4243 shaares
630 résultats
taggé
société
« On ne peut en vouloir aux Français d'aujourd'hui des crimes de saint Louis, de Bugeaud, ou de Laval. Ni des crimes du commerce triangulaire, ni de ceux de la colonisation ni de ceux de la collaboration avec les Nazis. Ni même condamner ceux qui, dans le passé, ont commis légalement des actes qui seraient aujourd'hui considérés, légalement ou moralement, comme des crimes : on ne peut en vouloir à Colbert, ou à Jules Ferry, d'avoir agi conformément à la loi et à la morale de leur temps ; sinon, il faudrait aussi considérer comme des meurtriers tous les présidents de la République française, jusqu'à Valéry Giscard d'Estaing inclus, qui ont envoyé à l'échafaud des condamnés, en refusant d'exercer leur droit de grâce. »
« Par contre, on doit exiger de nos contemporains de faire disparaître les traces de tous ceux qui ont agi en violation des lois ou de la morale de leur temps. Par exemple, il ne devrait pas y avoir une avenue Bugeaud à Paris ; ni de rue Brasillach, ni d'avenue Céline à moins de remettre ces auteurs dans un contexte explicatif, distinguant l'homme, ignoble, de l'œuvre littéraire, très partiellement grandiose. »
« Enfin, après la dictature des racistes, il ne faut pas tomber dans une autre ségrégation qui, au nom de l'antiracisme, ne ferait qu'exacerber des différences imaginaires à l'intérieur de la seule race qui soit : la race humaine. »
« Par contre, on doit exiger de nos contemporains de faire disparaître les traces de tous ceux qui ont agi en violation des lois ou de la morale de leur temps. Par exemple, il ne devrait pas y avoir une avenue Bugeaud à Paris ; ni de rue Brasillach, ni d'avenue Céline à moins de remettre ces auteurs dans un contexte explicatif, distinguant l'homme, ignoble, de l'œuvre littéraire, très partiellement grandiose. »
« Enfin, après la dictature des racistes, il ne faut pas tomber dans une autre ségrégation qui, au nom de l'antiracisme, ne ferait qu'exacerber des différences imaginaires à l'intérieur de la seule race qui soit : la race humaine. »
« La bataille se déroule aussi en France, où les droits du roman de Margaret Mitchell sont entrés dans le domaine public au début de l'année. Spécialiste de la littérature américaine, le petit éditeur Gallmeister, en prévision, avait travaillé à une nouvelle traduction. Ainsi, la phrase citée plus haut devenait : "C'est la nurse de vot'enfant ? Ma'ame Scarlett, l'est trop jeune pour s'occuper du seul bébé de m'sieur Charles !" »
« Ce n'est pas seulement, comme titre Le Figaro, un "coup de jeune". C'est aussi une re-traduction marquée par le souci antiraciste, même si cette révolution reste inachevée. Le "r", banni par la traduction originelle "ptit nèg" de Pierre François Caillé en 1939, n'est pas totalement réhabilité. Il manque toujours à l'appel dans "vot'enfant". Mais ce métaplasme (il me semble que cette suppression s'appelle ainsi, vous me corrigerez) peut ici passer pour du simple langage parlé populaire. La traduction est un art passionnant, mais difficile (voir notre émission). »
« Détenteur des droits de Autant en emporte le vent jusqu'au début 2020, Gallimard aurait pu aussi anticiper, en se colletant à une nouvelle traduction moins tintinesque, voire tout simplement laisser faire Gallmeister. Mais non. Le prestigieux éditeur des pamphlets antisémites de Céline et de Gabriel Matzneff a choisi de publier en Folio une simple réédition de sa traduction originelle, le même jour que la sortie du volume de Gallmeister, en se prémunissant des critiques par l'exhumation d'une lettre de Mitchell au traducteur Caillé : "Je crois que votre traduction est la seule traduction étrangère de mon livre dans laquelle les personnages nègres parlent en dialecte." »
« Ce n'est pas seulement, comme titre Le Figaro, un "coup de jeune". C'est aussi une re-traduction marquée par le souci antiraciste, même si cette révolution reste inachevée. Le "r", banni par la traduction originelle "ptit nèg" de Pierre François Caillé en 1939, n'est pas totalement réhabilité. Il manque toujours à l'appel dans "vot'enfant". Mais ce métaplasme (il me semble que cette suppression s'appelle ainsi, vous me corrigerez) peut ici passer pour du simple langage parlé populaire. La traduction est un art passionnant, mais difficile (voir notre émission). »
« Détenteur des droits de Autant en emporte le vent jusqu'au début 2020, Gallimard aurait pu aussi anticiper, en se colletant à une nouvelle traduction moins tintinesque, voire tout simplement laisser faire Gallmeister. Mais non. Le prestigieux éditeur des pamphlets antisémites de Céline et de Gabriel Matzneff a choisi de publier en Folio une simple réédition de sa traduction originelle, le même jour que la sortie du volume de Gallmeister, en se prémunissant des critiques par l'exhumation d'une lettre de Mitchell au traducteur Caillé : "Je crois que votre traduction est la seule traduction étrangère de mon livre dans laquelle les personnages nègres parlent en dialecte." »
