plus particulière des souverainiste, relevons que ce serait « bien Charles De Gaulle qui a poussé le Trésor à s'endetter sur les marchés ». Preuve que la politique se fait aussi à la corbeille !
« L'idée selon laquelle un certain nombre de nos dirigeants auraient, au moyen de cette loi, "vendus les intérêts de la France aux marché financiers" est une fumisterie. »
« Tout est faux. On est dans la pure théorie du complot. [...] Un ramassis de demi-vérités sorties de leur contexte, de raisonnements économiques fallacieux et d’accusations malsaines le tout [...] mâtiné d’antisémitisme. »
« Contrairement à ce qu'on peut penser, les préoccupations relatives au déficit public, à la monétisation de la dette, et à l'inflation, ne se retrouvent pas du tout dans la lecture des débats » !
Démontage d'un mythe souverainiste.
Quoique favorable à l'éclatement de l'Union économique et monétaire, un partisan de Marine Le Pen a appelé à « en finir avec la polémique sur la loi Pompidou-Giscard de 1973 ».