« Ouverture hier à Orange du premier point de vente physique de l'aventure C'est qui le patron. Un seul lieu mais deux missions. En premier, c'est un point de retrait pour les commandes passées via le site la livraison des consommateurs actif depuis quelques semaines. Seconde mission : c'est un point de vente avec toute la gamme des produits CQLP et des produits "cousins". […] Deux autres magasins-drives sont déjà prévus : à Dijon et Paris. Et un réseau de points de retrait national est en cours de constitution. »
« Pour Laura Kipnis, l'ardeur avec laquelle ces militantes crient au scandale dès lors qu'une femme est mise en scène comme "objet de désir" est en tout point similaire aux jugements moraux sur les salopes. Il s'agit – en tordant des concepts féministes pour en faire les outils d'un nouvel ordre moral – de jeter le discrédit sur toutes les femmes qui s'affichent comme "trop" libres sexuellement, "trop" attirantes, "trop" désirables ou "trop" désirantes. Remplacez l'expression "femme-objet" par "allumeuse" dans les discours de ces pourfendeuses du machisme (sic) et vous obtiendrez… un discours machiste, parfaitement misogyne. "On retrouve là, en effet, dans une nouvelle livrée, l'appétit familier du mouvement anti-pornographie pour le récit de la femme captive, confirme Laura Kipnis. Cette nouvelle version ne tombe certes pas dans l'anti-pornographie, ce qui ferait ringard (de nos jours, même les mères de famille de banlieue prétendent aimer la porno), mais la saga défraîchie de femmes tenues en joue par les pulsions sexuelles masculines ne manque pas de popularité." »
« C'est une révolution qui se joue dans les coulisses de la presse en France : une nouvelle mesure d'audience a été lancée, qui vise à donner aux éditeurs et aux annonceurs une vision complète de la puissance des marques de presse, sur tous les supports y compris les réseaux sociaux et podcasts, en s'adaptant aux nouveaux usages des lecteurs. […] Avec ce nouveau dispositif, qui a coûté plusieurs millions d'euros, les éditeurs de presse seront mieux armés pour se battre sur le marché publicitaire face aux autres médias et aux géants du numérique. »
« Si "privilège blanc" il y a, ce doit bien être de pouvoir tordre grossièrement les faits à une heure de grande écoute sur la radio publique sans risquer la contradiction. Cette tribune "antiraciste" de Virginie Despentes, lue ce matin par Augustin Trapenard sur France Inter, ne l'illustre que trop bien. Le texte commence comme ça : "En France, nous ne sommes pas racistes, mais je ne me souviens pas avoir jamais vu un homme noir ministre. Pourtant j'ai cinquante ans, j'en ai vu, des gouvernements." »
« On ne dressera pas la liste des membres du gouvernement noirs de ces cinquante dernières années : d'abord pour ne pas entrer dans cette détestable logique de comptage racial que certains cherchent à imposer, comme récemment aux César ; ensuite et surtout parce qu'il n'est vraiment pas certain que les ministres et anciens ministres de couleur tiennent à ce qu'on rappelle leur complexion plutôt que leurs mérites. De cette liste qu'on ne fera pas, on peut tout dire, et notamment qu'elle est bien trop courte, ou encore que les hommes et les femmes de couleur n'accèdent que trop rarement aux plus hautes responsabilités ; mais dire qu'elle est inexistante, on ne le peut pas. »
« Qu'importe : si la cause est juste, les faits ne comptent plus, le faux n'est qu'un moment du vrai. Commentaire du journaliste Daniel Schneidermann : "Virginie Despentes a factuellement tort et politiquement raison [sic]." »
« Ce qui est probablement le plus révélateur, c'est qu'au sens propre, Virginie Despentes ne voit pas les personnes de couleur. Ou plus exactement elle ne les voit que comme elle a envie de les voir, comme victimes, relégués, marginaux, délinquants, ou carrément comme des terroristes qu'elle "aime", à l'instar des frères Kouachi ; pas comme ministres, professeurs, médecins ou policiers. »
« Ce procès du "système" aboutit à une injonction paradoxale. Les "racisés" y sont invisibles, mais si par malheur certains d'entre eux le rejoignent, ils deviennent des traîtres. "Vendu !", scandaient des manifestants mardi soir à l'adresse d'un CRS noir stupéfait. "Arabe de service !", envoie le militant Taha Bouhafs à la syndicaliste policière Linda Kebbab sur Twitter. Là où tous les antiracistes devraient pouvoir se retrouver pour déplorer qu'il n'y ait pas assez de ministres, de policiers, de médecins ou de professeurs noirs, et chercher à faire en sorte qu'il y en ait davantage, les décoloniaux préfèrent dénoncer les "Bounty", noirs à l'extérieur, blancs à l'intérieur. »
« Racisme dans la police, violence contre les policiers : tout est à considérer ensemble et d'un seul tenant, avec lucidité, sans minimiser l'un ni exagérer l'autre, et plus encore : sans tenter de justifier l'un par l'autre. »
« Qui peut croire que des tribunes enflammées qui dénoncent en jetant tout le monde dans le même sac peuvent amener autre chose qu'une montée des tensions ? Qui peut croire qu'en polarisant ainsi et en attisant le conflit, on va rendre le débat possible ? Qui s'imagine qu'en travestissant le réel, on fera éclater la vérité ? Les victimes du racisme méritent de meilleurs avocats que les intermittents du spectacle de l'indignation, de même que les policiers n'ont rien à gagner à se laisser enfermer dans une défense corporatiste qui dirait "circulez, il n'y a rien à voir !", tout simplement parce qu'il y a, toujours, à voir, que ni les hommes ni les institutions ne sont infaillibles. »
« On ne dressera pas la liste des membres du gouvernement noirs de ces cinquante dernières années : d'abord pour ne pas entrer dans cette détestable logique de comptage racial que certains cherchent à imposer, comme récemment aux César ; ensuite et surtout parce qu'il n'est vraiment pas certain que les ministres et anciens ministres de couleur tiennent à ce qu'on rappelle leur complexion plutôt que leurs mérites. De cette liste qu'on ne fera pas, on peut tout dire, et notamment qu'elle est bien trop courte, ou encore que les hommes et les femmes de couleur n'accèdent que trop rarement aux plus hautes responsabilités ; mais dire qu'elle est inexistante, on ne le peut pas. »
« Qu'importe : si la cause est juste, les faits ne comptent plus, le faux n'est qu'un moment du vrai. Commentaire du journaliste Daniel Schneidermann : "Virginie Despentes a factuellement tort et politiquement raison [sic]." »
« Ce qui est probablement le plus révélateur, c'est qu'au sens propre, Virginie Despentes ne voit pas les personnes de couleur. Ou plus exactement elle ne les voit que comme elle a envie de les voir, comme victimes, relégués, marginaux, délinquants, ou carrément comme des terroristes qu'elle "aime", à l'instar des frères Kouachi ; pas comme ministres, professeurs, médecins ou policiers. »
« Ce procès du "système" aboutit à une injonction paradoxale. Les "racisés" y sont invisibles, mais si par malheur certains d'entre eux le rejoignent, ils deviennent des traîtres. "Vendu !", scandaient des manifestants mardi soir à l'adresse d'un CRS noir stupéfait. "Arabe de service !", envoie le militant Taha Bouhafs à la syndicaliste policière Linda Kebbab sur Twitter. Là où tous les antiracistes devraient pouvoir se retrouver pour déplorer qu'il n'y ait pas assez de ministres, de policiers, de médecins ou de professeurs noirs, et chercher à faire en sorte qu'il y en ait davantage, les décoloniaux préfèrent dénoncer les "Bounty", noirs à l'extérieur, blancs à l'intérieur. »
« Racisme dans la police, violence contre les policiers : tout est à considérer ensemble et d'un seul tenant, avec lucidité, sans minimiser l'un ni exagérer l'autre, et plus encore : sans tenter de justifier l'un par l'autre. »
« Qui peut croire que des tribunes enflammées qui dénoncent en jetant tout le monde dans le même sac peuvent amener autre chose qu'une montée des tensions ? Qui peut croire qu'en polarisant ainsi et en attisant le conflit, on va rendre le débat possible ? Qui s'imagine qu'en travestissant le réel, on fera éclater la vérité ? Les victimes du racisme méritent de meilleurs avocats que les intermittents du spectacle de l'indignation, de même que les policiers n'ont rien à gagner à se laisser enfermer dans une défense corporatiste qui dirait "circulez, il n'y a rien à voir !", tout simplement parce qu'il y a, toujours, à voir, que ni les hommes ni les institutions ne sont infaillibles. »
« Je ne le cache pas, le but est aussi de promouvoir l'idée d'une politique nataliste dans notre pays. La natalité est un enjeu fondamental puisque c'est la condition du financement de notre modèle de protection sociale et en particulier de la dépendance, à l'heure où nous créons une cinquième branche de la Sécurité sociale tout cela fait sens. On a mis plusieurs milliards pour relancer les secteurs de l'automobile et de l'aéronautique, alors que leur avenir est incertain. La famille en tant qu'institution, elle, sera toujours là, à condition d'y investir de la même façon. C'est un choix politique. »
Cet individu trans doit-il être considéré comme le père de son enfant ? C'est bien ce rôle-à qu'il a joué quand il l'a conçu. Mais officiellement, c'est une femme ! Alors, ne s'agit-il pas de sa mère… même s'il en a déjà une ? Jusqu'à présent, la Justice a préféré parler d'un « parent biologique ». La Cour de cassation doit rendre son verdict le le 16 septembre.
« L'université de technologie d'Eindhoven (UTE), au Pays-Bas, n'embauche que des femmes. […] Les nouveaux postes vacants sont fermés aux hommes les six premiers mois, et leur sont ensuite ouverts, mais seulement si l'université peut prouver qu'aucune femme qualifiée n'était disponible pour ce poste. L'objectif est de passer à 30 % de femmes dans chaque département de l'école, et seules des femmes seront engagées jusqu'à ce qu'il soit atteint.[…] L'Institut néerlandais des droits de l'homme a été saisi pour discrimination ; un jugement doit être rendu en juillet. »
« La prise de position d'un groupe d'employés de Hachette UK n'a pas été entendue. Ces salariés avaient annoncé qu'ils refuseraient de travailler sur le nouveau roman de JK Rowling […] en raison des récents propos de l'auteure [sic] concernant les transgenres. Mais l'éditeur est rapidement monté au créneau en précisant qu'aucun employé n'était autorisé à cesser le travail. »
« "La liberté d'expression est la pierre angulaire de l'édition. Nous croyons fondamentalement que chacun a le droit d'exprimer ses propres pensées et croyances. C'est pourquoi nous ne commentons jamais les opinions personnelles de nos auteurs et nous respectons le droit de nos employés à avoir une opinion différente. Nous ne ferons jamais travailler nos employés sur un livre dont ils trouvent le contenu bouleversant pour des raisons personnelles, mais nous faisons une distinction entre cela et le refus de travailler sur un livre parce qu'ils sont en désaccord avec le point de vue d'un auteur en dehors de leur écriture, ce qui est contraire à notre croyance en la liberté d'expression", a précisé Hachette dans un communiqué, relayé par The Independent. »
« Néanmoins, un porte-parole de Hachette a indiqué que les employés ne désirant pas travailler sur l'ouvrage de JK Rowling allaient être reçus par leurs managers pour un traitement "au cas par cas". "Nous aborderons tous ses entretiens avec empathie et compréhension ", a-t-il précisé auprès de The Bookseller. »
« "La liberté d'expression est la pierre angulaire de l'édition. Nous croyons fondamentalement que chacun a le droit d'exprimer ses propres pensées et croyances. C'est pourquoi nous ne commentons jamais les opinions personnelles de nos auteurs et nous respectons le droit de nos employés à avoir une opinion différente. Nous ne ferons jamais travailler nos employés sur un livre dont ils trouvent le contenu bouleversant pour des raisons personnelles, mais nous faisons une distinction entre cela et le refus de travailler sur un livre parce qu'ils sont en désaccord avec le point de vue d'un auteur en dehors de leur écriture, ce qui est contraire à notre croyance en la liberté d'expression", a précisé Hachette dans un communiqué, relayé par The Independent. »
« Néanmoins, un porte-parole de Hachette a indiqué que les employés ne désirant pas travailler sur l'ouvrage de JK Rowling allaient être reçus par leurs managers pour un traitement "au cas par cas". "Nous aborderons tous ses entretiens avec empathie et compréhension ", a-t-il précisé auprès de The Bookseller. »
« Dans la préfecture de Kagawa, les élus locaux ont validé un texte limitant le temps que les adolescents peuvent consacrer aux jeux vidéo. Cette décision a fait l'objet d'une vive controverse entre ses partisans et ceux qui dénoncent une intervention excessive du pouvoir dans l'éducation des enfants. »
« Ce texte, mis en place le 1er avril après des semaines de controverse, vise à réduire les risques de dépendance des jeunes aux jeux et à Internet en fixant une limite de soixante minutes par jour en semaine et quatre-vingt-dix minutes le week-end et les jours fériés. Il contient aussi une interdiction d'utiliser les smartphones après 21 heures pour les élèves des écoles élémentaires et les collèges, et 22 heures pour les lycéens. »
« Ce texte, mis en place le 1er avril après des semaines de controverse, vise à réduire les risques de dépendance des jeunes aux jeux et à Internet en fixant une limite de soixante minutes par jour en semaine et quatre-vingt-dix minutes le week-end et les jours fériés. Il contient aussi une interdiction d'utiliser les smartphones après 21 heures pour les élèves des écoles élémentaires et les collèges, et 22 heures pour les lycéens. »
« Lilian Thuram […] pense qu'il "est extrêmement important de déconstruire cette notion de racisme anti-blanc parce qu'il vient pour délégitimer le discours sur le racisme". Patrick Simon, sociodémographe à l'Ined, affirme que "ce n'est pas parce qu'on se fait insulter dans la rue que ça relève du racisme dans le sens d'un désavantage qui va se retrouver dans plein de domaines de la vie sociale. Ces personnes insultées ne disent jamais qu'elles ont eu du mal à trouver un emploi parce qu'elles ont la peau blanche". »
« Peut-être serait il intéressant un jour de se poser les bonnes questions. N'est-ce pas plutôt le système hétérosexuel qui fait souffrir les gens ? Pourquoi la famille est-elle une institution valide et irréprochable ? Pourquoi un homme est-il censé subir un affront parce qu'on ne lui est pas sexuellement exclusif ? Pourquoi le couple monogame est-il un modèle social représenté comme source de bonheur universel quand toutes les statistiques sur les violences faites aux femmes démontrent le contraire ? Pourquoi faut-il considérer comme sain la volonté d'appropriation de l'autre, au point de lui interdire une vie sexuelle libre et autonome? Pourquoi la jalousie, le contrôle et la surveillance sont perçus comme des preuves d'amour et pas un comportement violent ? Pourquoi le fait d'être pénétré sexuellement devrait être synonyme de dégradation et d'humiliation, ou comparé au fait de mettre à disposition son corps, ou d'être réduit à l'état d'objet, comme s'il n'y avait qu'un seul "actif" dans la relation sexuelle ? Pourquoi faut-il "attendre le bon", ou "l'amour", avant de pouvoir baiser sans quoi on ne se respecterait pas ? »
« Il est navrant de devoir revenir à ces bases, et de constater que l'ensemble de la classe politique, l'ensemble de la société, pratique à longueur de temps le slut-shaming et la putophobie. Le seul moyen de s'en sortir est de se revendiquer comme victime, telle Marie-Madeleine, pardonnée pour ses pêchés par le Christ. La bonne pute acceptable doit être malheureuse et souffrir, faire souffrir et faire honte. Seule la repentance pourra l'absoudre. »
« Comment en arrive-t-on au point qu'un métier qui consiste à éborgner et tabasser des gens soit à ce point défendu par tout un système, tandis que celui qui consiste à donner du plaisir soit à ce point diffamant ? »
À la lumière de ces question force est de constater que la société et ses élites ne sont peut-être pas aussi "progressistes" qu'elles le prétendent !
« Il est navrant de devoir revenir à ces bases, et de constater que l'ensemble de la classe politique, l'ensemble de la société, pratique à longueur de temps le slut-shaming et la putophobie. Le seul moyen de s'en sortir est de se revendiquer comme victime, telle Marie-Madeleine, pardonnée pour ses pêchés par le Christ. La bonne pute acceptable doit être malheureuse et souffrir, faire souffrir et faire honte. Seule la repentance pourra l'absoudre. »
« Comment en arrive-t-on au point qu'un métier qui consiste à éborgner et tabasser des gens soit à ce point défendu par tout un système, tandis que celui qui consiste à donner du plaisir soit à ce point diffamant ? »
À la lumière de ces question force est de constater que la société et ses élites ne sont peut-être pas aussi "progressistes" qu'elles le prétendent !
« Après l'écriture inclusive, le code inclusif. […] Un débat est venu susciter de vives prises de position dans la communauté informatique: bannir, ou non, du développement de logiciels et du code des expressions jugées clivantes, à l'image de "whitelist" (liste blanche), "blacklist" (liste noire), mais surtout de "master" (maître) et "slave" (esclave). »
« "Il est clair que certaines personnes sont blessées par ces termes et que leur utilisation suscite chez elles un sentiment de malaise, non pas pour des raisons techniques, mais en raison de leur contexte historique et social", considérait tout récemment Google, en estimant qu'il s'agissait d'arguments suffisants pour les faire disparaître. "Master-slave est une métaphore oppressive qui ne sera et devrait jamais être totalement détachée de notre histoire", soulignait dans la foulée un développeur de Microsoft, qui appelle à leur remplacement. […] Quelques semaines auparavant, l'agence de cybersécurité du gouvernement britannique décidait de cesser d'utiliser ces mêmes notions, perçues comme "racistes". »
« "Cette discussion inexistante chez les développeurs jusqu'ici a pris une ampleur impressionnante ces dernières semaines. J'ai rarement vu les développeurs aussi divisés", confie Mehdi Zed, développeur chez Ubisoft, auprès de BFM Tech. »
« Alex Rock, développeur web et consultant en informatique, voit déjà plus loin et discerne, très sérieusement, d'autres expressions à écarter. "En informatique, un certain nombre de termes violents pourraient en réalité être modifiés : le 'kill' (tuer) qui sert à arrêter un logiciel lancé, l'expression 'violation', qui peut rappeler le viol, ou encore tout ce qui est relatif aux 'contraintes' de validation, ce qui est assez négatif en soi. Je préfère en l'occurrence le terme de 'règles'". De même pour Richard Hanna, développeur au sein de la coopérative Fairness, qui préfèrerait voir disparaître le terme "deadline", mortifère à ses yeux et facilement remplaçable par "date limite". »
« Ce combat m'apparaît secondaire, voire, dans les cas les plus radicaux, potentiellement délétère. Ce n'est en tout cas pas la meilleure manière de défendre la juste cause de la lutte contre le racisme", défend pour sa part Baptiste Mélès, philosophe des sciences chargé de recherche au CNRS. […] Historiquement, les notions de maître et d'esclave, mais aussi les connotations respectives du blanc et du noir dans la culture occidentale ne datent pas du commerce triangulaire : on les trouve dans l'Antiquité et elles n'étaient pas reliées à des questions de couleur de peau. Le statut d'esclave à Rome était un statut politique et les connotations respectives du noir et du blanc étaient liées à la luminosité. C'est donc se tromper sur l'histoire des mots de les interpréter dans le seul contexte du XVIIIe siècle américain." »
« "Il est clair que certaines personnes sont blessées par ces termes et que leur utilisation suscite chez elles un sentiment de malaise, non pas pour des raisons techniques, mais en raison de leur contexte historique et social", considérait tout récemment Google, en estimant qu'il s'agissait d'arguments suffisants pour les faire disparaître. "Master-slave est une métaphore oppressive qui ne sera et devrait jamais être totalement détachée de notre histoire", soulignait dans la foulée un développeur de Microsoft, qui appelle à leur remplacement. […] Quelques semaines auparavant, l'agence de cybersécurité du gouvernement britannique décidait de cesser d'utiliser ces mêmes notions, perçues comme "racistes". »
« "Cette discussion inexistante chez les développeurs jusqu'ici a pris une ampleur impressionnante ces dernières semaines. J'ai rarement vu les développeurs aussi divisés", confie Mehdi Zed, développeur chez Ubisoft, auprès de BFM Tech. »
« Alex Rock, développeur web et consultant en informatique, voit déjà plus loin et discerne, très sérieusement, d'autres expressions à écarter. "En informatique, un certain nombre de termes violents pourraient en réalité être modifiés : le 'kill' (tuer) qui sert à arrêter un logiciel lancé, l'expression 'violation', qui peut rappeler le viol, ou encore tout ce qui est relatif aux 'contraintes' de validation, ce qui est assez négatif en soi. Je préfère en l'occurrence le terme de 'règles'". De même pour Richard Hanna, développeur au sein de la coopérative Fairness, qui préfèrerait voir disparaître le terme "deadline", mortifère à ses yeux et facilement remplaçable par "date limite". »
« Ce combat m'apparaît secondaire, voire, dans les cas les plus radicaux, potentiellement délétère. Ce n'est en tout cas pas la meilleure manière de défendre la juste cause de la lutte contre le racisme", défend pour sa part Baptiste Mélès, philosophe des sciences chargé de recherche au CNRS. […] Historiquement, les notions de maître et d'esclave, mais aussi les connotations respectives du blanc et du noir dans la culture occidentale ne datent pas du commerce triangulaire : on les trouve dans l'Antiquité et elles n'étaient pas reliées à des questions de couleur de peau. Le statut d'esclave à Rome était un statut politique et les connotations respectives du noir et du blanc étaient liées à la luminosité. C'est donc se tromper sur l'histoire des mots de les interpréter dans le seul contexte du XVIIIe siècle américain." »
« Des journalistes noir·es [sic] disent avoir reçu des messages de soutien venant de personnes blanches qui n'avaient plus donné signe de vie depuis des années et qui semblaient les contacter avant tout pour se donner bonne conscience. Certaines ont même envoyé de l'argent à des collègues ou connaissances noires, en forme de "réparation" pour les injustices subies par leur communauté. Plusieurs articles de conseils à la population blanche américaine ont été publiés. Sur Instagram, une coach recommande de ne pas "essayer de créer un faux sentiment d'intimité" et de plutôt "envoyer de l'argent". D'autres conseils sont plus radicaux, comme cet auteur afro-américain qui recommande ce comportement dans le New York Times : "Envoyez des textos à vos proches pour leur dire que vous ne leur rendrez pas visite ou ne leur parlerez pas au téléphone tant qu'ils n'auront pas pris des mesures en soutien des vies noires, que ce soit en manifestant ou en donnant de l'argent." »
« C'est devenu hype d'avoir des ruches sur son toit d'immeuble et même sur ceux des grandes agences et sociétés parisiennes. […] Sauf que Paris c'est majoritairement du béton et la ville est loin d'être réputée pour ses nombreux espaces verts. Le rapport surface et nectars à obtenir n'est pas bon. […] Si tu aimes la planète et veux avoir un geste plus éco-responsable. Arrête tout de suite ton futur projet de Ruche sur le toit de ton immeuble ou de ton entreprise et concentre toi sur le pollen. Plante des fleurs à tes fenêtres et si tu peux sur les toits comme de la lavande, le romarin, ou encore le tilleul. »
« Si le ministère de la Culture ne cède pas au tout-répressif, il affirme […] "que ces formes dites 'inclusives' n'ayant pas de parallélisme strict avec l'oral conduisent à éloigner la langue écrite de la langue parlée, nuisent à la lisibilité des textes et complexifient l'écriture, en décalage avec la tendance à la simplification et à la clarté de la langue administrative engagée depuis de longues années". "Ces formes", poursuit la rue de Valois, "dans leur écriture et dans leur prononciation, sont peu accessibles à tous, alors même que la maîtrise d'une langue commune demeure un enjeu majeur de cohésion sociale". »
Le Gouvernement redit ainsi sa réticence à voir se répandre l'usage du point-médian. Mais en même temps, le président de la République et les ministres excluent régulièrement l'emploi du masculin générique, de même que les journalistes. Bref, l'écriture dite inclusive est bel et bien en train de se généraliser. Et tant pis pour la cohésion sociale qu'elle met effectivement à mal.
Le Gouvernement redit ainsi sa réticence à voir se répandre l'usage du point-médian. Mais en même temps, le président de la République et les ministres excluent régulièrement l'emploi du masculin générique, de même que les journalistes. Bref, l'écriture dite inclusive est bel et bien en train de se généraliser. Et tant pis pour la cohésion sociale qu'elle met effectivement à mal.
En peine renaissance, Clubic avait une carte à jouer en évitant la politisation dans laquelle s'est fourvoyée Numerama. Mais voilà qu'il encourage ses lecteurs à participer aux manifestations en cours importées des États-Unis. Bref, c'est raté.
« En moins de quarante-huit heures, la vidéo comptait ce 12 juin environ 300 000 vues sur Twitter. La jeune femme qui filme montre d'abord un fond de teint de la gamme Accord Parfait de L'Oréal, d'une couleur plutôt foncée, et l'étiquette collée au dos du produit. Puis, un autre fond de teint de la même gamme d'une couleur destinée aux peaux plus claires. Elle affirme : "Derrière tous ceux qui sont foncés, il y a un antivol mais par contre derrière les blancs, pas d'antivol, je sais pas c'est quoi le message." »
« Le produit pour "peaux plus foncées" comporte bien une étiquette antivol, contrairement à celui pour "peaux plus claires” placé non pas par Carrefour, mais par le producteur des fonds de teint, L’Oréal. Mais la raison n'est pas un ciblage d'un type de clientèle, selon la marque. Jamel Boutiba, directeur général de L'Oréal Paris France, explique : "Le système de protection est différent entre ces deux produits, et la raison est simple, c'est qu'on fait évoluer ce système régulièrement. Ces deux produits sont issus de deux productions différentes, la teinte la plus foncée identifiée sur la vidéo est une production très récente, elle date de 2019, alors que l'autre est une production de 2018". "Quand on fait évoluer le système de protection, on le fait pour toute la gamme" précise-t-il, de sorte que tous les produits d'une même production ont le même système de protection quelle que soit la couleur de peau à laquelle ils sont destinés. »
« À la direction des relations presse de Carrefour, Denise Rodrigues a la même explication : "Depuis 2019, il y a eu un changement chez L'Oréal sur les systèmes de protection de ces produits qui ont tous des antivols. Une gamme s'est écoulée plus vite que l'autre, et donc les nouveaux stocks sont arrivés avec des antivols", explique-t-elle. »
« Le produit pour "peaux plus foncées" comporte bien une étiquette antivol, contrairement à celui pour "peaux plus claires” placé non pas par Carrefour, mais par le producteur des fonds de teint, L’Oréal. Mais la raison n'est pas un ciblage d'un type de clientèle, selon la marque. Jamel Boutiba, directeur général de L'Oréal Paris France, explique : "Le système de protection est différent entre ces deux produits, et la raison est simple, c'est qu'on fait évoluer ce système régulièrement. Ces deux produits sont issus de deux productions différentes, la teinte la plus foncée identifiée sur la vidéo est une production très récente, elle date de 2019, alors que l'autre est une production de 2018". "Quand on fait évoluer le système de protection, on le fait pour toute la gamme" précise-t-il, de sorte que tous les produits d'une même production ont le même système de protection quelle que soit la couleur de peau à laquelle ils sont destinés. »
« À la direction des relations presse de Carrefour, Denise Rodrigues a la même explication : "Depuis 2019, il y a eu un changement chez L'Oréal sur les systèmes de protection de ces produits qui ont tous des antivols. Une gamme s'est écoulée plus vite que l'autre, et donc les nouveaux stocks sont arrivés avec des antivols", explique-t-elle. »
Privilège blanc ?
« Officiellement, le terme remonte à l'année 1988. Peggy McIntosh, professeure d'études féministes à l'université Wellesley, rédige une liste de quarante-six manifestations de ce "privilège blanc". Pêle-mêle, elle évoque le fait pour un Blanc d'"allumer la télé […] et de voir des gens de ma race largement représentée", ou encore sa conviction qu'en cas "de besoin d'assistance médicale ou juridique, ma race ne jouera pas en ma défaveur". »
« Ceux qui n'adhèrent pas au concept de "privilège blanc" ne nient pas l'ampleur ni la prégnance des discriminations raciales. Mais selon eux, employer ce terme s'avérerait contre-productif et dangereux. "Je ne vois pas de meilleur moyen de nourrir une vision raciale. Cela braque la société dans son ensemble, et l'extrême droite se frotte les mains", insiste l'historien Emmanuel Debono. […] Lui prône une vision universaliste où les distinctions de race, de couleur ou d'ethnie ne doivent pas être mises en exergue. "Ce concept est trop réducteur et trop heurtant. Il impose une grille de lecture Noirs-Blancs. Or, il y a mille autres façons de se définir en France. C'est à côté de la plaque, on l'a bien vu avec les Gilets jaunes", ajoute […] Gwenaëlle Calvès, professeur de droit public à Cercy-Pontoise (Val-d'Oise) et membre de membre de l'Observatoire parisien de la laïcité. »
« Les pourfendeurs du "privilège blanc" estiment incohérent d'employer cette expression au vu des "différences" entre l'histoire américaine et française. "La ségrégation est ancrée dans les corps aux Etats-Unis. Cette manie de transposer des notions américaines est inepte et choquante", affirme Emmanuel Debono. "Aux États-Unis, le privilège était d'ordre juridique sous la ségrégation. Les Blancs et les Noirs avaient des droits différents définis par la loi", abonde Gwenaëlle Calves. »
« En tout cas, "la jeunesse blanche est en train de se rendre compte qu'elle est blanche. Elle ne trouve pas ça dégradant et infamant que d'avoir ce statut", pose l'universitaire antiraciste Nacira Guénif. "Elle veut devenir alliée voire même complice des luttes antiracistes", ajoute-t-elle. »
Le racisme semble hélas promis à un bel avenir.
« Officiellement, le terme remonte à l'année 1988. Peggy McIntosh, professeure d'études féministes à l'université Wellesley, rédige une liste de quarante-six manifestations de ce "privilège blanc". Pêle-mêle, elle évoque le fait pour un Blanc d'"allumer la télé […] et de voir des gens de ma race largement représentée", ou encore sa conviction qu'en cas "de besoin d'assistance médicale ou juridique, ma race ne jouera pas en ma défaveur". »
« Ceux qui n'adhèrent pas au concept de "privilège blanc" ne nient pas l'ampleur ni la prégnance des discriminations raciales. Mais selon eux, employer ce terme s'avérerait contre-productif et dangereux. "Je ne vois pas de meilleur moyen de nourrir une vision raciale. Cela braque la société dans son ensemble, et l'extrême droite se frotte les mains", insiste l'historien Emmanuel Debono. […] Lui prône une vision universaliste où les distinctions de race, de couleur ou d'ethnie ne doivent pas être mises en exergue. "Ce concept est trop réducteur et trop heurtant. Il impose une grille de lecture Noirs-Blancs. Or, il y a mille autres façons de se définir en France. C'est à côté de la plaque, on l'a bien vu avec les Gilets jaunes", ajoute […] Gwenaëlle Calvès, professeur de droit public à Cercy-Pontoise (Val-d'Oise) et membre de membre de l'Observatoire parisien de la laïcité. »
« Les pourfendeurs du "privilège blanc" estiment incohérent d'employer cette expression au vu des "différences" entre l'histoire américaine et française. "La ségrégation est ancrée dans les corps aux Etats-Unis. Cette manie de transposer des notions américaines est inepte et choquante", affirme Emmanuel Debono. "Aux États-Unis, le privilège était d'ordre juridique sous la ségrégation. Les Blancs et les Noirs avaient des droits différents définis par la loi", abonde Gwenaëlle Calves. »
« En tout cas, "la jeunesse blanche est en train de se rendre compte qu'elle est blanche. Elle ne trouve pas ça dégradant et infamant que d'avoir ce statut", pose l'universitaire antiraciste Nacira Guénif. "Elle veut devenir alliée voire même complice des luttes antiracistes", ajoute-t-elle. »
Le racisme semble hélas promis à un bel avenir.